Ici l'Europe - Un discours sur l'état de l'Union très politique : l'économie avant l'écologie

  • l’année dernière
Chaque semaine, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information avec Caroline de Camaret et Marie Brémeau pour mieux comprendre les enjeux européens. Année de Production : 2023
Transcript
00:00 [Musique]
00:20 Bonjour à tous et merci de nous rejoindre pour "Ici l'Europe".
00:24 C'est véritablement la rentrée européenne puisqu'a eu lieu mercredi dernier le discours sur l'état de l'Union
00:33 devant l'hémicycle de Strasbourg prononcé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
00:40 Nous y consacrerons une bonne partie de cette émission.
00:43 L'atmosphère était d'ailleurs électrique et politique à neuf mois des élections européennes
00:49 avec des clivages très apparents sur des sujets divers comme la géopolitique ou encore la transition énergétique.
00:56 Voilà pourquoi nous avons invité aujourd'hui celle qui a été désignée tête de liste d'Europe Ecologie-Les Verts pour la France
01:03 pour les prochaines élections évidemment, le prochain scrutin.
01:06 Ce qui veut dire d'ailleurs qu'une liste commune de la gauche n'est pas forcément d'actualité.
01:11 On va en reparler.
01:13 Marie Toussaint, bonjour. À 36 ans, juriste, vous êtes illustrée dans le combat de l'affaire du siècle
01:20 dénonçant l'inaction climatique de l'État français.
01:24 Votre choix a plutôt été une surprise d'ailleurs pour Les Verts et le grand public.
01:30 J'ai envie de demander pourquoi vous ?
01:32 Pourquoi moi ? Je crois que je suis une militante engagée qui mène effectivement ces combats
01:39 contre l'inaction climatique mais aussi pour la préservation du vivant, pour la justice,
01:44 dans le sens aussi compris de la justice sociale, qui mène des combats avec la société
01:49 et dans l'hémicycle de façon déterminée. Voilà donc je suis peut-être moins surprise que vous.
01:55 Votre état de l'Union, à vous, j'ai envie de vous demander justement comment se porte notre Union à 27 selon votre gris d'analyse.
02:04 Alors l'Union est dans un état critique. D'abord quand on regarde comment va la population européenne
02:09 et comment va l'Europe aussi dans ses écosystèmes, on voit bien que la situation est extrêmement difficile.
02:14 L'Europe tout entière, comme d'ailleurs le monde, et je pense notamment à la Libye, a été ravagée par les feux de forêt.
02:20 On a des sols qui s'appauvrissent, des nappes phréatiques qui se vident, des sécheresses, du manque d'eau partout sur le territoire européen.
02:27 On a aussi un taux de pauvreté qui augmente. Un européen sur trois, selon les restos du cœur, ne parvient plus à manger à sa faim à chaque repas.
02:35 On compte plus de 200 000 enfants en risque de pauvreté s'ils ne le sont pas déjà.
02:40 Et donc on voit bien que la situation à la fois écologique et sociale, et d'ailleurs à mon sens c'est la même, est extrêmement difficile.
02:46 Quant à l'Union européenne en termes d'institution, de politique, elle est effectivement dans un moment charnière, un moment critique.
02:53 Est-ce que nous allons faire le choix, et notamment c'est la question qui sera posée en juin prochain,
02:58 est-ce que nous allons faire le choix d'un renforcement des nationaux populismes, d'un renforcement d'un projet politique,
03:06 celui d'une Europe blanche, chrétienne, inamovible, et d'une Europe de la haine, ou est-ce qu'on va au contraire faire le choix d'une Europe qui continue le pacte vert,
03:16 qui continue et qui renforce, qui accélère la transformation écologique et sociale de notre société ?
03:21 C'est le moment dans lequel nous sommes aujourd'hui, et le discours d'Ursula von der Leyen n'a pas permis de trancher la direction qui sera la sienne.
03:28 Parce que vous parlez du pacte vert, mais on l'a constaté d'ailleurs au moment, il y a quelques mois, d'un vote sur la loi sur la biodiversité.
03:38 La droite du Parti Populaire Européen, le plus gros parti ici au Parlement Européen, semble vouloir tout faire pour freiner un certain nombre de textes à venir.
03:49 Vous pensez que certains textes vont rester lettres mortes ?
03:53 Oui, c'est très clair. La droite européenne, le Parti Populaire Européen, a appelé en mai dernier à une pause, un moratoire sur le pacte vert.
04:02 On a adopté aujourd'hui...
04:03 Et dix chefs d'État et de gouvernement également. C'est aussi au niveau de...
04:06 Dont Emmanuel Macron, donc ça a débordé les rangs de la droite traditionnelle.
04:10 Mais cette demande de moratoire intervient au moment où on a adopté 40% seulement des législations relatives au pacte vert,
04:18 qui était le programme de la majorité politique aujourd'hui en place, et à laquelle ne fait même pas partie les écologistes,
04:24 parce que nous considérions que ça n'allait pas assez loin.
04:26 Dans cette politique, vous êtes plutôt dans l'opposition, effectivement. La majorité se fait plutôt entre...
04:32 Les trois groupes principaux.
04:34 Les trois grands groupes.
04:35 La droite traditionnelle, les libéraux et les socialistes.
04:38 Nous, nous sommes un peu à côté. Dans l'opposition, ce n'est pas comme ça que fonctionne le Parlement européen,
04:42 qui est un régime vraiment parlementaire. Mais par contre, là où ça doit nous interpeller,
04:46 c'est que la droite traditionnelle regarde non plus du côté de sa majorité, mais de plus en plus du côté de l'extrême droite,
04:52 pour prendre ses décisions. Et donc cette bataille contre la nature qui a été menée au sein du Parlement européen,
04:57 comme à travers les États membres, elle a été menée avec une alliance entre la droite et les extrêmes droites,
05:03 et quelques libéraux. Et on a effectivement entendu Emmanuel Macron appeler à une pause réglementaire environnementale.
05:08 Même s'ils ont voté pour la loi sur la restauration de la nature, mais enfin, il y a un signal inquiétant
05:13 d'une droite qui passe de plus en plus d'accords, y compris dans les États, en Italie, en Suède, en Finlande,
05:17 et au sein du Parlement, avec l'extrême droite.
05:20 Au point que vous pensez que c'est possible, finalement, qu'à l'issue des élections du 6 au 9 juin,
05:25 il y ait une majorité complètement à droite de ce Parlement européen, entre la droite traditionnelle
05:30 et la droite beaucoup plus radicale, ou c'est un scénario fantaisiste ?
05:34 Moi, je ne cède jamais à la fatalité, mais par contre, oui, je suis inquiète.
05:37 La réalité, c'est qu'on a aujourd'hui des tractations, des discussions, des débats, des pactes, pour l'instant, thématiques,
05:43 et des accords gouvernementaux dans un certain nombre d'États membres.
05:46 Et donc, ce qui était inimaginable il y a encore cinq ans, devient totalement possible pour la prochaine mandature.
05:54 Donc c'est l'une des raisons pour lesquelles il faut absolument que les Européennes et les Européens se mobilisent
05:58 pour aller voter le 9 juin prochain.
06:00 C'est parce qu'il y a cette menace, effectivement, de cette majorité-là, qui apparaît possible aussi, selon les sondages aujourd'hui.
06:06 Mais quand je dis que je ne cède pas à la fatalité, c'est que je crois tout à fait possible que ce choix d'une autre Europe,
06:12 dont je parlais tout à l'heure, qui est celui de la transformation écologique et sociale,
06:15 qui s'occupe véritablement, qui prenne soin, une Europe du care, qui prenne soin tant des êtres humains,
06:19 dans les hôpitaux, dans la vie quotidienne, pour les femmes, pour les enfants, pour les personnes vulnérables,
06:23 que des écosystèmes, cette Europe du soin, elle existe, elle est possible, et je crois qu'elle est désirable.
06:27 Alors est-ce que, justement, au nom de l'économie, qu'il y a beaucoup à invoquer,
06:32 la présidente de la Commission européenne, des petites entreprises, des agriculteurs,
06:37 il risque d'y avoir des manœuvres houleuses autour des prochains textes du pacte vert ?
06:42 On pense au CE2 des camions et des bus, à limiter les nouvelles techniques génomiques,
06:47 à préserver la qualité de l'air, et tout autre texte, par exemple, sur les pesticides.
06:52 Est-ce que ça, ça pourrait justement faire l'objet d'un blocage ?
06:56 Oui. Et vous savez, ce qui m'inquiète le plus, ce sont deux choses, c'est la nature et les produits chimiques et toxiques.
07:03 Vous savez, on parle beaucoup de climat. Dans la réalité, il y a neuf limites planétaires,
07:07 c'est-à-dire neuf limites, dont le CO2, mais aussi la biodiversité, l'eau, les pollutions chimiques et toxiques,
07:12 qui définissent l'espace dans lequel la vie humaine est en sécurité sur Terre.
07:17 Et bien, sur ces neuf limites, nous en dépassons six, et pas uniquement le CO2.
07:21 Or, ce qu'on observe aujourd'hui dans cette bataille de la droite européenne, c'est une bataille contre le vivant.
07:27 Donc, ils se sont opposés à la loi sur la restauration de la nature.
07:30 Le texte qui reste en négociation est quasiment vidé de sa substance,
07:33 alors que 80% des écosystèmes européens sont dégradés, et que ce sont ces écosystèmes qui absorbent aussi le CO2.
07:39 Ils ne souhaitent pas avancer sur la réduction de l'utilisation des pesticides,
07:44 qui est aussi absolument indispensable pour la santé humaine.
07:46 Où vous situez d'ailleurs le commissaire en charge, à savoir le français Thierry Breton, en charge du marché intérieur,
07:52 que certains accusent d'avoir été actif au sein de la commission aux côtés des lobbies de la chimie pour empêcher une réforme sur les pesticides ?
08:00 Ça, c'est l'autre limite planétaire dont je vous parlais, c'est-à-dire les produits chimiques et toxiques.
08:04 Vous savez, on a eu cette immense enquête européenne, avec ce grand scandale sanitaire,
08:08 sur les polluants éternels que sont les PFAS, qui sont des polluants qui s'inscrivent partout,
08:13 dans les sols, dans l'eau, dans les corps, qu'on retrouve dans les corps des personnes,
08:18 en particulier des ouvriers ou des riverains des zones industrielles,
08:21 et qui nous rendent malades, et qui se transmettent de génération en génération.
08:24 Les produits toxiques, c'est aussi le plomb.
08:26 Il y a une grande enquête qui est sortie pour montrer que 5 millions de personnes meurent chaque année du plomb.
08:29 Le rôle de Thierry Breton là-dedans ?
08:31 Et d'autres produits chimiques.
08:32 Eh bien, le rôle de Thierry Breton est qu'on a absolument besoin de réviser les règles qui sont aujourd'hui en vigueur dans l'Union européenne,
08:39 justement parce que ça rend les gens et les écosystèmes malades.
08:41 On doit les réviser d'urgence. Il y a un besoin de prendre soin, je l'ai dit tout à l'heure.
08:45 Mais Thierry Breton s'oppose effectivement avec le lobby de la chimie, en particulier un lobby qui s'appelle SEPHIC,
08:50 mais aussi d'autres, comme Arkema par exemple, qui opère à côté de Lyon.
08:53 Eh bien, il s'oppose à ce que ces législations soient révisées.
08:55 Pourquoi ? Eh bien, tout simplement pour préserver leurs profits.
08:58 Et donc, quel que soit l'endroit où on regarde, il y a une lutte acharnée d'un certain nombre d'industries
09:04 contre de meilleures législations environnementales.
09:06 Et la patronne de la Commission européenne, qui est elle aussi du Parti populaire européen,
09:09 effectivement, en veut beaucoup aux loups.
09:11 Et elle veut une révision du statut de protection pour cet animal. Vous comprenez pourquoi ?
09:17 Je comprends pourquoi. Et je vais vous dire pourquoi.
09:20 C'est parce qu'en 2019, quand Ursula von der Leyen a été élue, il y avait une forte mobilisation en faveur du climat.
09:26 Et donc, elle fait de la réelle politique. Et elle s'est dit "je vais faire du climat le cœur de ma mandature".
09:32 Sauf que 3 ans après, 4 ans après, comme on l'a dit, la droite européenne se mobilise,
09:37 les industries européennes les plus riches, parce que je ne veux pas pointer du doigt toute l'industrie.
09:42 Un certain nombre d'industries se mobilisent contre la nature, contre le vivant,
09:45 l'agro-business, que je différencie des paysans, ou encore les exploitants forestiers industriels,
09:50 que je différencie des petits forestiers ou des pêcheurs artisanaux, par exemple, vis-à-vis de la pêche industrielle.
09:55 On a ces gros lobbies qui se mobilisent et qui poussent Ursula von der Leyen
09:59 à mettre elle-même un terme à son propre programme politique.
10:02 La question du loup, elle intègre totalement ce paysage politique-là.
10:06 C'est-à-dire qu'en novembre dernier, il y a moins d'un an, la Commission européenne disait
10:11 "les populations de loups sont encore trop fragiles, il faut prendre ces sujets avec prudence".
10:15 Et 9 mois plus tard, elle revient et elle nous dit "il y a trop de loups, regardons où est-ce qu'il y en a trop
10:21 pour pouvoir octroyer de nouvelles dérogations de tirs alors que les règles en vigueur sont, pour l'instant, tout à fait fonctionnelles".
10:28 Sur d'autres sujets, elle voulait une commission plus géopolitique.
10:34 On a vu effectivement l'Union européenne à 27 à la manœuvre sur l'Ukraine.
10:39 Est-ce que vous jugez ce bilan satisfaisant et qu'est-ce que vous voudriez améliorer ?
10:44 Je crois que l'Europe a été au rendez-vous de l'Ukraine.
10:47 Alors évidemment, on peut regretter telle et telle action ou retard dans l'action,
10:52 mais en tout cas, l'Union européenne s'est montrée unie et solide.
10:55 Et cela, effectivement, à la fois, je suis d'accord avec Madame von der Leyen,
10:58 et à la fois, on peut aussi le mettre à son crédit. Je crois que c'est important de le souligner.
11:02 Il faut continuer ce soutien au peuple ukrainien, qui ne passe pas que par de la livraison d'armes,
11:07 mais qui est aussi un soutien économique, un soutien dans l'accueil des Ukrainiennes et des Ukrainiens.
11:13 On doit tout faire pour que...
11:14 Et l'élargissement à l'Ukraine, parce qu'on sait qu'à la prochaine mandature,
11:18 le nombre des députés va augmenter, déjà, de 704 à 720.
11:23 En tout cas...
11:24 Vous voudrez augmenter le club européen, de 27, peut-être aux pays comme l'Ukraine et la Moldavie,
11:32 qui sont effectivement un challenge géopolitique par rapport à la Russie,
11:37 mais aussi aux Balkans occidentaux.
11:40 Ça, l'élargissement, vous trouvez que c'est une bonne piste ?
11:44 En tout cas, on doit tout faire pour que la guerre menée par Vladimir Poutine à l'Ukraine s'arrête,
11:48 et pour que le peuple ukrainien retrouve sa souveraineté.
11:50 Aujourd'hui, le peuple ukrainien nous dit sa volonté d'appartenir à l'Union européenne.
11:55 L'Union européenne, vous savez, pour moi, ce n'est pas une réalité historique intangible,
12:00 qui est faite par une espèce d'essence, mais c'est un projet politique.
12:04 Le projet politique d'une Europe qui soit terre des droits et libertés,
12:07 qui respecte l'état de droit, la séparation des pouvoirs,
12:09 les droits et libertés fondamentaux et fondamentales des citoyennes et des citoyens.
12:13 Eh bien, si l'Union européenne, chez l'Ukraine, souhaite rentrer dans ce projet politique,
12:17 alors il faut y aller.
12:18 Le bémol que je mets, parce que nous avons entendu Ursula von der Leyen nous dire
12:22 "on va faire élargissement et approfondissement".
12:25 Mais on a un besoin réel de changer les règles de fonctionnement de l'Union européenne.
12:30 Aujourd'hui, elles sont bloquées, parce qu'un certain nombre de décisions sont prises à l'unanimité,
12:34 notamment en matière fiscale, ce qui conditionne notamment la capacité de l'Union à agir,
12:38 par exemple à travers des plans d'investissement, mais aussi en menant des politiques sociales.
12:43 Donc on a besoin que ces règles-là changent.
12:44 Il faut peut-être imaginer des manières de s'associer qui puissent être différentes.
12:50 En tout cas, cette sortie de l'unanimité, elle avait été promise il y a quelques années par Ursula von der Leyen.
12:55 Nous n'en entendons plus parler aujourd'hui.
12:57 Et il faut effectivement que si on aille dans cette direction, élargissement et approfondissement aillent de pair.
13:02 Oui, elle est bloquée aussi par les mauvais élèves de l'Union européenne,
13:05 qui ont envie de continuer à mettre leur veto sur beaucoup de choses.
13:08 On pense à la Hongrie, par exemple, et à la Pologne.
13:11 Donc, en anti-militariste, est-ce que les Verts, face à la guerre en Ukraine,
13:15 sont en train de revoir leur vision de la défense, et en particulier d'une défense européenne,
13:20 et d'une défense intégrée, ou de l'investissement dans ce domaine ?
13:23 Je ne crois pas, puisque nous avons toujours souhaité doter l'Union européenne d'une défense effectivement intégrée,
13:29 c'est-à-dire d'une défense qui se décide au niveau d'une décision entre les États,
13:34 mais qui soit trans-européenne, sous supervision et dans la transparence par le Parlement européen.
13:39 Cela, nous l'avons toujours promu.
13:41 On a besoin aujourd'hui d'aider un peuple qui est agressé.
13:44 Et donc, c'est normal de lui fournir, de lui procurer un soutien militaire,
13:49 qui est un soutien militaire qui se passe aussi par la livraison d'armes.
13:53 Une Europe de la défense, à notre sens, elle doit aussi avoir pour objet la construction de la paix à travers le monde,
13:58 et donc aussi la lutte contre le désarmement.
14:01 Alors, Marie Toussaint, à peine désignée tête de liste pour les Verts,
14:06 pour les prochaines élections européennes, vous avez été huée à l'université de la France insoumise à Valence,
14:13 parce que, en quelque sorte, vous empêchiez de bâtir une liste commune de la NUPES pour aller aux élections européennes.
14:22 Le dialogue et l'alliance sont impossibles ?
14:25 Non, le dialogue est possible.
14:26 C'est d'ailleurs pour ça que j'ai été invitée aux universités d'été de la France insoumise.
14:31 Cela a été effectivement compliqué, je ne vais pas vous le cacher.
14:35 Je crois qu'on a l'existence d'une coalition politique en France qui ne trouve pas d'écho au niveau européen.
14:45 Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que le scrutin européen est un scrutin à la proportionnelle,
14:50 à un tour, qui permet à toute la palette des nuances de la gauche et de son lien à l'Europe de s'exprimer.
14:56 Un travail de convergence a eu lieu, c'est vrai, entre les différents partis de la gauche française, partenaire de la NUPES.
15:03 Ce travail n'a pas abouti, n'est pas suffisant pour que nous puissions nous dire que nous allions ensemble aux élections européennes,
15:09 alors que cette diversité de palette puisse s'expliquer.
15:12 Nous sommes en particulier les plus pro-européens, les plus fédéralistes.
15:15 Nous avons envie de cette défense intégrée, de ces modalités de décision d'un budget européen.
15:20 Vous n'avez rien contre les drapeaux européens sur les bâtiments publics ?
15:23 Non, mais vous savez, je ne suis pas sûre que ça embête tant que ça la France insoumise.
15:28 Je crois qu'aujourd'hui c'est normal, et quelque part c'est une force de l'habitude,
15:34 que nous présentions chacun des listes autonomes, en tout cas c'est la volonté de ma formation qui a voté à 86% pour cela.
15:40 Moi ce que je dis et ce que je répète aux militantes et aux militants de la France insoumise,
15:44 c'est que nous sommes ensemble pour mener les combats que nous devons mener sur le terrain, en France, au Parlement européen,
15:51 mais laissons aux électeurs, aux électrices, aux peuples souverains, le choix de décider de la teinte, de la coloration,
15:58 qu'ils souhaitent donner aux listes dans le cadre des élections européennes.
16:01 Vos propres universités d'été ont été marquées par une polémique sur la venue du rappeur Medin,
16:09 à qui on attribuait des propos antisémites.
16:11 Est-ce qu'il y a une ambiguïté sur des questions de société aussi importantes chez les Verts ?
16:16 Une ambiguïté ? Non, je ne crois pas.
16:19 Ecoutez, vous savez, j'ai dit ce que j'avais à dire sur cette invitation et le sujet de l'antisémitisme...
16:24 Vous étiez contre ?
16:25 Et le sujet de l'antisémitisme, c'est un sujet qui est absolument crucial.
16:29 Et d'ailleurs on l'a vu dans l'actualité européenne ces dernières semaines.
16:32 On a, par exemple en Bavière, des questions très importantes qui ont été posées sur l'antisémitisme.
16:38 Nous ne devons jamais oublier que l'antisémitisme est un fléau qu'il nous faut combattre coûte que coûte. Voilà.
16:44 Merci à vous, Marie Toussaint, d'avoir été notre invitée aujourd'hui.
16:47 Merci de nous avoir suivis sur France 24 et sur Public Sénat.
16:52 Vous restez en notre compagnie pour maintenant revenir sur ce débat sur l'état de l'Union
16:59 avec deux autres groupes politiques qui vont le commenter, comparer leurs petites notes.
17:06 C'est tout de suite, c'est le débat.
17:14 Merci de nous rejoindre au Parlement de Strasbourg où se tenait, mercredi 13 septembre,
17:18 le grand oral de rentrée de la présidente de la Commission européenne.
17:21 À quelques mètres d'ici, elle a déroulé son discours sur l'état de l'Union, le dernier de son mandat très politique.
17:27 Elle a défendu son bilan et tracé les priorités avant les élections européennes de juin 2024.
17:33 Elle a donné des gages à la droite avec des tonalités très pro-business,
17:37 mettant l'accent sur la croissance, la compétitivité, l'industrie, les entreprises, les agriculteurs.
17:43 Si elle continue à soutenir le pacte vert, projet phare de la transition écologique de sa mandature,
17:49 on sent bien que certains aménagements se profilent car la position de l'Allemande, Ursula von der Leyen, est délicate.
17:56 Si elle espère rempiler pour cinq ans à la tête de l'exécutif,
17:59 elle doit envoyer des signaux à son parti, le Parti populaire européen,
18:04 et à une dizaine de chefs d'État qui réclament une pause réglementaire environnementale.
18:09 Avec la guerre en Ukraine et la montée en puissance de la Chine,
18:13 elle aura fait de son exécutif la commission géopolitique qu'elle souhaitait, présente en tout cas sur tous les fronts.
18:19 Pour analyser les grandes lignes de ce discours, deux eurodéputées, une allemande, Nicolas Baer,
18:24 du groupe Renew Europe, plutôt au centre de l'hémicycle,
18:28 et une française, socialiste, Sylvie Guillaume.
18:31 Je voudrais d'abord vous demander comment vous avez trouvé ce discours, Nicolas Baer.
18:35 Bof, elle ne m'a pas convaincue.
18:39 J'étais déçue sur le contenu, sur la structure, aussi sur la température.
18:45 Je trouvais que c'était plutôt tiède.
18:48 Pour moi, ce n'était pas une réponse sur les grands défis que les citoyens ont,
18:54 surtout la compétitivité, tout ce qui est job, boulot, en plus la migration, l'innovation.
19:03 Tout ce qui fait qu'on peut guider comme Europe, vraiment, dans le monde.
19:09 C'était pour moi plutôt une tentative adaptée à des corrections de bilan de dernière minute.
19:17 Plutôt déçue, Sylvie Guillaume, et vous ?
19:19 Oui, j'ai trouvé qu'il y a des choses sur lesquelles on pouvait être d'accord.
19:23 Lesquelles ?
19:24 Comme par exemple l'idée de l'élargissement, l'idée de faire du numérique et de l'IA un contrôle,
19:34 quelque chose qui soit vraiment un fanal pour l'Union européenne.
19:37 Mais globalement, j'ai trouvé ce discours très très désincarné.
19:40 Je ne savais pas très très bien à qui s'adressait ce discours, mais en tout cas pas aux citoyens, j'ai trouvé.
19:47 Donc voilà, une forme de désincarnation par rapport aux enjeux réels des gens.
19:54 Beaucoup de choses, effectivement, je suis d'accord avec Nicolas Béat, sur très très pro-business.
19:59 C'est-à-dire qu'on sentait qu'il y a vraiment une dimension où on s'adresse aux entreprises.
20:03 Alors après, on n'en tire pas tout à fait les mêmes conclusions.
20:05 Mais peu de choses, par exemple, ce que je trouve qu'il y a énormément manqué,
20:09 c'est des éléments sur la lutte contre la pauvreté.
20:12 Je veux dire, on est dans une phase tout à fait particulière avec de l'inflation.
20:15 Je crois que le mot n'a pas été prononcé.
20:17 Et effectivement, rien sur ça.
20:19 Donc je trouve que la lutte contre la précarité était vraiment le gros absent de ce discours.
20:25 Cydlie Guillaume, la moitié de son discours tout de même portait sur le pacte vert,
20:29 sur la transition écologique nécessaire, on le sent bien, mais avec des tonalités très libérales.
20:35 Vous le disiez, un fort message à destination des PME, des industriels.
20:39 La transition ne se fera pas au dépend de la compétitivité, c'est ce qu'elle a expliqué ?
20:45 Exactement. C'est vraiment le message central.
20:48 Donc c'est une option. Après, elle a sa légitimité à le dire, mais on peut effectivement contester cela.
20:53 Parce qu'en fait, il manque un registre supplémentaire.
20:56 C'est que le pacte vert, pour lutter contre le changement climatique,
21:00 il ne faut pas avoir le pied sur le frein maintenant.
21:03 Il ne faut pas se contenter des mesures existantes.
21:05 Il faut avancer, il faut aller beaucoup plus loin.
21:07 C'est un changement de modèle qu'il faut maintenant mettre dans les tuyaux.
21:11 Et ça, on ne l'a pas du tout senti dans son message et dans son discours.
21:15 Alors, sur le concurrent chinois, elle a été assez claire et assez agressive,
21:19 notamment sur les véhicules électriques. On l'écoute.
21:22 Prenez le secteur des véhicules électriques.
21:27 C'est une industrie essentielle pour l'économie propre, avec un énorme potentiel pour l'Europe.
21:33 Mais les marchés mondiaux sont aujourd'hui inondés de voitures électriques chinoises pour marcher.
21:40 Dont le prix est maintenu artificiellement bas par les subventions publiques massives.
21:46 Cela fausse notre marché.
21:49 Je vous annonce donc aujourd'hui que la Commission ouvre une enquête anti-subvention
21:55 sur les véhicules électriques en provenance de Chine.
22:02 Nicolas Baird, c'est une des grandes annonces de ce discours, cette enquête.
22:06 Est-ce que ça va nous permettre de rattraper notre retard face aux géants chinois ?
22:11 Oui, mais ça fait aussi partie du problème.
22:15 Parce qu'elle annonce, elle annonce, elle annonce.
22:17 Moi, je l'avais l'impression, mais qu'est-ce qu'elle a fait pendant quatre ans ?
22:20 C'est elle qui guide, qui préside la Commission depuis plus de quatre ans.
22:25 Alors pour moi, la mise en œuvre, ça, c'est qu'il faut prouver aux citoyens.
22:30 Et ce n'est pas encore fait.
22:32 Alors oui, en tout ce qui était prévu, la pandémie, la guerre de la Russie en Ukraine,
22:40 là, elle a plutôt bien fait.
22:44 Mais ça n'est pas rien quand même, c'est un gros morceau.
22:47 Oui, mais d'accord.
22:49 Mais là, surtout, si on parle de la compétitivité,
22:52 elle avait annoncé depuis quatre ans une initiative de réduire la bureaucratie,
22:57 surtout pour les PME. Rien ne s'est fait.
23:00 Hier, elle a annoncé quelque chose, mais qui ne se fait pas en œuvre.
23:05 Vraiment pratique, en détail, en concret.
23:08 Parce que moi, je crois qu'il faut réduire la bureaucratie,
23:11 pas seulement 25%, mais 50% pour que l'économie, les entrepreneurs,
23:16 ils peuvent créer des boulots, qu'ils peuvent créer l'innovation,
23:20 qu'ils peuvent vraiment travailler pour les citoyens.
23:22 Oui, mais alors, justement, précisément, il y a les industriels qui sont beaucoup cités,
23:27 même si les mesures concrètes ne sont pas toujours au rendez-vous.
23:30 Les agriculteurs, maintes fois cités aussi, c'est assez nouveau,
23:33 avec une priorité pour la souveraineté alimentaire européenne,
23:37 qui va se faire, vous le pensez, dans les prochaines législatures,
23:40 au détriment de la biodiversité et de la cause animale.
23:43 On pense aux poussins broyés, aux loups, évidemment, à la biodiversité.
23:48 Le point que vous soulevez est très, très important,
23:50 et d'ailleurs, un des sujets sur lesquels on peut rebondir,
23:53 je crois qu'on a une vraie problématique sur l'alimentation,
23:57 y compris parce qu'il y a quelques fois des compétitions qui se font sur les prix,
24:00 des compétitions qui sont totalement anormales sur l'alimentation vivrière, on va dire.
24:06 Donc, il y a un vrai sujet là-dessus.
24:08 Mais d'une certaine manière, la manière dont c'est présenté,
24:11 c'est effectivement le choix qu'on va devoir faire.
24:14 On ne peut pas céder le confort de vie des gens, leur emploi, leur niveau de vie,
24:21 pour la question de la lutte contre le changement climatique.
24:26 Nous devons mener les deux en maintenant, et c'est parfaitement possible.
24:30 Ça, c'est le choix que devra faire Ursula von der Leyen.
24:34 Est-ce qu'elle cédera à son parti d'origine le PPE ou pas ?
24:38 On a entendu, effectivement, des options au sein du PPE
24:42 qui étaient ces derniers temps extrêmement différentes.
24:45 Parce qu'en effet, en s'adressant comme ça, 20 fois aux agriculteurs,
24:50 Nicolas Baird, c'est aussi une façon de draguer un électorat plutôt acquis au PPE,
24:55 son parti est mécontent dernièrement.
24:57 En fait, on est en campagne là, tout le monde.
25:00 Oui, bien sûr, mais surtout les agriculteurs, eux aussi, sont entrepreneurs.
25:05 Ils savent très bien comment faire leur boulot, produire de la nourriture,
25:10 mais ils ont vraiment ce poids de trop de règles, trop compliquées.
25:15 Donc là, vous êtes plutôt d'accord avec Ursula von der Leyen ?
25:17 Et le PPE, d'ailleurs.
25:19 Vous êtes plutôt d'accord, du coup, avec Ursula von der Leyen, qui dit "attention, voilà votre..."
25:24 D'abord, elle lui donne les poids sur les épaules, et après, elle dit "oui, mais je vais vous aider".
25:30 On ne voit pas de vraiment concrètes actions, on voit des mots,
25:35 elle annonce, mais on ne voit pas qu'elle fait quelque chose, qu'elle met quelque chose en œuvre.
25:39 Sauf que cette question de l'emploi...
25:41 C'était le discours de la présidente de la commission ou de la future candidate du PPE à l'élection de juin prochain ?
25:46 C'est effectivement, il fallait essayer de distinguer qui parlait, en fait, la future candidate ou la présidente actuelle.
25:53 Et il ne faut pas confondre l'avenir d'Ursula von der Leyen avec l'avenir de l'Union européenne.
25:58 Mais sur cette question de l'emploi, moi j'entends ce que dit Nicolas Baird sur "il faut pouvoir recruter, il faut moins de bureaucratie".
26:03 Mais la question du nombre d'emplois disponibles, par exemple, dans l'Union européenne,
26:08 se pose un peu différemment maintenant. Il y a de l'emploi dans l'Union européenne.
26:11 Ce qui a été abordé également.
26:12 Ce qu'il faut maintenant, c'est aussi des emplois de qualité, il y a la question des salaires qui se posent,
26:17 et sur ça, je pense qu'il y a de la régulation à faire, il y a des impulsions à donner,
26:21 et ces impulsions-là, elles n'ont pas été données aujourd'hui.
26:24 Il y a eu un moment d'émotion dans l'hémicycle, c'est quand Ursula von der Leyen a rendu hommage aux victimes ukrainiennes de la guerre
26:33 à travers l'histoire notamment de Victoria Melina, une écrivaine morte sous les bombes russes.
26:38 Un soutien à notre voisin ukrainien réaffirmé mercredi. On écoute.
26:44 Mesdames et messieurs, nous serons aux côtés de l'Ukraine tout au long du chemin, aussi longtemps que nécessaire.
26:53 Depuis le début de la guerre, 4 millions d'Ukrainiens ont trouvé refuge dans notre Union.
26:58 Et je tiens à leur dire qu'ils sont aujourd'hui toujours les bienvenus, tout comme pendant les terribles premières semaines de la guerre.
27:09 Nous avons fait en sorte qu'ils aient un accès à un logement, à des soins de santé, au marché du travail, et bien plus encore.
27:14 Mesdames et messieurs les députés, c'est ainsi que l'Europe a répondu à l'appel de l'histoire.
27:20 Je suis dès lors fière d'annoncer que la Commission proposera d'étendre notre protection temporaire aux Ukrainiens dans l'Union européenne.
27:28 Notre soutien à l'Ukraine perdurera.
27:34 Alors Nicolas Baird, on a bien compris qu'on accueillait très bien au moins les réfugiés ukrainiens.
27:39 Ça c'était ce qu'on faisait bien pour l'Ukraine. Quoi d'autre ?
27:42 On était vraiment en commun pour agir très très rapidement sur la Russie, les sanctions.
27:50 On a 11 paquets de sanctions. On est vraiment ensemble.
27:54 Ensemble dans la durée, c'est ça l'enjeu.
27:57 Et aussi ensemble dans la durée. Je crois qu'on pouvait maintenant sur le chemin décider beaucoup plus vite, surtout, ce qui est le soutien militaire.
28:06 Parce que là, il manque du matériel, de l'amunition.
28:12 On a agi ici avec la régulation, mais je crois qu'il faut vraiment livrer beaucoup plus vite pour les Ukrainiens.
28:18 Parce que ça va durer encore. Mais on a aussi dans les mains combien de temps.
28:23 Alors voilà, justement, parce que sur le terrain militaire et de la défense, on aide suffisamment pour que l'Ukraine ne perde pas la guerre,
28:31 mais pas suffisamment pour qu'elle la gagne. Il faut aller plus loin.
28:35 Oui, absolument. La question de la fourniture de matériel supplémentaire se pose et elle se pose depuis longtemps.
28:41 C'est d'ailleurs assez curieux de ne rien entendre de la part de quelqu'un dont on dit qu'elle pourrait également être candidate pour diriger l'OTAN.
28:49 L'Alliance Atlantique est à ce moment-là proche des Américains.
28:53 Je crois que plus largement, la question de la défense a été assez peu abordée.
28:59 Elle est arrivée très tardivement dans le discours.
29:02 Alors que manifestement, si ce concours de circonstances particulières de la guerre en Ukraine pose la question de la fourniture d'armes comme on vient de le faire maintenant,
29:12 elle pose aussi la question de la défense européenne, objectivement.
29:15 Et de la puissance, l'Europe puissance d'un certain point de vue. Ursula von der Leyen est arrivée sur la promesse de rendre la commission géopolitique.
29:25 Est-ce que pour vous, elle a tenu cette promesse-là ? On a fait un acteur incontournable et qui a une vision géopolitique claire, renouvelée peut-être par les derniers événements.
29:36 Je crois qu'on trouve maintenant de plusieurs pas, mais vraiment à la dernière minute.
29:43 Alors par exemple, comment on veut agir maintenant avec les matières premières ?
29:48 Alors qu'on veut vraiment avoir des partenariats avec des autres pays pour la production, pour tout ce qui est, ce qui nous fait moins dépendant de la Chine.
30:01 Qu'on essaie vraiment d'avoir un club, pas seulement dans le libre-échange, mais aussi ce qui est, par exemple, les matières premières.
30:11 Mais elle a perdu tellement de temps parce qu'elle n'est pas arrivée à vraiment prendre tous les pays membres en ensemble.
30:22 Il y avait de très différentes voies dans le monde et ça, c'est contre nos intérêts.
30:27 Nicolas Baer, depuis le début, vous avez l'air complètement désabusé face à la présidente de la commission Europe-Est.
30:33 Vous êtes aussi en campagne peut-être ?
30:36 Moi, je ne suis pas en campagne parce que je ne vais pas faire la campagne l'année prochaine. Je ne vais pas me représenter.
30:42 Mais je suis déçue que quelqu'un qui a tellement beaucoup d'instruments et de possibilités n'ait pas vraiment livré pour les citoyens ce qu'il faut.
30:53 Et moi, j'ai vraiment la peur que ça tombe sur les mains des populistes aux deux côtés, à droite et à gauche.
31:03 Et qu'à la fin, on a peut-être des situations comme en France, en Italie, où c'est presque ou même plus de la majorité.
31:11 C'est vrai que Manfred Weber, le patron du PPE, est un peu tenté de parler à l'extrême droite, voire de dialoguer avec l'extrême droite en vue des élections européennes.
31:18 C'est moins le cas de Ursula von der Leyen peut-être quand même ?
31:21 Oui, j'ai l'impression qu'il y a un petit débat interne au sein du PPE sur ce sujet.
31:25 En tout cas, vous dites que Manfred Weber a donné des signes. Il a donné un peu plus que des signes.
31:30 Puisque des votes conjoints ont eu lieu sur un certain nombre de sujets, il n'y a pas d'ambiguïté sur le sens de la main tendue de Manfred Weber.
31:37 Je crois qu'on arrive à la fin de l'émission. Je veux dire deux choses.
31:40 En termes de sujets, elle aurait pu évoquer quelque chose de très important de mon point de vue.
31:44 J'espère que ça fera partie de la prochaine commission, du prochain mandat.
31:47 La question du logement, par exemple, qui est absolument fondamentale dans l'Union européenne.
31:52 On le sait, c'est une composante de la vie des citoyens qui doit être mieux alimentée en termes de fonds et en termes de développement.
31:59 Peut-être pour conclure sur une phrase un peu ironique, il y a eu un côté concours de circonstances dans ce mandat où plein d'événements sont arrivés.
32:10 Madame von der Leyen a été reçue première à ce concours de circonstances. Il faut passer au-delà dans le prochain mandat.
32:17 Nicolas Baer, on semble déjà à l'heure du bilan. Qu'est-ce qui a manqué au-delà de la concurrence, de la compétitivité ?
32:24 Sylvie Guillaume parlait notamment du logement. Pour vous, c'est quoi ?
32:27 Pour moi, c'est vraiment qu'on livre ce que les citoyens attendent dans les temps de guerre avec une haute inflation, alors qu'on aide vraiment les entreprises.
32:41 It's the economic stupid, c'est toujours l'économie qui prime.
32:47 C'est la base de notre prospérité. C'est aussi la base pour être capable d'intégrer dans la migration ceux qu'on reçoit parce qu'ils sont des vrais réfugiés.
32:57 Là aussi, le pacte de migration, ça manque de mettre en manœuvre. Comme ça, moi, je trouve qu'elle a perdu trop de temps.
33:08 J'ai vraiment cru que ça allait être un terme de réforme. Je ne vois pas de réforme.
33:16 Ursula, 50+ ?
33:20 Je ne sais pas si elle va se présenter. C'est ce qu'on attend.
33:24 Si elle se lance vraiment en campagne, parce que la dernière fois, elle a pris un détour pour avoir cette position.
33:33 Là, peut-être, elle va être dans la compétition de tous les partis.
33:37 Merci à vous d'avoir très bien illustré ce débat et la vraie rentrée européenne de l'Union avec le discours sur l'état de l'Union.
33:48 Très remarqué, très suivi.
33:49 Et vous restez sur nos antennes pour la suite des programmes.
33:52 A très bientôt.
33:53 (Générique)

Recommandée