« Le salon tactique » revient à l'occasion de la Coupe du monde, toutes les veilles et lendemains de matches du XV de France à partir de 20 heures, avec Jean-François Paturaud et Alex Bardot, journalistes à « L'Équipe », et Yannick Bru, notre consultant.
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00:00 Yannick, ce que tu veux dire c'est que la FDS identifie bien les points faibles des adversaires
00:05 et du coup adapte son jeu véritablement par rapport à ça pour appuyer là où ça fait mal
00:10 quitte à délaisser certaines forces, vraiment insister sur ces points faibles de l'adversaire ?
00:14 Oui, non, non, complètement. C'est une stratégie militaire.
00:17 Ils ont un plan, ils l'appliquent, il est partagé avec les joueurs, il est réfléchi.
00:22 Moi j'ai vraiment été marqué par ça chez eux.
00:26 Et une fois qu'ils l'ont validé, tout le monde se conforme à la stratégie.
00:30 C'est pour ça que des fois on les trouve aussi monocordes et répétitifs
00:35 dans l'application justement de la stratégie d'avant-match.
00:38 On le voit, ils ont fait 7-1, 6-2, là ils sont passés sur un 5-3.
00:43 Ils ont gagné en capacité d'adaptation. Ils ont gagné en capacité d'entretenir l'incertitude.
00:49 Je pense qu'ils voulaient rajouter cette corde à leur arc.
00:51 Et c'est quand même réussi, puisqu'aujourd'hui on dit "ah bon, ils nous ont surpris,
00:55 on pensait pas ça, qu'est-ce qui va se passer, comment ils vont jouer".
00:58 Je pense que c'est déjà une première petite victoire pour eux.
01:01 Si vous le voulez bien, on peut passer justement. Vas-y Alex, vas-y.
01:05 Juste une chose, parce que Yannick il a dit quelque chose tout à l'heure
01:09 sur le match de novembre, c'est qu'ils avaient effectivement essayé
01:14 d'avantage attaquer depuis leur camp, sur des jeux aux pieds français.
01:18 Ils avaient aussi essayé de taper dans les couloirs avec Willy Leroux ou Willem C.
01:24 Et ça leur avait pas forcément réussi.
01:27 C'est pas ça qui leur avait permis d'être dans le match.
01:29 Ce qui leur avait permis d'être dans le match, c'est quand ils étaient revenus
01:31 un peu à leur jeu traditionnel, qui est passé à 14, avec du jeu aux pieds, des môles.
01:37 Ils avaient vraiment dominé les français sur les môles.
01:39 C'est pour ça que je trouve un peu étonnant la surréalisation de Libok.
01:45 Je me dis que Libok correspond au jeu de novembre dernier.
01:49 Mais peut-être aussi que simplement, ils mettent Libok parce qu'ils pensent
01:54 que Paul-Lard est pas prêt, mais qu'ils vont être en revanche dans le même plan
01:57 que celui de novembre dernier, qu'il aura réussi, c'est-à-dire des balles en portée,
02:03 du kick-in-game et un gros défi physique.
02:08 Je crois aussi que sortir Libok, pour eux, ça serait un aveu de faiblesse.
02:15 Ça voudrait dire donner raison à ceux qui ont critiqué le fait qu'il jouait sans un buteur.
02:22 Un vrai buteur.
02:24 C'est un parrain qu'ils ont pris il y a plusieurs mois déjà, Manili Bok.
02:29 Il a joué beaucoup des matchs cruciaux des Bok dernièrement.
02:33 Paul-Lard est un blessé ou un disgrâce.
02:36 Et je pense qu'ils ont pas envie de donner raison à ceux qui disaient qu'ils étaient en tort.
02:41 Ils ont un côté obstiné, fier, et c'est vraiment dans la mentalité sud-africaine, ça.