C'est un grand chef, pionnier de la bistronomie, à la tête de quatre restaurants, quatre comptoirs à Paris et Bordeaux. Yves Camdeborde signe par ailleurs le livre parfait pour accompagner la Coupe du monde de rugby : "Ovalix, une histoire gourmande du rugby", aux éditions Albin Michel, des souvenirs, des anecdotes et des recettes pour creuser ce lien entre ce sport et la gastronomie.
Regardez L'invité de RTL Soir du 18 septembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Celié, Marion Calais et Cyprien Sini. RTL bonsoir.
00:08 Allez RTL bonsoir à la suite du rugby et de la cuisine maintenant avec les convives Marion, Cyprien, Alex Vizorek,
00:15 Isabelle et notre grand invité de la deuxième heure, le grand chef, le pionnier de l'abistronomie
00:19 Jénomy Yves-Corneborde. Bonsoir Yves. Bonsoir tout le monde. Alors vous êtes à la tête de quatre
00:24 restos, quatre comptoirs à Paris et Bordeaux et vous signez le livre parfait pour accompagner la coupe du monde, Ovalix, une histoire gourmande
00:31 du rugby aux éditions Albain Michel. Alors des souvenirs, des anecdotes, des recettes pour creuser ce lien entre ce sport et la gastronomie.
00:38 Ce lien il est quand même assez évident. Je voudrais vous faire écouter
00:41 un supporter des bleus Yves-Corneborde parce que RTL a suivi la semaine passée des fans des tricolores,
00:47 là en l'occurrence des Béarnais comme vous, à Lille avant le match contre l'Uruguay. Écoutez.
00:53 Eh bien alors on a commencé hier soir avec du waterzoï ou watervoy, je sais pas, ils ont des noms un peu bizarres ici.
00:59 Aujourd'hui c'est le welch, on nous a dit que c'était très diététique
01:05 et ça tombe bien parce qu'on a entamé un régime il n'y a pas longtemps, on voudrait le tenir quand même.
01:09 Donc on va rester dans le diététique, le welch et puis après on verra. Mais la bière et les frites aussi.
01:16 On va goûter les frites quand même. Le waterzoï c'était comment ? Très bon, léger, du poisson léger, on aurait bien mangé la cuisse de canard en suivant.
01:23 Ils ne nous l'ont pas proposé. Non mais c'était bon, très bon.
01:26 C'était très bien. Hier soir très bien. On a commencé fort, on va continuer.
01:30 Voilà c'est ça le rugby, le counterboard.
01:33 Ce qui me fait plaisir c'est que les Béarnais sont ouverts d'esprit quand même.
01:35 Ah bah très ouverts.
01:37 C'est des spécialités locales.
01:39 C'est l'occasion. Et puis alors il y a un vocabulaire commun aussi. Il y a les cocottes, rentrer dans les plumes, les cuillères, les fourchettes, même si c'est pas trop homologué.
01:46 Oui c'est pas homologué du tout.
01:48 C'est plus du tout homologué les fourchettes.
01:50 C'est un vocabulaire commun, même dans le fil de l'action de la cuisine souvent, on l'appelle la patate chaude.
01:56 On lance le ballon un peu à la limite à son coéquipier.
02:01 Il y a beaucoup de termes qui se ressemblent.
02:03 Et la fourchette je précise pour les auditeurs qui ne savent pas, c'est quand on met les deux doigts dans les yeux de l'adversaire.
02:06 Non mais c'est strictement interdit.
02:08 A ne pas faire chez vous.
02:10 Il y avait un joueur, je ne citerai pas son nom, un joueur de Dax, qu'on appelait Guy de Grene.
02:16 Le roi de la fourchette.
02:18 Alors le rugby, vous vous y avez joué pendant 30 ans, c'est ça ?
02:23 Oui j'ai commencé à 7 ans et j'ai arrêté à 38 ans.
02:26 Vous étiez demi-demeulé, gamin à la section paloise ?
02:29 Oui, gamin à la section paloise, ici à Paris, à l'USOMC, l'union sportive Olympia de Massy-Centrale, la 13ème.
02:35 Et vous êtes toujours supporter à la section paloise ?
02:37 Oui, toujours, je sens qu'il coule totalement verré blanc.
02:41 Il ne faut pas venir m'embêter quand je regarde un match de la section paloise, je suis très chauve-verne.
02:45 Très bien, comme tous les Béarnais.
02:47 Vos premiers souvenirs, visiblement, ce sont aussi les Galois, la grande équipe des 70's.
02:52 Ils avaient tous des roues flaquettes, il y avait quand même une certaine idée du look à l'époque aussi.
02:57 Oui, il y avait une certaine idée du look et c'est vrai que cette génération, des Garrett Edwards, Phil Bennett, des Fenwick,
03:03 c'était assez exceptionnel parce qu'ils ont régné sur l'Europe et un tout petit pays comme le pays de Galle nous ont fait vibrer.
03:09 D'ailleurs, très longtemps, le match référence 73, les Barbarians britanniques avaient tout abandonné All Black contre les All Black.
03:17 C'était une grande génération, des grands joueurs.
03:19 Et les roues flaquettes, vous avez essayé vous ?
03:21 Alors moi j'ai essayé les roues flaquettes, c'est vrai, je suis bien étranger je pense.
03:25 J'ai joué une demi-finale du championnat de France de rugby de 3ème division, de réserve.
03:30 Et on avait fait un pari, je laissais les roues flaquettes pousser tant qu'on était qualifiés.
03:38 Donc j'ai eu les roues flaquettes très longtemps.
03:40 Vous êtes tellement dingue de rugby qu'au début de votre carrière, vous avez travaillé à Saint-Tropez notamment,
03:44 et vous alliez voir tous les matchs de Toulon au stade Mayol en stop.
03:47 Oui, tous les dimanches, le restaurant était fermé le dimanche et j'allais voir la horde sauvage toulonaise.
03:53 C'était la grande génération aussi, les Jean-Charles Orso, avec les frères Herrero, c'était une sacrée équipe.
03:59 On a coutume de dire pour nos auditeurs qui ne connaissent pas forcément la géographie du rugby français,
04:05 mais qui connaissent un peu l'ambiance de foot au rugby.
04:08 Oui, c'est vrai que les Toulonnais sont très chauvins, beaucoup plus chauvins que les Béarnais.
04:13 Mayol est un stade très particulier parce qu'il est sur le port, il est vraiment au centre-ville.
04:18 Et à l'époque, il y avait le fameux quartier Chicago.
04:21 Le long du port !
04:23 Le long du port, oui.
04:24 Donc il y avait une ambiance très particulière.
04:26 Quand on allait à Toulon, on baissait la tête et on regardait souvent ses chaussures.
04:30 Yves Comte-Borde, votre regard sur le début de la Coupe du Monde des Bleus ?
04:34 On a entendu des fans il y a quelques instants, parlons-en avant d'ouvrir ce livre.
04:38 Est-ce que c'est le début de compétition parfait ?
04:40 Ou est-ce que vous avez été inquiétés, comme certains, par le niveau des remplaçants contre l'Uruguay il y a quelques jours ?
04:45 Non, moi je ne suis pas inquiet.
04:47 Je pense qu'il avait été annoncé, Fabien Galtier avait annoncé qu'ils seraient prêts pour le 8.
04:50 Ils ont été prêts pour le 8.
04:52 On a quand même mis 30 points au black, même si on ne fait pas un match très accompli.
04:56 On met quand même 30 points au black, ce qui est quand même historique.
04:59 Et les matchs qui suivent sont des matchs où peut-être la motivation est un peu plus compliquée.
05:03 C'est un cours mal français de sous-estimer les petites équipes.
05:07 On n'arrive jamais à leur mettre 70-80 pions comme les autres.
05:10 Après là, on avait quand même la deuxième équipe.
05:14 On a quand même fait le job, on a gagné.
05:16 Je pense qu'on va faire le même job jeudi et on va le gagner.
05:19 Après, ce sera important contre l'Italie, mais je pense que l'objectif au moins c'est le quart de finale.
05:24 Vous étiez au Stade de France justement face au all-black, mais pas n'importe où.
05:27 Puisqu'avant vous étiez sur la pelouse pour la cérémonie d'ouverture.
05:30 Vous avez fait partie des chefs qui étaient sur la pelouse.
05:32 Ça fait quoi de se retrouver devant 80 000 personnes au milieu de la pelouse ?
05:36 C'est autre chose qu'une demi-finale de Championnat de France 3e division de réserve.
05:39 Ça fait que j'avais les poils hérissés, que j'avais les larmes aux yeux, que je chialais.
05:43 On était une trentaine à avoir joué au rugby à petit niveau.
05:51 Et se retrouver sur la pelouse du Stade de France, on a eu une émotion incroyable.
05:56 Ça nous a mis des frissons partout, qu'on soit dans le couloir et qu'on est rentrés les uns après les autres sur la pelouse
06:01 comme si on était les joueurs.
06:03 C'est une bande de copains, une bande de gamins à qui on permet de faire ça.
06:08 On a eu des émotions, des frissons, des pleurs.
06:11 Ça a été assez extraordinaire.
06:13 Des frissons pour vous Yves Kondobord, mais il y a eu des critiques sur cette cérémonie d'ouverture.
06:20 Certaines personnalités politiques notamment y ont vu des clichés très français, trop terroir.
06:26 Ça vous a touché ces critiques-là ?
06:28 Honnêtement, oui, ça m'a blessé parce qu'on a eu beaucoup de mal à comprendre ces critiques.
06:33 La France n'est pas simplement le 11e arrondissement à Paris, il ne faut pas l'oublier.
06:38 Il y a des villages, il y a des terroirs.
06:41 Il y a toutes mes origines, comme beaucoup de Parisiens, on a les origines provinciales.
06:46 C'est des valeurs, c'est de l'artisanat.
06:48 C'est vrai qu'ils ont été très très violents par rapport aux critiques qu'on a eues.
06:53 Il y a eu une incompréhension avec l'année 50, mais parce que ça a été choisi l'année 50.
06:57 Pourquoi l'année 50 ?
06:59 Parce que c'est la première fois qu'on battait les All Blacks.
07:03 On aurait pu faire exactement la même performance en la faisant en 2010 ou en 2020.
07:09 Je pense que c'est la réunion, la joie, le bonheur, le partage.
07:12 Il y avait des gens de toutes origines sur la pelouse.
07:16 Il y avait autant d'hommes que de femmes.
07:19 On a passé 15 jours merveilleux, comme si c'était une bande d'adolescents
07:23 qui étaient en colonie de vacances et à qui on demandait de préparer une manifestation.
07:28 Il y a eu de la joie, de la bonne humeur.
07:30 Ça représente la France. Moi, je suis de la France profonde que j'aime.
07:33 Je ne suis pas du tout nationaliste, pas du tout bien au contraire.
07:36 C'est vrai qu'on a été un peu marqués de cette critique.
07:40 Mais après, comme mon papa qui est paysan me dit toujours,
07:42 si tu ne veux pas être embêté, tu restes dans ton coin.
07:44 Et personne n'a rien dit.
07:45 Je pense que les critiques, c'est un hommage à la cérémonie.
07:48 Parce que la cérémonie reprenait les grandes spécialités françaises.
07:51 Le pain, le béret, la critique aussi.
07:53 C'était une spécialité française.
07:55 Donc, c'était une prolongation naturelle.
07:57 On a été tous un peu choqués.
08:00 Mais bon, après, c'est comme ça. On ne va pas se prendre la tête non plus.
08:03 On sait ce qu'on a fait. On sait comment on l'a vécu.
08:05 Et surtout, on l'a fait avec le cœur. On l'a fait avec des tripes,
08:07 sans aucune arrière-pensée quelconque.
08:09 Juste donner du bonheur et faire voir qu'on était heureux d'être là.
08:11 - Et vous le referiez pareil ? - Demain matin, Géraud.
08:14 - Même le mec avec le poulet ? - Même le mec avec le poulet.
08:16 Ils ont été géniaux quand je vois ces gens-là, qui sont quand même des stars.
08:20 Un monsieur comme Jean Dujardin, qui a passé 15 jours à Vénus.
08:23 Il a été 15 jours non-stop à Vénus, nous conseiller, nous accompagner.
08:27 Pour moi, c'est ça la France.
08:30 C'est la transmission, le partage, l'entraide, la camaraderie, les valeurs.
08:34 On revient à votre livre Yves Camdenbord.
08:36 Juste après la pause, vous êtes le grand invité de la deuxième heure de RTL Bonsoir.
08:39 A tout de suite.
08:40 RTL Bonsoir.
08:42 RTL Bonsoir.
08:44 Julien Sélier, Marion Calais et Cyprien Signe.
08:47 Allez, 19h23, et avec toute la bande, nous sommes très heureux ce soir de recevoir le chef Yves Camdenbord.
08:52 C'est le grand invité de la deuxième heure pour son livre Ovalix.
08:55 Une histoire gourmande du rugby, publié chez Albain Michel.
08:59 Yves Camdenbord, on trouve moult recettes, mais aussi moult anecdotes sur la Coupe du Monde, notamment.
09:05 On en parlait dans votre livre. Moult souvenirs aussi.
09:09 Tiens, une petite anecdote. Il y en a beaucoup grâce à Olivier Margot, je précise aussi, ancien de l'équipe, qui a écrit avec vous.
09:14 Petit exemple, c'est notre instant vintage.
09:16 *Musique*
09:22 Les All Blacks, est-ce que ça vous dit quelque chose ? C'est des chanteurs, non ?
09:26 All Blacks ? Non ? On ne connait pas ? On ne connait pas ?
09:29 Footballers américains, non ?
09:31 Alors là, nous sommes en 1987. Les All Blacks ne sont pas encore ultra médiatisés.
09:35 Et les Bleus, à ce moment-là, débarquent en Nouvelle-Zélande pour la première Coupe du Monde.
09:38 Et en lisant votre livre, on découvre qu'à l'aéroport, on les accueille en leur proposant des bières et du vin blanc.
09:43 C'est quand même une autre époque, ça.
09:45 C'est une autre époque, c'était l'époque de l'amateurisme.
09:48 Où je pense qu'il y avait peut-être un peu moins de diététiques et on faisait un peu moins attention à ce qu'on mangeait.
09:54 Mais je pense que c'est général, parce qu'en 1987, même nous, nos consommations n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui.
09:59 L'attention qu'on met à ce qu'on mange n'était pas la même.
10:01 Alors, il y a aussi des anecdotes très personnelles. Dans ce livre, par exemple, 2011.
10:06 *Vidéo*
10:13 Montpellier perd la finale du Top 14 2011.
10:16 A l'époque, l'entraîneur de Montpellier, c'est un certain Fabien Galtier, qui est aujourd'hui le coach des Bleus.
10:20 Vous êtes copain avec Galtier.
10:22 Et il vous appelle à l'aube le dimanche matin, il est quoi, 5h du matin ?
10:25 Et il vous dit "tu ne veux pas venir cuisiner à mes joueurs qui ont perdu hier soir ?"
10:29 Fabien était avec Eric Béchut, co-entraîneur, qui était un peu le gourou aussi.
10:33 Malheureusement, il est trop tôt disparu.
10:35 Et Fabien me demande, avant qu'ils reprennent l'avion, de venir leur faire une collation.
10:40 Et donc, je suis très honoré et très heureux d'y aller.
10:44 Et quand j'y vais, j'ai un peu la boule au ventre, parce que je me dis dans quel état je vais les retrouver.
10:48 Je pense qu'ils vont être... parce que c'était des jeunes.
10:50 Benoît Payot, qui avait à peine 20 ans.
10:52 François Entraîne-Luc, qui commençait aussi.
10:54 J'avais peur de les retrouver dans un peu des confits, après la défaite.
10:57 Et au contraire, j'ai retrouvé une bande de copains, qui avaient passé la nuit ensemble.
11:02 Qui étaient encore très dignes.
11:05 Et surtout, très heureux du parcours qu'ils avaient accompli.
11:08 Et quand je suis arrivé les voir, je leur ai dit, je vais faire du turbo.
11:11 Je vais faire une côte de bœuf.
11:13 Je vais faire un peu de haute gastronomie.
11:15 Et mes revenus à l'esprit, un peu, quand je rentrais un peu tard à la maison.
11:18 Je réveillais papa, avec les copains.
11:20 Et je lui disais, papa, tu nous fais une omelette ?
11:22 Il dit, c'est peut-être la plus belle chose que je peux leur faire.
11:24 C'est faire une omelette, qui est le plat de partage par excellence.
11:26 Surtout le plat du 6h du matin.
11:28 Et le plat qui les a totalement déridés.
11:30 On n'a pas parlé de rugby.
11:32 Vraiment très très peu.
11:34 Parce qu'ils ont vu cette omelette arriver.
11:36 Et ils ont vu le devenir de leur vie en famille.
11:38 Où le père, la mère, le grand-père, la tati, le tonton ont fait l'omelette.
11:41 Et donc on est parti sur une discussion.
11:43 Chacun avait ses témoignages autour de l'omelette.
11:46 Donc c'était sympa parce que ça faisait très famille.
11:49 Ça faisait une forme de quiétude.
11:52 Ils étaient apaisés.
11:54 - Ils sortaient le troisième mi-temps ? Ils avaient fait la fête ou même pas ?
11:56 - Oui, ils sortaient le troisième mi-temps.
11:58 Mais honnêtement, nickel.
12:00 Très sombre.
12:02 - Allez, Yves !
12:04 - Non, non, non, il y a des photos.
12:06 - Ils étaient à la Grenadier.
12:08 - Non, ils étaient très sombres.
12:10 Lucides de ce qu'ils avaient accompli.
12:12 Alors certes déçus d'avoir perdu cette finale.
12:14 Mais déjà sur l'étape d'après.
12:16 Déjà sur l'étape d'après.
12:18 Et en plus, je pense qu'ils étaient assez vénétégéens de se dire
12:20 c'est peut-être le moment de se ressouder encore plus.
12:22 De plus fort.
12:24 Il faut qu'on se ressoude et qu'on analyse cette défaite.
12:26 Pour que cette défaite, on en fasse notre force.
12:28 - Donc il y a des souvenirs, des anecdotes et des recettes.
12:30 Alors on se plonge dans la gastronomie de chez vous.
12:32 Et la gastronomie de chez Marion aussi.
12:34 - Bah oui, la gastronomie du Sud-Ouest.
12:36 Alors je peux vous dire que dans l'équipe,
12:38 il y a une recette.
12:40 La recette de magret de canard en carpaccio.
12:42 Qui a particulièrement marqué.
12:44 La question c'était "mais ça se fait vraiment, ça se mange ?"
12:46 Le canard en carpaccio.
12:48 - Alors ce que j'ai fait,
12:50 pour expliquer un peu,
12:52 j'ai récupéré des menus de banquet
12:54 de 1880 jusqu'à nos jours.
12:56 Et systématiquement par match,
12:58 j'ai repris un menu de banquet
13:00 et j'ai pris un des éléments du menu
13:02 que j'ai travaillé à la base contemporaine.
13:04 Alors le magret de canard en carpaccio,
13:06 c'est juste fabuleux.
13:08 Et ça se fait vraiment, c'est très simple à faire.
13:10 - C'est-à-dire que même Cyprien est capable de le faire ça ?
13:12 - Bah je suis nul alors on fait comment ?
13:14 - Et avec le gras ?
13:16 - Non, alors j'enlève le gras.
13:18 Par contre je me fais tirer les oreilles par tous les puristes du Sud-Ouest.
13:20 Enlever le gras du magret, c'est pas possible.
13:22 J'enlève complètement le gras.
13:24 Le gras je le mets de côté, je l'utiliserai pour autre chose.
13:26 Le magret, vous faites un mélange d'épices.
13:28 Vraiment, honnêtement, vous faites les épices que vous aimez.
13:30 En général on met curry, curcuma, cumin, sel, poivre et un peu de piment d'Espelette.
13:35 - Normal. - On mélange.
13:37 On recouvre le magret de ce mélange d'épices.
13:39 - OK. - Cru là, on est cru là.
13:41 - On le masse. - On va le laisser mariner comme ça 15 minutes.
13:43 On prend une poêle assez chaude,
13:45 avec un peu d'huile d'olive,
13:47 et on marque le magret, c'est-à-dire qu'on va le rôtir,
13:49 mais très légèrement, 30 secondes par côté.
13:51 - Aller-retour. - Aller-retour.
13:53 C'est juste pour resserrer les chairs.
13:55 On le laisse reposer, on le laisse refroidir,
13:57 et après on le tranche finement.
13:59 Ça vous fait une texture fondante.
14:01 Il y a ce goûter des épices qui va le relever,
14:04 qui donne un côté un peu exotique.
14:06 Et là vous rajoutez un peu de parmesan,
14:08 2-3 graines de grenade, un peu de roquette,
14:10 un trait d'huile d'olive, un petit tronc vert,
14:12 et ça fait de suite un plat qui est...
14:15 un plat qui oublie le rugby.
14:17 C'est gai, c'est joyeux, c'est quand même profond,
14:19 c'est quand même puissant.
14:21 - C'est ce que je vais manger ce week-end, moi.
14:23 Elle est géniale. - Puisqu'on parle des week-ends,
14:25 il va faire beau ce week-end, vous pouvez préparer votre barbecue,
14:27 parce que le rugby c'est aussi la rencontre de l'autre.
14:29 Donc il y a des recettes du sud-ouest, bien entendu,
14:31 mais il y a aussi des recettes plus exotiques,
14:33 d'autres cultures. Il y a par exemple des recettes
14:35 avec du lait de coco dans votre livre.
14:36 Alors c'est pas forcément l'ingrédient de base dans le Gers,
14:38 ou dans l'Aveyron, chez Marion.
14:41 Vous faites mariner l'agneau dans le lait de coco.
14:44 Ça c'est une bonne idée pour le barbecue de Cyprien ce week-end.
14:46 - Et alors cru aussi l'agneau ? - Cru pareil, c'est superbe.
14:49 On va mariner l'agneau. Le mieux c'est de prendre de l'épaule d'agneau,
14:52 couper en gros cubes, assaisonner, pareil, un peu d'épices, un peu de curry.
14:56 Le curry au barbecue, c'est génial, parce que ça amène ce côté un peu exotique,
14:59 et surtout un côté un peu frité.
15:01 Donc un peu de curry, salé, poivré, et bien sûr, un peu de piment d'Espelette.
15:05 Et on va y mettre dessus, mais pas énormément,
15:07 5-6 cuillères à soupe de lait de coco.
15:10 On mélange bien l'ensemble, et on laisse mariner.
15:12 Et ça juste, snacké après, sur le barbecue, bien chaud,
15:15 sans les flammes, et de suite ça vous fait un...
15:18 - Alors juste snacké ? - Oui, grillé.
15:20 Alors si vous l'aimez bien cuit, il faut le faire bien cuit.
15:22 Mais si on l'aime rosé, juste rosé, et ça amène un côté très exotique.
15:26 C'est marqué quand même par le goût du barbecue,
15:28 qui est un goût qui est irremplaçable, et ça amène beaucoup de rondeur.
15:32 - Et juste pour terminer, vous l'avez souligné,
15:35 il y a effectivement des documents qui vont plaire à tous les historiens en herbe.
15:38 Il y a des menus, vous l'avez dit, de banquet,
15:40 et le premier, c'est 1896, le 20 décembre, finale du championnat de France,
15:44 Olympique de Paris, Stade français, comme quoi les parisiens savaient jouer au rugby.
15:47 Huitres, truites saumonnais, filets de bœuf, poulardes, faisans rôtis, fromage,
15:52 pommard, champagne, dessert, café, liqueur...
15:54 Ah on savait vivre à l'époque quand même !
15:56 - Oui, c'est le temps d'escoffier tout ça !
15:59 C'est vrai que c'était des banquets de chasseurs.
16:02 Bon après sur le terrain, je ne sais pas comment ils pouvaient...
16:05 - Il y a un truc qui a changé dans la diététique des sportifs effectivement.
16:08 Yves Comte-Borde, vous restez avec nous, vous le chef-auteur d'Ovalix,
16:11 cette histoire gourmande du rugby, vous êtes le grand invité de la deuxième heure.
16:14 On va justement passer en cuisine dans un instant.
16:17 Doherty, elle est moins faisans rôtis notre cuisinière, elle est plus légumes.
16:21 Angèle fait remarquer sa guinguette d'Angèle.
16:24 - Salut tout le monde !
16:25 - Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?
16:26 - Ce soir on mange une recette spéciale inflation, simple, saine, écologique, économique.
16:32 Ce soir on mange un oeuf poché sur une purée de lentilles.
16:35 - Vous avez pris au mot la ministre Olivia Grégoire,
16:37 qui propose des cours de cuisine pour faire face à l'inflation.
16:39 Il y aura aussi de la musique avec la playlist de Stephen Bellery.
16:42 - Bonsoir à tous ! - Qu'est-ce qu'on écoute ce soir ?
16:44 - Le retour de Pascal Obispo, il va nous parler de son nouveau disque et de son prochain projet.
16:48 Il va enregistrer plus de 800 chansons.
16:50 - Ah, teasing ! - A tout de suite sur RTL !
16:52 Julia Cellier, Marion Calais, Cyprien Cygni, RTL
16:56 [SILENCE]