De la colère paysanne, du tripatouillage journalistique et de l'arrangement judiciaire

  • il y a 9 mois

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la colère des agriculteurs qui inquiète.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

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Transcription
00:00 *Musique*
00:02 Mais avant Lénine,
00:04 Olivier Delagarde, la revue de presse d'Europe 1, on commence Olivier par la phrase du jour.
00:08 "Si elles nous prennent la grâce, nous garderons la dignité."
00:12 Hein ? Quoi ? Si si, si elles nous prennent la grâce.
00:16 C'est ainsi que s'achève la pétition de ce collectif de personnalités pour la plupart inconnues qui s'indignent
00:21 du parrainage de Sylvain Tesson au printemps des poètes dont Philippe Valle nous parlait il y a un instant.
00:26 Et attention, si elles ne s'écrit pas C I E L mais S apostrophe I E L S
00:32 parce que ce n'est pas de la licence poétique mais du vol à puc inclusif.
00:36 On pourrait être tenté de regarder ailleurs comme le fait Tesson qui n'a pas daigné répondre.
00:41 Mais il faut lire ce texte publié aujourd'hui par Libération
00:44 pour achever de se convaincre qu'il y a vraiment quelque chose qui ne tourne plus rond dans la gauche française.
00:50 "Si elles nous prennent grâce, il est heureux que le ridicule ne tue pas."
00:55 A la une des journaux ce matin, la colère du monde paysan.
00:59 "Étoile de la mer, voici la lourde nappe et la profonde houle et l'océan des blés et la mouvante écume et nos greniers comblés.
01:07 Voici notre regard sur cette immense chape."
01:10 On nous permettra en préambule de lire ces quelques vers de Charles Péguy pour se nettoyer les oreilles.
01:14 Et avant que Libération ne lui lance une fatwa, Charles Péguy, poète d'une France disparue, d'un pays catholique et paysan.
01:21 Sauf que les agriculteurs ne veulent pas mourir.
01:24 "Et au sommet de l'État, c'est le branle-bas de combat", écrit Isabelle Fissecq des Échos.
01:28 Pas question de voir flamber une crise de type gilet jaune à cinq mois des élections européennes.
01:33 Dans le Parisien, aujourd'hui en France, Pauline Théveniaux raconte qu'il a été ordonné à tous les préfets de France
01:38 de rencontrer ce week-end les agriculteurs et leurs représentants dans chaque département.
01:43 Le mail qui leur a été adressé comportait également la consigne suivante.
01:47 "Adressé au gouvernement avant dimanche 19h, un compte-rendu de leurs échanges mentionnant la liste exhaustive des organisations et représentants rencontrés."
01:57 Bref, au gouvernement, après avoir regardé ailleurs pendant longtemps, on commence à prendre très au sérieux cette menace de jacquerie.
02:04 En première page, les Échos nous exposent les raisons de cette colère.
02:08 Les agriculteurs sont inquiets pour leurs revenus, pour l'accès à l'eau, la multiplication des normes.
02:13 Et le mouvement qui a commencé aux Pays-Bas avant de gagner l'Allemagne est européen.
02:18 Partout, on s'inquiète de l'impossibilité faite aux agriculteurs de produire à bas coût.
02:24 Suppression des aides et bâton qu'on leur met dans les roues.
02:27 Conséquence, explique Vincent Trémolet de Villers à la Une du Figaro.
02:30 Nos concurrents chinois ou américains sont trop contents de déverser chez nous à bas prix ce que l'on n'a plus le droit de produire nous-mêmes.
02:38 Et des verres de Peggy, on bascule à la farce de Jari.
02:42 Car le père Ubu est à Bruxelles, s'exclame-t-il.
02:45 Cette crise est à la conséquence d'une logique inquiétante, d'un décroissantisme qui ne dit pas son nom.
02:51 Dans la capitale européenne, c'est le très puissant président de la Commission de l'Environnement, Pascal Canfin, qui mène la danse, affirme-t-il.
02:58 Haute figure du macronisme écologique qu'il élabore et promeut au Parlement
03:02 les lois qui bientôt tenteront de s'inscrire dans le droit français.
03:07 Ce double jeu du pouvoir avec nos agriculteurs, conclut-il, alimente un peu plus la colère.
03:13 - On va en parler avec Emmanuel Ducroch, qui est une grande spécialiste de toutes ces questions agricoles dans un instant.
03:17 Autrement que l'air dans la presse ce matin, Olivier.
03:19 - Eh bien d'abord la presse d'hier, si ce n'est pas encore fait.
03:21 Le journal du dimanche nous apprend comment France Télévisions bidonne ses reportages
03:25 pour les faire rentrer dans les cases de sa vérité anti-école privée.
03:29 Une journaliste de France 3 invitait les élèves de Stannes à témoigner sur son antenne
03:34 à l'unique condition que ce soit à charge.
03:37 Sinon cela ne l'intéressait pas.
03:40 Contacté par le gilet d, qui souhaitait discuter de ces méthodes,
03:43 la journaliste n'a pas souhaité répondre.
03:45 Vérité toute nue, espérance en sabot, abri des abattus, courrez, courrez, chevaux.
03:51 Mais on va terminer avec cette statistique intéressante que vous lirez dans l'Opinion,
03:55 en marge du débat sur les peines planchées.
03:57 En France, seuls 8% des auteurs de délits sont condamnés à la peine maximale,
04:02 nous révèle Marie-Amélie Lombard-Latune.
04:04 Exemple, 90% des condamnations pour le transport de stupéfiants
04:09 sont comprises entre 0 et 4 ans de prison, alors que le maximum encouru est de 10 ans.
04:14 L'auteur du rapport y voit un décalage croissant entre le code pénal et les pratiques pénales,
04:20 qui contribuent, dit-il, à une impression de laxisme dans le système judiciaire.
04:25 "C'est la chauve loi des hommes, du raisin ils font du vin, du charbon, ils font du feu, des baisers,
04:30 ils font des hommes", écrivait Paul Eluard, qui lui, par les pétitionnaires de l'IB,
04:35 n'a pas encore été ostracisé.
04:37 - Le temps nous le dira, le temps nous le dira.
04:39 Merci beaucoup Olivier Delagarde, votre revue de presse sur Europe 1 chaque matin,
04:44 et c'est à retrouver sur europe1.fr en podcast à 8h40.

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