Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew, présidente de la sous-commission sécurité et défense du Parlement européen, était l'invitée de franceinfo, mercredi.
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00:00 Bonsoir à vous Nathalie Loiseau.
00:02 Bonsoir.
00:03 Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne pour son ultime discours
00:08 sur l'état de l'Union annonce l'ouverture d'une enquête sur les subventions qu'elle
00:12 juge illégales accordées par la Chine aux voitures électriques vendues en Europe.
00:17 Avons-nous, Nathalie Loiseau, réellement les moyens d'ouvrir une guerre commerciale
00:21 avec Pékin ?
00:22 Ce n'est pas véritablement une guerre commerciale, c'est simplement se faire respecter.
00:26 Vous vous souvenez des panneaux solaires ?
00:28 A l'époque, l'Europe disait non, non, mais c'est la concurrence libre et non faussée.
00:32 Si on peut acheter des panneaux solaires pas chers en Chine, tant mieux.
00:36 Résultat, on a totalement laissé filer cette compétence-là d'Europe.
00:40 Alors qu'ils pourraient fabriquer intégralement en Europe.
00:43 Exactement.
00:44 Est-ce qu'on veut faire la même chose sur les voitures électriques dont on sait à
00:48 quel point c'est important ?
00:49 Mais est-ce que ce n'est pas parce que nous ne sommes pas assez compétitifs ?
00:51 Écoutez, si être compétitif c'est simplement subventionner son industrie comme le fait
00:56 de la Chine, c'est une fausse compétition.
00:58 Donc l'idée c'est quoi ? C'est de fermer le robinet ?
01:00 C'est de faire une procédure anti-dumping, de leur dire écoutez, on veut la vérité
01:04 des prix et on veut pouvoir développer des véhicules électriques en Europe sans se
01:10 faire blackbouler par une Chine qui dit "oh mais je joue dans les règles du marché"
01:15 alors que ça n'est pas vrai.
01:16 On sort enfin du temps de la naïveté vis-à-vis de la Chine et moi je trouve que c'est une
01:21 très bonne chose.
01:22 C'était une demande française, la commission l'a entendue, c'est une belle victoire.
01:25 Une demande française, pas sûre qu'elle soit entendue par l'Allemagne qui voit chuter
01:29 ses exportations vers la même Chine, pas sûr que l'Avchol soit entamée en bras de fer
01:33 commercial avec Xi Jinping, les Allemands vendent de moins en moins leurs voitures là-bas
01:37 en Chine.
01:38 Les Allemands ne vont pas vouloir faire la guerre aux Chinois.
01:41 De toute façon la commission a pris sa décision, elle lance sa procédure.
01:45 Donc cela, Wunderland n'est pas à 100% un produit allemand, c'est quelqu'un qui réfléchit
01:51 aux intérêts de l'ensemble des Européens.
01:53 Je ne suis pas toujours d'accord avec elle, elle a un bon bilan mais il y a des choses
01:56 sur lesquelles elle n'a pas terminé.
01:58 Mais là-dessus, elle a bien fait parce qu'on a vu notre industrie se délocaliser vers
02:05 l'Asie, vers la Chine depuis des décennies.
02:07 On a perdu des emplois, on a perdu des compétences, on a perdu en innovation technologique.
02:12 Maintenant il est temps, ce n'est pas du protectionnisme, mais se faire respecter c'est
02:16 essentiel.
02:17 C'est ce qu'on attend de l'Europe.
02:18 Justement, vous dites que l'Europe ne parle pas d'une même voix quand la présidente
02:21 de la commission défend le pacte vert et l'éolien.
02:25 On sent bien qu'il y a un problème là aussi.
02:28 La France, elle, ce n'est pas l'éolien, ce sont les EPR et les réacteurs SMR qu'elle
02:32 défend, c'est le nucléaire.
02:34 Tout cela ne parle pas d'une même voix, ça ne va pas dans le même sens.
02:36 On n'est pas du tout contre le renouvelable, pas du tout.
02:38 Ce qu'on dit et ce qu'on veut qu'il soit entendu, c'est que pour arriver à notre objectif
02:43 commun, c'est la neutralité carbone en 2050, il faut des énergies bas carbone.
02:48 Renouvelable, oui, mais nucléaire aussi.
02:51 On gagne petit à petit.
02:52 Avec 37 textes toujours en souffrance.
02:54 Avec 37 têtes du pacte vert, mais il y en a aussi la moitié qui ont été adoptées.
02:58 Il reste du boulot, je ne dis pas que c'est fait.
03:00 Simplement, l'Europe a pris beaucoup de mesures, souvent des mesures contraignantes,
03:05 souvent des mesures de sanctions.
03:07 Maintenant, Ursula von der Leyen l'a dit ce matin, et je pense qu'il y a un consensus
03:11 là-dessus, il est temps aussi d'aider les agriculteurs, les industriels à faire cette
03:17 transition verte sans leur taper dessus, en les aidant à innover, à passer d'un
03:22 modèle ancien à un nouveau modèle.
03:23 Oui, elle a exhorté aussi les Européens à aboutir dans la réforme du, vous savez,
03:28 la politique migratoire, le pacte migratoire, la répartition, en grosso modo, des migrants
03:32 dans chaque pays d'Europe.
03:33 Ce n'est pas ça le pacte migratoire.
03:35 Mais c'est la pomme de Discord, ce sera le sujet au cœur des élections européennes.
03:39 Je vais vous dire, c'est exactement la même chose au niveau national et au niveau
03:43 européen.
03:44 Il y a un vrai sujet qui est le sujet du contrôle de nos frontières et de la décision
03:49 de qui entre et qui n'entre pas sur nos territoires.
03:51 Soit on arrive à trouver un accord au niveau national avec la loi migration que porte Gérald
03:57 Larmannin et au niveau européen, soit c'est à désespérer nos concitoyens.
04:02 Il faut sortir des postures politiciennes.
04:05 Je pense qu'au niveau européen comme au niveau national, il y a aujourd'hui une
04:10 approche équilibrée, c'est-à-dire qu'on contrôle mieux nos frontières extérieures,
04:14 on va plus vite dans les procédures pour les rendre plus efficaces, ce qui est aussi
04:19 plus respectueux des personnes.
04:20 Parce qu'on dit toujours, parce que les années s'écoulent et on entend toujours
04:22 le même discours.
04:23 Pardonnez-moi Nathalie Loiseau, mais ça n'avance pas.
04:24 Ah si ça n'était qu'un discours, effectivement, vous auriez raison.
04:27 On n'est pas loin d'y réussir au niveau européen, sauf si un populiste ici, un parti
04:35 bêtement recroquevillé sur l'idée qu'on peut s'en sortir tout seul, nous bloque.
04:41 C'est arrivé pendant plusieurs années, ça peut arriver aussi au Parlement français.
04:45 J'espère vraiment qu'on peut sortir des postures.
04:49 Je suis favorable à la loi que présente Gérald Larmannin parce qu'il veut lui aussi
04:53 plus d'efficacité, plus de contrôle et en même temps pour les gens qui sont sur
04:58 notre territoire, qui travaillent, leur donner la possibilité de s'intégrer, de sortir
05:04 de la précarité.
05:05 Mais c'est le bon sens, c'est de l'humanité et c'est de la fermeté en même temps.
05:10 Vous faites de la politique aussi, nationale.
05:13 Votre membre de Horizon, demain, journée parlementaire à Angers, Edouard Philippe
05:17 qui publie son nouveau livre, son essai des lieux qui disent, Jean-Claude Lattès, compliqué
05:22 d'être candidat à 4 ans de l'échéance ?
05:24 Il n'a pas dit qu'il était candidat, mais en tout cas c'est un homme politique.
05:27 C'est plus qu'un homme politique Edouard Philippe.
05:30 Et c'est pour ça que je l'ai rejoint, c'est un homme d'Etat.
05:33 Bien sûr qu'il faut durer, comme tout le monde, comme tous ceux qui sont en politique.
05:36 Il a une voix qu'il porte, il a une parole rare mais importante.
05:43 Il dit des choses sur l'immigration, on vient d'en parler, sur l'éducation.
05:48 Il s'exprimera demain sur d'autres sujets en Jéju, évidemment pas défloré de ce
05:53 qu'il va dire avant lui.
05:54 On vous dit, il est le premier dans les sondages.
05:58 Il est le premier à savoir que ça ne veut rien dire.
06:00 Syndrome Juppé.
06:01 Il est le premier à savoir que ça ne veut rien dire.
06:02 J'allais même vous dire, bon sens de Chirac qui disait toujours "il faut mépriser les
06:06 hauts et repriser les bas".
06:08 Un sondage, c'est une photo, à un moment on lui dit "vous êtes le plus populaire",
06:13 il répond "je suis le moins impopulaire".
06:14 Donc il y a beaucoup d'humilité dans sa démarche, mais je pense que c'est une démarche
06:18 nécessaire.
06:19 Merci à vous Nathalie Loiseau, députée européenne Renew, membre de Horizon, le parti
06:24 d'Edouard Philippe.
06:25 Je rappelle que vous présidez la sous-commission de défense et sécurité au Parlement européen.
06:29 Merci d'avoir été l'invité ici même du 18-20 France Info.
06:33 Merci.