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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les quotidiens s'intéressent à la venue de Charles III en France.

Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

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Transcription
00:00 Il est l'heure d'ouvrir les journaux, la revue de presse, Olivier Delagarde.
00:04 On commence avec un sujet qui domine tous les autres ce matin, évidemment, c'est la visite de Charles III d'Angleterre en France.
00:10 Un tourteau de casier et homard bleu voile d'amande fraîche, suivi d'une volaille de brès,
00:15 marinée au champagne avec une extraction de maïs rôti et gratin de cèpe.
00:19 Et pour finir, entremets à la rose, litchi et framboise sur une base de macarons.
00:24 À l'instar de Libération, ce matin, c'est presque ça que retiennent le plus les journaux aujourd'hui.
00:29 Le menu et les menus plaisir, le décor et le décorum, les carroses et les carrosses.
00:33 « C'est Charlie in Paris ! » exclame Hilard Libé, en gros titre, sur un fond tout rose.
00:39 « Parce que le décor fera un peu Émilie in Paris », explique Doval Fond dans son éditorial,
00:44 avec un dîner au menu royal à Versailles.
00:47 Alors, rassurez-vous Dimitri, les savants confrères du diplôme font quand même le job.
00:52 Mais les lirez-vous vraiment ces papiers où l'on parle doctement, enjeux diplomatiques,
00:57 post-Brexit et relations internationales ?
00:59 Vous peut-être, parce que vous êtes des auditeurs exigeants, mais Charles III, lui, pas sûr du tout.
01:05 « Vous savez », s'excuse-t-il auprès de Macron, à la une de l'opinion,
01:09 « vous savez, j'ai le titre de roi, mais je n'en ai pas le pouvoir. »
01:13 « Je sais », lui répond le président français.
01:15 « Moi, c'est exactement l'inverse », dialogue imaginé par CAC, le caricaturiste du quotidien,
01:21 et qui résume finalement à sa manière un voyage qui en dit autant sur l'Angleterre et son roi
01:26 que sur la France qui, elle, lui a coupé la tête.
01:29 Et d'ailleurs, cela pourrait être une devinette ce matin.
01:31 Allez, qui a prononcé cette phrase à votre avis, Dimitri ?
01:34 « La démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même.
01:41 Dans la politique française, cet absent est la figure du roi
01:45 dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. »
01:49 - C'était Emmanuel Macron, ça.
01:50 - Gagné, Emmanuel Macron,
01:52 dans le 1 hebdo en juillet 2015, rappelle le Figaro, vous avez une excellente mémoire.
01:58 « Et ce n'est pas une déclaration à l'emporte-pièce pour faire le malin », affirme François-Xavier Bourmeau.
02:02 « C'est la grille de lecture de sa compréhension du pays. »
02:06 « En fait, » écrit-il, « notre président n'aime rien de plus que de se glisser dans les petits chaussons monarchiques
02:13 que lui ménage la Constitution. »
02:15 Tout nouvel occupant de l'Elysée reçoit effectivement avec son mandat plusieurs titres de noblesse, rappelle-t-il.
02:20 Et Emmanuel Macron y a accordé une attention comme aucun de ses prédécesseurs.
02:25 En 2019, investi qu'au Prince d'Andorre, il avait poussé le soin du détail
02:30 afin de réaliser une photo officielle sur laquelle il posait,
02:35 à côté du drapeau de la petite principauté, en arborant le collier officiel.
02:40 Et de rappeler également qu'après sa déclaration de candidature en 2016,
02:44 il s'était rendu en toute discrétion à l'Albasique de Saint-Denis pour se recueillir devant les tombeaux des rois de France.
02:53 « Qu'est-il venu chercher là, dans ce grand silence de marbre, où dort l'âme de la France ?
02:58 Conviction, onction, transmission, inscription », écrivait à l'époque, non sans une certaine emphase, Bruno Roger-Petit,
03:08 le journaliste, rappelle le Figaro, qui deviendra par la suite le conseiller mémoire de l'Elysée.
03:13 J'ai lu aussi qu'Emmanuel Macron était co-roi d'un petit îlot...
03:17 - Les îles du Feuzan ! - Exactement, l'île du Feuzan, vous avez raison,
03:20 qui fait 3000 mètres carrés, c'est tout petit, à l'embouchure du fleuve séparant le Pays Basque de la...
03:26 - La ville d'Assouan. - Effectivement.
03:28 Bon, tout cela ne nous fait pas oublier, Olivier, les problèmes des Français.
03:31 - Si, c'est justement aussi le but de la manœuvre, mais le réel va revenir très vite,
03:36 parce qu'en gros titre, les échos nous annoncent le retour du pétrole cher,
03:40 le baril est en route vers les 100 dollars, prévient le quotidien économique,
03:43 et les conséquences sont explosives, les marchés de taux sont sous pression,
03:47 les marges des entreprises sont menacées, et puis bien sûr,
03:50 le pouvoir d'achat des consommateurs va être renié.
03:52 - Et dans ce contexte, Olivier, que devient l'idée du gouvernement
03:55 de permettre à la grande distribution de vendre le carburant à perte ?
03:58 - Un triomphe ! L'unanimité, tout le monde est contre.
04:01 L'opération a même déjà fait long feu, signale le Parisien.
04:04 Officiellement, raconte Odile Plichon, les distributeurs, invités par Bruno Le Maire à Bercy pour en discuter,
04:09 n'ont pas voulu faire de commentaire, mais en off, comme l'on dit,
04:13 les patrons de la grande distribution ne décolèrent pas.
04:16 "Samedi soir, quand on a découvert l'interview d'Elisabeth Borne dans votre journal,
04:19 on a d'abord cru que vos journalistes n'avaient pas compris ses propos", explique l'un d'eux.
04:23 "Franchement, elle a fumé la moquette, balance un autre !"
04:26 "Oui, dans quelle nasse se sont-ils fourrés ?" s'interroge Nicolas Béthout, le patron de l'opinion,
04:32 qui au gouvernement a bien pu avoir l'idée de donner aux grandes surfaces le droit de faire du dumping sur l'essence,
04:38 en ignorant que ça allait provoquer des réactions négatives en chaîne.
04:41 "C'est l'improvisation permanente", confirme en dernière page Le Monde,
04:45 tétanisé par le souvenir du mouvement des Gilets jaunes,
04:48 balotté entre des injonctions contradictoires, écrit le quotidien,
04:51 le gouvernement navigue à vue.
04:53 - Bon, mieux vaut peut-être en revenir à l'actualité internationale pour l'exécutif.
04:57 - Avec cette info glanée dans Libération.
05:00 Tenez, comme vous avez l'air d'apprécier les devinettes,
05:02 - Mais oui ! - Vous êtes très fort, savez-vous ce que désignent désormais Macron et BHL ?
05:06 - Alors là, je donne ma langue au chat.
05:08 - Eh bien, ce sont les noms donnés par les soldats ukrainiens
05:12 à deux positions stratégiques reprises au fort russe, au sud de Barkhmout.
05:17 Nous avons donné le nom de Macron et de son conseiller,
05:20 parce que ce sont deux personnes respectables,
05:23 a expliqué un officier ukrainien à un magazine local.
05:26 Alors, contacté par l'Ibée, notre Bernard-Henri Livy National s'est dit ému de ce bel honneur.
05:32 Le journal n'a pas contacté Macron, mais lui sera sans doute ému
05:36 de savoir qu'il a un nouveau conseiller.
05:38 - Mais oui, c'est ça !
05:39 - En fait, poursuit l'officier, c'était parmi les positions les plus dures,
05:42 très dangereux là-bas, on appelle ça "être sur les français".
05:47 Voilà, et comme l'on dit probablement à Kiev, en levant son verre,
05:51 à la santé du roi de France.
05:52 - "Slava Ukraini", le fameux documentaire de BHL,
05:55 c'est peut-être ça qui leur a fait croire qu'il était en charge de la politique ukrainienne
05:59 d'Emmanuel Macron, je ne sais pas. - Peut-être.
06:00 - Merci beaucoup Olivier Delagarde, votre revue de presse.

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