L'invitée de 20h : Mireille Dumas - Clique - CANAL+

  • l’année dernière
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 Un reportage de Mireille Dumas.
00:04 J'essaie de porter l'autre à devenir voyant et non pas voyeur.
00:09 Les hommes politiques doivent mentir sinon tu voterais pas pour eux.
00:12 Basique, si tu dis souvent que t'as pas de problèmes avec l'alcool c'est que t'en
00:15 as un.
00:16 Simple, faut pas faire un enfant avec les pervers.
00:17 Il suffit de regarder mes yeux Mireille.
00:19 Et puis c'est une souffrance de tous les jours.
00:22 Une nouvelle émission qui s'appelle "Balai Masque".
00:27 Vous n'êtes pas du tout psychanalyste.
00:30 Pas du tout, ça n'a rien à voir ce que je fais.
00:33 Bi-privé, bi-public, où est la frontière ? Qui en décide ?
00:37 C'est assez embarrassant d'être en face de vous.
00:43 Vous savez, venir ici c'est vous donner des coups de pied aussi, c'est pas facile
00:50 de passer comme ça à la télévision.
00:52 J'ai vécu comme j'avais envie de vivre.
00:57 Toutes les paroles sont entendables, mais est-ce qu'elles se valent toutes, je ne sais
01:02 pas.
01:03 Mireille Dumas ! Mireille Dumas ! Je suis tellement content de vous recevoir.
01:13 Bonsoir.
01:14 Bonsoir.
01:15 Bienvenue dans "Clique".
01:16 Merci, merci à vous.
01:17 Vous savez que j'ai beaucoup regardé vos entretiens, j'ai étudié votre Kung-Fu comme
01:21 on dit dans les arts martiaux.
01:22 Vous avez énormément de kata, vous êtes une intervieweuse avec des techniques exceptionnelles
01:29 et je tenais à vous rendre hommage parce que vous faites partie des gens qui m'ont
01:32 inspiré.
01:33 C'est gentil, c'est le plus beau compliment qu'on puisse me faire, c'est d'avoir inspiré
01:37 les plus jeunes.
01:38 Et bien voilà, c'est la Mireille, elle est chez "Clique".
01:41 Et elle est chez Mouloud.
01:43 Et on est très content d'avoir la Mireille.
01:46 Alors, l'émission "Les années Mireille Dumas, les artistes et la famille" sera diffusée
01:50 vendredi à 21h10 sur France 3.
01:53 On regarde un extrait.
01:54 D'accord.
01:55 Nombreux sont les artistes qui m'ont parlé de leur famille.
01:58 J'aime pas trop parler de ça.
01:59 Mais enfin, on en parle un peu.
02:01 À quel moment vos parents vous ont dit tout simplement "je t'aime".
02:04 Jamais.
02:05 Avec une liberté rare et une émotion encore à fleur de peau.
02:08 Vous êtes toujours ému dans ce que vous en parlez.
02:10 C'est très Mireille Dumas ça.
02:12 Il nous raconte l'enfant qu'ils étaient.
02:14 On a vécu notre enfance dans la clandestinité.
02:17 Et l'adulte qu'ils sont devenus.
02:19 Je suis quelqu'un d'inestable.
02:20 Vraisemblablement par mon enfance.
02:23 Je suis pas un père, je suis une mère juive dans sa caricature absolue.
02:26 Comment ça se passe quand on vous a appelé un artiste ?
02:29 "Salut, c'est Mireille, je sens que ça va pas fort, allez bien me raconter."
02:33 Vous aimeriez que je vous dise ça.
02:36 C'est une confiance qui s'établit évidemment au fil des années.
02:42 Et ils savent que je vais les interviewer pour le meilleur.
02:47 Et non pas forcément pour la petite phrase qui va faire le buzz
02:52 et courir en permanence sur les réseaux.
02:54 Vous la sentez comment cette époque des réseaux ?
02:56 Par rapport à votre métier ?
02:57 Eh bien, je la sens comment ?
02:59 Alors je vais vous dire, par rapport à certains justement,
03:02 on a vu phénomène de société, des grands tabous.
03:08 Moi que j'ai pu aborder, essayer de briser les tabous et les préjugés
03:11 dans les années 80, 90.
03:14 On en parlait.
03:15 Et puis ça retombait un petit peu, on le voit bien,
03:18 il faut 40 ans parfois pour qu'on reprenne les mêmes thèmes.
03:23 Aujourd'hui avec les réseaux sociaux, il y a une caisse de résonance pour ça.
03:26 Et puis, donc c'est formidable.
03:28 Et puis les réseaux sociaux, on sait ce que ça peut aussi amener
03:32 comme chose absolument terrible et comme parole populiste, épougeilliste.
03:37 Vous vous estimez chanceuse d'avoir fait de la télévision avant les réseaux ?
03:42 Je ne vais pas dire ça parce que moi, je fais confiance aux jeunes,
03:46 justement à votre génération, parce que j'imagine que vous allez
03:50 inventer d'autres choses.
03:52 Mais je dois dire que c'est un moment privilégié de la télévision
03:58 où on prenait le temps aussi d'écouter et d'entendre des paroles fortes.
04:03 Aujourd'hui avec les réseaux, le mot qu'on entend plus, c'est influent,
04:07 connu, suivi.
04:09 Vous, vous avez parlé à des stars.
04:11 C'est quoi une star ?
04:13 On a l'impression qu'il n'y a plus de stars aujourd'hui.
04:15 C'est vrai, ça a changé.
04:16 Mais j'ai parlé d'abord à des anonymes.
04:18 Ça, c'est le plus important.
04:21 Et puis à des stars, oui, parce que je pense que star, ça fait rêver.
04:26 Voilà, c'est quelque chose que l'on sait, c'est admirer, admirer,
04:30 c'est regarder, regarder vers.
04:32 Et il y en a de moins en moins, c'est vrai.
04:35 Mais parce que justement, avec les réseaux sociaux,
04:37 il y a beaucoup de choses qui se sont transformées et aussi banalisées.
04:41 Quelle est la plus grande star à qui vous avez eu la chance de parler ?
04:45 Je n'exprimerai pas, je n'en sais rien.
04:48 Je ne sais pas.
04:49 Quelle est la plus grande ?
04:50 Je ne sais pas.
04:52 Qui est la plus grande star pour vous ?
04:56 Johnny Hallyday ?
04:57 Johnny.
04:58 Si on se met au regard, je vais dire c'est un peu triste, des funérailles.
05:03 Mais qui a bouleversé la France ? Qui a eu un enterrement de star ?
05:08 Johnny ?
05:09 C'est vrai.
05:10 C'est vrai ?
05:11 C'est vrai.
05:11 Qui m'a étonnée d'ailleurs.
05:12 Johnny, en très peu de mots, était hyper synthétique.
05:15 Il a commencé à me raconter comment il a eu sa vie,
05:20 comment sa vie a été difficile, compliquée, instable.
05:24 Née dans la rue.
05:25 Oui, parce que née dans la rue, parce que pas reconnue par son père
05:29 et qu'il lui a fallu beaucoup, beaucoup de temps avant de se trouver un foyer,
05:32 il est passé à côté de ses enfants.
05:35 Sauf que vers la fin de sa vie, à un moment donné, il a adopté des enfants
05:39 et ceux-là, il les a vraiment élevés.
05:40 C'est ça qui est étonnant.
05:41 Ce soir dans le clic, la star, ce n'est pas Johnny, c'est Mireille Dumas.
05:45 On va parler ensemble.
05:47 Vous avez fait parler les gens, ce soir, on va vous faire parler.
05:49 J'espère bien.
05:50 Exactement.
05:51 Mireille Dumas, comme on l'a vu au coiffeur, est-ce que vous, vous vous verriez arrêtée ?
05:56 Arrêtée ?
05:57 Votre métier.
05:57 Ah non, c'est impossible.
06:00 C'est impossible, c'est une passion.
06:03 Je continue à faire des documentaires à base d'archives
06:07 ou même je tourne, comme il y a deux ans,
06:09 je pouvais faire des "Ordures et des Hommes", un documentaire.
06:12 Et là, ce qui est formidable, c'est d'avoir pu lancer avec Lina aussi cette chaîne YouTube
06:19 où les plus jeunes, tout à coup, découvrent,
06:24 et pour les plus anciens, redécouvrent toutes ces émissions,
06:27 ces paroles qui font encore l'actualité.
06:30 Et j'ai décidé justement de retrouver certains témoins.
06:35 Donc maintenant, Mireille Dumas, on la clique.
06:39 Maintenant, on me clique.
06:40 C'est pas mal.
06:41 Oui, on me like, on me clique.
06:44 Oui, mais c'est formidable que finalement, tout ce travail sur plus de 40 ans
06:50 de documentaires, d'émissions, puissent maintenant être regardés par les plus jeunes.
06:56 Et quand on regarde les tranches d'oeil, il y a vraiment les plus jeunes avec,
06:59 je vais vous dire, là, je suis très surprise, une pointe sur les 25-34 ans.
07:04 C'est incroyable.
07:05 Oui, mais c'est génial, non ?
07:06 Ça fait une seconde vie aussi.
07:10 Vous lisez les commentaires et tout ça ?
07:11 Pas tout.
07:12 Pas tout.
07:13 Il y en a qui vous ont fait plaisir, j'espère.
07:14 Oui, mais oui, mais oui.
07:15 Mais franchement, je suis...
07:17 Bon, voilà.
07:18 Certains s'en occupent aussi pour moi, pour dire la vérité.
07:20 On va cliquer sur vous dans un instant, dans le clic sur...
07:22 On vous a demandé une madeleine de clic, un souvenir,
07:25 et vous nous avez répondu ça.
07:26 On regarde.
07:27 La madeleine de clic de Mireille Dumas, c'est Ray Charles et la chanson "What I'd Say".
07:37 [Musique]
08:01 J'adorais cette chanson.
08:03 Mes frères l'écoutaient en boucle.
08:04 Elle est dynamique.
08:05 On dansait.
08:06 J'étais très impressionnée, moi, par ce monsieur qui était non voyant,
08:11 on disait aveugle à l'époque.
08:13 Et vous savez, ce qui me marque a posteriori, c'est que je pensais d'ailleurs
08:18 que Ray Charles n'avait jamais vu.
08:21 Et puis plus tard, quand je me suis un petit peu renseignée sur son histoire,
08:25 il a une histoire incroyable, c'est qu'il était voyant
08:27 et que son frère, son jeune frère, est mort sous ses yeux.
08:31 Il avait sept ans.
08:32 Il en a perdu la vue.
08:33 Je vous invite à regarder le film avec Jamie Foxx.
08:36 Interprétation incroyable.
08:37 J'aimerais qu'on parle un peu de votre famille.
08:40 Oui.
08:42 Vous étiez très proche de votre maman d'origine italienne,
08:46 qui a vécu jusqu'à 100 ans et qui vous a dit "je t'aime" à 99 ans.
08:51 Ah, vous avez trouvé ça ?
08:53 Mais c'est vrai.
08:54 C'est-à-dire que ma mère, j'ai toujours su qu'elle m'aimait
08:58 comme elle aimait tous mes frères et soeurs.
09:00 Mais c'est une génération, je pense, et puis peut-être la pudeur aussi de l'Italie.
09:05 On ne disait pas forcément à ses enfants qu'on les aimait,
09:07 mais moi, je savais qu'elle m'aimait parce que, voilà,
09:10 tous ses gestes au quotidien le prouvaient.
09:13 Et puis, un jour, je n'étais pas là et au téléphone, elle me l'a dit.
09:18 Et vous savez ce qui s'est passé à ce moment-là ?
09:21 Je me souviens, j'étais au Maroc en vacances et elle m'a dit "je t'aime".
09:26 Et je me suis dit "il se passe quelque chose, il faut tout de suite rentrer".
09:30 - C'est mauvais signe. - C'est mauvais signe.
09:32 C'est quand même... Ma mère, quand elle m'envoie un texto "ça va",
09:35 je fais "ouh là là, il y a un problème".
09:36 C'était "mais que se passe-t-il, elle va disparaître, elle a besoin et tout".
09:40 Donc il a fallu... Bon, voilà, je me suis calmée
09:43 et ça a été la seule fois où elle me l'ait dit.
09:45 Mais je n'en ai... Comment dire ?
09:47 Par rapport à certains, Guy Bedos disait "je l'attendus".
09:50 C'est un mot que j'ai attendu, par exemple, jusqu'à sa mort.
09:53 Elle me l'a dit juste avant de mourir, heureusement.
09:56 Moi, je ne l'ai pas attendu. Voilà, je le savais.
09:59 Donc il n'y avait pas de problème.
10:00 Ça m'a étonnamment... Ça m'a surprise.
10:02 C'était quoi un geste d'amour chez vous ?
10:04 - Chez... - Avec votre mère, c'était quoi ?
10:07 C'était de nous payer des... Je veux dire...
10:11 D'avoir six enfants, de faire tous des études.
10:13 On était boursiers.
10:16 C'était, dès qu'elle pouvait, nous payer des vacances, de pouvoir le faire,
10:20 ce qui n'était pas toujours évident.
10:23 Six enfants, un père mort quand on est...
10:25 Vous voyez, quand j'étais petite, une mère institutrice.
10:28 En fait, on n'avait pas d'argent.
10:30 On ne se rendait... Et c'est peut-être ça, l'amour aussi,
10:32 c'est qu'on ne se rendait pas compte qu'on était pauvres.
10:35 - On n'avait rien. - Vous n'avez jamais manqué de rien.
10:37 Mais on n'a jamais manqué de rien, franchement.
10:38 Mais jamais, je me suis dit, on manque de quelque chose.
10:42 Jamais, jamais, jamais.
10:43 Elle avait cette... Voilà, cette élégance-là.
10:47 Et en même temps, moi, elle a fait la citoyenne que je suis devenue.
10:52 Elle m'a tout donné. C'est la femme de ma vie. Vraiment.
10:54 - Il y a un sujet dont j'aimerais parler avec vous,
10:57 c'est vos cheveux frisés. - Oui.
10:59 - Vous vous êtes lissé les cheveux pendant très longtemps.
11:01 - Oui, bien sûr. Vous avez des bons renseignements.
11:05 Mais quand j'étais petite, parce qu'avoir les cheveux frisés,
11:09 qu'est-ce qu'on disait ? Frisés comme un mouton.
11:11 Enfin, on se faisait pas mal charrier.
11:13 Et j'ai le souvenir avec mes sœurs, bien sûr,
11:16 puisqu'on ne pouvait pas aller chez le coiffeur,
11:18 ça coûtait beaucoup trop cher,
11:19 mais d'avoir, vous voyez, allongé comme ça la tête
11:23 sur la planche à repasser, avec le fer à repasser qui passait.
11:26 Je sens encore la chaleur du fer le long du visage
11:30 pour lisser les cheveux. C'était plantable.
11:32 - Et quand vous êtes devenue productrice, vous avez dit cheveux frisés.
11:35 - Oh non, après, ça a duré...
11:39 Ce que vous avez lu ou entendu,
11:42 ça a duré, je sais pas, pendant l'espace de quelques mois.
11:46 Mais sinon, j'ai toujours eu les cheveux frisés,
11:49 j'ai toujours mes cheveux naturels.
11:51 - C'était pas un sujet ?
11:52 - Ah non, ça n'a jamais été.
11:54 Mais je sais que ça l'a été pour certains.
11:58 Pour certains. J'ai eu des réflexions par rapport à ça.
12:02 Non, moi, je suis très contente.
12:02 - Vous avez dit quoi ?
12:04 - Ah, c'était ça, caniche mort sur la tête, mouton frisé.
12:08 Non, mais j'ai entendu pas mal de choses
12:10 et je suis très contente d'avoir les cheveux frisés.
12:14 On me repère de loin.
12:17 - Vous avez pas d'enfant. - Non.
12:18 - C'est un choix.
12:21 De plus en plus de gens ne veulent pas faire d'enfant.
12:23 - Oui. - Pour plein de raisons.
12:24 J'aimerais qu'on regarde ce sujet et qu'on en parle juste après.
12:26 - Bien sûr.
12:27 Moi, je commence à en avoir assez de ces couples avec leurs enfants.
12:29 Ils sont partout, c'est l'invasion.
12:31 Il existe plein de raisons pour lesquelles on peut ne pas vouloir d'enfant.
12:33 Parce que ça coûte cher, parce que ça fait trop de bruit,
12:36 parce qu'on n'aime pas ça, parce qu'on préfère les compagnons à quatre pattes,
12:38 par besoin de liberté ou par conscience écologique.
12:40 - Dans un contexte, je sais pas, je dirais même hostile,
12:45 j'aurais pas forcément envie de faire des enfants.
12:49 - Peu importe, finalement, c'est un choix qui appartient aux femmes.
12:52 Le droit de chacune à nourrir ou non un désir de maternité.
12:55 Et ce droit, vous l'avez pris, Mireille Dumas.
12:56 Il y a des années de ça, à une époque où ce n'était pas si facile.
12:59 - Vous vous trouvez face à une femme qui vous dit qu'elle ne veut pas avoir d'enfant.
13:03 - Je trouve qu'un ménage sans enfant, c'est pas valable.
13:05 - Je trouve qu'elle gâche une grosse partie de son existence.
13:08 - Elle pense à rien. Elle a rien dans sa petite tête.
13:10 - Je trouve ça très mal. - Pourquoi ?
13:13 - Pourquoi ? Parce que c'est une fin d'avoir des enfants.
13:15 - En 1976, vous aviez 23 ans.
13:17 A cette époque, peu de femmes osaient prendre la parole sur ce sujet,
13:19 au risque d'être incomprises. Enfin, pas incomprises de toutes.
13:23 - Comme par dessus le marché, je n'avais pas voulu ni me marier, ni avoir d'enfant,
13:27 que je n'avais donc pas amené une vie d'intérieur,
13:29 ce qui est la chose la plus écrasante dans la condition féminine,
13:32 j'avais échappé aux servitudes de la condition féminine.
13:35 50 ans après, on a tout de même le sentiment d'avoir évolué,
13:37 de s'être un peu échappé de la servitude de la condition féminine.
13:40 Aujourd'hui, près d'un tiers des femmes françaises en âge de procréer
13:43 déclarent ne pas vouloir d'enfant.
13:44 Alors, même si elle reste la norme,
13:46 est-ce qu'on est venu à bout de l'injonction à la maternité ?
13:50 - Mireille Dumas ?
13:51 - Mais ça reste encore difficile quand j'en parle autour de moi.
13:56 Pour moi, non. C'est vrai que j'ai été...
13:58 Je n'ai jamais été, comment dire, vous voyez, vilipendée
14:02 ou avoir des réflexions désagréables, mais l'incompréhension,
14:05 oui, dans le regard de l'autre, évidemment.
14:07 Si vous n'êtes pas mère, c'est qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
14:10 Il s'avère que moi, je fais partie de ces femmes qui n'ont jamais ressenti
14:14 le besoin absolu d'être mère, de porter mon enfant, d'accoucher.
14:18 Et j'ai élevé le fils de mon mari
14:23 et que je considère vraiment, que j'ai considéré toujours comme mon fils.
14:28 Pour moi, les liens du cœur prévalent sur les liens du sang,
14:32 ou en tout cas sont à égalité.
14:34 Je ne fais absolument aucune différence
14:37 et je ne suis pas, d'ailleurs, dans la possession,
14:40 je dis rarement, je vous ai dit mon mari,
14:42 mais en fait, je préfère dire compagnon de route.
14:44 Je trouve ça plus élégant et moins comme ça, possessif.
14:48 - Ça met moins la pression ? - Ça met moins la pression.
14:50 On est plus tranquille.
14:53 - L'engagement. - La route est longue, on va traverser.
14:55 - L'engagement, c'est la pression.
14:56 - Oui, mais on va traverser plein de choses.
14:58 Il faut y aller très cool.
14:59 - D'accord, il faut y aller très, très cool.
15:00 - Très cool, oui. - Très, très, très cool.
15:03 Compagnon de route, pas de pression.
15:07 - Vous le dites à vous-même, là ?
15:10 J'espère que ça sera entendu.
15:13 Quel conseil vous avez donné à des femmes en âge de procréer
15:17 qui ne veulent pas d'enfants, qui ne veulent pas de ce poids de la société ?
15:20 - Aucun conseil.
15:21 C'est vraiment un choix personnel, là, pour le coup.
15:23 C'est très important qu'on fasse ce que l'on ressent,
15:26 que ce ne soit pas justement la société, le poids de la société
15:29 qui nous dicte de rester à la maison, d'avoir des enfants.
15:32 Enfin, voilà.
15:34 Donc, il faut vraiment...
15:36 C'est un choix personnel.
15:37 Et moi, je suis pour, évidemment, ce choix personnel.
15:40 - En plus, qui n'engage absolument pas la liberté de l'autre.
15:44 - Mireille Dumas...
15:44 - C'est comme le droit à l'avortement, c'est la même chose.
15:46 - Exactement.
15:47 Mireille Dumas, désormais, on vous clique.
15:49 Et on a cliqué sur vous, on allait faire un tour sur Internet.
15:53 - Ah, d'accord !
15:53 - C'est le clic sûr.
15:55 On a cliqué sur vous, Mireille Dumas.
16:02 Et il n'y a pas à dire que vous êtes la reine de l'interview.
16:04 Vous avez même interviewé le gôte Michel Drucker.
16:08 Et a priori, le courant est bien passé.
16:09 - Michel, il faut enlever la trace de rouge à lèvres.
16:12 Voilà, que je vous ai posé.
16:13 - Mireille, en vrai, vous êtes la petite de tous les Français.
16:16 - C'était, d'une certaine manière, une revanche sociale pour vous.
16:19 Votre père était quelqu'un d'autoritaire.
16:21 - Vous avez même réussi à faire parler les plus timides.
16:23 - C'est là où j'ai...
16:24 Où j'ai quelque part, j'ai versé des larmes.
16:26 - En cliquant sur vous, on a découvert votre chaîne YouTube.
16:29 Ce qui nous a replongés dans vos émissions au décor vertigineux.
16:32 En même temps, le décor n'était pas essentiel.
16:34 La place était à la confidence profonde.
16:36 - Vous voulez que je vous dise ce que j'aime bien ?
16:38 - Moi, j'aime énormément me faire assacher.
16:41 Et j'aime le fouet, j'en ai un peu marre.
16:43 - Mireille, en cliquant sur vous, on a aussi vu votre sens aigu de l'investigation.
16:46 - C'est de la gonflette, ça ? Ah oui, non, c'est dur.
16:48 - Et des interviews dans des lieux qui sortent de l'ordinaire.
16:50 Mais notre préféré reste l'interview confession de Véronique et Davina.
16:54 Posée en détente sur un banc de musculation.
16:56 - Avec des révélations hors du commun.
16:59 - Vous ne feriez pas de sport, qu'est-ce que vous feriez toutes les 2 ?
17:02 - Du sport.
17:03 - Intervieweuse, professionnelle du documentaire, investie.
17:06 Et découvreuse de talent lors d'une immersion dans le métro parisien
17:09 qui a donné lieu à l'audition la plus "what the fuck" de la télé.
17:13 - Si je vous demande d'interpréter comme ça, a cappella, une chanson, tous les 2,
17:16 vous le faites ici ? Vous en êtes capable ?
17:19 - 3, 4...
17:21 Paris est dans l'urgence, car pour l'exp...
17:24 Mais quand on dit Mireille Dumas, le premier mot qui vient, c'est "inspirante".
17:27 Et ce sont les intervieweurs actuels qui en parlent le mieux.
17:29 - Moi, je vous dois beaucoup dans mon métier.
17:31 Ça me touche, c'est ce qui me touche le plus.
17:33 - Et bah c'est d'avoir servi.
17:35 Vous êtes un peu la daronne de clics, je vous le dis.
17:38 Vraiment, faut que vous le sachiez.
17:41 On va faire un petit jeu ensemble.
17:42 Là, j'ai des cartes.
17:43 Chaque carte, une question avec un thème, d'accord ?
17:47 C'est parti, c'est l'interview à la carte.
17:49 Fermez les yeux.
17:52 Et tirez une carte.
17:54 - Je tire là.
17:57 - Vous avez tiré l'amitié, Mireille Dumas.
18:01 Pour vous, Mireille Dumas, c'est quoi, un ami ?
18:04 - Un ami ?
18:05 Un ami, c'est comme l'amour.
18:09 C'est la même chose.
18:09 Pour moi, amitié, amour, c'est la même chose.
18:13 C'est quelque chose qui doit durer.
18:17 C'est quelqu'un sur qui on peut compter en toutes circonstances.
18:22 Voilà, même les plus graves.
18:24 Et c'est à ce moment-là qu'on a besoin d'eux.
18:26 - C'est quoi le pire, une rupture amoureuse ou une rupture amicale ?
18:30 - La même chose.
18:31 - Pouvez-vous être amie avec quelqu'un qui ne pense pas comme vous ?
18:36 - C'est compliqué, mais ça m'est arrivé et ça provoque des grands débats.
18:41 - Quel sujet ?
18:44 - Politique, essentiellement.
18:45 - Quel candidat ?
18:47 - Ah non, mais c'est pas "quel candidat", c'est...
18:49 - Quelle idée, quoi.
18:50 - De parler de...
18:52 - Non mais je vous charrie !
18:54 Quel est votre ami le plus chelou ?
18:56 - Mon ami le plus chelou ?
18:57 - Ouais.
18:58 - Je ne sais rien.
19:00 Je ne sais pas répondre à cette question.
19:01 Mon ami le plus chelou...
19:03 - Le plus bizarre, le plus...
19:04 - Je sais pas, je sais pas.
19:06 - Est-ce que, comme Robert De Niro dans "Les Affranchis",
19:08 vous pensez qu'il ne faut jamais balancer les copains et toujours la mettre en veilleuse ?
19:12 - Oui.
19:13 Ah oui, c'est pas ça, oui.
19:14 Ça me semble même une grande évidence.
19:16 - Il nous reste peu de temps avant la fin de l'émission.
19:18 On va faire un jeu.
19:19 Je sais que vous aimez le temps long, mais là, vous allez répondre court.
19:21 Une minute pour répondre au maximum de questions.
19:23 - D'accord.
19:23 - C'est parti, top chrono.
19:25 Quelles sont les premières paroles de chanson qui vous viennent en tête ?
19:30 - Les premières paroles ?
19:31 "Un uccello a mi pied", dit.
19:34 - À quel star, à part vous, enfin votre compagnon,
19:38 avec quel star vous rêvez de sortir ?
19:40 - Quand j'étais petite...
19:47 Ray Charles.
19:49 - Est-ce que vous êtes déjà allée voir "Une voyante" ?
19:51 - Non, mais j'en ai tourné.
19:53 - Est-ce que vous avez un cauchemar dont vous vous souvenez tout le temps ?
19:56 - Oui.
19:57 - C'est quoi ?
19:57 - Tout à fait.
19:59 C'est des grandes bottes et quelqu'un qui me poursuit avec des grandes bottes.
20:06 - Le meilleur moment pour la douche, c'est le matin ou le soir ?
20:09 - Les deux.
20:10 - Vous auriez voulu avoir quel prénom ?
20:13 - Il me va bien, celui que j'ai.
20:15 Marie, c'est Marie.
20:16 - Voilà, c'est parti.
20:18 Si vous aviez un membre en plus, ça serait quoi et où ?
20:21 - Un membre ?
20:22 En plus ?
20:24 Ah, un œil.
20:27 Le troisième œil.
20:29 - En tout cas, le troisième œil est ouvert chez vous, Mireille Dumas.
20:31 Vous avez inspiré toute une génération, dont Clique.
20:34 Vous êtes un peu notre daronne.
20:35 Je vous le dis, je vous donne un immense respect.
20:37 On peut maintenant cliquer sur Mireille Dumas.
20:39 Vos émissions sont disponibles sur Lina et ça change de l'époque où la télé était beauf, misovine et ringarde.
20:46 C'est vous qui étiez en avance et qui aviez raison.
20:47 Merci beaucoup.
20:48 - Merci à vous.
20:49 suite.
20:49 Merci à tous !
20:51 [SILENCE]

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