Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, était l’invitée du 8h30 franceinfo samedi 16 septembre.
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00:00 Vous étiez hier, Carole Delga, comme tous les ans, à la fête de l'Humain,
00:04 mais dans un contexte de pouvoir d'achat mis à l'épreuve,
00:06 ce n'est pas vers la gauche que se tournent les classes populaires.
00:09 Comment vous l'expliquez ?
00:11 – Ça dépend, ça dépend.
00:13 Sur des territoires, il y a la gauche qui amène des vraies solutions.
00:18 Au niveau local, quand même, je me permets de le rappeler,
00:20 que la gauche est quand même très implantée.
00:23 En Occitanie, il y a 12 départements sur 13 qui sont de gauche.
00:27 – Et c'est aussi là-bas que le Rassemblement National fait sa rentrée.
00:30 – Tout à fait, oui, mais je pourrais vous citer aussi la ville de Nancy,
00:34 qui est dirigée par la gauche, la ville de Lyon, la ville de Nantes.
00:39 Donc, on doit être clair que la gauche, elle doit reparler aux classes populaires.
00:46 Et c'est pour ça que la gauche, elle doit travailler
00:49 sur les questions de pouvoir d'achat, sur une révolution éducative.
00:53 Parce qu'aujourd'hui, nos enseignants,
00:54 ils n'ont pas les moyens d'éduquer nos enfants pour qu'ils puissent rêver en grand.
01:01 On doit travailler sur les questions de santé.
01:03 Ce n'est pas possible d'attendre trois semaines
01:05 pour avoir un rendez-vous chez un médecin généraliste.
01:08 On doit travailler sur les questions de sécurité.
01:10 Et on doit arrêter de parler de "wokisme", de parler de droit à la paresse.
01:16 Le travail, c'est fondamental.
01:17 Moi, je suis cette gauche qui aime le travail et qui bosse.
01:20 – Vous parlez de la gauche au sens large,
01:23 mais la gauche aujourd'hui, elle est notamment mise en avant
01:26 à travers l'accord de la NUP que vous rejetez, que vous continuez à rejeter.
01:30 – Non mais la NUP, il faut être clair, ça n'existe qu'à l'Assemblée nationale.
01:34 Quand vous allez sur les territoires, en France, il n'y a personne qui vous en parle.
01:38 Ce qu'il faut, c'est l'union de la gauche, bien évidemment.
01:40 Mais il faut avoir une gauche qui amène des solutions pour le quotidien.
01:46 – Est-ce que vous n'êtes pas un peu isolée au sein de la gauche avec ce discours-là ?
01:48 – Et ensuite, qui doit continuer à avoir un idéal humaniste.
01:52 Non, je ne me sens pas du tout isolée, vraiment pas du tout.
01:55 Au contraire, quand je suis sur le terrain,
01:58 il y a beaucoup d'encouragement de citoyens et puis il faut se parler vrai.
02:02 Si la gauche, elle veut gagner, à ce moment-là, il faut qu'elle ait une union,
02:08 mais il faut aussi qu'elle soit profondément républicaine,
02:11 qu'elle rassure, qu'elle protège les gens et qu'elle arrête de faire des raisonnements,
02:16 de donner des leçons à tout le monde et d'être une menace sur les modes de vie.
02:22 On doit engager une transformation écologique qui est…
02:25 – Si, menace sur les modes de vie. La gauche, menace sur les modes de vie.
02:26 – Laissez-moi finir.
02:27 On doit engager vraiment une transformation manifeste sur la question écologique.
02:33 Mais cela, ce n'est que possible que si les gens se sentent rassurés
02:37 et que s'il y a une confiance dans l'avenir.
02:39 Donc en premier, on doit répondre à la question sociale
02:42 et en ayant répondu à la question sociale, on pourra créer la force d'entraînement.
02:47 Et c'est comme ça qu'on doit travailler
02:49 et c'est pourquoi j'ai toujours indiqué mon opposition
02:52 à avoir une gauche réunie derrière la France insoumise.
02:56 Tant qu'on aura comme leader la France insoumise, on perdra.
03:00 – Quand la France insoumise et les écologistes critiquent l'interdiction de la baïa
03:03 ou invitent le rappeur Medine, vous leur dites qu'ils se trompent de combat ?
03:06 – Je dis que la baïa doit être interdite parce que c'est une manifestation,
03:12 c'est un port qui a une signification religieuse.
03:16 Dans l'enceinte de l'école, il n'y a pas à avoir aucun port de vêtements
03:22 ou de bijoux à signification religieuse.
03:25 Et moi je suis très attachée au principe républicain.
03:28 Donc la question de la baïa, il fallait qu'elle soit traitée,
03:31 ce n'est pas suffisant parce qu'on doit maintenir le dialogue
03:34 avec ces jeunes filles pour leur expliquer ce que c'est
03:38 que la liberté de pouvoir se vêtir,
03:41 mais également de ne pas être manipulée par des codes religieux.
03:46 Et puis également, le rappeur Medine, en tant qu'intervenant
03:52 dans un rassemblement de gauche, je pense qu'il n'a pas sa place
03:56 avec les propos antisémites qu'il a tenus.
03:58 – Un des premiers tests pour la gauche, ça va être les européennes.
04:00 Est-ce que vous pourriez soutenir la candidature de Raphaël Glucksmann
04:03 qui pourrait, semble-t-il, être tête de liste pour le Parti Socialiste ?
04:05 – Je l'ai déjà soutenue il y a de ça cinq ans.
04:08 Et oui, en effet, je pense que Raphaël Glucksmann serait
04:11 une très bonne tête de liste de nouveau.
04:13 – Il y a cinq ans, il avait fait 6%.
04:14 – Oui, tout à fait.
04:15 Vous voyez, il a fait du très bon travail.
04:17 – C'est lié.
04:18 – Oui, mais il a fait du très bon travail.
04:19 – 6%, c'est du bon travail pour la gauche au sens large.
04:22 – Non, je vous dis que le travail qu'il a mené pendant cinq ans,
04:25 c'est un très bon travail qui correspond aux valeurs de gauche.
04:30 Et je souhaite en effet que Raphaël soit de nouveau la tête de liste,
04:35 de cette liste d'union de la gauche.