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Carole Delga, Présidente socialiste du Conseil Régional d'Occitanie, est l'invitée des 4 vérités. 

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00:00Bienvenue dans les 4V, Carole Delgar, je vois que vous avez votre téléphone à proximité, est-ce que vous attendez un appel de Michel Barnier ?
00:09Non, non, je n'attends pas d'appel de Michel Barnier.
00:13Vous avez échangé avec lui depuis sa nomination ?
00:15En tant que présidente de Région de France, bien évidemment, parce que nous allons nous rencontrer dans les prochaines semaines
00:23pour travailler ensemble pour faire en sorte qu'il y ait plus de capacité à décider localement.
00:29Les régions sont des investisseurs dans le domaine économique, dans le domaine de la formation, dans la question des transports.
00:36Et donc nous avons la volonté d'être force de proposition et surtout d'amener des solutions.
00:42Alors vous savez qu'il recherche des personnalités de gauche, est-ce que vous pourriez participer à ce gouvernement ?
00:47J'ai rencontré le président de la République il y a de sa dix jours et je lui ai donné ma position.
00:52Donc Emmanuel Macron comme Michel Barnier savent très bien que je souhaitais que ce soit un premier ministre ou une première ministre de gauche
01:02conformément au vote des Français et que donc je ne participerai pas à un gouvernement qui ne respecte pas le vote des Français
01:11et qui ne va pas répondre à la question de l'urgence sociale et aussi à la nécessité d'accélérer la transformation écologique.
01:19C'était il y a dix jours, aujourd'hui si Michel Barnier vous appelle pour vous poser la question à nouveau, c'est toujours non, je n'entre pas au gouvernement ?
01:26J'ai une constance dans mes positions, je suis constante dans mes affirmations, non je ne participerai pas à un gouvernement de droite
01:37soutenu par l'extrême droite parce que j'estime que la priorité c'est de revaloriser le travail, d'avoir un salaire décent
01:46parce que je pense qu'on ne peut pas continuer avec une retraite à 64 ans pour les métiers pénibles comme ceux du bâtiment,
01:54comme les aides-soignantes que ce soit dans les maisons de retraite, que ce soit dans les hôpitaux
01:59et puis je pense qu'on doit investir dans les services publics que ce soit l'éducation, la santé ou la sécurité.
02:06Michel Barnier lors de sa passation de pouvoir puis lors de ses premiers entretiens a dit qu'il était ouvert au fait de rediscuter certains aspects
02:13de la réforme de retraite, notamment pour les plus fragiles. Il a dit aussi qu'il n'était pas fermé à l'idée d'une plus grande justice fiscale.
02:19Vous n'y voyez pas des signaux positifs ?
02:21Nous devons attendre bien entendu un programme mais clairement il y a eu un déni, il y a eu un irrespect du vote des Français par le président de la République.
02:33Je ne remets pas en cause la personnalité de Michel Barnier, nous devons avoir une lisibilité en politique, nous devons avoir une clarté.
02:43Les Français ont envoyé un message au président de la République qu'il ne voulait plus ses politiques, qu'il ne voulait pas de l'extrême droite
02:51et que la tendance dans le front républicain était à gauche. Donc il devait y avoir de la part du président de la République un respect du vote des Français
03:00et c'est pourquoi si j'étais députée, je voterais une motion de censure par rapport au choix du président de la République.
03:09Vous voteriez la motion de censure contre le gouvernement Barnier ?
03:11Parce que le choix du président de la République ne respecte pas le vote des Français.
03:16La personnalité de Michel Barnier est tout à fait respectable, il a prouvé ses grandes qualités au niveau européen par rapport au Brexit
03:26mais ce qu'ont demandé les Français, ce qu'ils ont voté très clairement, c'est d'avoir un gouvernement qui ne soit pas la continuité des politiques macronistes,
03:37qui ne soit pas en lien avec l'extrême droite. Il y avait une tendance à gauche, c'est pourquoi j'ai toujours soutenu un Premier ministre ou une Première ministre de gauche.
03:48Alors discuter avec le Premier ministre, ça ne veut pas dire soutenir ce Premier ministre.
03:52Olivier Faure, patron du Parti Socialiste, Boris Vallaud, patron des députés socialistes, refusent de se rendre à Matignon pour discuter avec le Premier ministre.
04:00Est-ce que c'est normal ? Est-ce que vous trouvez ça franchement très républicain ?
04:04Je pense que le président du groupe socialiste au Sénat a rencontré, a en effet discuté.
04:13Je pense qu'il vaut mieux toujours avoir la volonté de dialogue et surtout d'apporter des solutions.
04:21Nous avons la nécessité, nous socialistes, de transformer la vie des gens et de porter vraiment à cœur toutes ces transformations que nous voulons amener.
04:34Il est nécessaire d'être dans une discussion respectueuse, mais surtout dans la proposition de solutions, que ce soit sur la question de l'éducation ou la revalorisation des salaires.
04:48On ne peut pas continuer à avoir des travailleurs pauvres en France. C'est d'une injustice criante.
04:53Quelle est la part de responsabilité d'Olivier Faure, patron du PS, dans le fait d'avoir aujourd'hui un Premier ministre de droite à Matignon,
05:00sachant qu'il n'a pas officiellement et publiquement soutenu l'hypothèse de Bernard Cazeneuve ?
05:05La responsabilité première d'avoir Michel Barnier et non Bernard Cazeneuve revient au président de la République.
05:14Au sein du PS, je défendais qu'il y ait un affichage très clair de soutien à la candidature de Bernard Cazeneuve, qui est un homme de gauche.
05:26Cela n'a pas été décidé par la direction du PS.
05:31Vous savez, vu l'état de la France, je pense qu'on n'est pas au moment de chercher des coupables. On doit trouver des solutions.
05:39Moi, ce que j'ai défendu au sein du PS, c'est d'avoir une mobilisation forte pour un homme ou une femme de gauche.
05:48Bernard Cazeneuve en faisait partie. Je regrette que la direction de mon parti n'ait pas souhaité afficher un soutien à Bernard Cazeneuve comme à toute personnalité de gauche.
06:00Aujourd'hui, nous sommes dans un autre temps. Les Français sont exaspérés par ces guerres et ces positions de jeu d'appareil.
06:08Moi, je suis au boulot. Je suis présidente d'une région de 6 millions d'habitants. Je viens de lancer la rentrée. Elle est la moins chère de France.
06:16Les ordinateurs sont fournis par la région Occitanie. Le transport scolaire est gratuit pour 200 000 enfants en Occitanie.
06:25C'est cela, concilier l'éducation et le pouvoir d'achat.
06:28– Question courte-réponse courte sur le PS. Est-ce que vous demandez néanmoins un congrès du parti socialiste ?
06:32Et est-ce que vous serez candidate à la direction ?
06:35– Aujourd'hui, les Français, de la question d'un congrès du parti socialiste, la plupart ne savent pas ce que c'est.
06:41– C'est pour ça que je vous dis question courte-réponse courte. Un congrès du PS, vous en demandez un ou pas ?
06:44– Ce que je demande au parti socialiste, c'est d'avoir une position claire, de savoir s'ils veulent changer l'avis des gens
06:51ou s'ils veulent juste se fermer sur des logiques d'union d'appareil politique.
06:57– Il faut couper avec Jean-Luc Mélenchon ?
06:59– On doit être une force de transformation, on doit avoir une position claire.
07:02On ne peut pas accepter que Jean-Luc Mélenchon et d'autres soutiennent des terroristes,
07:08comme cela a été fait avec le chef du Hamas, Pari Mahassan.
07:12On doit avoir une position très claire de priorité dans la lutte contre l'antisémitisme
07:18et on doit être cette gauche qui fait des services publics, une arme pour lutter contre le désespoir
07:25et on doit être cette gauche qui aime l'entreprise parce qu'elle aime la création d'emplois
07:29et elle veut une meilleure répartition de la richesse.
07:31– Carole Delga, vous êtes aussi la patronne de l'Association des Régions de France.
07:35Bruno Le Maire qui va bientôt quitter son poste à Versy a pointé du doigt les collectivités locales
07:40estimant qu'elles étaient en grande partie responsables du nouveau dérapage du déficit public.
07:44Qu'est-ce que vous dites à Michel Barnier et à son successeur
07:47qui pourrait être tenté de venir prendre dans votre poche des économies ?
07:51– Alors Michel Barnier a été pendant 17 ans président d'un département
07:55donc il sait très bien que les élus locaux doivent forcément bien gérer
08:00parce que nous n'avons pas le droit de faire des déficits contrairement à l'État.
08:04C'est-à-dire que nos budgets sont votés en équilibre.
08:07Et puis clairement, dans la dette française, 92% c'est lié au budget de l'État,
08:138% c'est lié aux collectivités locales.
08:16On ne va pas dire que ce sont ces 8% qui sont les moteurs des déficits
08:22puisqu'en plus dans les collectivités locales, le déficit ça n'existe pas.
08:26Donc je dis soyons sérieux, arrêtons de trouver des fausses excuses.
08:31Ce qui est nécessaire c'est d'avoir de l'argent public bien utilisé.
08:35Et on sait très bien que quand on le confie aux collectivités locales,
08:39aux régions, aux départements, aux communes,
08:41en fait il y a une plus grande efficacité de l'investissement.
08:45On l'a vu dans la question par exemple des lycées,
08:48on le voit dans la question des aides aux entreprises.
08:51Nous, nous avons une relation directe, on est sur le terrain.
08:55Il faut avoir une France plus agile et plus de pouvoir localement.
08:59– Merci beaucoup Carole Delgadez vous dans les 4V ce matin, c'était à vous.

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