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À l'occasion de la sortie de son livre "Le prince balafré", Alain Duhamel répond aux questions de trois personnalités politiques : Marlène Schiappa (Renaissance), Sophia Chikirou (LFI) et Sébastien Chenu (RN). 

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Transcription
00:00 J'ai regardé les mots que vous employiez quand vous parliez de Mélenchon, de Mathilde Panot, de Manuel Bompard ou de François Ruffin.
00:08 Vous dites "Mélenchon brillait de tous ses feux volcaniques", "les rugissements lyriques de Jean-Luc Mélenchon".
00:13 Mélenchon est retombé dans les errances de son romantisme révolutionnaire.
00:17 À propos des Insoumis, vous dites "la radicalité théâtrale à l'Assemblée nationale".
00:22 Les Insoumis vocifèrent, provoquent, multiplient les incidents.
00:26 Ruffin, vous êtes impitoyable. Ruffin vomit la société libérale.
00:30 Il aborde la mondialisation, il rejette l'Europe, il méprise les médias.
00:33 Mathilde Panot, c'est la brutalité agressive. Manuel Bompard est énergique jusqu'à la brutalité.
00:38 Quand vous parlez de Marine Le Pen, elle fait la campagne la plus intelligente.
00:42 - Marie Le Pen sera pour Sébastien Chenu tout à l'heure.
00:45 - Attendez, attendez. Elle est conquérante, elle s'y prend intelligemment, professionnellement.
00:49 - Il est plus sympathique avec Marine Le Pen qu'avec Jean-Luc Mélenchon.
00:51 - Attendez, c'est pas terminé. Quand il parle d'Emmanuel Macron, alors là, il dit
00:55 "il est plus ferme qu'habile, plus courageux que rassembleur, plus lucide que convaincant".
00:59 Il est déterminé mais incompris. Il est incompris et caricaturé.
01:03 Il est mal aimé et dévisagé, il est vulnérable et mal aimé.
01:06 Alors votre vocabulaire dit beaucoup de vous, finalement, et de votre parti pris.
01:11 - J'espère, parce qu'il est pris pour ça.
01:13 - Parti pris.
01:14 - Bon, écoutez, alors, en ce qui concerne les Insoumis, puisque c'est ce dont vous me parlez,
01:17 ce qui est normal, j'ai le sentiment que, bon, je dis exactement ce que je pense,
01:23 je crois pas que je sous-estime Mélenchon, par exemple.
01:29 - Je ne vous dis pas ça.
01:31 - Non, mais moi je vous dis que je le fais pas.
01:33 Je pense que je le traite équitablement, c'est-à-dire que je reconnais ses qualités,
01:38 qui sont évidentes, certaines rares, peut-être même certaines uniques en ce moment,
01:43 et je ne vais pas faire semblant de dire que j'adhère à ses idées, tout le monde rirait,
01:49 on sait très bien qu'il n'y a aucune chance.
01:52 - Monsieur Duhamel, est-ce que vous n'avez pas l'impression que, par votre vocabulaire,
01:55 vous participez finalement de la diabolisation des Insoumis,
01:58 de la normalisation de Marine Le Pen, et puis vous excusez et vous épargnez beaucoup Emmanuel Macron ?
02:04 - Alors, en ce qui concerne Marine Le Pen, on en parlera sans doute.
02:09 J'essaie d'expliquer en quoi elle a modifié, non seulement sa stratégie, mais son comportement.
02:18 Je ne suis pas suspect de partager les idées qu'elle exprime et auxquelles elle croit.
02:25 Je ne les partage pas, et tout le monde le sait très bien, je ne l'ai jamais caché, au contraire.
02:29 Mais quand quelqu'un, après avoir mené des campagnes sur un style qui me déplaisait,
02:36 et avec une méthode que je trouvais maladroite, comme ça a été le cas, par exemple, en 2017,
02:43 et qui maintenant mène une campagne intelligente de son point de vue, à son avantage,
02:49 je ne vais pas le cacher, ou alors je ne ferai pas mon métier. J'enregistre ce qui existe.

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