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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 ♪ ♪ ♪
00:02 - Thank you, JR.
00:04 ♪ ♪ ♪
00:06 ♪ ♪ ♪
00:08 ♪ ♪ ♪
00:10 - J'ai regardé au sol et j'ai vu plein de merveilles.
00:13 ♪ ♪ ♪
00:15 ♪ ♪ ♪
00:17 - Merci à tous!
00:19 (acclamations)
00:21 ♪ ♪ ♪
00:23 ♪ ♪ ♪
00:25 - Jusqu'ici, tout va bien.
00:27 ♪ ♪ ♪
00:29 - JR, cet artiste épatant.
00:31 On s'entend bien, on s'aime bien,
00:33 même s'il a l'âge d'être mon petit-fils.
00:36 ♪ ♪ ♪
00:38 - Qu'est-ce qui est l'oeuvre? Qu'est-ce qui est plus l'oeuvre?
00:40 C'est ça, là, c'est quand on questionne.
00:42 ♪ ♪ ♪
00:44 ♪ ♪ ♪
00:46 ♪ ♪ ♪
00:48 - Comment ça va, JR? - Ça va, et toi?
00:50 - Bienvenue dans "Clique". - Merci.
00:52 - J'ai dit à ma mère, ce soir, on reçoit JR,
00:55 elle m'a dit que JR de Dallas...
00:57 - Ça donne l'âge de ta mère, c'est pas gentil, ça.
01:00 - Ça donne le mien aussi, parce que je connais Dallas.
01:03 Et donc, non, c'est pas JR de Dallas.
01:05 JR, c'est... Si vous ne connaissez pas JR,
01:07 c'est l'un des artistes français les plus connus dans le monde,
01:10 artiste contemporain, engagé, qui a toujours été présent
01:13 à la fois dans l'actu et dans l'artistique.
01:15 T'es arrivé sur une musique du groupe L'Aquation,
01:17 T'es à la menthe, choisie par Lajli.
01:19 On écoute Lajli.
01:21 - Alors, pour moi, le morceau qui représente JR,
01:24 c'est "T'es à la menthe" de L'Aquation.
01:26 C'est un morceau qui date de plus de 20 ans.
01:29 Et avec JR, ça fait plus de 20 ans qu'on est amis,
01:32 qu'on collabore, qu'on travaille ensemble,
01:34 et ça continue dans ce sens-là.
01:36 Voilà, "T'es à la menthe", L'Aquation.
01:38 - Ça fait plaisir. Il est à Toronto, d'ailleurs.
01:40 On lui envoie de la force.
01:41 - Exactement, pour son nouveau film "Les Indésirables",
01:43 juste après "Les Misérables", qui a tout raflé à Cannes.
01:46 Et, Océsar, pourquoi ce morceau et pourquoi Lajli ?
01:48 C'est quoi l'histoire qui vous lie tous ?
01:50 - L'histoire qui nous lie, c'est qu'on s'est rencontrés très jeunes,
01:53 et, en fait, à cette époque-là, je collais déjà dans la rue,
01:57 il faisait déjà des films,
01:59 mais la première photo que j'ai agrandie, c'est la sienne.
02:03 C'est lui qui tient sa caméra comme une arme.
02:05 Et, en fait, les gens, des fois, oublient que cette photo,
02:07 c'est notre départ, parce qu'elle est tellement entrée
02:09 dans la culture collective, mais, en fait, nous, cette photo,
02:12 elle dit tout, parce qu'on l'a collée un an avant les émeutes,
02:16 et les émeutes de 2005, après la mort d'Yedébouna,
02:19 à Montfermeil, au Bosquet,
02:21 elles ont explosé devant cette photo.
02:24 Avec Laj, on a été liés à jamais dans notre travail,
02:29 et l'acte social, et la manière d'approcher,
02:33 notre manière de travailler, ça a vraiment marqué,
02:36 c'est ce qui m'a défini en tant qu'artiste.
02:38 - Est-ce que l'appareil photo de JR, c'est également une arme,
02:40 comme la caméra de Laj ?
02:42 - En fait, par exemple, si je prends la caméra de Laj,
02:45 je pense qu'au début, quand on l'a collée sur le bâtiment,
02:49 on la voyait pas forcément comme une arme,
02:51 on réalisait pas le pouvoir de cette caméra,
02:53 on était trop jeunes pour le voir,
02:54 mais au fur et à mesure, on a vu l'ampleur
02:56 à quel point cette caméra devenait de plus en plus une arme,
02:59 et qu'on avait une responsabilité,
03:00 c'est la même chose pour moi, en fait.
03:02 Et on a appris de cette photo, et je me rappelle avec Laj,
03:04 à chaque fois, je disais, quand on la connaît,
03:07 on dit "ça y est, elle est là", un an plus tard, on dit "ah non",
03:09 "c'est maintenant qu'elle a du sens",
03:10 ensuite elle était sur la Tech Moderne,
03:12 on s'est dit "c'est maintenant qu'elle a tout son sens",
03:14 et puis ensuite, envoyer les mecs au Karcher,
03:16 effacer les photos dans les...
03:18 Et en fait, on se rend compte,
03:19 puis ils ont détruit les tours du quartier,
03:21 on s'est dit "c'est maintenant que l'image a tout son sens",
03:23 et il y a encore un an, on l'a collée sur la dernière barre,
03:27 le B5, avant qu'il tombe,
03:29 et donc elle nous suit, elle nous poursuit,
03:31 et je pense que ça sera pour toute notre vie.
03:34 - Pour les gens qui ont la chance de passer par Paris,
03:37 la façade de l'Opéra Garnier a été transformée par JR,
03:40 avec un trompe-l'œil en noir et blanc,
03:42 c'est une installation incroyable qui représente une caverne,
03:45 c'est visible jusqu'au 25 septembre, c'est quoi, cette caverne ?
03:48 Ça fait penser forcément à Platon, à l'allégorie de Platon.
03:51 - Ouais, en fait, l'allégorie de Platon,
03:53 on l'a tous, je pense, apprises à l'école,
03:55 mais elle dit quelque chose de simple,
03:56 c'est des prisonniers qui sont dans une caverne,
03:58 et qui sont enchaînés,
04:00 et qui ne voient qu'une représentation de la réalité
04:03 qui leur vient de l'extérieur,
04:04 mais ils ne peuvent pas se retourner,
04:06 et en fait, il y en a un qui sort, le philosophe,
04:08 et qui va voir dehors, il est ébloui,
04:10 il n'arrive pas à voir ce qui se passe,
04:12 et d'un coup, il voit une autre réalité,
04:14 et il y a des gens qui ont animé des choses,
04:16 et donc, que les gens dans la caverne, les prisonniers,
04:18 ne voyaient pas la réalité.
04:19 Et en fait, c'est un peu comme ça qu'on vit, nous, tous, aujourd'hui,
04:22 sauf que notre caverne, c'est les réseaux sociaux,
04:24 c'est les préjugés, c'est la peur,
04:26 et en fait, le rôle de l'artiste...
04:28 - C'est les bulles de filtre. - Exactement.
04:29 Et le rôle de l'artiste, c'est de sortir de la caverne,
04:32 d'aller voir, et souvent, c'est inconfortable,
04:35 souvent, c'est pas agréable,
04:36 il faut aller dans des pays, dans des contextes
04:38 où on ne connaît rien, on ne connaît pas la culture,
04:40 et de revenir raconter, et d'apporter une autre lumière dessus.
04:44 Et souvent, quand on re-rentre, c'est aussi difficile.
04:47 J'en parlais avec un prof de philo ce matin,
04:48 qui m'a encore éclairé, je me suis rendu compte
04:50 que j'avais vraiment des lacunes en philosophie.
04:51 - Et qu'est-ce qu'il a dit ? - En fait, il m'a dit...
04:53 - Moi, j'en ai plein aussi, allons-y dans les lacuniers.
04:55 - Vraiment, prof de philo, il m'a dit,
04:58 "Écoute, oublie pas une chose aussi,
05:00 "c'est que tous ces prisonniers se parlent entre eux,
05:03 "mais il y a comme un brouhaha, donc tu sais plus qui dit quoi."
05:06 Et ça m'a vraiment fait penser aussi au brouhaha des réseaux sociaux,
05:08 tu sais plus, en fait, ce qui est fake news, pas fake news,
05:11 la vérité, où est la vérité.
05:12 - Elle est intéressante, cette question des réseaux sociaux,
05:14 parce que l'histoire du JR commence avec un appareil photo
05:17 trouvé dans le métro.
05:18 Aujourd'hui, tout le monde a un appareil photo sur soi.
05:20 Et j'avais envie de te poser cette question,
05:22 c'est c'est quoi la valeur d'une photo ?
05:24 Qu'est-ce qui donne de la valeur à une photo,
05:25 maintenant que tout le monde peut prendre une photo ?
05:27 C'est quoi la différence entre une photo de JR
05:30 et une photo que moi, je pourrais prendre comme ça avec mon téléphone ?
05:32 - Non, je pense que la valeur d'une photo,
05:34 et c'est ce qu'on en fait,
05:36 et pour moi, ça a toujours été où on la colle.
05:39 Et je me suis jamais vu comme un photographe,
05:41 et la photo qu'on a faite avec l'Age,
05:43 elle a beau être impactante,
05:45 elle n'aurait pas eu cet impact si on ne l'avait pas collée dans le quartier,
05:47 si le maire de Monfermeil
05:51 n'avait pas porté plainte contre nous à cette époque,
05:53 si en fait, tout ça, c'est parce qu'elle a été posée à cet endroit.
05:56 Elle n'aurait jamais gêné cette photo,
05:58 si elle avait juste été sur un blog à l'époque
06:00 et pas les réseaux sociaux.
06:01 - C'est le principe de l'histoire de l'art, en fait.
06:02 - Exactement, et de confronter,
06:04 et en fait, c'est par les réticences,
06:06 c'est là où ça dérange,
06:08 que tu fais une vraie étude de la société.
06:10 C'est pour ça que j'aime bien, en fait,
06:11 quand souvent ça gêne, quand c'est pas unanime,
06:13 parce que là, il y a des vraies conversations
06:15 qui viennent se créer,
06:17 et c'est ces conversations-là, en fait,
06:19 qui sont le nerf de la guerre, qui sont là,
06:21 c'est là d'où j'apprends, d'où on apprend tout.
06:23 - Il y a deux mots qui vont de moins en moins ensemble
06:25 dans l'époque qu'on vit, c'est "artiste" et "engagé".
06:27 Le sens de l'engagement, on en parle juste après ça.
06:31 - Bien, l'art peut changer les choses,
06:33 mais peut-il changer le monde ?
06:35 - Donc, quand on marche,
06:46 et qu'on proteste,
06:48 et qu'on poste,
06:50 appelez vos amis pour qu'ils s'en sortent.
06:52 - Ma définition de la liberté,
06:56 c'est la lutte.
06:58 - Il y a des œuvres qui ont même été reconnues
07:00 d'utilité publique.
07:02 - Que le président de la République française
07:04 vienne ici, à Montfermeil, à Clichy,
07:06 pour vous dire "soyez fiers",
07:08 c'est que les choses sont en train de changer.
07:10 - Mais l'engagement peut parfois se payer cher
07:12 et comporter des risques.
07:14 Les profs de philo ne nous contrediront pas.
07:16 L'art est au cœur de nos sociétés,
07:18 et des œuvres cultes ont marqué des générations.
07:20 - J'ai mon nez, mon oreille, mon oreille,
07:22 mon oeil, mon nez, mon oreille,
07:24 mon oeil, mon oreille, mon oeil,
07:26 mon nez, mon oreille, mon oeil,
07:28 - Mais dans les faits, on peut s'interroger
07:30 sur leur portée.
07:32 - Il n'y a pas de raison de chanter ces chansons.
07:34 Rien n'est en train de se passer.
07:36 Il n'y a pas de mouvement de droits civils.
07:38 Tout le monde est parti.
07:40 - Et c'est là que la philo devient géopolitique,
07:42 car même les dirigeants d'aujourd'hui font appel
07:44 aux artistes.
07:46 - Support this fight with your arms.
07:48 - En fonction de votre éternel optimisme
07:50 à continuer le dialogue, on s'interroge.
07:52 Est-ce que les artistes servent encore
07:54 à faire avancer la société ?
07:56 - Est-ce que les artistes servent encore
07:58 à faire avancer la société ?
08:00 - En fait, je pense qu'il y a quelque chose
08:02 entre engagé et engageant.
08:04 Moi, je pense que je suis engageant.
08:06 Pourquoi ? Parce que je soulève des questions,
08:08 mais je n'apporte pas les réponses.
08:10 C'est très différent.
08:12 Je donne un exemple.
08:14 Quand j'ai fait mon œuvre entre le Mexique
08:16 et le Japon, j'avais un enfant qui regardait
08:18 par-dessus le mur, ou alors un pique-nique
08:20 à la table qui traversait le mur.
08:22 Donc, tu commençais à manger aux États-Unis,
08:24 tu finissais au Mexique.
08:26 Mais je n'ai jamais dit que le mur fallait
08:28 qu'il soit plus grand ou plus petit.
08:30 Je ne me suis jamais positionné face au mur.
08:32 Mais à travers cette œuvre, ça soulève
08:34 assez de questions pour justement
08:36 que le public, que les gens sur place,
08:38 ils apportent leurs réponses ou se questionnent
08:40 s'ils ont la bonne réponse.
08:42 - Et elle part d'où l'envie de soulever
08:44 ce souvenir du moment
08:46 où l'Ukraine et la Russie
08:48 rentrent en conflit ouvert ?
08:50 Ce n'est pas tout le monde qui dit
08:52 "Je vais aller en Ukraine déployer une œuvre."
08:54 Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là avec l'Ukraine ?
08:56 Et qu'est-ce que toi, tu as interpellé là-bas
08:58 et dans les gens que tu as rencontrés,
09:00 qu'est-ce que tu n'oublieras jamais comme anecdote ?
09:02 - Moi, je me suis toujours demandé
09:04 où est-ce que l'art a sa place ?
09:06 Et forcément, quand une guerre éclate,
09:08 je me dis "L'art n'a pas sa place là-bas."
09:10 Et donc, quand la guerre a éclaté,
09:12 tout le monde, je suis resté devant mon écran à regarder,
09:14 complètement passif,
09:16 et j'ai beaucoup de gens d'Ukraine qui m'ont écrit
09:18 et qui me disaient "Pourquoi tu fais rien ? Pourquoi tu fais rien ?"
09:20 Et il y en a un que je connaissais
09:22 qui m'a écrit, donc je lui ai répondu, je lui ai dit "Attends, viens, je t'appelle."
09:24 Je lui ai dit "Mais, excuse-moi,
09:26 je regarde, je suis bouche bée
09:28 comme tout le monde, mais qu'est-ce que tu veux que je fasse ?"
09:30 Il dit "Mais c'est là où on a besoin de toi,
09:32 de l'art."
09:34 Je lui ai dit "Écoute, si tu veux,
09:36 envoie-moi toi, t'es artiste aussi, un de tes dessins,
09:38 t'es où ?"
09:40 Il était à Kiev, je le repose, il me dit
09:42 "Non, non, moi j'ai pas fait de dessin, on a besoin de gens comme toi,
09:44 de l'extérieur, qui viennent."
09:46 Et en fait, il m'a fait réfléchir.
09:48 Et il m'a dit "Attends,
09:50 j'ai quelqu'un à qui je parle, qui est à la frontière,
09:52 appelle-le." Et je parle avec un mec qui s'appelle Artem,
09:54 qui est ukrainien, mais français aussi,
09:56 et je lui dis "T'es où là ?"
09:58 Il me dit "Je suis à la frontière, je rentre avec ma voiture,
10:00 je fais passer des gens, je les ressors, et ensuite je les aide à
10:02 rejoindre Paris." C'est-à-dire qu'on peut passer
10:04 à la frontière, il me dit "Ah oui, si tu veux aller en Ukraine demain,
10:06 tu peux rentrer comme ça."
10:08 Et... Ne faites pas ça chez vous.
10:10 Et en fait,
10:12 j'ai parlé avec un groupe de jeunes,
10:14 qui organisent des festivals de musique, normalement,
10:16 et ils m'ont dit "S'il te plaît,
10:18 viens faire quelque chose et on t'aidera à le faire."
10:20 Et ce mec à la frontière m'a envoyé une photo
10:22 d'une petite fille qu'il voyait en train de jouer dehors,
10:24 parce que les enfants se rendent pas compte du conflit, donc eux, ils passent
10:26 à la frontière, ils crient, ils jouent.
10:28 Et j'ai été parler à la mère,
10:30 elle a dit "Mais bien sûr, agrandissez ma fille,
10:32 elle va vous plaisir." On a pris cette image,
10:34 et là, on est rentrés,
10:36 et en petite équipe commando, on a traversé
10:38 jusqu'à Elviv, la plus grande ville à l'ouest,
10:40 et avec des centaines de personnes dans la rue,
10:42 on a ouvert cette image. Et les gens sur place
10:44 m'ont dit "Tu sais, là, la guerre
10:46 vient d'éclater, tout le monde en parle,
10:48 mais dans quelques jours, dans quelques semaines,
10:50 petit à petit, vos nouvelles vont reprendre la lune,
10:52 et nous, on va disparaître dans vos nouvelles, on apparaîtra après."
10:54 Et cette image, elle a besoin de faire
10:56 le tour du monde. Et c'est pour ça qu'on a continué de la faire voyager,
10:58 on a continué de l'ouvrir dans toutes les villes d'Europe,
11:00 et encore jusqu'en Asie, au Japon.
11:02 Et ce qui est dingue, c'est que c'est devenu
11:04 une chaîne humaine, et la plupart des gens,
11:06 d'ailleurs en Ukraine, me disent qu'ils ont
11:08 cette photo chez eux, accrochée sur leur frigo.
11:10 - Cette photo a fini en une du Times,
11:12 donc elle a fait le tour du monde entier.
11:14 Est-ce que tu as l'impression d'avoir servi à quelque chose ?
11:16 - En fait, c'est...
11:18 Elle s'est traduite après dans une action
11:20 concrète. C'est-à-dire que pour moi, c'est déjà aussi concret
11:22 parce que ça apporte une énorme attention,
11:24 mais ensuite, il y avait eu, à cette époque-là,
11:26 la grande folie des NFT.
11:28 On avait soulevé des sous,
11:30 on avait construit toute une chaîne humanitaire
11:32 avec des camions qui partaient de Paris,
11:34 et à travers les réseaux sociaux,
11:36 comme j'avais pu le faire pendant le Covid
11:38 avec le Réféthorio, notre restaurant solidaire
11:40 qui est à la Madeleine, on avait envoyé
11:42 des camions toutes les semaines,
11:44 remplis de choses dont les gens avaient besoin.
11:46 Et on parlait avec eux, avec toute la chaîne,
11:48 et donc on est retournés plusieurs fois là-bas.
11:50 Et pour moi, ça me fascine
11:52 parce que tu vois un moment comment l'art,
11:54 qui est à la base, où tu te dis, bon, c'est juste de l'art,
11:56 et comme un projet que j'ai fait à Tea-Chapi
11:58 dans les prisons en Californie,
12:00 de la même manière, j'ai dit,
12:02 pourquoi les gens ont besoin d'art ici ?
12:04 Et on m'a dit, non, c'est justement ici
12:06 où on en a besoin. Après avoir fait ce projet
12:08 dans cette prison haute sécurité
12:10 qui est super max, on les appelle,
12:12 50% des détenus que j'avais,
12:14 qui avaient peine à vie, sans condition de sortie,
12:16 sont aujourd'hui dehors, ont pu sortir.
12:18 Ça a eu un tel changement
12:20 que maintenant, c'est étudié par le gouvernement américain
12:22 de ce projet. À chaque fois que je vais là-bas,
12:24 t'as tous les gens du CDC de Californie,
12:26 le groupe qui s'occupe
12:28 de toutes les prisons, qui viennent étudier
12:30 comment l'art a impacté les gens.
12:32 Et là, tu te dis, en fait, sur toutes ces années,
12:34 on l'a vu avec la HADJ à Montfermeil,
12:36 dans plein d'endroits, j'ai fait au prochain,
12:38 à chaque fois, j'ai vu un impact, mais j'avais jamais pu
12:40 me centrer... - Ça peut être la question centrale du regard qu'on porte sur les gens.
12:42 - En fait... - Désaxer le regard de la société.
12:44 - C'est pas ça. C'est que si tu dis, est-ce que l'art peut changer le monde ?
12:46 T'as l'impression que tu t'attaques à un truc,
12:48 le monde, qu'est-ce que tu peux changer au monde ?
12:50 Mais en fait, non, tu changes la perception que t'as sur le monde.
12:52 Et si tu changes ta perception que t'as sur le monde,
12:54 mais je te parle de ton monde à toi,
12:56 le monde qui t'entoure,
12:58 si tu commences à regarder différemment tes voisins,
13:00 si tu commences à regarder différemment ceux qui te font peur,
13:02 d'un coup, en fait, ton monde y change, puisque t'as plus peur d'eux,
13:04 puisque tu discutes avec eux,
13:06 parce qu'il y a d'un coup des liens qui se créent.
13:08 Et en fait, si tu déconstruis cette idée folle
13:10 de changer le monde, en fait, c'est possible.
13:12 - On s'est posé une question
13:14 en regardant les réseaux de JR,
13:16 on parle juste après le clic sur,
13:18 et cette question, c'est, à force de s'occuper des autres,
13:20 est-ce qu'à un moment, on s'occupe de toi ?
13:22 - Bah, allez.
13:24 [Musique]
13:26 - On a cliqué sur vous, JR.
13:28 Mais en fait, votre monde, il est trop cool et positif.
13:30 [Musique]
13:32 Les stars veulent être vues à vos côtés et photographiées par vous,
13:34 quitte à des fois forcer un peu.
13:36 [Musique]
13:38 Et du coup, vous avez besoin de décompresser, en toute simplicité.
13:40 [Musique]
13:42 Et comme chaque personne qui pèse,
13:44 on vous propose une conférence TED.
13:46 Enfin, deux, même trois.
13:48 Conférence pendant lesquelles vous alternez
13:50 entre coach de développement personnel
13:52 et Dalai Lama.
13:54 [Musique]
13:56 Quand on clique sur vous, forcément,
13:58 on tombe sur vos projets.
14:00 Vous êtes une sorte de Valérie d'Amido 2.0.
14:02 - Allez, allez, allez, JR, regarde, le petit bouleau.
14:04 [Musique]
14:06 - On voit que le minimalisme, c'est vraiment pas votre fort.
14:08 - Je vous présente une fresque de 36 mètres de long.
14:10 - La peur du vide non plus.
14:12 J'y reviens, pardon, en parlant de minimalisme.
14:14 À Miami, vous avez quand même créé le photomaton
14:16 le plus grand de l'histoire.
14:18 - On est dans un camion très, très long
14:20 et dedans, on a tout le studio
14:22 avec tous les postes de travail et le fond vert
14:24 et on attrape les gens dans la rue.
14:26 - JR, quand on clique sur vous, vous êtes positif,
14:28 humain et tourné vers les autres.
14:30 Mais quand est-ce que vous pensez à vous ?
14:32 - C'est vrai, ça.
14:34 - C'est la question qu'à chaque fois que je te vois,
14:36 je te la pose. - Non, mais je pense que,
14:38 déjà,
14:40 j'ai pas beaucoup voyagé petit
14:42 et tous ces voyages-là, j'ai l'impression
14:44 que ça forme encore ma jeunesse, mon éducation
14:46 et j'ai l'impression que tu n'en aurais jamais assez.
14:48 Quand je voyais Agnès Varda,
14:50 j'ai eu la chance de passer beaucoup de temps avec elle,
14:52 elle avait cet optimisme profond.
14:54 Elle me dit "Attention, ne le perds pas parce qu'en tant qu'artiste,
14:56 t'as pas le choix. Si toi, tu perds l'optimisme,
14:58 alors qui... même l'utopisme,
15:00 alors qui d'autre l'aura ?"
15:02 Et elle se laissait jamais emmener dans la noirceur du monde.
15:04 Qu'est-ce que tu fuis ?
15:06 - Chut !
15:08 C'est une bonne question, qu'est-ce que je fuis.
15:10 Non, je fuis...
15:12 Des fois, je fuis la routine, j'ai besoin de rester en mouvement,
15:14 je fuis d'être
15:16 devant un écran,
15:18 j'essaie de fuir ça et en même temps,
15:20 des fois c'est bon la routine, des fois c'est bon de regarder
15:22 des films sur Netflix ou autre.
15:24 Et en fait, mais quand j'y suis,
15:26 j'ai un truc où je dis "Non, je devrais pas être là, je devrais être dehors."
15:28 Juste en n'étant pas
15:30 à l'intérieur, en étant dehors, il va se passer des choses,
15:32 des choses bien, pas bien,
15:34 mais au moins je vais vivre. Et souvent,
15:36 je m'en veux de mettre la vie en pause et les seuls
15:38 moments où je me sens à l'aise avec
15:40 le fait de regarder des films, c'est quand je suis dans l'avion.
15:42 - Maintenant, t'es papa,
15:44 est-ce que tu te poses les questions pour la génération
15:46 de ton enfant ?
15:48 Est-ce que t'as peur, en fait ?
15:50 - Bien sûr, c'est un sentiment où tu te dis
15:52 "OK, qu'est-ce qu'on laisse ? On se le pose
15:54 tous, tous ceux qui sont parents."
15:56 Mais en même temps,
15:58 je me dis "Non, quel monde j'ai envie de construire pour lui ?
16:00 Qu'est-ce que j'ai envie de lui montrer ?
16:02 Quelle perception du monde ?
16:04 Quelle approche des gens ? Quel regard
16:06 sur la société ?
16:08 Tout ça,
16:10 c'est dès maintenant, je me dis "Est-ce que j'ai envie
16:12 que l'école lui apprenne tout ? Est-ce que j'ai aussi envie, moi,
16:14 à côté de l'école,
16:16 lui montrer le maximum de choses ?"
16:18 Et ce temps-là, je sais qu'il est précieux et tu le rattrapes
16:20 jamais. Et donc, je vis dans une espèce de nostalgie
16:22 où je sais que je peux pas perdre une minute,
16:24 parce que même la minute du mardi,
16:26 tu la rattrapes jamais le mercredi. - J'aimerais qu'on parle
16:28 de quelqu'un très important dans le quotidien
16:30 de JR, c'est Pharrell Williams.
16:32 On a posé une question à ton sujet à Pharrell Williams.
16:34 JR,
16:36 un autre frère,
16:38 est maintenant l'un des meilleurs artistes et personne
16:40 n'aurait pu écrire ça avant.
16:42 Et combien de temps ça te prend
16:44 pour voir quelque chose
16:46 dans quelqu'un ?
16:48 Tu sais parce que quand ils parlent,
16:50 il y a une profondeur
16:52 à leurs points.
16:54 JR, tu as une conversation
16:56 avec lui
16:58 et tu sais, et tu regardes son travail
17:00 et son travail est très
17:02 signifiant pour
17:04 son point de vue.
17:06 Tu sais, son travail
17:08 est vraiment comme, son travail est vraiment
17:10 un produit de son personnalité
17:12 et de sa vision du monde.
17:14 Et son travail illustre
17:16 la poésie, tu sais, et la géométrie
17:18 entre les choses qu'il considère
17:20 comme des variables
17:22 importantes
17:24 et tout ce qu'il parle.
17:26 Son travail
17:28 communique sans effort
17:30 à personne.
17:32 C'est qui Pharell pour JR ?
17:34 Pharell, c'est un artiste qui
17:36 est incroyable parce qu'il emmène
17:38 les artistes avec lui.
17:40 Et en fait,
17:42 il le fait avec une telle grâce,
17:44 avec une...
17:46 Il se démène pour les autres
17:48 tout le temps. Sa carrière
17:50 est incroyable, mais en fait,
17:52 il passe du temps à aller soutenir ses amis artistes,
17:54 à aller à chaque vernisage.
17:56 Il ne va rien rater et c'est un exemple parce que
17:58 je ne sais pas, des fois tu dis "mais attends,
18:00 t'as des enfants, t'as un truc, comment t'arrives à faire
18:02 tout ?" Et il le fait. Et en même temps,
18:04 il grandit et quand il grandit,
18:06 il continue avec sa clique comme ça
18:08 et c'est magnifique. Parce que c'est quelqu'un
18:10 qui a, je pense là, à son âge maintenant,
18:12 a trouvé un équilibre parfait
18:14 où il sait comment arriver à
18:16 une clarté dans sa création.
18:18 Et donc maintenant, il sait ce qu'il a besoin
18:20 et pas besoin. - On est obligé de parler du patron.
18:22 Je sais très mal l'imiter.
18:24 Robert Deniro,
18:26 explique-nous ce qui se prépare, qu'est-ce que vous faites tous les jours ensemble ?
18:28 - Deniro, j'ai eu la chance...
18:30 - Même si t'as pas le droit de tout dire, mais raconte-nous, qu'est-ce que vous faites tous les jours ensemble ?
18:32 - J'ai eu la chance de
18:34 rencontrer Deniro quand j'ai mis le premier pied aux
18:36 Etats-Unis,
18:38 où je me suis installé là-bas.
18:40 Et j'avais 27, 28 ans.
18:42 Il m'a pris sous son aile
18:44 et c'est presque 15 dernières années.
18:46 Il m'a emmené sur ses tournages,
18:48 il m'a emmené partout.
18:50 C'est devenu
18:52 comme une famille pour moi.
18:54 Et en même temps, un ami, quelqu'un à qui je
18:56 travaille. Donc c'est une relation
18:58 très spéciale. - Est-ce qu'il t'a appris quelque chose ?
19:00 - Il m'apprend tous les jours, parce que
19:02 de le voir travailler, de voir déjà
19:04 le travail,
19:06 l'assiduité dans le travail, mais aussi
19:08 à quel point la parole et un mot
19:10 c'est tout, en fait.
19:12 Le code, le fait de dire quelque chose,
19:14 c'est de le faire, peu importe si ça va être compliqué,
19:16 peu importe ce que ça peut dire, mais c'est quand
19:18 t'as promis quelque chose, tu le fais.
19:20 C'est quelque chose, c'est des codes qui se perdent de nos générations
19:22 et c'est vraiment la chose que je retiens tous les jours
19:24 de lui.
19:26 Et aussi, c'est quelqu'un que tu n'entendras jamais dire
19:28 du mal de qui que ce soit.
19:30 J'apprends énormément.
19:32 On a eu l'occasion de faire plein de choses ensemble,
19:34 des films, des courts-métrages.
19:36 Et là,
19:38 je me plonge un peu plus dans
19:40 l'histoire de son père. J'ai découvert l'histoire
19:42 de son père, qui s'appelait aussi Robert De Niro,
19:44 qui était peintre.
19:46 Et donc, je l'ai
19:48 aidé l'année dernière à monter une exposition sur son père.
19:50 Et puis, en fait, je suis retombé sur
19:52 tous les journaux intimes de son père
19:54 qu'il avait, lui, jamais lus et qu'il m'a demandé
19:56 de lire. Et là, d'un coup, tu rentres dans une
19:58 relation père-fils qui est fascinante
20:00 et qui peut parler à beaucoup de personnes, en fait,
20:02 qui est plutôt universelle, sur quelles relations on a avec le père,
20:04 qu'est-ce qu'on doit
20:06 au père ou pas. Et d'ailleurs,
20:08 tu te rends compte très vite que c'est aussi à la mère.
20:10 Mais ça commence par ça, parce qu'ils ont le même
20:12 nom et donc ça paraissait évident.
20:14 Et là, je continue ce process.
20:16 Et c'est...
20:18 Même moi, tous les jours, je me pince. Je me dis, mais...
20:20 Tu vois ? -Ger, tu racontes
20:22 très bien les choses, ici, on les raconte très mal.
20:24 C'est le bad pitch.
20:26 -Cet été, "The Bear", la série qui nous
20:28 réconciliait avec le programme de cuisine
20:30 à la télé, où, inouclément, le gourmand croquant,
20:32 tout ça, on s'en fout un peu, est revenu
20:34 pour une deuxième saison. Comment ça, vous ne connaissez pas ?
20:36 La série suit Carmie, un ancien chef étoilé
20:42 qui reprend le petit délit familial de Chicago
20:44 et qui est tellement sous l'eau qu'il range ses jeans
20:46 dans son four. -Oh, really ?
20:48 -Il a pu lui acheter un dressing à ce garçon.
20:50 Mais je comprends, depuis que les caissons Pax ne sont plus
20:52 dispo chez Ikea, il faut aller chez Maison du Monde,
20:54 l'enfer. Bref, le gars,
20:56 il reprend donc un délit. "Délit", c'est un mot chic
20:58 pour dire qu'il vend des sandwichs, en gros.
21:00 Au début, il y a tellement de flashbacks et de flash-forwards
21:02 qu'on se croirait dans un film de Christopher Nolan.
21:04 Vérifrages cinéphiles pour dire qu'on capte
21:06 que dalle. Et puis, le coup d'une ancienne
21:08 pantone pour choisir la couleur des donuts,
21:10 alerte bobo maximale ! Mais ça va,
21:12 il y a suffisamment de gros plans sur la viande pour que ça soit
21:14 pas vegan, de gros plans sur le pain pour que ça soit
21:16 pas sans gluten. -Et si je fais une intolérance
21:18 au lactose, j'ai pas d'arrière-ligne à la série ?
21:20 -Non, c'est de l'acélitalienne pour le dessert, donc
21:22 passe ton tour, lactophobe. En vrai,
21:24 dès le premier épisode, on s'attache à ce gros
21:26 bordel, à des persos sensibles qui font leur
21:28 psychanalyse chez Castorama, qui délivrent
21:30 punchline sur punchline. -Ah, si !
21:32 La comédie familiale !
21:34 -Fuck off. -Et puis, on ne vous parle
21:36 pas de ces situations assez géniales,
21:38 genre ce goûter d'anniversaire qui contient un tuto
21:40 pour faire taire immédiatement vos gosses en cas
21:42 de coup de fatigue, mettre du Xanax dans le
21:44 champomile. Génie ! Tout ça fait
21:46 qu'à la fin, certes, ça sent le graillon jusqu'à notre
21:48 salon, mais ça pue surtout l'amour, le même
21:50 qu'on retrouve chez nous dans les meilleurs kebabs,
21:52 les vrais, pas ceux avec de la maillot truffée de
21:54 FBP. Bisous !
21:56 -Vous regardez toujours "Clic", il nous reste très
21:58 peu de temps avant la fin de l'émission à faire une interview
22:00 compte-arbours, le principe est simple, un maximum
22:02 de questions, un maximum de réponses, en une
22:04 minute trente, c'est parti. Allez, compte-arbours.
22:10 -Allez, le chrono. Quelles sont les premières paroles
22:12 de chanson qui te viennent en tête ?
22:14 -Euh...
22:16 -Est-ce que tu t'es déjà battu dans ta vie ?
22:18 -Ouais.
22:20 -C'est quoi l'erreur que tu ne referas jamais ?
22:22 -Passer la raclette
22:26 sur l'affiche quand elle est pas humide.
22:28 -C'est quoi l'erreur que tu ne referas jamais ?
22:30 Est-ce qu'il y a un cauchemar dont tu te souviens ?
22:34 -Ouais, je crois
22:36 après avoir vu Roger Habit quand j'étais petit.
22:38 -Tu demandes quoi quand tu pries ?
22:40 -Euh... Je remercie.
22:42 -Pour qui tu voteras jamais ?
22:44 -Euh... Le Pen.
22:46 -Qu'est-ce que tu sais faire de tes mains ?
22:48 -Euh...
22:50 De mes mains...
22:52 Je pense que coller, c'est quand même une...
22:54 -Pour toi, c'est qui le ou la
22:56 goat, greatest of all time ?
22:58 -Ah... Je suis obligé,
23:00 le patron de Nian.
23:02 -Pour toi, t'aurais voulu avoir quel prénom ?
23:04 -Euh...
23:06 C'est une bonne question, ça.
23:08 Euh...
23:10 Non.
23:12 -Mouloud.
23:14 -Qu'est-ce que tu veux surtout pas montrer sur les réseaux sociaux ?
23:16 -Ma vie perso.
23:18 -C'est quand la dernière fois où tu as pleuré ?
23:20 -Euh... Ce matin,
23:22 j'ai été voir la maison
23:24 de Serge Gainsbourg
23:26 avec la voix de Charlotte Gainsbourg.
23:28 C'est très émouvant parce que tu sens
23:30 que la vie, qu'elle arrive et qu'elle part
23:32 et qu'elle est plus là et pourtant, il reste les pièces.
23:34 -Est-ce que tu sais imiter une personnalité ou un animal ?
23:36 -Euh...
23:38 Euh...
23:40 Ouais...
23:42 Putain ! Je...
23:44 Oui, je sais, mais là, tu sais, ça va trop vite.
23:46 Je crois que je sais. -Qui ça ?
23:48 -Euh...
23:50 -Eh ben, vous le saurez la prochaine fois.
23:52 -Eh ben, on le saura la prochaine fois !
23:54 [SILENCE]

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