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Court métrageTranscription
00:00 Lui c'est Laurent Lafitte, il incarne Bernard Tapie dans la série Netflix "Tapie".
00:04 Le maquillage lui prenait deux heures par jour et aujourd'hui il nous raconte les coulisses de cette transformation.
00:08 Avec Tristan au détour presque d'une blague, je lui ai dit que c'était un personnage qui m'intriguait depuis longtemps.
00:14 Donc en tout cas c'était une personnalité qui ressemblait à un personnage de film, même de roman quoi.
00:19 Et lui m'a dit la même chose et le projet est né comme ça.
00:21 Un symbole de la réussite, il aime avant tout la notoriété et la gloire.
00:26 Ma perception de sa personnalité elle a pas beaucoup évolué.
00:29 Après j'ai appris plein d'éléments de sa vie que je connaissais pas.
00:31 Mais j'ai toujours eu le sentiment d'un personnage en même temps assez fascinant, intriguant et plein de contradictions.
00:37 Et qui déclenchait aussi des réactions très clivantes quoi.
00:40 C'est passionnant je trouve à interroger, à investiguer.
00:44 Moi je fonce tout droit, sans me retourner, sans regarder dans le rétroviseur, toute ma vie.
00:47 Au départ on s'est posé la question avec Tristan, qu'est-ce qu'on fait ?
00:50 On fait un copier-coller de Bernard Tapie, vraiment je me plonge dans les archives.
00:54 J'assimile tout, sa voix, sa gestuelle, sa démarche.
00:57 On donne vraiment l'impression que Bernard Tapie débarque sur le plateau de tournage.
01:00 On choisit un axe un peu différent.
01:03 Alors pour moi l'exemple un peu ultime c'est Joachim Fenix dans Walk the Line.
01:07 Il est dans une évocation physique de Cash en même temps, il devient pas son sosie.
01:17 Il disparaît jamais complètement dans le personnage.
01:19 Et ça j'aime bien parce qu'à partir du moment où c'est installé, après on oublie cette espèce de pari de la ressemblance absolue.
01:24 Et on est juste dans la vie du bonhomme et dans l'interprétation qu'en fait l'acteur.
01:28 Alors que quand il y a un désir d'assimilation, de mimétisme complet,
01:33 moi en tant que spectateur quand je vois ça, en même temps ça me fascine.
01:36 Je me dis mais c'est dingue, on dirait quand je vois Gary Oldman en Churchill, c'est fou on dirait Churchill.
01:40 Mais ça prend beaucoup de place dans ma tête.
01:45 Je suis tout le temps à essayer de comprendre comment c'est fait,
01:47 à chercher les moments où ça marche un peu moins bien,
01:49 ou même essayer de décortiquer les prothèses, le machin, ça me ressort presque.
01:52 Donc avec Tristan on a préféré évacuer ça tout de suite.
01:55 Et en fait le point de départ de mon travail c'est tout ce que moi j'ai assimilé,
01:59 tout ce qui a infusé en moi pendant toutes ces années,
02:01 moi spectateur de la vie de Bernard Tapie pendant toute ma vie en fait.
02:04 Ça a été mon point de départ pour l'incarnation.
02:06 Avec des rendez-vous esthétiques incontournables quand même.
02:08 La perruque, enfin il avait pas de perruque mais la coupe de cheveux, les costumes,
02:12 quelques petites prothèses pour modifier un peu la forme du visage.
02:16 Fallait quand même que ça lui ressemble quoi.
02:18 Un mélange des deux.
02:21 Souvenez-vous bien de ce nom parce qu'il y aura un avant et un après.
02:23 On a presque tourné dans l'ordre, en tout cas on a divisé en deux blocs.
02:27 On a eu une interruption d'un mois entre les deux blocs pour que je puisse prendre du poids
02:30 parce que c'était un peu épaissi quand même avec l'âge.
02:32 Le maquillage c'était entre deux heures et deux heures et demie à peu près,
02:35 justement parce qu'on n'est pas allé vers une ressemblance absolue.
02:38 La toute toute toute dernière partie, là il y a plus de maquillage, la partie prison.
02:43 C'est un moment où il s'était pas mal empaté,
02:49 et moi j'avais pas le temps de gagner du poids de cette manière-là.
02:52 Oui j'étais de plus en plus à l'aise et puis aussi plus la série avance,
02:57 plus ça correspond aux images qu'on a tous de Bernard Tapie.
02:59 Parce que les images de la jeunesse, on en a pas beaucoup.
03:02 Donc même pour moi, qui n'ai pas travaillé justement sur Archive
03:05 et qui ai décidé de partir de ce que j'avais moi en tête de lui,
03:08 j'avais moins de références quoi.
03:09 Donc j'ai senti le personnage exister de plus en plus au fur et à mesure que l'histoire avançait.
03:14 L'incarnation elle devient de plus en plus précise,
03:16 mais tout comme lui a créé et façonné son personnage aussi au fur et à mesure qu'il avançait.
03:20 Il a créé un personnage Tapie, son nom est devenu presque une marque,
03:23 et le personnage on a l'impression qu'il existe de plus en plus aussi en même temps qu'il existe pour moi.
03:29 C'est pas pour rien qu'on a voulu en faire un personnage de cinéma, de série,
03:33 c'est parce qu'il y a cette dimension théâtrale.
03:35 C'est une histoire d'ambition, c'est une histoire de conquête le parcours de Bernard Tapie.
03:39 Donc on a commencé au premier élément de conquête,
03:42 qui passe par la chanson quand il fait se télécrocher face à Paul Nareff.
03:45 Le premier moment où il a décidé de vouloir rentrer chez les gens,
03:48 de vouloir devenir quelqu'un, se faire un nom, c'est à ce moment là.
03:51 "Passe-pas pour le soleil" c'est ma voix et sur la chanson aussi de l'émission télé,
03:54 la chanson s'appelle "Une vie de succès" et la vraie chanson s'appelle "Réussir sa vie".
03:59 Avec Tristan on s'est dit que c'était plus sympa que ce soit moi qui chante quand même.
04:09 Là je suis obligé de chanter dans le style de Bernard Tapie.
04:12 Je suis parlé tout à l'heure de qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux,
04:15 quand est-ce que la fiction va plus loin que la réalité ou que ce qu'on peut imaginer ou inversement.
04:19 Je sais ce qui est très proche de la réalité, ce qui l'est un peu moins,
04:22 mais c'est vrai que c'est pas toujours ce qu'on imagine.
04:25 CONNUNI !
04:27 Sous-titres par Nathalie C.
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