Alors que les Bleus affrontent la Namibie ce jeudi à Marseille, suivez «Le salon tactique» avec nos experts Jean-François Paturaud et Alex Bardot, journalistes à « L'Équipe », et Yannick Bru, notre consultant.
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00:00:00 Et bonjour ! Bonjour, ils sont là, vous les voyez, ils sont en forme, ils sont affûtés, ils sont prêts pour cette troisième rencontre de la Coupe du Monde de rugby.
00:00:07 Bienvenue dans le salon tactique, salon tactique rugby, évidemment, pour évoquer en long, en large et en travers ce match contre la Nabibie, après la Nouvelle-Zélande, après l'Uruguay.
00:00:17 Attention les Nabibiens, voilà l'équipe de France, la grande équipe de France avec ses stars, avec Antoine Dupont et les autres.
00:00:22 Ça va faire mal demain ici à Marseille, le casting, vous les voyez, ils sont en forme.
00:00:26 Alexandre Bardou qui a travaillé encore, qui est prêt, qui a fait son sac aussi pour venir demain à Marseille.
00:00:31 Comment ça va Alex ?
00:00:32 Ça va très bien, bonjour à tous. Toi Marseille, quoi d'autre ?
00:00:37 Il a plu, on me dit toujours il fait beau dans le sud, mais non il ne fait pas beau toujours dans le sud, non, ce n'est pas vrai.
00:00:42 N'est-ce que demain il fait meilleur d'ailleurs.
00:00:44 Ah, monsieur est météorologue en plus, qui plus est. Bravo Alexandre.
00:00:46 Je viens de regarder la météo pour préparer ça sérieusement quand même.
00:00:50 Un vrai professionnel qui va préparer son sac quoi.
00:00:52 Et au milieu de l'écran, vous le voyez, c'est Yannick Prud, le manager de l'union Bordeaux-Belgique,
00:00:55 qui a bossé sur l'UBB, qui a bossé sur le salon Tactique et qui a eu la chance de rencontrer la Nouvelle-Zélande aujourd'hui.
00:01:01 Ils ont été impressionnés par l'UBB aujourd'hui ?
00:01:05 Pas plus que ça, je dirais.
00:01:09 Ils entourent leur équipe d'un tel dispositif de sécurité et de mystère aussi,
00:01:15 qui contraste un peu avec la Nouvelle-Zélande honnêtement que j'ai été habitué à côtoyer,
00:01:19 c'est-à-dire ouvert à la discussion, à l'échange, au partage.
00:01:23 On sent une Nouvelle-Zélande pas très sereine, un peu stressée,
00:01:30 qui est en mission aussi et qui va jouer un match très important pour elle contre l'Italie en fin de semaine.
00:01:37 Ce n'est pas la sérénité et la décontraction qui m'ont marqué le plus chez les Néo-Zélandais,
00:01:41 alors que d'habitude, ce sont plutôt des gars très mesurés dans les semaines d'entraînement.
00:01:48 Et chez les Bocs, puisque tu les as vus aussi ?
00:01:51 Oui, non, par contre les Bocs, franchement, il y avait beaucoup plus de décontraction.
00:01:55 Ils jouaient la Roumanie aussi la semaine dernière.
00:01:58 Puis j'ai aussi croisé des gens que je connais bien et qui étaient tous au repos.
00:02:03 Donc forcément, il n'y avait pas de stress.
00:02:05 Mais Grant Williams, Jaded Hendrixsey se sont joints au dîner
00:02:12 et eux étaient impliqués sur la feuille de match face à la Roumanie.
00:02:16 Non, par contre les Bocs, on sent vraiment qu'il y a beaucoup d'expérience,
00:02:19 il y a beaucoup de sérénité, beaucoup de détermination aussi et de joie en même temps,
00:02:25 parce qu'ils savent qu'ils vivent leurs derniers moments ensemble pour certains.
00:02:30 Donc je les ai trouvés particulièrement relâchés et confiants.
00:02:37 Ils avaient bon appétit ?
00:02:39 Oui, ils doivent bien manger, non ?
00:02:41 Oui, là, il y a eu cure de protéines.
00:02:45 Ils ont dévalisé les stocks des restaurants argentins de Bordeaux.
00:02:50 C'est vrai que sur la gueule, il ne faut pas trop en mettre au sud-africain.
00:02:55 Monsieur, trois thèmes pour l'émission du jour.
00:02:59 D'abord, évidemment, ce match contre la Namibie avec les cadres.
00:03:02 Est-ce qu'il faut en attendre ?
00:03:03 À quoi va-t-il servir ce match, le troisième match de la Coupe du Monde ?
00:03:07 Les lancements de jeu dont on parle beaucoup depuis le début de la compétition chez les Bleus.
00:03:10 Est-ce qu'il y a peut-être des plans de jeu cachés ?
00:03:12 Est-ce que, pour l'instant, les lancements de jeu sont à la hauteur de ce qu'on attendait ?
00:03:16 Et le troisième point, il y a deux retours importants dans cette équipe de France
00:03:19 dans ce 15e départ, outre Jonathan Nanty au centre.
00:03:22 Cyril Baille, le gaucher du Stade Toulousain,
00:03:24 est de retour, lui, qui n'a pu jouer depuis le 12 août dernier
00:03:27 contre l'Écosse à Saint-Etienne.
00:03:29 Ça aussi, ce sera important.
00:03:31 Et la première question, tout simplement, Yannick, Alex.
00:03:34 On va commencer par Yannick, quand même.
00:03:35 C'est important, d'abord, de faire parler aux consultants.
00:03:38 Yannick, à quoi va servir ce match ?
00:03:40 Et à quoi tu vas t'attendre ?
00:03:41 À quoi peut-on s'attendre ?
00:03:44 Écoute, tu l'as un peu dit dans ton introduction.
00:03:47 D'abord, il va servir à remettre en route des joueurs très importants de l'équipe de France,
00:03:52 qui amènent de la puissance et des atouts dans le jeu offensif,
00:03:57 mais aussi défensif de l'équipe de France, dont Joe Dante et Cyril Baille.
00:04:03 Après, déjà, je vois le premier intérêt là.
00:04:06 Le deuxième, pour moi, c'est recréer un climat de confiance autour de l'équipe de France.
00:04:15 Je ne dis pas qu'elle a perdu sa confiance,
00:04:17 mais on a senti des petites brouilles sur les complicités offensives,
00:04:23 les complicités défensives.
00:04:24 Bon, les médias jouent leur rôle aussi là-dedans.
00:04:27 Et donc, c'est très français de générer aussi un peu de stress dans un scénario
00:04:34 qui, pour l'instant, est quand même très favorable.
00:04:36 Mais chacun fait son métier et l'équipe de France elle-même,
00:04:40 on l'a vu avec Laurent Labitte, certaines déclarations.
00:04:44 On voit bien qu'il n'y a pas une satisfaction complète sur les partitions livrées jusqu'à maintenant,
00:04:53 et notamment sur le plan offensif.
00:04:54 Donc, je dirais remettre des joueurs dans le circuit parce que ces joueurs-là
00:05:00 auront besoin d'un ou deux matchs pour atteindre leur meilleur niveau.
00:05:04 Recréer de la complicité, de la confiance, notamment sur le plan offensif
00:05:10 où il faut qu'on retrouve du lien contre une équipe d'Amélienne
00:05:13 qui a déjà pris 123 points, je crois, sur les deux premiers matchs,
00:05:17 donc qui devrait approcher des 200 points encaissés normalement
00:05:23 si le scénario se passe comme prévu, vu qu'on a quand même aligné,
00:05:28 même si je n'aime pas ce mot, l'équipe qui est annoncée comme premium.
00:05:35 Ça ne veut pas dire qu'on a des voitures d'occasion derrière,
00:05:38 mais on l'a appelé ce 15 comme ça, premium.
00:05:42 Voilà, c'est l'équipe numéro un du 15 de France qui se présente,
00:05:46 donc ça devrait fonctionner.
00:05:50 Avec ce match pour retrouver de la confiance aussi, peut-être plus de sérénité ?
00:05:56 La confiance, en fait, j'ai préparé pour le journal de demain
00:06:03 un sujet sur l'aspect offensif, l'attaque, parce que c'est quand même là-dedans
00:06:08 qu'on va attendre l'équipe de France de demain, a priori.
00:06:11 La Namibie n'est pas une équipe offensive, la France devrait la dominer,
00:06:17 devrait avoir le ballon.
00:06:18 Et du coup, j'ai regardé un peu tout ce qui s'était dit depuis un mois
00:06:21 et j'ai retrouvé une phrase d'Antoine Dupont avant le match contre l'Australie
00:06:28 où grosso modo il disait "il faut qu'on retrouve des certitudes offensives".
00:06:32 Et puis, il se trouve que Mathieu Jaliber, qui était en conférence de presse lundi dernier,
00:06:38 a dit grosso modo la même chose.
00:06:41 Donc voilà, c'est un chantier en cours, on le sait, on le sait en partie pourquoi,
00:06:46 c'est en partie lié au fait que l'équipe de France est en train de recréer une identité
00:06:53 entre possession et dépossession.
00:06:55 Elle est un peu hybride, on va dire.
00:06:59 Elle fait beaucoup de dépossession contre les All Blacks,
00:07:02 elle avait fait à peu près totalement l'inverse contre le Pays de Galles
00:07:05 lors du dernier tournoi ou contre l'Écosse lors de la préparation.
00:07:10 Donc elle est en train de chercher la bonne carburation
00:07:14 et je pense que ce match-là peut servir à être plus clair sur la stratégie,
00:07:19 à être plus clair quand on choisit la possession, d'être meilleur dans cet aspect-là.
00:07:25 J'ai préparé une petite phrase, je la trouve intéressante.
00:07:28 Cette semaine, Mathieu Jaliber, qui était en conférence de presse, comme je le disais,
00:07:34 il a dit ceci, je ne lis pas toute la réponse, mais surtout la partie en bleu.
00:07:40 "On a beaucoup travaillé le système offensif pour être capable de tenir le ballon plus longtemps,
00:07:44 mais on sait aussi que le jeu de dépossession est une arme forte pour notre équipe.
00:07:48 On n'a pas vraiment de questions à se poser, le but c'est d'avoir différentes armes pour le match
00:07:51 et de s'adapter à ce que proposent les adversaires, mais aussi les arbitres."
00:07:54 On sent bien cette recherche d'un visage adaptatif,
00:08:02 capable d'être dans la possession et dans la dépossession.
00:08:05 Pour l'instant, l'équipe de France est très forte dans la dépossession,
00:08:09 moins dans la possession,
00:08:10 et je pense qu'elle a besoin d'acquérir davantage de certitude sur cet aspect-là
00:08:14 si elle veut être l'équipe hybride qu'elle semble vouloir être.
00:08:18 On ne t'entend pas, Jeff ?
00:08:26 Excusez-moi, j'ai fait une Alexandre Bardot, j'avais coupé mon micro.
00:08:31 Et je disais, c'est le match idéal pour ça, non ?
00:08:34 Pour tout ce que tu viens de dire, contre une équipe qui est 21e nation mondiale,
00:08:38 qui est défensive,
00:08:40 c'est peut-être pour relancer certains plans de jeu qu'ils n'avaient pas faits,
00:08:45 ou mieux les faire.
00:08:47 On avait un peu dit ça avant l'Uruguay,
00:08:49 alors ce n'était pas la même équipe.
00:08:51 L'Uruguay est sans doute une équipe meilleure que la Namibie, c'est même sûr.
00:08:54 Et ce n'est pas la même équipe de France non plus.
00:08:56 En tout cas, après l'Uruguay, il y avait une forme de déception
00:08:59 parce qu'on avait vu que l'équipe de France avait le cul entre deux chaises
00:09:03 et qu'elle avait manqué de précision dans ses choix,
00:09:08 dans ses cours, dans ses passes parfois, dans ses timings.
00:09:11 Là, a priori, c'est une équipe qui a averti,
00:09:15 c'est une meilleure équipe,
00:09:17 qui a vu que le match de l'Uruguay n'avait pas été facile
00:09:21 et qui a eu une forme d'avancée.
00:09:23 C'est un adversaire, on va en reparler un peu après,
00:09:31 mais c'est un adversaire qui m'a donné des marges de manœuvre.
00:09:34 Il ne faudra pas trop s'y habituer non plus,
00:09:36 parce qu'il y aura moins de marges de manœuvre ensuite.
00:09:40 Mais au moins, pour prendre de la confiance,
00:09:45 s'installer dans un système, ce sera plus confortable.
00:09:49 Yannick, une question, toi qui as fait partie d'un staff de l'équipe de France,
00:09:53 c'est toujours des arbitrages un peu compliqués,
00:09:55 de savoir s'il faut aligner les cadres dès maintenant,
00:09:58 plus tard, le temps de jeu, la répartition du temps de jeu.
00:10:01 Ça, quand on fait partie d'un encadrement des Bleus,
00:10:04 c'est un vrai casse-tête ?
00:10:06 Un casse-tête ? Non, non, mais c'est vrai que ça peut paraître surprenant
00:10:18 de voir aligner l'équipe premium ensemble contre la Namibie,
00:10:23 alors qu'on va avoir un match essentiel contre l'Italie la semaine prochaine
00:10:30 et qui va précéder le quart, la demi et la finale.
00:10:33 C'est 15 jours plus tard, Yannick.
00:10:35 On rappelle que c'est 6 octobre, donc c'est peut-être pour ça aussi.
00:10:39 Oui, oui, mais je ne sais pas si, pour être honnête avec vous,
00:10:47 si dans les plans, il était prévu d'aligner l'équipe type face à la Namibie.
00:10:51 Voilà, donc c'est le…
00:10:54 Après, ce n'est pas ce qui peut…
00:11:00 Voilà, on a certains joueurs qui reviennent de blessures,
00:11:03 on a Julien Marchand, on sait que c'est notre option numéro 1 au talon,
00:11:09 il n'est pas encore complètement rétabli pour la fin de la compétition,
00:11:14 on a Ligne Movacca, bon voilà, il y a certains joueurs qui auraient peut-être
00:11:19 pu être sur le banc et avoir 20 minutes de temps de jeu en fin de match.
00:11:24 Bon, le choix a été fait par le staff de mettre les joueurs ensemble.
00:11:27 D'après ce que j'ai lu ou compris, c'était une option qui a été déterminée
00:11:32 très rapidement, bien avant la contreperformance face à l'Uruguay.
00:11:40 Donc apparemment, le staff de l'équipe est dans sa planification,
00:11:44 n'a rien bouleversé, donc je ne pense pas que ce soit un casse-tête pour eux.
00:11:47 Personnellement, je dis juste que peut-être qu'une équipe panachée
00:11:53 aurait permis encore d'entretenir la motivation de certains,
00:11:57 se parer éventuellement de certaines blessures.
00:12:03 Moi, ça me surprend un peu qu'on ait sorti l'Armada contre la Namibie.
00:12:08 J'ai plus l'impression qu'on a besoin de retrouver de la sérénité,
00:12:12 de la confiance dans notre jeu offensif, comme l'a dit Alex avant,
00:12:15 et qu'effectivement, il y aura des temps de récupération,
00:12:21 comme tu l'as dit Jeff, après, et qu'on va croiser les doigts
00:12:24 pour qu'il n'y ait pas de petits moments.
00:12:25 Alex, il faut insister sur quel point il faut peut-être se rassurer,
00:12:31 ou il faut vraiment se servir de ce match ?
00:12:33 On va revenir là-dessus tout à l'heure, mais je pense que les lancements de jeu,
00:12:40 ça a été dit par Laurent Labitant, conférence de presse.
00:12:44 Je pense aussi qu'on a besoin de retrouver de la fluidité.
00:12:48 La fluidité, ça passe par plein de choses, mais c'est des timings de course,
00:12:52 des timings de passe, des angles de course.
00:12:54 C'est tout ce qui permet à un moment de déplacer le ballon correctement
00:12:58 et de l'amener dans les bonnes zones.
00:13:00 Pour l'instant, ça en a manqué un peu.
00:13:03 Il y a eu des bonnes séquences, mais voilà.
00:13:05 Et puis, il y a toujours…
00:13:06 Donc, moi, je suis toujours un peu sur cette idée.
00:13:09 Je trouve que c'est un des grands enjeux de la Coupe du Monde
00:13:14 pour finalement à peu près toutes les équipes.
00:13:16 C'est la question de quel style va gagner.
00:13:19 Et donc, je pense que l'équipe de France,
00:13:24 elle doit savoir quand utiliser la dépossession,
00:13:27 quand utiliser la possession et mieux utiliser ses possessions.
00:13:32 Et je pense que le match de la minibus peut servir à ça.
00:13:35 En préparant l'émission, j'ai retrouvé un chiffre qu'on a donné dans le journal d'hier
00:13:40 qui explique bien, qui est assez frappant sur le fait que l'équipe de France
00:13:43 aujourd'hui n'est pas à l'aise,
00:13:45 aussi à l'aise dans la possession que dans la dépossession.
00:13:47 C'est que depuis janvier, l'arbitrage du jeu au sol a changé.
00:13:51 Il est plus favorable aux attaquants.
00:13:53 Ça a comme conséquence notamment pour les Bleus,
00:13:55 les Bleus ont moins de latitude pour gratter les ballons en défense,
00:14:00 qui était un de leurs points forts.
00:14:01 Le paradoxe de ça, c'est que alors que l'arbitrage du jeu au sol favorise l'attaque,
00:14:07 aujourd'hui, l'équipe de France perd plus de ballons dans les rugs
00:14:10 qu'elle n'en perdait en 2022.
00:14:11 Elle en perd 3,1 par match contre 2,4 l'an dernier.
00:14:16 Pour moi, ça montre un peu toute cette progression
00:14:19 que doit avoir l'équipe de France dans la maîtrise de son jeu offensif.
00:14:24 On l'habite à répéter plusieurs fois,
00:14:29 notre attaque n'a pas aidé notre défense,
00:14:32 c'est quelque chose qu'on a entendu plusieurs fois.
00:14:35 Je pense qu'il veut dire que son attaque a perdu trop vite les ballons,
00:14:39 qu'elle n'a pas été assez efficace,
00:14:42 peut-être qu'elle n'a pas assez étiré les temps de possession.
00:14:45 C'est là-dessus qu'il va falloir être meilleur,
00:14:50 tout en sachant que peut-être finalement,
00:14:53 lors du quart de finale, lors des phases finales,
00:14:55 ce ne sera que de la dépossession.
00:14:56 Je ne sais pas, mais en tout cas, l'équipe de France veut être hybride.
00:14:58 Donc, si elle veut l'être, il faut qu'elle avance sur le chantier de la possession.
00:15:03 - Alek, vous avez bossé avec Yannick tous les deux sur la défense namibienne.
00:15:08 - Oui, je vais montrer.
00:15:09 - Évidemment, ce n'est pas la meilleure défense de la planète.
00:15:12 Je pense que Sean Edwards aurait peut-être déjà démissionné,
00:15:14 ou alors il aurait eu beaucoup de boulot.
00:15:16 Ce n'est pas une référence mondiale.
00:15:18 Normalement, il y a de la place.
00:15:19 - Il y a de la place, oui.
00:15:20 On va donner quelques exemples.
00:15:22 La Namibie, les chiffres, c'est 18 TCC encaissés,
00:15:26 4 placages sur 10 ratés dans cette Coupe du Monde,
00:15:28 35 franchissements subis.
00:15:31 La chose qui m'a marqué, c'est qu'ils essaient de faire une rush défense.
00:15:38 La rush défense, c'est un exercice difficile.
00:15:42 Il y a un côté équilibriste dans la rush défense.
00:15:45 Si on se trompe dans le ciblage, ça ouvre des boulevards.
00:15:49 Là, c'est un peu le cas.
00:15:50 C'est une action contre l'Italie.
00:15:51 L'Italie vient de réceptionner un coup de pied de pression des Namibiens.
00:15:57 Très vite, l'Italie se réorganise sur la largeur.
00:16:00 J'ai entouré ces deux joueurs-là,
00:16:02 qui sont le talonneur et le deuxième namibien.
00:16:04 Ils sont au milieu du terrain et un peu sur l'extérieur.
00:16:08 Ces deux joueurs-là,
00:16:09 ils sont déjà dans la ratitude.
00:16:11 On voit qu'ils n'ont pas le même angle de course dans leur défense.
00:16:14 Ils sont à plat,
00:16:15 mais on voit qu'il y en a un qui court vers le ballon
00:16:16 et l'autre qui court tout droit.
00:16:18 Qu'est-ce que ça a comme conséquence ?
00:16:20 Je vais grossir cette capture.
00:16:23 Désolé pour les spectateurs.
00:16:26 Qu'est-ce que ça a comme conséquence ?
00:16:28 Quand l'Italie écarte le ballon avec un bloc de trois avant au milieu du terrain,
00:16:33 il y a un énorme intervalle qui s'ouvre entre le talonneur
00:16:37 et le deuxième namibien qui s'appelle Ioannivi.
00:16:40 Cet intervalle est créé par le fait qu'il n'y a pas de coordination dans la montée.
00:16:44 Ioannivi doit se rapprocher sans doute,
00:16:47 quitte à laisser de l'espace à l'extérieur.
00:16:49 La conséquence, c'est que le deuxième namibien italien,
00:16:53 qui est au centre du bloc,
00:16:54 va faire une passe en profondeur vers Ioanni.
00:16:56 Ioanni va s'engouffrer dans l'intervalle qui est complètement ouvert.
00:17:01 Ça ne va pas faire essai au bout.
00:17:02 C'est une situation qu'on retrouve souvent quand on voit les nabibiens jouer.
00:17:07 Je crois que j'ai une autre situation où on voit que la défense est en difficulté.
00:17:13 Là, c'est contre les blacks.
00:17:14 Le premier problème, c'est qu'il y a un énorme problème de replacement.
00:17:19 Dans la partie gauche du ruck, il y a 9 défenseurs pour 3 attaquants.
00:17:25 Ça veut dire qu'il y a plein de défenseurs qui n'ont pas fait le tour.
00:17:29 Et côté gauche, il y a 3 défenseurs pour 6 attaquants.
00:17:34 Il y en a peut-être même encore un autre dans le couloir.
00:17:37 Je ne sais pas ce qu'en pensera Yannick.
00:17:40 Je pense qu'il faut peut-être essayer de contrôler au lieu de monter.
00:17:44 Ne pas aller se suicider, comme il disait lors de la première émission, sur un attaquant.
00:17:49 Et le troisième défenseur, à nouveau Ioanni Vy,
00:17:53 va aller se suicider sur un attaquant sans bloquer le ballon malheureusement.
00:18:00 Le ballon va passer.
00:18:01 Je n'ai plus la suite de l'action en tête, mais les blacks vont réussir à avancer.
00:18:06 En tout cas, il y a un 2 contre 0 dans le couloir.
00:18:09 C'est quelque chose dans la défense des Namibiens qui est exploitable pour l'équipe de France,
00:18:17 à condition d'avoir les bons timings, les bons placements et les bonnes transmissions.
00:18:25 Malgré tout, ils montent.
00:18:28 Donc, ça réduit le temps.
00:18:30 Mais si on est bien placé, si on a juste le timing de course et de passe,
00:18:35 alors oui, il y a des choses à faire.
00:18:36 Yannick, qu'est-ce que tu en penses ?
00:18:39 Il a très bien résumé.
00:18:41 En fait, c'est une équipe généreuse qui est rude dans les collisions.
00:18:45 Ils ont tous des racines sud-africaines.
00:18:50 Ces joueurs namibiens, j'en connais certains.
00:18:53 Défensivement, ils montent sur des rails.
00:18:56 Ils défendent sur des hommes, sur des cibles plutôt que sur le ballon, en fait.
00:18:59 Donc, il faut se fixer sur les leurs.
00:19:01 La première illustration d'Alex était très parlante par rapport à ça.
00:19:07 Donc, ils défendent vraiment sur des cibles, sur des hommes plutôt que sur le ballon.
00:19:10 Et quand le ballon bouge, ils ont du mal à se sortir de la cible.
00:19:13 D'ailleurs, ils ne se sortent pas de la cible.
00:19:14 Ils vont au crash.
00:19:16 Donc, voilà, on pourrait dire que c'est une équipe assez naïve
00:19:20 qui va mettre beaucoup d'énergie dans ses montées défensives,
00:19:23 qui va chercher à réussir ses collisions.
00:19:26 Je pense que l'équipe de France aura analysé ça.
00:19:29 C'est une défense très serrée qui monte sur des rails,
00:19:33 qui se soucie très peu du ballon.
00:19:35 Et donc, on devrait voir des animations qui sont assez classiques
00:19:39 de l'équipe de France en triangle, avec des options proches
00:19:42 et des options dans le dos.
00:19:44 Alex les commentera après, je pense.
00:19:46 On devrait voir...
00:19:48 Voilà, c'est vraiment l'occasion de roder,
00:19:51 de faire un entraînement à haute intensité sur nos systèmes offensifs.
00:19:56 Parce que l'Anna Bibi est quand même assez naïve
00:19:59 et va faire des grosses fautes de défense.
00:20:01 Après, ils ont aussi des difficultés à circuler, c'est très clair.
00:20:05 Donc, il y aura des options dans le sens.
00:20:08 Il y aura des options sur des inversions.
00:20:09 Bon, c'est une équipe de seconde zone.
00:20:11 Je crois que leur leader, Dijssel, joue à Colomiers.
00:20:17 Leur droitier, 35 ans, joue aux Cheetahs.
00:20:23 Bon, ce sont des joueurs de deuxième zone.
00:20:26 La plupart jouent en deuxième division irlandaise aussi.
00:20:28 Donc, ils vont offrir leur générosité dans ce match.
00:20:32 Et ils vont faire plein d'erreurs individuellement
00:20:35 et aussi dans leur système.
00:20:36 Donc, avec cette première copie raturée qu'on a livrée face à l'Uruguay,
00:20:42 on devrait avoir une bonne synthèse
00:20:45 et un match qui va donner le sourire à tout le monde, je pense.
00:20:47 - Justement, pour compléter, on en parlait un petit peu en intro
00:20:51 sur peut-être le match idéal pour améliorer,
00:20:54 en tout cas, ou varier davantage ses lancements de jeu
00:20:57 contre une équipe faible, on n'a pas peur de le dire,
00:21:00 mais peut-être valeureuse, ce n'est pas péjoratif.
00:21:02 Yannick, pourquoi c'est si important les lancements de jeu dans une équipe comme ça ?
00:21:06 - Parce qu'au rugby, il y a trois façons de marquer des essais.
00:21:12 Dans le jeu de dépossession, on le maîtrise très bien l'équipe de France.
00:21:18 Donc, il y a les contre-attaques et les turnovers.
00:21:21 Les contre-attaques issues d'un mauvais jeu au pied,
00:21:23 d'un jeu au pied forcé de l'adversaire
00:21:25 où là, on attaque face à une défense désorganisée.
00:21:29 Donc, l'équipe de France excelle là-dessus pour marquer des essais
00:21:33 sur des attaques éclairs qui durent souvent moins de 30 secondes.
00:21:38 Il y a les turnovers qui, par nature,
00:21:40 aussi provoquent un rapport de force compliqué pour la défense
00:21:45 puisqu'elle était en situation d'attaque
00:21:46 et elle se retrouve en situation de défense.
00:21:48 Et le troisième moyen, c'est les lancements de jeu
00:21:52 où là, que ce soit sur touche ou sur mêlée,
00:21:55 on a bien isolé, on attaque souvent dans le cas de touche complète
00:21:59 à ligne de trois quarts contre ligne de trois quarts.
00:22:02 On peut provoquer des désordres par des animations bien léchées.
00:22:07 Et là aussi, ça permet de marquer sur des fulgurances.
00:22:10 Et l'équipe de France l'a très bien fait depuis plusieurs années.
00:22:14 Elle a toujours été très dominante sur ses lancements de jeu.
00:22:17 Et s'ils ne marquent pas les lancements de jeu,
00:22:20 ils permettent de mettre le rouleau compresseur en route,
00:22:25 c'est-à-dire avec des prises de lignes d'avantage,
00:22:27 des courses limitées pour les avants puisque lorsque votre attaque avance
00:22:31 et que vous allez d'un ruck à un autre en vous projetant vers l'avant,
00:22:35 on amène notre masse physique qui est quand même importante
00:22:39 avec, on l'a dit, les retours de Danty et de Baye ou Antonio ou Movaca
00:22:44 ou nos gros gabarits.
00:22:46 On les amène vers l'avant alors que lorsqu'on a un lancement de jeu défectueux
00:22:50 et qui ne prend pas la ligne d'avantage,
00:22:52 ça force les avants à réaliser des courses de replacement dans son camp.
00:22:57 Donc, c'est plus énergivore et on touche les ballons dans de moins bonnes conditions.
00:23:01 Donc, en fait, le lancement, il permet ou de marquer très vite
00:23:04 ou de mettre en route le rouleau compresseur et de mettre la défense sur les talons
00:23:09 alors que l'attaque sera sur les points de pied.
00:23:11 Donc, c'est vrai que c'est assez essentiel.
00:23:15 - Et Alex, pourquoi on est un peu moins efficace ?
00:23:18 Pardon, Yannick, tu disais, j'ai pas entendu.
00:23:20 - Et l'équipe de France nous a habitués à des choses très propres sur le lancement.
00:23:24 Et c'était vraiment une des armes importantes de notre trousse à outils.
00:23:30 Et là, c'est vrai que sur les premiers matchs,
00:23:33 déjà, on a été un peu frustrés parce qu'on a eu très peu de lancements, honnêtement.
00:23:37 En touche, il y a eu énormément de ballons portés,
00:23:40 de ballons de touche gagnés mais mal maîtrisés.
00:23:43 Contre la Nouvelle-Zélande, Antoine Dupont s'est souvent fait embêter
00:23:47 derrière les mêlées par Aaron Smith,
00:23:50 c'est parti du plan défensif des Néo-Zélandais.
00:23:52 Donc, on n'a pas eu grand-chose, honnêtement, à se mettre sous la dent.
00:23:56 Mais on n'a eu que deux matchs.
00:23:59 Donc, un match contre la Nouvelle-Zélande où il y a eu peu de lancements propres,
00:24:03 en tout cas dans la zone offensive.
00:24:05 Et un match contre l'Uruguay qui nous a un peu tous déçus.
00:24:10 On a fait énormément de ballons portés, on a tapé en touche sur pénalité,
00:24:15 donc on a voulu se réfugier dans une arme qui aurait dû être efficace pour nous
00:24:21 et qui ne l'a pas été parce qu'on en a parlé au dernier salon tactique.
00:24:24 Les Uruguayens ont fait les efforts qu'il fallait dans la défense des Maules.
00:24:27 Donc, c'est vrai qu'on attend de voir des lancements de Kaibé,
00:24:32 mais ce n'est pas qu'eux. On attend de voir une copie offensive
00:24:38 qui correspond à ce que doit produire une équipe potentiellement championne du monde.
00:24:44 - Mais Alex, justement, tu as bossé dessus,
00:24:45 sur ce qu'ils ont produit depuis le début, ça donne quoi ?
00:24:48 - Au niveau, j'ai juste pris les 11 touches où il y a eu du jeu derrière,
00:24:54 pas des touches où l'idée était de renvoyer le ballon vers l'adversaire.
00:24:58 Sur les 11 touches, il y a eu 7 suivies d'un Maule
00:25:02 et certaines suivies d'un jeu direct à une passe,
00:25:05 vers Moéfana ou vers Gabin-Billières.
00:25:07 Il y en a eu 4 avec le même lancement de jeu, on y reviendra.
00:25:10 Et puis, il y a eu 8 mêlées, il y en a eu 3 qui a fouillé,
00:25:13 dont 2 effectivement, on parlait Yannick avec Aaron Smith
00:25:17 qui met la pression à Antoine Dupont,
00:25:18 mais aussi parce que le ballon est mal contrôlé en sortie de mêlée,
00:25:22 il sort un peu vite, il sort de la mêlée et Dupont le ramasse
00:25:26 et Aaron Smith lui met la pression tout de suite.
00:25:28 Il y a quand même eu 2 essais sur mêlée,
00:25:31 ce qui est un peu rare d'ailleurs,
00:25:32 parce que le meilleur lancement de jeu statistiquement, c'est la touche.
00:25:35 C'est celui qui lance le plus d'essais,
00:25:38 on va dire sur lequel démarre le plus d'essais.
00:25:40 Là, c'est plutôt la mêlée, donc il y a eu les 2 essais qui ont pu regrouer,
00:25:43 un sur un lancement direct avec un jeu en triangle,
00:25:48 comme disait tout à l'heure Yannick, avec Lucu, Astoy et Moéfana.
00:25:52 Et puis un deuxième qui a lancé le jeu
00:25:54 pour permettre à Villepiarré de marquer.
00:25:59 Celui-là, je vais pouvoir le montrer juste un peu
00:26:01 parce que c'est peut-être la seule nouveauté dans les lancements de jeu,
00:26:07 alors que cette équipe de France avait habitué
00:26:09 à des trucs assez spectaculaires, sympas et très efficaces.
00:26:14 Et avait annoncé d'ailleurs que contre les Blacks,
00:26:17 on verrait peut-être ce genre de choses.
00:26:19 Finalement, il n'y en a pas eu.
00:26:20 Donc là, c'était le lancement de jeu, le deuxième essai qui a pu regrouer.
00:26:25 Il y a une mêlée, le jeu va de droite à gauche.
00:26:29 Je pense qu'Astoy a servi Moéfana.
00:26:31 Moéfana va aller fixer la défense, s'approcher de la défense.
00:26:36 Il a plusieurs options de jeu autour de lui.
00:26:38 Il a soit la passe à gauche à Vincent, soit la passe dans le dos pour Astoy.
00:26:42 Et puis à l'intérieur, là, c'est un peu inhabituel,
00:26:45 sur un premier temps de jeu en tout cas,
00:26:46 il y a Baptiste Couillaud qui vient se présenter.
00:26:50 Et Moéfana va remettre le ballon à l'intérieur vers Couillaud.
00:26:53 Couillaud va réussir à avancer un peu,
00:26:54 il va y avoir un ou deux temps de jeu de plus.
00:26:56 Et puis dans le renversement, les bleus vont aller marquer.
00:26:59 Ça, c'est un peu le truc le plus neuf.
00:27:04 Mathieu Jalibard a dit qu'on verrait peut-être de nouvelles choses
00:27:08 contre la Namibie ou l'Italie.
00:27:10 En tout cas, il a dit qu'ils en avaient un peu envie,
00:27:14 envie de sortir de nouvelles choses.
00:27:17 Et on va voir ce que ça va donner.
00:27:22 On sait que cette équipe de France, elle a les moyens de réussir
00:27:24 des lancements super léchés.
00:27:27 Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
00:27:28 Même Laurent Lhabitte l'a dit,
00:27:30 il faut qu'on soit plus efficace sur nos lancements de jeu.
00:27:33 Je vais vous montrer ce qu'on a le plus vu,
00:27:35 on va dire depuis le début de la Coupe du Monde.
00:27:38 Je parlais de ces quatre lancements de jeu identiques sur Touch.
00:27:43 C'est un lancement de jeu identique, mais avec plusieurs sorties possibles.
00:27:50 On l'a vu la première fois contre les blacks, c'est ici.
00:27:53 C'est une touche directe.
00:27:56 Ballon à Mathieu Jalibard.
00:27:57 Jalibard donne à Arthur Vincent, au premier centre.
00:28:00 Et Arthur Vincent a deux options.
00:28:03 Soit il fait une passe à hauteur à Grégory Aldric,
00:28:06 qui a une course inversée, on va dire.
00:28:08 Soit il fait une passe en profondeur à Gaël Ficu,
00:28:12 qui est dans le dos de Grégory Aldric.
00:28:15 Là, ce qu'on voit, c'est qu'Arthur Vincent est un peu lisible,
00:28:18 un peu loin de la défense.
00:28:21 Aldric aussi n'est pas tout à fait à hauteur encore.
00:28:24 Ça laisse du coup le temps à la défense de s'anticiper.
00:28:27 Et Gaël Ficu n'est pas non plus très actif, on va dire, dans son appel.
00:28:31 Là, c'est Aldric qui va avoir le ballon.
00:28:35 Ça va être un défi pur et simple.
00:28:38 L'autre option, c'est...
00:28:40 Là, on retrouve la même situation qu'on peut rejouer,
00:28:42 exactement la même, sauf que c'est Boudin à la place d'Aldric.
00:28:45 Et là, on voit que Boudin est un peu plus près
00:28:48 et que Moéfana aussi appelle vraiment le ballon.
00:28:51 Il est plus proche lui aussi.
00:28:54 C'est Moéfana qui va avoir le ballon sur le coup.
00:28:57 Et Moéfana va se retrouver un peu dans la même situation
00:28:59 avec deux options de jeu.
00:29:00 Un troisième ligne qui vient à hauteur, François Croce,
00:29:02 et un ailier qui vient en profondeur
00:29:05 avec une course qui va vers l'extérieur, Gabin Villière.
00:29:09 Il va faire la passe à Gabin Villière, Moéfana.
00:29:12 Mais en bout de course, déjà, on voit deux choses.
00:29:15 C'est qu'il n'y a pas forcément de surnombre,
00:29:17 même s'il y a un peu de décalage dans le couloir,
00:29:18 il y a un peu de place dans le couloir,
00:29:19 il n'y a pas forcément de surnombre,
00:29:21 puisque on peut considérer que le joueur au bandeau
00:29:24 défend sur Villière, celui à côté défend sur Jaminé,
00:29:27 et que le dernier défend sur Bielbiaré.
00:29:30 Et on voit aussi qu'il y a une mauvaise passe de Villière
00:29:32 qui est dans le dos de Jaminé, qui tue le lancement de jeu,
00:29:34 en fait, qui fait qu'il n'y aura pas d'avancée.
00:29:38 Donc, voilà, c'est question de timing,
00:29:41 de précision des angles de course qu'on a vus sur la première vignette.
00:29:45 Et là, de précision des passes, c'est illustré, je trouve,
00:29:48 par ces deux actions.
00:29:53 C'est un peu pour ça que, pour l'instant,
00:29:54 les Bleus n'ont pas réussi à être vraiment efficaces.
00:30:00 Et puis, il y a aussi le fait qu'ils n'ont pas sorti de choses surprenantes,
00:30:05 alors que leurs adversaires leur ont piqué parfois
00:30:07 des lancements de jeu qui faisaient super bien,
00:30:09 et ont réussi à marquer.
00:30:10 Je pense à l'Australie avant la Coupe du Monde,
00:30:12 même à l'Uruguay avec ce passage à Ville de puissance.
00:30:15 C'est des choses que savaient très bien faire les Français.
00:30:17 Pour l'instant, ils ne l'ont pas ressorti.
00:30:19 Et ça fait partie des chantiers, je pense,
00:30:24 enfin, c'est même sûr, puisque Laurent Lapitte l'a dit,
00:30:25 que ça faisait partie des chantiers de la suite de la Coupe du Monde.
00:30:30 Justement, Yannick, question toute bête.
00:30:32 Laurent m'a dit, il disait, il y a quelques semaines,
00:30:33 l'entraîneur de l'Attaque, il ne s'est pas tout montré.
00:30:36 Est-ce qu'on peut se dire qu'il cache encore des choses
00:30:38 pour un quart de finale, qu'ils vont les mettre en place contre l'Italie ?
00:30:42 Ou alors c'est un peu de bluff et de la com ?
00:30:46 Écoute, moi, je t'avais donné mon sentiment avant le match
00:30:48 contre la Nouvelle-Zélande, déjà.
00:30:50 J'avais dit, on fera ce qu'on sait très bien faire.
00:30:53 D'ailleurs, moi, je ne fais pas partie de ceux qui demandent
00:30:55 un changement de cap de l'équipe de France.
00:30:57 Et au contraire, je fais partie de ceux qui pensent qu'une équipe,
00:31:00 elle a besoin d'un cap, d'une vision, d'une identité.
00:31:05 Aujourd'hui, notre Caisse de France est construite
00:31:07 sur une identité défensive, de dépossession,
00:31:11 de puissance aussi au niveau de son paquet d'avant,
00:31:15 de fulgurance et d'attaque éclair.
00:31:20 C'est ce sur quoi on a bâti notre confiance.
00:31:21 C'est ce sur quoi on a construit aussi notre remontée
00:31:26 sur les premières places de l'échiquier mondial.
00:31:30 Moi, je ne pense pas que ce soit opportun de vouloir modifier
00:31:36 les choses pour céder à je ne sais quel mode,
00:31:41 puisque oui, les arbitres cherchent à impacter
00:31:47 le profil et les profils offensifs des équipes
00:31:53 dans ce tournoi pour rendre le jeu plus spectaculaire.
00:31:56 Donc, potentiellement, on pourrait penser que,
00:31:58 mais réellement, et Alex l'a bien souligné dernièrement,
00:32:01 toutes les équipes qui gagnent depuis le début de l'accouillement,
00:32:03 ce sont celles qui tapent le plus et qui possèdent quasiment
00:32:07 à 80% le moins le ballon.
00:32:10 Je ne dis pas de bêtises, Alex.
00:32:12 Oui, sur les grosses affiches.
00:32:14 Voilà, moi, je pense que là, à part l'Irlande
00:32:17 et de manière plus surprenante, l'Afrique du Sud,
00:32:21 les équipes qui gagnent, ce sont celles qui tapent
00:32:23 et donc la tendance se confirme.
00:32:26 Moi, je fais partie de ceux qui pensent que la confiance,
00:32:29 elle se construit sur un cap, sur une vision,
00:32:31 sur une stabilité, sur des forces.
00:32:34 Les forces d'équipe de France, on les connaît.
00:32:37 Je ne sais pas si on a non plus les profils de joueurs
00:32:40 pour changer notre fusil d'épaule entre la possession
00:32:44 et la dépossession.
00:32:45 Donc, moi, personnellement, Yannick Bruy réclame rien.
00:32:50 Il sera heureux si on est champion du monde.
00:32:58 Je ne sais pas si c'est le moment de provoquer ce débat
00:33:02 et cette confusion parce que même, j'ai lu ce qu'a montré Alex
00:33:07 au niveau de la déclaration de Mathieu, Jalibert,
00:33:10 mais en fait, dans la déclaration, il y a un peu tout.
00:33:13 On sait faire ça, mais on sait pas ça aussi,
00:33:14 mais on pourrait faire ça.
00:33:16 Bon, les sprints box, ils se posent moins de questions.
00:33:20 Et je crois que la confiance et les forces d'une équipe,
00:33:25 elles se font sur un socle différent.
00:33:33 Oui, l'équipe de France, elle doit mieux faire offensivement,
00:33:37 surtout quand elle joue contre l'Uruguay et la Namibie
00:33:43 ou l'Italie.
00:33:44 Après, est-ce qu'en quarts de finale face à l'Afrique du Sud
00:33:49 ou à l'Irlande, elle a intérêt de se lancer dans une
00:33:53 Europée nouvelle ou de revenir vers ce qui a fait notre force
00:33:57 et qui nous a fait être quasiment la meilleure nation
00:34:00 de l'Europée mondiale ?
00:34:01 C'est vrai.
00:34:02 Parmi les forces, vas-y Alex, vas-y.
00:34:05 Non, mais juste pour dire que je trouve que c'est un débat
00:34:09 à la fois intéressant parce qu'on voit bien que l'équipe de France,
00:34:12 elle cherche un peu le truc, même si elle est quand même
00:34:16 très sur sa dépossession.
00:34:17 Mais je trouve qu'il y a un truc intéressant à observer
00:34:20 et qui va être intéressant à observer sur la suite de la compétition,
00:34:23 c'est ce bras de fer en quelque sorte entre les équipes
00:34:26 qui veulent rester sur la dépossession,
00:34:28 ce sera peut-être le cas de l'équipe de France,
00:34:29 c'est un peu le cas de l'Angleterre par exemple aussi,
00:34:32 on va voir beaucoup le cas de l'Angleterre.
00:34:34 Ceux qui veulent rester sur ça et ce bras de fer entre ces équipes-là
00:34:38 et les arbitres.
00:34:40 Parce qu'après, en plus, le truc c'est qu'il y a différents types d'arbitres,
00:34:44 Yannick en avait très bien parlé,
00:34:46 il y a ceux qui sont sur la technique et ceux qui sont sur l'esprit.
00:34:49 Et donc, je trouve que ça va être intéressant à observer,
00:34:53 à voir qui va avoir raison.
00:34:55 Est-ce que ce sera possible pour les équipes qui restent sur la dépossession
00:34:57 d'avoir raison contre une fédération internationale
00:34:59 qui voudrait plus de jeux et des arbitres qui voudraient plus de jeux ?
00:35:02 Ou est-ce qu'il va falloir évoluer un tout petit peu ?
00:35:06 Ça va être marrant à voir.
00:35:10 On en a un peu parlé, je ne vais pas raconter toute la discussion,
00:35:17 mais on en a un peu parlé.
00:35:18 Les All Black par exemple, ils veulent posséder,
00:35:21 ils veulent avoir le ballon et ils veulent un jeu,
00:35:23 ils appellent ça positif.
00:35:25 Je ne trouve pas que le jeu de dépossession soit négatif,
00:35:28 mais je l'ai même trouvé intéressant pendant le mois de la Galetier.
00:35:32 Mais ils veulent un jeu où ils ont davantage le ballon.
00:35:35 C'est un peu le cas à toutes les Coupes du monde,
00:35:41 mais là en plus il y a cette problématique,
00:35:43 ce truc de la fédération internationale qui arrive au milieu,
00:35:45 qui dit qu'on voudrait bien que ce soit plutôt ça qui gagne,
00:35:48 plutôt ce jeu-là, le jeu de possession.
00:35:51 Et on sait aussi qu'il y a toujours un jeu de lobbying important
00:36:02 au niveau de l'arbitrage international.
00:36:04 Il y a des commissions, il y a des sous-commissions
00:36:07 et on sait que l'hémisphère sud et les Néo-Zélandais
00:36:10 sont très bien représentés dans ces cercles de lobbying,
00:36:14 depuis toujours, depuis toujours.
00:36:16 Donc oui, et puis les Néo-Zélandais,
00:36:23 ils ont une mêlée qui est un petit peu bancale dernièrement.
00:36:28 Ils savent que sur la longueur du jeu au pied,
00:36:32 ils ne pourront pas rivaliser avec Antoine Dupont,
00:36:35 Mathieu Jaliber ou Thomas Ramos ou Melvin Jaminet,
00:36:40 puisqu'ils n'ont pas ça.
00:36:42 Donc ils ne vont pas essayer d'orienter le jeu vers quelque chose qu'ils ne maîtrisent pas.
00:36:47 Et je pense qu'en termes de puissance,
00:36:51 d'efficacité défensive, efficacité sur le jeu au pied,
00:36:58 on a l'équipe qui s'apparente le plus au springbok
00:37:02 et qui peut avoir un vrai avantage concurrentiel dans ces secteurs-là
00:37:06 sur tous les adversaires.
00:37:08 Donc moi j'entends l'évolution demandée par les arbitres, souhaitée.
00:37:16 Mais la réalité du terrain, c'est que les règles du rugby,
00:37:18 elles sont ce qu'elles sont.
00:37:20 Et que oui, sur le gratteur, on peut influer un peu.
00:37:24 Mais est-ce que c'est le moment ?
00:37:29 Est-ce que c'est le moment pour les équipes d'essayer de modifier leur ADN ?
00:37:33 Un réponse à ça ?
00:37:35 C'est un beau débat.
00:37:36 - J'ai une question, messieurs.
00:37:37 J'ai une question aussi sur le jeu de cette équipe de France demain contre l'Analibie.
00:37:41 Il y a un retour important aussi au milieu du terrain, c'est Jonathan Dantier.
00:37:46 Je sais qu'Yannick, tu ne vas pas me dire qu'il est meilleur ou moins bon
00:37:48 que Yoram Ufana qui est un joueur de l'UBB,
00:37:50 ce n'est pas ça que je te demande.
00:37:51 Mais qu'est-ce qu'il peut apporter Jonathan Dantier ?
00:37:54 Et est-ce que ça peut être un élément rassurant pour cette équipe de France
00:37:57 puisqu'il a l'habitude de jouer avec Guelficou ?
00:38:01 - Rassurant, il l'est, puisque Jonathan Dantier, il a vraiment changé de statut,
00:38:05 que ce soit avec la Rochelle ou avec l'équipe de France.
00:38:09 Déjà parce qu'il récupère énormément de ballons au sol.
00:38:12 Et il est souvent des ballons clés dans des moments importants du match.
00:38:17 Il a arraché je ne sais combien de ballons aux attaques adverses
00:38:21 quand le frisson pouvait passer dans notre dos.
00:38:26 Donc, il a été décisif là-dessus.
00:38:28 Il est aussi décisif dans sa puissance offensive.
00:38:33 C'est notre Tussauva aujourd'hui.
00:38:36 Donc, il a pris une dimension aussi dans cette équipe qui est vraiment particulière.
00:38:40 Donc, il va amener de la puissance en attaque et évidemment dans le jeu au sol.
00:38:44 En l'absence de Marchand et d'Aldryd sur ce match,
00:38:52 Jonathan Dantier va être essentiel sur la récupération du ballon.
00:38:57 Parce qu'il ne faut pas voir la récupération comme une faim en soi.
00:39:00 La récupération, c'est un moyen d'attaquer dans des conditions favorables.
00:39:05 Donc, en faisant ça, c'est peut-être notre meilleur attaquant aussi.
00:39:09 Donc, Joe Dantier, aujourd'hui, il a un rôle essentiel.
00:39:12 Il est plus âgé que Yoram. Il a plus d'expérience.
00:39:15 Il a vécu des galères en équipe de France. Il a fait son chemin.
00:39:18 Donc, il a un rôle très important.
00:39:22 Juste pour finir, parce qu'on voulait l'aborder sur les lancements de jeu.
00:39:26 Justement, Alex, pour juste…
00:39:28 Je te coupe parce que j'ai décidé de te couper ce soir. C'est fini.
00:39:31 Tu parlais des stats sur le jeu au sol, sur les grattages de 2023 par rapport à 2022.
00:39:37 Mais depuis le début de la Coupe du Monde, par exemple,
00:39:40 sur la Tour d'Antilles, il n'est pas là. Jules Amarchand n'est pas là.
00:39:42 Le retour de Dantier, ça change quelque chose là-dessus aussi.
00:39:46 Oui, c'est sûr. Mais même quand Dantier était là,
00:39:52 on était moins efficaces dans les grattages.
00:39:54 Parce qu'aujourd'hui, c'est plus difficile.
00:39:56 Je crois que j'avais sorti la stat.
00:39:58 C'était en 2022, un grattage tous les 19 rocs.
00:40:01 En 2023, un tous les 29 rocs.
00:40:03 C'est plus dur de gratter. C'est comme ça.
00:40:06 Et il ne m'empêche que Dantier arrive à tirer son épingle du jeu.
00:40:09 Le match de préparation contre le Fidji, il gratte trois ballons, ça fait six points.
00:40:12 Et il coupe une action fidjienne.
00:40:15 Au moment où on est simplement à +7 en début de deuxième mi-temps,
00:40:18 il coupe une action fidjienne, il met les mains sur le ballon, c'est terminé.
00:40:20 À partir de là, les Fidjis n'ont plus aucune occasion de revenir.
00:40:24 Et c'est la France qui prend le large.
00:40:25 Et Dantier peut être intéressant aussi sur les lancements de jeux,
00:40:28 pour clore sur ce thème-là.
00:40:30 Parce qu'il a cette puissance brute, rappelez-vous du match contre l'Australie.
00:40:34 Avec lui, il n'a pas besoin d'inventer des choses.
00:40:37 Il est tellement puissant dans le défi frontal qu'ils font souvent ça.
00:40:42 D'ailleurs, ils vont le chercher très directement.
00:40:44 Et lui, il met la marche avant.
00:40:45 Ça fait avancer de 2 mètres, 3 mètres, 4 mètres plus parfois.
00:40:48 Et tout de suite, cette marche avant dont parlait Yannick tout à l'heure,
00:40:52 qui permet aux avants d'arriver, lancer.
00:40:54 C'est hyper précieux, ça.
00:40:57 Et puis, au-delà de ça, quand on a un joueur comme ça,
00:41:01 on peut aussi tourner autour.
00:41:02 C'est-à-dire l'utiliser comme leurre ou l'utiliser comme passeur à un moment
00:41:06 pour qu'il attire des défenseurs par ses courses.
00:41:10 Parce que les défenseurs s'arrêtent sur un joueur puissant comme lui
00:41:14 et ça libère des espaces pour d'autres.
00:41:16 Donc peut-être qu'il va participer, Jonathan Danty,
00:41:18 au fait que les lancements de jeux français iront mieux.
00:41:23 On tient le goût de Jonathan Danty dans l'équipe demain.
00:41:27 Petite parenthèse.
00:41:28 C'est toi qui l'as fait ?
00:41:29 Oui, exactement. Je l'ai fait en fin de saison dernière.
00:41:32 Parce qu'il m'expliquait comment il a fait évoluer son jeu.
00:41:35 Autopromo, ça devient n'importe quoi.
00:41:37 C'est ce qu'on appelle la melonite.
00:41:39 Parce qu'il a fait évoluer son jeu,
00:41:41 parce qu'il était vu comme un bulldozer uniquement
00:41:43 et il a essayé d'étoffer, d'enrichir son jeu
00:41:46 pour plus seulement être vu comme quelqu'un
00:41:48 qui va défoncer tout le monde pendant 80 minutes.
00:41:50 Et c'est vrai que ça se ressent un peu dans son jeu aussi.
00:41:52 Un peu, mais c'est quand même sa dominante.
00:41:55 Elle reste la domination physique.
00:41:58 En plus, le KIT de France lui demande ça.
00:42:01 Je crois que j'ai vu son nombre de passes pendant le tournoi.
00:42:04 Tout à l'heure, en faisant des calculs pour le thème à venir sur Cyril Bailly,
00:42:08 je crois qu'il a fait trois passes pendant le tournoi à Jonathan Dantier.
00:42:11 Ce n'est pas beaucoup.
00:42:12 Mais par contre, on voit avec La Rochelle et parfois avec l'équipe de France
00:42:16 qu'il arrive à bien jouer des situations de déséquilibre.
00:42:21 Mais l'équipe de France lui demande surtout de porter le ballon et d'avancer.
00:42:25 L'autre retour important, on l'a dit dans le sommaire,
00:42:30 c'est, vous avez compris la transition, c'est quand même absolument joué.
00:42:33 C'est Cyril Bailly, le gaucher du stade toulousain,
00:42:36 qui est peut-être plus qu'un pilier, qu'un simple pilier,
00:42:41 parce qu'il court, il fait des passes, il est précieux dans le jeu.
00:42:44 Yannick, c'est vraiment un joueur super complet.
00:42:47 Oui, Cyril, on parlera de sa puissance à mêlée,
00:42:54 parce que d'abord, il s'est construit sur des règnes en acier.
00:42:57 Et il est aussi hyper dynamique.
00:43:00 On a souvent dit qu'il nous rappelait Christian Califano,
00:43:03 parce que c'est un gaucher qui prend une part très importante dans le jeu offensif.
00:43:07 Il est souvent le premier receveur d'Antoine Dupont.
00:43:10 Il a une façon très caractéristique de rentrer dans ses collisions
00:43:13 qui lui libère le haut du corps.
00:43:16 Il joue souvent debout après contact.
00:43:18 Il gagne quasiment systématiquement la ligne d'avantage.
00:43:20 Il touche beaucoup de ballons.
00:43:22 Il fait trois passes par match aussi.
00:43:25 Donc, en moyenne, quand il joue, Cyril Baille…
00:43:28 Je vais faire défiler, pendant que tu parles,
00:43:30 je vais faire défiler les petites informations.
00:43:33 Voilà, on a travaillé sur Cyril.
00:43:40 Bon, mais voilà, nombre de courses, c'est 11,5,
00:43:44 donc quasiment 12 courses par match.
00:43:47 C'est le tournoi 2023.
00:43:49 C'est le deuxième avant au nombre de courses effectuées avec le ballon.
00:43:54 Devant, en arrivant.
00:43:57 Et sur mes recherches aussi, sur 80 minutes, sur ses 8 derniers matchs,
00:44:02 il fait 33 mètres avec le ballon par match.
00:44:05 Donc, ce qui rejoint à peu près a été donné.
00:44:08 Ça veut dire qu'il porte le ballon 2-3 mètres par percussion,
00:44:13 multiplié par 10.
00:44:15 On est aux 30 mètres, mais c'est beaucoup pour un pilier.
00:44:19 Donc, c'est un élément essentiel de la puissance
00:44:22 et de la manipulation du ballon du 15 de France.
00:44:25 Si on voit le nombre de passes…
00:44:28 Oui, sur le tournoi, 4 passes par match,
00:44:32 donc c'est plus que Joe Dante, par exemple.
00:44:39 Donc, ça signifie des choses.
00:44:44 Et on voit aussi, j'ai mis volontairement Reda Wardy,
00:44:47 qui est son concurrent et son remplaçant, on va dire.
00:44:51 Pour montrer que Baye a un profil particulier
00:44:56 qui fait qu'on lui demande de faire des choses particulières
00:44:59 dans le jeu de l'équipe de France.
00:45:01 On va y revenir tout à l'heure.
00:45:02 Il a un replacement que n'a pas, par exemple, Reda Wardy.
00:45:06 Reda Wardy vient moins souvent se proposer
00:45:08 parce qu'ils ne sont pas les mêmes qualités.
00:45:10 Là, on voit le nombre de passes au contact sur l'ensemble du tournoi.
00:45:13 Il est à 3 passes au contact.
00:45:15 Ça le fait 4e joueur français sur ce total-là.
00:45:18 Et il est dans le top 25 du tournoi sur le nombre de passes au contact.
00:45:22 Il a une dextérité, un sens de la passe au contact assez remarquable.
00:45:28 Et Alex, il est pilier.
00:45:31 C'est-à-dire que c'est le dernier à se relever.
00:45:36 Donc, je veux dire, ce n'est pas un receveur de choix.
00:45:39 Je crois aussi, ce qu'il faut parler de Reda Wardy,
00:45:42 il y a quelque chose qu'il ne faut pas occulter,
00:45:44 c'est sa complicité avec Anton Dupont.
00:45:47 Il y a sa complicité avec son talonneur et ses deux talonneurs toulousains.
00:45:53 Et peut-être avec le droitier quand c'est Doréal Déguerry qui joue.
00:45:57 Mais sa complicité avec Anton Dupont, elle est totale.
00:46:00 Et il serait intéressant de voir quel a été son passeur sur les offloads qu'il a fait.
00:46:08 Je suis quasiment certain que 80% des cas, celui qui lui a passé le ballon, c'est Anton Dupont.
00:46:15 Parce qu'il se connaît sur les courses, il se connaît sur les timings.
00:46:21 On se ressent aussi beaucoup avec Julien Marchand.
00:46:25 Donc, il y a aussi une ossature.
00:46:28 Pour retrouver une qualité offensive, il faut qu'on retrouve des complicités.
00:46:31 Et depuis longtemps, l'équipe de France a aussi bâti des complicités
00:46:35 sur la moitié des joueurs du Stade Toulousain.
00:46:38 Justement, messieurs, j'aurais trouvé une éclate d'Anton Dupont cette semaine.
00:46:41 Antoine Dupont disait que Cyril a ce côté relayeur dans le jeu d'attaque qui nous permet de mettre du rythme.
00:46:46 Et c'est vrai que c'est un profil différent encore de Reda Wardi et de Jean-Baptiste Gros.
00:46:49 Sans dénigrer les qualités de deux, mais il apporte quelque chose de supplémentaire.
00:46:54 J'ai vu quand Antoine Dupont disait ça, il disait que Wardi et Gros ont été très bons dans leur rôle.
00:47:00 C'est ça.
00:47:01 Mais Cyril Baye, il est important pour nous parce que c'est un relais dans le jeu.
00:47:04 Et là, je vais vous montrer une action qui est hyper parlante.
00:47:09 On est contre l'Italie, le premier match du tournoi.
00:47:12 Il vient d'avoir une touche et un lancement de jeu avec un, je crois que c'est Gregorio Aldrip,
00:47:15 qui est dans le cercle rouge, qui est allé au défi.
00:47:18 Et dans le replacement, on voit Cyril Baye qui ne va pas au ruck.
00:47:24 Ça, c'est prévu.
00:47:26 Il ne va pas au ruck, il va faire le tour.
00:47:29 Il va se positionner en troisième joueur du bloc.
00:47:32 Et c'est lui qu'Antoine Dupont va servir.
00:47:34 Tout ça, c'est pareil, c'est prévu.
00:47:36 Il reçoit le ballon, il va faire une passe en pivot à Romain de Tamac.
00:47:41 L'action va se poursuivre, il va y avoir un temps de jeu.
00:47:45 Et après ce temps de jeu, le premier joueur qui arrive à hauteur dans le ruck suivant
00:47:48 pour prendre le ballon à nouveau, c'est Cyril Baye.
00:47:51 Il va être servi par Antoine Dupont à aller au défi.
00:47:54 Ce n'est pas forcément le joueur qui avance le plus au contact.
00:47:59 Il n'a pas forcément une puissance à la Antonio, par exemple, ou à la Aldrip,
00:48:03 une puissance électrique.
00:48:06 Mais par contre, déjà un, il ne recule quasiment jamais.
00:48:09 Et puis il arrive à peser, à gagner des petits mètres.
00:48:12 On va voir comment après.
00:48:14 Et enchaînement, donc il crée un ruck, Cyril Baye.
00:48:17 Ce ruck-là est suivi d'un autre ruck.
00:48:20 Et quel est le joueur qui intervient en premier attaquant dans le renversement
00:48:23 sur le ruck suivant ? C'est à nouveau Cyril Baye.
00:48:26 Et là, il fait un geste différent.
00:48:28 C'est là où on voit un peu sa panoplie.
00:48:30 Il est bien plaqué et il trouve le moyen de libérer ses bras.
00:48:34 Il fait une passe au contact vers Romain Tamac.
00:48:37 Je crois que c'est en 20 secondes, il touche trois fois le ballon,
00:48:42 trois fois en premier attaquant, alors qu'il y a eu quatre ou cinq rucks.
00:48:47 Je pourrais refaire le total.
00:48:49 Ça dit bien quel rôle il a dans cette équipe de France.
00:48:52 Parfois, il a un côté garde de triage, même s'il a quand même
00:48:58 beaucoup de défis physiques dans son jeu.
00:49:00 Mais il a ce… C'est un relais important, comme disait Antoine Dupont,
00:49:07 dans le jeu de l'équipe de France.
00:49:09 Il faut tout simplement dire qu'il est un peu plus doué que les autres offensivement.
00:49:15 Il a de très bonnes mères.
00:49:17 C'est pour ça qu'il nous rappelle à tous Christian Califano.
00:49:20 Et il aime ça.
00:49:23 Il est vraiment porté sur les attaques.
00:49:27 Cyril Baille, c'est un joueur de mêlée d'abord.
00:49:30 Et après, c'est vraiment un joueur offensif.
00:49:32 Alors que peut-être les autres profils qu'on a dans l'équipe de France,
00:49:37 en plus des travailleurs de l'ombre et des joueurs et les autres piliers,
00:49:41 plus investis dans des tâches défensives.
00:49:45 Ils font le job, mais le pilier doué, c'est Cyril Baille.
00:49:48 Et en mêlée, il est super fort.
00:49:51 Un autre exemple, après on passera à la mêlée,
00:49:55 mais je trouvais que c'était intéressant.
00:49:57 On a la situation un peu confuse, parce que l'image n'est pas très nette.
00:50:00 Mais grosso modo, l'Ecosse vient de taper sur un coup de pied haut,
00:50:03 sur Thomas Ramos, là, qui est au milieu de Massouri.
00:50:05 L'équipe de France est en train de se replacer.
00:50:09 Et Cyril Baille, il a une course.
00:50:11 En fait, directement, il ne regarde pas.
00:50:15 Il n'est pas concerné par la question de la possession du ballon,
00:50:19 de la conservation du ballon.
00:50:20 Il part tout de suite se positionner quasiment en position de centre.
00:50:24 On va voir sur l'image suivante qu'effectivement,
00:50:27 une fois que le rack est fait, lui, il se retrouve dans une position de centre.
00:50:31 En fait, il crée une cellule.
00:50:33 Ce n'est pas une cellule, parce qu'ils sont quand même avec François Croce.
00:50:36 Il se propose en fait, comme joueur potentiel,
00:50:40 pour être servi dans un deuxième temps par Romain Tamac.
00:50:44 Et il va garder cette position un certain temps dans l'action,
00:50:47 jusqu'à être servi ici par Thomas Ramos, toujours dans cette position de centre.
00:50:51 Donc voilà, j'aimerais bien savoir, qu'est-ce qu'on dit à un joueur comme ça,
00:51:01 sachant que c'est un profil particulier,
00:51:04 dans un poste où il y a quand même beaucoup de tâches à faire.
00:51:09 Qu'est-ce qu'on lui dit ?
00:51:10 On lui dit, toi, tu vas te replacer là-bas, tu ne t'occupes pas de ça.
00:51:14 Et qu'est-ce qu'on dit à son remplaçant aussi ?
00:51:16 Parce que Wardy et Ougro ne sont pas les mêmes.
00:51:18 Ils ont dit, toi, quand tu rentres, tu vas te faire les tâches,
00:51:22 c'est d'autres qui vont s'occuper d'aller jouer les ballons.
00:51:25 Non, ils ont le plan de jeu, le plan de jeu est le même,
00:51:30 quels que soient les joueurs sur le terrain, à mon sens.
00:51:32 Il n'y a pas des demandes particulières pour Cyril Kvay.
00:51:35 Tu peux remettre ta capture d'écran sur la réception de Thomas Ramos,
00:51:40 s'il te plaît, parce que ça sera plus facile pour expliquer
00:51:44 à des gens qui nous écoutent et qui ne sont pas encore couchés.
00:51:48 Sur son repli, voilà, maintenant.
00:51:53 Si tu veux, on voit la ligne des 15 mètres vers la touche.
00:51:57 Quand on reçoit un jeu au pied, en fonction des plans de jeu,
00:52:02 dès que le premier rec va intervenir, chacun a des zones de fonctionnement.
00:52:08 Dans cette bande des 15 mètres, ça va être au centre et aux 3e ligne,
00:52:15 certainement, d'aller participer à la conservation du ballon.
00:52:18 Alors que le spectre devant, les joueurs puissants qui travaillent
00:52:22 souvent entre les 15 mètres et les 15 mètres, donc sur le milieu du terrain,
00:52:25 ils vont vite retrouver leur rôle et leur fonctionnement dans les cellules de jeu.
00:52:31 C'est comme ça que la plupart des équipes fonctionnent,
00:52:34 parce que quand une équipe travaille aussi bien sur la dépossession
00:52:37 que l'équipe de France, ça veut dire que tous les joueurs réfléchissent
00:52:40 avec un coup d'avance.
00:52:41 Quand on reçoit un jeu au pied, on sait exactement
00:52:44 quels sont ceux qui vont participer à la conservation,
00:52:47 quels sont ceux qui vont être en place pour l'utilisation dans les cellules de jeu,
00:52:51 pour que le fonctionnement offensif se fasse.
00:52:54 Donc je pense que Cyril, sur les actions que tu as montrées,
00:52:57 il prend le milieu du terrain parce que c'est sa zone de fonctionnement.
00:53:00 Mais par contre, dans les cellules de jeu, ou dans sa façon,
00:53:04 puisqu'on sait que quand l'équipe de France rentre dans les 22 mètres adverses,
00:53:07 il y a souvent ce jeu en black que Alex a brillamment expliqué dernièrement.
00:53:12 Là, ça devient un receveur prioritaire pour Antoine Dupont,
00:53:16 parce que je pense que ce sont les automatismes du Stade Toulousain qui se trouvent.
00:53:20 Je ne pense pas que le staff d'équipe de France dise
00:53:22 "Cyril, toi tu viens pour toucher le ballon, les autres vous venez pour nettoyer".
00:53:26 C'est tout simplement inconsciemment les automatismes qui se créent
00:53:30 et ce qu'il fait au Stade Toulousain, il le fait à l'équipe de France avec Antoine Dupont.
00:53:34 C'est pour ça que l'équipe de France gagne du temps
00:53:40 en sélectionnant des joueurs qui ont des complicités par ailleurs.
00:53:45 On va peut-être en dire un mot.
00:53:48 La posture, oui.
00:53:51 La posture, les impacts, ça n'intéresse personne.
00:53:54 D'abord au moment des impacts.
00:53:57 On l'a gardé pour la fin Yannick, comme ça on s'est dit que les autres allaient venir.
00:54:01 C'est pour les plus asides.
00:54:03 Cette photo, je trouve qu'elle est…
00:54:06 C'est tout à fait Cyril Baye.
00:54:09 Il est très costaud du haut du corps.
00:54:12 Cyril Baye, c'est 1m82,3 pour 113-114.
00:54:18 Ça dépend s'il y a la TVA qui s'est appliquée.
00:54:23 Là, comme il a été blessé, peut-être qu'il y aura un peu de TVA
00:54:25 parce que je connais un peu Cyril.
00:54:27 Ça va peut-être à 115.
00:54:29 Mais il est très dense du haut du corps.
00:54:32 Et souvent, il vient attaquer sa percussion avec le ballon.
00:54:36 Avec le ballon devant, protégé quasiment à deux mains,
00:54:39 sur l'image qui est très bonne là.
00:54:41 Et il fait rebondir ses adversaires.
00:54:43 Ses jambes sont vachement en arrière.
00:54:45 Donc c'est difficile d'aller lui chercher les jambes.
00:54:48 La première zone de contact qu'on a, c'est le ballon et ses pectoraux
00:54:54 qui sont denses.
00:54:57 Donc il fait souvent subir le premier mec.
00:55:00 Il fait une rotation sur lui-même.
00:55:02 Il fait des demi-tours sur lui-même.
00:55:05 Il cherche des soutiens.
00:55:07 Il cherche à faire vivre le ballon.
00:55:08 C'est très difficile d'aller attaquer les jambes à Cyril Baye
00:55:11 parce que le joueur qui est baissé face à lui,
00:55:15 s'il plonge pour aller chercher les chevilles à Cyril Baye,
00:55:18 il va s'affaler par terre et il va rien toucher.
00:55:20 Parce que les pieds de celui-là sont très loin en arrière.
00:55:23 Donc c'est dur de le plaquer.
00:55:27 On est obligé d'intervenir sur le ballon.
00:55:30 Et comme il est très costaud du haut du corps,
00:55:32 il assoit souvent, comme on dit dans notre jargon,
00:55:35 il assoit souvent le premier défenseur.
00:55:39 Ce qui est drôle, c'est qu'il ne vient pas toujours avec de la vitesse.
00:55:42 Non, non, non.
00:55:43 Il rebondit un peu comme une auto-tamponneuse.
00:55:46 Oui, comme une auto-tamponneuse.
00:55:48 Il tape à droite, à gauche.
00:55:50 Et le fait que tu aies pris de garde-triage,
00:55:52 ça fait penser à Albert Cigagna.
00:55:56 Malheureusement, je ne sais pas s'il y a des gens qui nous écoutent sur Twitter
00:56:00 et qui connaissent Albert Cigagna.
00:56:02 Je ne pense pas qu'il y en ait beaucoup.
00:56:03 Mais c'était tout à fait ça.
00:56:05 Une espèce d'auto-tamponneuse, aussi d'élastique,
00:56:10 qui vient taper, se retourner et faire jouer autour de lui.
00:56:16 On est bien armés pour demain.
00:56:20 On va s'intéresser au dernier aspect, celui qui n'intéresse personne,
00:56:23 mais qui quand même intéresse.
00:56:25 On va se coucher moins con après avoir écouté Yannick parler de la mêlée,
00:56:30 parce que c'est vraiment un domaine à la fois obscur et passionnant
00:56:34 quand on s'y penche avec un expert comme Yannick.
00:56:39 Donc là, Yannick, je te laisse.
00:56:42 Fais-toi plaisir.
00:56:44 C'est juste pour montrer la façon dont…
00:56:48 Et sur Twitch, ce serait intéressant de travailler sur les datas.
00:56:51 Le nombre de gens qui utilisent Twitch et qui s'intéressent à la mêlée.
00:56:54 Donc là aussi, il n'y a pas des pourcentages importants,
00:56:59 mais on va quand même le faire.
00:57:03 Là, on voit l'imbrication des têtes dans une première ligne.
00:57:06 Et ce n'est pas anodin, puisque le 3 en bleu, c'est notre ami Kodze,
00:57:12 qui sera le droitier de 35 ans, qui va jouer face à Cyril Baye.
00:57:16 Donc on appelle le 3, on l'appelle "tight head" en anglais,
00:57:21 ça veut dire tête prise, parce que sa tête,
00:57:23 elle est prise entre la tête du 1 blanc et du 2 blanc.
00:57:27 À la différence du "loose head", tête perdue,
00:57:31 qui est le pilier gauche, donc le 1 blanc, par exemple, que vous voyez,
00:57:35 sa tête est à l'extérieur de la tête du 3,
00:57:38 il est perdu, il peut se perdre justement en sortant de la mêlée.
00:57:43 Donc le droitier Kodze, il y a une image sur lui,
00:57:46 c'est 1m90, 120 kg, c'est un vieux guerrier de la mêlée.
00:57:52 Il se met souvent en travers comme ça.
00:57:54 Il y a une autre capture d'écran, je ne sais pas si tu l'as gardé, Alec ?
00:57:57 C'est le même, c'est notre ami, c'est toujours pareil,
00:58:01 on voit sa posture un peu caractéristique,
00:58:04 il s'engouffre entre le talonneur et le pilier gauche, le numéro 1 irlandais.
00:58:10 Il va être en difficulté face à Cyril Baye, parce qu'il est grand,
00:58:14 il fait 1m90, Cyril fait 1m80, il est plus petit, plus dense.
00:58:19 On va voir Cyril sur une capture d'écran.
00:58:22 Contre Cyril, la clé, c'est quelqu'un qui n'est pas très grand, 1m80,
00:58:29 qui a le centre de gravité proche du sol et qui est très fort.
00:58:33 On voit que pour s'opposer à Cyril, il faut lui opposer des forces de face.
00:58:37 Et là, le pilier anglais, c'était Sinclair, avait bien travaillé son affaire,
00:58:42 on voit qu'il est très près du sol, il reste droit sur Cyril,
00:58:45 il ne cherche pas à aller prendre la facilité,
00:58:49 se mettre en travers entre Julien Marchand et Cyril.
00:58:52 Parce que quand on fait ça contre Cyril Baye,
00:58:55 ce que l'a fait l'Écossais et ce que fait le Nami Bien,
00:58:59 sur la capture d'écran suivante, la sanction c'est souvent ça.
00:59:04 J'ai pris une mêlée du dernier Six Nations, où il y a eu les deux rouges,
00:59:08 entre la France et l'Écosse.
00:59:11 Le gaucher, le droitier écossais, Fagerstone,
00:59:16 écossais, il a pris la facilité, vous voyez,
00:59:19 il a choisi sur la flèche en pointillé vert,
00:59:23 de se mettre en travers et de venir faire du mal à Julien Marchand.
00:59:27 C'est un jeu à double tranchant,
00:59:31 parce que Cyril Baye va venir le soulever sur son épaule droite,
00:59:35 et il va se relever, sa tête va faire bouchon de champagne de la mêlée,
00:59:39 et une pénalité va être récupérée par l'équipe de France.
00:59:43 Donc c'est vrai que ce droitier nami bien,
00:59:48 on pourrait le voir faire bouchon de champagne quelques fois de même,
00:59:52 face à la puissance de Cyril Baye,
00:59:55 parce que ce n'est pas un pilier qui reste sur son vis-à-vis,
00:59:58 c'est un pilier qui cherche à rentrer très vite à l'intérieur de la mêlée.
01:00:02 Yannick, toi qui as fait des mêlées, qui en as fait beaucoup dans ta carrière,
01:00:06 est-ce que tu peux nous dire quel est le type de bruit que peut faire le 3 écossais
01:00:09 à cet instant précis ?
01:00:12 Le type de bruit ?
01:00:14 Qu'il peut faire, soit sur sa voix, soit son corps.
01:00:20 Là il est en apnée, parce que sur ses efforts de poussée,
01:00:25 on est en apnée pendant 10-12 secondes.
01:00:28 Il cherche à relever très fort avec son épaule,
01:00:30 il cherche à faire mal à Julien Marchand,
01:00:33 donc il applique sa tête sur les côtes de Julien Marchand,
01:00:37 donc ça peut être un petit bruit de cagette qui casse,
01:00:41 qui se détériore.
01:00:47 Par contre, ça peut être dangereux pour lui aussi,
01:00:51 il peut se faire casser des côtes lui aussi sous le pectroi,
01:00:57 ou en tout cas se faire très mal au cervical en faisant ça.
01:01:01 En tout cas, j'ai encore appris plein de choses sur la mêlée,
01:01:04 et ça me conforte dans l'idée que je ne ferai jamais de mêlées.
01:01:06 Merci en tout cas à tous les deux.
01:01:08 Je préfère regarder ça tranquillement au stade.
01:01:11 On a perdu quelques auditeurs sur Twitch.
01:01:15 On fera la mêlée à chaque fin d'émission pour tous expliquer.
01:01:22 C'était hyper intéressant, merci.
01:01:24 On pourra regarder ce qui s'est passé ce vendredi soir,
01:01:27 si Coteveux a fini avec une côtelette en travers.
01:01:31 Je pense qu'il va se relever quelques fois dans le match.
01:01:35 Après, il faut aussi préciser que sur ce match-là,
01:01:39 Cyril, ça fait un mois qu'il ne fait plus rien,
01:01:42 ou qu'il se prépare, mais rien ne remplace le mix
01:01:46 de travail, l'effort de poussée de combat qu'est la mêlée fermée.
01:01:50 12 secondes d'anapnée, c'est du travail de sumo,
01:01:53 avec des enchaînements de course derrière.
01:01:55 Donc, je ne pense pas qu'on verra le vrai Cyril Baye
01:01:58 demain face à la Namibie.
01:02:00 Je pense qu'il faudra lui aussi lui laisser un peu de temps.
01:02:03 Et le but, c'est qu'on ait le vrai Cyril Baye
01:02:07 pour le quart de finale sur un match éliminatoire.
01:02:10 Et c'est pour ça que c'est important qu'il joue ce match.
01:02:13 - Oui, c'est pour une répétition pour tout le monde.
01:02:16 Lui, ça va permettre de monter en puissance.
01:02:18 On disait les quatre sont de retour.
01:02:20 Après, ce sera une victoire contre l'Italie.
01:02:22 Après, l'équipe de France va écraser l'Afrique du Sud.
01:02:24 On a le temps d'en reparler.
01:02:26 Déjà, on se retrouve dans deux jours,
01:02:28 après une démonstration, on espère, contre la Namibie.
01:02:31 - Par contre, contre l'Afrique du Sud,
01:02:35 le duel Cyril Baye-France-Malherbe,
01:02:39 il va être sympa, ça.
01:02:41 - Oui.
01:02:42 - Mais ça ne sera pas ça.
01:02:44 - Oui.
01:02:45 - Mais ça ne sera pas ça.
01:02:46 - Très bien.
01:02:47 - C'est là qu'on y reviendra.
01:02:48 - Oui, c'est ça, exactement.
01:02:50 Merci beaucoup.
01:02:51 On se retrouve vendredi.
01:02:52 Alex, tu finis ton sac et tu débarques demain à Marseille.
01:02:54 Yannick, tu regardes le match, tu fais une capture,
01:02:57 tu bosses avec Alex et on en parle vendredi,
01:03:01 après ce match et cette troisième victoire.
01:03:03 En tout cas, ce troisième match, c'est sûr.
01:03:05 - OK.
01:03:06 Salut.
01:03:07 - Salut à tous.
01:03:08 Ciao ciao. Ciao.
01:03:10 Merci.