Gabriel Attal a réuni ce lundi tous les recteurs d'académie pour effectuer un "audit" sur les situations de harcèlement scolaire signalées au cours de l'année précédente, quelques jours après que le ministre de l'Éducation ait qualifié de "honte" le courrier adressé par le rectorat de Versailles à la famille de Nicolas - l'adolescent de Poissy qui s'est suicidé à la rentrée - en réponse à la mention des faits de harcèlement vécu par leur fils.
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00:00 porté plainte et qui a pu faire bouger les choses, c'est que mon fils a eu quand même
00:03 cinq jours d'ITT et en plus c'était pendant un cours de sport devant le professeur, qui
00:08 n'a pas bougé, voire qui a puni mon fils alors qu'il s'est fait tabasser devant tout
00:12 le monde. Donc le proviseur ne voulant pas me recevoir, il n'avait pas le temps, avec
00:17 mon fils qui avait quand même une phalange cassée et qui avait donc cinq jours d'ITT,
00:21 je suis allée porter plainte et je suis tombée sur un policier compréhensif, parce que ce
00:24 n'est pas forcément le cas, qui a été ému de voir ce petit garçon, 11 ans, on est encore
00:29 un petit garçon. Donc voilà, ça a fait bouger les choses. Et puis le deuxième cas
00:35 de harcèlement, c'était l'année suivante. Et voilà, il y avait une inertie, au départ
00:41 on compatit, on vous dit bon mais il n'est pas mort, voilà il va bien, et puis c'est
00:48 un mal pour un bien, ça va l'endurcir pour sa vie professionnelle, vous savez le monde
00:51 est dur. Donc on entend cette petite musique là, déjà qui vous fait douter, et puis
00:58 après on vous dit non mais vous parlez trop, vous faites des mêles, on vous voit trop,
01:04 vous faites des histoires, etc. Donc on vous isole.
01:06 Et le rectorat concrètement, qu'est-ce qu'il vous dit ? Parce qu'on a l'impression
01:13 d'un scénario qui se répète, s'il y a eu cette réunion organisée entre les recteurs
01:18 et Gabriel Attal ce soir, ça fait suite à ce courrier qui a été adressé aux parents
01:25 d'une victime de harcèlement, leur disant en gros qu'il fallait arrêter de les embêter.
01:31 Tout à fait, mais moi j'ai reçu le même genre de réponse, que je ne rendais pas service
01:34 à mon fils également, c'est exactement les mêmes termes, et en fait n'ayant pas
01:38 de réponse satisfaisante d'arrêt du harcèlement pour mon fils, j'ai décidé d'aller au-dessus,
01:45 je me suis dit je vais aller au rectorat, je vais aller voir ses patrons. Et en fait
01:50 c'est très très dur déjà d'avoir un rendez-vous au rectorat, mon mari a fait le siège physiquement
01:55 pour avoir un rendez-vous, on nous balade de service en service, etc. Moi entre temps
02:00 j'étais élue parent d'élève, donc j'ai eu pas mal de témoignages qui me sont remontés,
02:05 donc j'ai alerté, etc. Et c'est là que le rectorat a fini par nous convoquer, donc
02:09 nous on était heureux, on s'est dit enfin ça va avancer, et en fait c'était pas du
02:14 tout pour nous aider, c'était une convocation où on n'avait pas le droit de parler, déjà,
02:19 donc on a eu un monologue comme quoi on ne rendait pas service à notre fils, qu'on
02:24 faisait trop d'histoires, que de toute façon les enfants inventent des choses, qu'à priori
02:29 de toute façon d'emblée ils ne croient pas des enfants, même quand ils sont victimes,
02:32 donc ça me fait un peu rire d'entendre qu'ils vont se préoccuper du bien-être des enfants
02:36 parce que franchement il est temps, parce que moi en tant que parent je dois protéger
02:42 la santé mentale et physique de mon fils, et je le confie à des gens qui ne sont pas
02:47 capables, voire qui l'enfoncent, parce que c'est ce qui nous arrivait, on a dû se battre
02:52 contre le système, et au final on nous a menacé de nous retirer la garde, on nous
02:57 a menacé d'une enquête sociale sans continuer à faire des vagues.