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00:00:00 [SILENCE]
00:00:03 - Madame, monsieur Bonsoir, bienvenue dans le club de la presse.
00:00:06 C'est la rentrée scolaire, mais qu'est-ce qui ne va pas avec le manuel scolaire ?
00:00:09 Indisponible, inaccessible, on en parle.
00:00:12 Retour sur le dossier de la Cannes en Côte d'Ivoire.
00:00:15 La CAF s'est prononcée après le fiasco des Bimpé.
00:00:18 Et on termine avec le Gabon, c'est la répression,
00:00:20 l'épreuve de l'ancien régime en justice.
00:00:23 Pour en parler, nous recevons avec beaucoup de plaisir
00:00:25 Félix Bonny, journaliste, éditorialiste.
00:00:28 Et puis le très fraîchement réélu maire de Thiers-Salé à Salé-Thiémoco.
00:00:32 Bonsoir et bienvenue, qui est journaliste et patron de presse.
00:00:35 Nous recevons également avec beaucoup de plaisir
00:00:37 Dr Bamba Sidiki, qui est enseignant-chercheur,
00:00:40 maître de conférence à l'université Félix-Foy-Bonny.
00:00:43 Et puis l'ancien débat kayoko que l'on ne présente plus, évidemment.
00:00:46 Monsieur, je vous souhaite la bienvenue.
00:00:48 Bienvenue dans le club de la presse.
00:00:50 (Générique)
00:01:18 - On est de retour en classe, le débat du manuel scolaire refait surface.
00:01:21 Nous allons voir d'abord quelques réactions au micro de Déby Soyo
00:01:25 et on se retrouve en plateau.
00:01:26 - Je suis venu chercher les livres, mais vraiment, les livres manquent.
00:01:31 Voilà, je suis allumé à Djamé, au plateau.
00:01:34 Je cherchais le livre de A. Plastique, troisième,
00:01:37 et puis ECM, Edilis.
00:01:40 Plus ma fille qui est au CE2, il y a un livre de CE2 qui manque.
00:01:44 On m'appelle ça Mathématiques, on me dit École et Nations.
00:01:47 Tout ce qui vient maintenant, c'est autre édition.
00:01:50 Je ne sais pas pourquoi ils font ça.
00:01:52 Voilà, donc vraiment, on souffle, les parents soufflent.
00:01:54 - Chaque année, il faut changer des livres, il faut changer des livres,
00:01:56 il faut changer des livres et ça perturbe tout le monde.
00:02:00 - Les livres, en fait, édités qui sont sur la liste des fournitures,
00:02:04 sincèrement, on ne comprend pas.
00:02:06 Parce qu'il faudrait que les livres soient disponibles
00:02:10 et puis ensuite, dire aux parents, les livres qui sont disponibles,
00:02:12 pour qu'on puisse les acheter.
00:02:13 Mais quand les livres ne sont pas disponibles,
00:02:16 non encore édités, c'est encore difficile pour les parents.
00:02:18 - J'ai juste eu une partie des manuels, juste une partie.
00:02:21 Les autres parties, on me dit que ce n'est pas encore disponible.
00:02:25 Mais comme c'est une nouvelle édition, certainement que ça tape dans le peu.
00:02:29 - Je suis à ma troisième librairie depuis la rentrée.
00:02:33 Ce n'est pas évident, franchement, ce n'est pas évident.
00:02:35 J'avais déjà fait ici, certains livres n'étaient pas disponibles
00:02:39 et je suis revenue aujourd'hui encore.
00:02:41 En tout cas, c'est venir, partir, revenir.
00:02:45 - Le constat que je fais sur le terrain,
00:02:47 c'est que les manuels d'une librairie à une autre,
00:02:50 il y a une petite différence de prix.
00:02:53 - Cette année, les manuels sont très coûteux.
00:02:56 - On achetait à 3 000 francs, 2 et 4 500.
00:02:58 Le même manuel, lui, pas la même peu de déniers, on en a acheté.
00:03:01 - Non, sincèrement, c'est cher.
00:03:03 C'est cher, cette année, les prises des livres sont trop chers.
00:03:07 Les cahiers, tout est levé.
00:03:09 - Alors messieurs, on a quelques réactions
00:03:12 et ce qu'on peut dire, Félix Bonny,
00:03:14 c'est que c'est finalement une corvée pour les parents, cette période.
00:03:18 - Absolument, c'est une véritable corvée pour les parents.
00:03:21 Et autant pour les parents, la rentrée scolaire commence
00:03:24 à partir d'une première rentrée scolaire
00:03:26 parce qu'on ne prépare pas la rentrée juste après la vacances.
00:03:31 Il faut commencer à préparer la rentrée déjà dès que l'enfant est rentré,
00:03:34 préparer déjà son budget pour la rentrée.
00:03:36 Mais quand on a ce budget, qu'on a du mal à retrouver les ouvrages,
00:03:38 parfois, ça pose vraiment une véritable corvée.
00:03:40 Et ce qui est incompréhensible, c'est cette différenciation
00:03:45 au niveau des documents.
00:03:47 Ça dit que d'une école à l'autre, ce ne sont pas les mêmes documents.
00:03:50 Il y a des écoles où les enseignants imposent certains documents,
00:03:53 on peut en retourner dans toutes les librairies, vous ne les trouvez pas.
00:03:55 Au fini, c'est finalement l'enseignant même qui propose le livre
00:03:58 et demande aux parents de donner l'argent à l'enfant
00:04:01 pour qu'il puisse procurer le livre à l'école.
00:04:05 J'entendais dire sur ce même plateau,
00:04:07 le patron d'un libraire du Côte d'Ivoire qui disait
00:04:11 qu'il n'appartient pas aux enseignants de vendre des livres dans les écoles.
00:04:14 Il y a même que les enseignants imposent,
00:04:16 certaines écoles imposent même des marques de cahiers
00:04:19 comme si la marque de cahier va mettre,
00:04:22 en tout cas aider l'enfant à étudier.
00:04:25 C'est vraiment dommage parce qu'on a l'impression que le commerce
00:04:28 est rentré à l'école et qu'au lieu d'aider les parents,
00:04:31 parce que tous les parents ne sont pas au même niveau,
00:04:32 il y a des parents qui ont les moyens de payer
00:04:34 quelques marques de cahiers que ce soit,
00:04:35 parce que ces marques parfois compliquent les cahiers ordinaires.
00:04:39 Mais moi je me souviens que quand on allait à l'école,
00:04:41 on avait parfois à peine des cahiers qui avaient des pages jaunes,
00:04:44 c'est juste remplacer ce cahier,
00:04:45 écrire et pouvoir retenir ce qu'il y a écrit,
00:04:47 ce n'est pas la marque du cahier qui fait le bon élève.
00:04:50 Je crois qu'il y a beaucoup de choses à revoir dans le système
00:04:52 parce que comme je le dis, je n'ai pas vu de paroles de corruption,
00:04:55 mais l'argent est rentré à l'école et c'est un peu dommage,
00:04:58 les parents sont en train de subir cela.
00:05:00 - Salé Tshimoku, c'est quoi finalement le problème ?
00:05:02 C'est l'indisponibilité totale ou peut-être c'est l'organisation ?
00:05:06 - C'est curieux, moi je suis étonné d'entendre ce que les parents disent
00:05:10 parce qu'il y a quelques jours avant l'entrée,
00:05:12 le Conseil national de lutte contre la bichette
00:05:15 a fait une tournée sur le terrain auprès des libraires,
00:05:16 auprès des producteurs de livres
00:05:18 et ce qui en est ressorti, c'est que pour cette année,
00:05:22 2023-2024, les livres sont intégralement disponibles,
00:05:25 donc il n'y a pas d'intérêt à avoir pour les parents d'élèves.
00:05:28 Et donc on est pratiquement surpris d'apprendre que finalement,
00:05:30 dans la librairie, les livres ne sont pas disponibles,
00:05:31 il n'y a même pas qu'une semaine,
00:05:32 j'avais fait une émission ici avec le responsable des librairies,
00:05:36 on avait dit que tout était disponible, les livres avaient été faits,
00:05:39 l'État avait contribué à la conception
00:05:41 et avait veillé à ce que la chaîne d'alimentation soit disponible
00:05:44 et donc on ne comprend pas pourquoi est-ce que maintenant,
00:05:46 les parents découvrent que dans les librairies, les livres manquent.
00:05:49 Et donc ça, je pense que c'est au ministère de l'Éducation nationale
00:05:52 d'expliquer aux Ivoiriens qu'est-ce qui pose problème,
00:05:54 pourquoi est-ce qu'on ne trouve pas les livres,
00:05:55 est-ce que c'est une volonté aussi de retenir les livres
00:05:58 pour pouvoir sous-enchérir les prix,
00:06:00 pourquoi est-ce que tout est possible ici ?
00:06:01 Et donc les interrogations sont nombreuses
00:06:04 et c'est le ministère qui peut nous répondre directement
00:06:06 sur ce qui se passe réellement sur le terrain.
00:06:08 - Mais on a comme l'impression que chaque année,
00:06:10 c'est toujours les mêmes choses, Dr Bamba ?
00:06:13 - Oui, c'est récurrent, ça nous le constatons,
00:06:17 mais je crois qu'il faut qu'on se rende à l'évidence
00:06:19 qu'on est dans le champ aussi du commerce
00:06:22 et comme le disait tout à l'heure M. le député-maire,
00:06:25 c'est qu'il y a forcément quelque part une rétention
00:06:28 pour pouvoir vendre des livres plus chers.
00:06:31 Il y a cette réalité-là.
00:06:32 Mais en un mot comme en mille, il faudra que,
00:06:35 au niveau de l'État, si des choses sont dites,
00:06:37 par exemple au niveau de la production des ouvrages,
00:06:39 au niveau de la distribution,
00:06:41 et si même les libraires affirment que tout est prêt,
00:06:44 il ne faudra pas que des parents aient des problèmes
00:06:46 d'une façon ou d'une autre.
00:06:47 Cette distribution-là, elle doit se faire
00:06:49 vraiment bien avant la rentrée,
00:06:51 c'est-à-dire qu'on n'attend pas le mois de septembre
00:06:53 pour pouvoir mettre les livres à disposition.
00:06:55 Ce sont des choses qui doivent être déjà prêtes
00:06:58 pour permettre à tout le monde vraiment d'avoir les livres.
00:07:01 Ce qui me plaît dans cette histoire,
00:07:02 c'est que tous les reportages que nous avons vus à la télévision,
00:07:05 c'est que les livres ont des prix homologués.
00:07:07 Il n'y a pas que des libraires qui se trouveraient,
00:07:10 par exemple à Kourougo, à Bundialy, à Main,
00:07:13 auraient des prix par rapport à ceux qui sont à Bijan.
00:07:15 Comme on l'a dit en Côte d'Ivoire,
00:07:17 il y a peut-être des gens qui ont décidé que ce soit comme ça.
00:07:20 Donc il y a peut-être des rétentions quelque part
00:07:21 qui font que la distribution pose problème.
00:07:24 On ne peut pas aussi dire que les parents
00:07:25 qui disent qu'ils n'ont pas d'ouvrage
00:07:26 sont en train de dire n'importe quoi.
00:07:28 C'est parce qu'ils ont été confrontés à des réalités,
00:07:30 à des problèmes sérieux, du manque de ces ouvrages-là.
00:07:33 Voilà pourquoi ils en parlent.
00:07:35 Quant à Félix Bruni, il a parlé des ouvrages
00:07:38 qui sont imposés par des établissements et des enseignants.
00:07:41 À ce niveau, il n'y a beaucoup pas dit.
00:07:43 Il faut dire qu'au niveau de l'école, par exemple,
00:07:46 il y a des dispositions qui font que quelquefois,
00:07:49 les parents d'élèves ne comprennent pas le système dans son détail.
00:07:54 J'ai eu quand même la chance d'exercer en tant qu'enseignant du secondaire,
00:07:57 c'est qu'il y a des unités pédagogiques
00:07:59 et il y a des ouvrages qui sont imposés
00:08:01 par les unités pédagogiques à partir du ministère.
00:08:03 Donc dans ce centre d'ouvrage-là,
00:08:06 les enseignants peuvent choisir un ouvrage à imposer
00:08:09 dans leur établissement.
00:08:11 Voilà comment les choses se passent.
00:08:12 Maintenant, mais il faut aussi le faire avec beaucoup d'intelligence,
00:08:15 on ne saurait imposer un ouvrage qu'on ne trouve pas sur le marché.
00:08:19 Donc il y a quand même cette obligation-là pour les enseignants
00:08:23 de faciliter la tâche aux élèves,
00:08:24 en même temps les facilitant aux parents
00:08:26 pour que les ouvrages soient disponibles
00:08:28 de sorte que l'école puisse véritablement se dérouler
00:08:31 comme on le conseille.
00:08:32 - Et puis il y a aussi le timing de ces choix,
00:08:34 vous l'avez dit vous-même tout à l'heure.
00:08:36 Le timing de ces choix pour ne pas finalement se retrouver
00:08:38 devant le fait accompli, peut-être accourir après le temps.
00:08:43 - Oui, je crois que beaucoup de parents d'élèves
00:08:46 ne sont pas conséquents avec eux-mêmes.
00:08:48 Sinon aujourd'hui, en tout cas dans l'école ivarienne,
00:08:51 lorsque les vacances sonnent,
00:08:53 quand on va chercher les derniers bulletins,
00:08:56 en tout cas à l'intérieur de ces derniers bulletins-là,
00:08:58 je crois que plusieurs établissements y adjoignent déjà
00:09:02 la liste des fournitures de l'année suivante.
00:09:05 Donc tous les parents ont l'information,
00:09:08 mais il y a une forme de laxisme,
00:09:10 je ne peux pas dire national, je ne peux pas l'accuser de tout le monde,
00:09:13 mais laxisme général qui fait que les parents n'attendent
00:09:16 que le dernier moment pour s'en occuper.
00:09:18 Sinon les livres, il y a les foireaux livres qui existent,
00:09:21 il y a la possibilité de pouvoir aller sur des marchés
00:09:23 qui ne sont pas forcément homologués.
00:09:24 Le Parterre, par exemple, existe.
00:09:27 Même aujourd'hui encore, moi j'ai pu avoir des ouvrages anciens,
00:09:30 je le reconnais, au Parterre à Cominci, qui ont fait mon affaire.
00:09:35 Donc je me dis, tout le monde se prépare.
00:09:37 Les enseignants n'attendent pas le dernier jour,
00:09:39 les établissements n'attendent pas le dernier jour
00:09:41 pour imposer les ouvrages.
00:09:42 C'est connu à l'avance.
00:09:44 Par contre, ce qui pose problème, ce sont les différentes éditions,
00:09:47 les marques qui ne sont pas identiques.
00:09:49 À ce niveau-là, je crois qu'il y a une harmonisation
00:09:51 quand même qui s'impose.
00:09:52 - L'enseignant Bakayoko.
00:09:54 - Moi, je constate qu'il y a forcément des vérités spéculatives
00:09:59 sur ces livres-là.
00:10:00 Parce que je ne peux pas comprendre que l'État essaie
00:10:05 d'harmoniser la problématique des livres
00:10:07 et même adopte une attitude de péréquation des livres.
00:10:11 Ça dit que les livres doivent avoir en principe le même prix,
00:10:15 aussi bien à Abouna qu'à Gagnois,
00:10:18 aussi bien à Abouasso qu'à Odienné ou même à Boaké.
00:10:22 Mais je comprends difficilement que les livres soient indisponibles
00:10:27 au moment où on a le plus besoin des livres.
00:10:29 Alors moi, je vais mettre un petit bémol à ce que le professeur Bamba a dit.
00:10:34 Même à la fin de l'année, même quand ces bibliothèques
00:10:37 sont rendues disponibles, je veux dire, la liste de fourniture,
00:10:43 mais ce n'est jamais définitif.
00:10:45 Et puis, il est clairement établi que sur ces listes de fourniture,
00:10:48 même au début de l'année, comme ça a été le cas aujourd'hui,
00:10:52 ils mettent dans beaucoup de cas, voir le professeur en question.
00:10:57 Et parfois, il y a même une exigence.
00:11:00 Ils disent, payer ailleurs, ce n'est pas valable.
00:11:03 Et on a l'impression qu'il y a tout un commerce qui s'exerce
00:11:06 autour de la question du livre.
00:11:08 Et ça, on ne peut pas le nier.
00:11:12 Mais vous savez, ça rentre dans un projet global,
00:11:14 une problématique globale qui est, si vous voulez,
00:11:16 la marchandisation de l'école.
00:11:19 Moi, j'ai vu un rapport qui a été commandité par le MEDH,
00:11:22 mais réalisé par d'autres structures.
00:11:25 Et ce rapport concluait effectivement à ce business du livre
00:11:31 et même de l'école qui mettait en parenthèse les exigences pédagogiques
00:11:35 et donc la qualité du lancement en Côte d'Ivoire.
00:11:39 Je pense qu'il y a beaucoup à faire.
00:11:42 Et l'État, franchement, doit mettre de l'ordre.
00:11:44 Je ne monopolise pas la parole, mais vous voyez,
00:11:47 par exemple, en 2021, il y avait 3 300 établissements privés
00:11:51 qui ont été recensés en Côte d'Ivoire
00:11:52 et qui, avec 2 500 000 élèves qui ont été accueillis,
00:11:59 ça, ça représente 37 % de la masse de la population.
00:12:03 Alors, vous voyez bien que même l'État qui subventionne
00:12:06 ces élèves qui ont été affectés,
00:12:08 mais vous voyez tout le commerce qui se passe avec les fondateurs d'écoles
00:12:11 qui, malgré l'intervention de l'État,
00:12:14 trouvent quelques machinations et faire payer aux élèves
00:12:18 qui ont été affectés souvent beaucoup plus que les élèves
00:12:20 qui eux-mêmes sont allés chercher dans les quartiers.
00:12:24 Vous voyez, donc, il y a là nécessité pour l'État
00:12:26 de taper du poing sur la table parce que, vous savez,
00:12:30 une nation se construit par l'école.
00:12:32 Si l'école s'affaiblit aujourd'hui,
00:12:34 il est évident que nos sociétés ne vont pas mieux se porter
00:12:37 dans les années à venir.
00:12:38 C'est d'ailleurs le cas.
00:12:39 Vous voyez tout ce qu'on reçoit dans nos administrations,
00:12:42 vous voyez la baisse drastique du niveau.
00:12:45 Et ça, c'est quelque chose qu'on ne peut pas nier.
00:12:47 - Asseleti Mokou, on va vers la recherche de solutions.
00:12:49 Évidemment, peut-être qu'il faut la rechercher du côté des députés.
00:12:52 Il faut peut-être des initiatives,
00:12:54 comme d'ailleurs vous avez été à l'initiative
00:12:56 de cette affaire de cogesse finalement qui a été réglée.
00:12:59 - Oui, justement.
00:13:01 La lucie, je voulais dire que je participe à la conception
00:13:04 dans la tasse-force sur le cogesse.
00:13:06 J'ai été mis en place par le ministère de l'Éducation nationale
00:13:08 à la primature, à la rédaction de ces arrêtés
00:13:11 qui gèrent aujourd'hui l'école.
00:13:13 J'ai participé à la rédaction de l'arrêté sur l'interdiction
00:13:16 du cogesse dans les écoles.
00:13:19 Et aujourd'hui, il y a une fois, la ministre a fait une citule
00:13:22 la dernière fois pour rappeler aux éducateurs,
00:13:25 rappeler aux proviseurs, aux responsables des écoles
00:13:28 que dans la scène de l'école, il est strictement interdit
00:13:31 de faire du cogesse de quelque nature que ce soit.
00:13:34 La réalité cependant est que ce n'est pas suivi.
00:13:38 Et que les gens ont toujours cette manie de trouver
00:13:41 la petite faille pour pouvoir faire leur commerce.
00:13:46 Mais tout ça rentre dans un cadre global.
00:13:48 Vous savez que tout à l'heure, la Sénéle a dit
00:13:51 il faut que l'État définisse qu'est-ce qu'il veut faire
00:13:54 avec l'école.
00:13:56 L'école est une institution qui participe au premier chef
00:14:01 à la construction de la vie d'un pays.
00:14:03 Si au niveau de l'État, on n'a pas une visibilité
00:14:06 sur l'objectif qu'on a fixé à notre école,
00:14:08 eh bien chacun va venir faire son commerce dedans.
00:14:10 Tout à l'heure, il parlait des élèves affectés.
00:14:12 C'est sur le plateau que j'ai écouté la dernière fois,
00:14:13 une dame qui disait que pour les élèves affectés
00:14:15 dans les écoles privées, l'inscription part
00:14:17 de 25 000 francs à 45 000 francs.
00:14:20 Parfois, l'aspect ultimum de l'école pour les enfants
00:14:23 en sixième, c'est 90 000 francs.
00:14:26 Mais l'État prend un enfant à 120 000 francs
00:14:29 en termes de subvention.
00:14:30 Mais le fondateur de l'école va imposer 90 000 francs
00:14:33 de frais d'inscription et de frais annexes
00:14:36 à l'enfant affecté par l'État.
00:14:38 Et ça, tout le monde le sait, mais personne n'en parle.
00:14:40 Moi, je suis élu local et je participe chaque semaine
00:14:45 à tout le tour de certaines zones de ma circonscription.
00:14:49 Et je peux vous garantir qu'aujourd'hui,
00:14:50 beaucoup d'enfants qui ont été affectés en sixième
00:14:51 sont à la maison.
00:14:53 Parce qu'on demande 90 000 francs au père
00:14:55 qui est au village là-bas pour que son enfant
00:14:57 soit inscrit dans une école privée.
00:14:58 Donc, il n'ira pas à l'école.
00:15:00 Nous contribuons en tant qu'élus avec nos petites primes
00:15:04 à aider ces parents-là à scolariser leurs enfants.
00:15:06 Donc, l'État doit regarder de près.
00:15:08 Aujourd'hui, quand on dit que le livre manque,
00:15:09 alors qu'on sait que l'État a mis tous les moyens
00:15:12 au niveau de la conception, au niveau de la chaîne de production
00:15:15 pour que le livre soit disponible et que ce n'est pas disponible,
00:15:17 il y a un problème.
00:15:18 C'est que quelque part, il y a un système qui est mis en place
00:15:20 pour faire de la spéculation et obliger les parents
00:15:23 à courir de librairie en librairie
00:15:26 pour que derrière, on augmente les coûts.
00:15:28 Et tout ça se passe dans une sorte de silence total,
00:15:31 de laisser aller global et on ne sait pas qui fait quoi.
00:15:34 Et donc, il y a des choses qu'on doit reprendre en main.
00:15:36 Si l'État estime qu'il a mis des moyens
00:15:38 pour que le livre soit disponible,
00:15:39 il faut bien que l'État vérifie que le livre
00:15:41 soit véritablement disponible.
00:15:44 Sinon, on se rend compte qu'il n'y a rien laissé aller.
00:15:46 Et donc, chacun peut faire ce qu'il a à faire.
00:15:47 Et par conséquent, quand la ministre,
00:15:49 pendant que je termine dessus, quand la ministre
00:15:51 prend un situlé pour rappeler aux éducateurs,
00:15:54 aux responsables des écoles, un arrêté qui a été déjà distribué
00:15:58 depuis deux ans, chacun a un copie,
00:16:00 ça veut dire que malgré l'arrêté, rien n'applique pas.
00:16:03 Au point d'amener la ministre à prendre un situlé
00:16:05 qui elle-même ne sera pas suivie.
00:16:07 Donc, il y a un problème qu'on doit regarder à ce niveau-là.
00:16:09 - Lancelot, vous voulez ajouter ?
00:16:10 - Je voudrais juste ajouter à ce que disait mon ami Assale.
00:16:12 C'est que vous voyez, quand dans l'exemple précédent qu'il a pris,
00:16:16 90 000 francs déjà ponctionnés sur l'élève affecté,
00:16:21 or l'État subventionne à 120 000 francs,
00:16:24 parfois le même élève du même cycle
00:16:26 paye peut-être 100 000 francs au privé.
00:16:28 Maintenant, quand tu vas leur poser des questions,
00:16:30 puisque moi je l'ai déjà fait,
00:16:32 ils te disent, c'est parce que l'État ne paye pas vite la subvention
00:16:35 et donc nous avons des obligations sociales,
00:16:38 des spéculations contractuelles avec les enseignants
00:16:40 et notre personnel, donc c'est ce qui fait que nous sommes obligés de le faire.
00:16:44 Maintenant, quand l'État paye,
00:16:46 modus bips, coujus.
00:16:47 - Il ne rembourse pas.
00:16:48 Peut-être qu'il faut penser à un système de reversement
00:16:51 de ce que l'élève aura payé, puisque l'État a reversé.
00:16:55 On n'en parle plus, c'est terminé.
00:16:56 Une fois que l'État...
00:16:57 Les parents ne savent même pas à quel moment
00:16:59 le gouvernement a payé ces subventions.
00:17:05 Et donc c'est quand même une problématique qu'il faut prendre en charge,
00:17:10 parce que finalement, on a l'impression que l'école est devenue...
00:17:13 L'école a quand même...
00:17:14 C'est vrai, c'est du business, mais il y a un volet social quand même.
00:17:17 Il y a un volet social.
00:17:18 L'enseignement, c'est un sacerdoce.
00:17:19 On ne vient pas à l'enseignement pour devenir riche.
00:17:21 Je crois que le professeur ne me contredira pas.
00:17:23 On vient... C'est un sacerdoce.
00:17:24 Je ne dis pas qu'ils doivent vivre...
00:17:26 - Le professeur vous dira qu'il faut aussi que ça nourrisse son âme, n'est-ce pas, Dr Bamba ?
00:17:30 - Je ne dis pas que ce sont des prêtres qui se nourrissent de la parole du Seigneur.
00:17:33 Non, ils ont besoin de vivre, mais on ne vient pas là pour devenir un industriel.
00:17:38 Il faut que ça soit clair.
00:17:39 Or, aujourd'hui, ce n'est pas le cas, puisque aujourd'hui, les enseignants...
00:17:43 Enfin, le personnel, en tout cas, peut-être pas nécessairement les enseignants,
00:17:46 mais qui, eux, on ne leur parle pas,
00:17:48 puisqu'ils font payer les fascicules qu'ils créent artificiellement.
00:17:51 Quand vous avez des élèves, c'est chaque semaine qu'on crée des fascicules.
00:17:54 Chaque semaine, pour que les parents... pressurer les parents.
00:17:58 - C'est ce business qui est interdit, justement.
00:18:00 - C'est ce business qui est interdit.
00:18:01 - Et la ministre l'a rappelé.
00:18:02 - Ici, on parle des manuels, mais c'est une réflexion globale
00:18:04 amenée sur l'ensemble même de l'éducation nationale.
00:18:08 Les fondateurs, les enseignants, même les parents d'élèves.
00:18:11 Parce qu'aujourd'hui, les débuts d'année deviennent aujourd'hui cauchemardesses,
00:18:16 alors que ça devait être une fête,
00:18:17 puisque les enfants qui commencent à l'école veulent les retrouver.
00:18:20 Et ça devait être une fête,
00:18:21 mais ça ne devait pas devenir une occasion de migraine et d'AVC pour les parents.
00:18:25 - Dr Bamba, alors finalement, la solution, c'est comment on y arrive ?
00:18:29 Parce qu'au-delà du manuel, c'est finalement un tout qu'il faut regarder.
00:18:35 - Oui, il faut regarder le tout,
00:18:36 mais en même temps, je crois qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
00:18:40 Non, la Côte d'Ivoire est suffisamment solide.
00:18:44 Si nous sommes sur ce plateau en train de nous exprimer,
00:18:46 nous sortons tous de ce même système-là.
00:18:48 Nous décrions aujourd'hui les manquements du système.
00:18:51 Ça, c'est normal, c'est notre rôle de le faire.
00:18:53 La vision de l'État de Côte d'Ivoire pour l'école,
00:18:55 cette vision n'a pas changé depuis 1960.
00:18:57 C'est de former les citoyens et les citoyennes ivoiriennes pour demain,
00:19:02 c'est-à-dire pour prendre le relais par rapport à tous ceux qui se trouvent là.
00:19:06 Avec le temps, il y a eu une sorte d'inversion des paradigmes.
00:19:11 À notre époque, il était honteux d'être au privé.
00:19:14 Voilà, tous ceux qui étaient au privé, c'était ceux qui avaient un show au public.
00:19:18 Et là, il y avait cette obligation-là de travailler pour rester dans le système public.
00:19:22 Après, il y a eu une inversion de rôle, une inversion de paradigme.
00:19:26 C'est trouvé qu'aujourd'hui, c'est l'école privée qui a pris le relais,
00:19:29 alors que dans cette école privée-là,
00:19:31 ceux qui sont les maîtres sont formés par l'État de Côte d'Ivoire.
00:19:34 L'École normale supérieure forme les enseignants de Côte d'Ivoire.
00:19:37 L'université, les gens sortent de partout,
00:19:39 mais c'est l'École normale supérieure qui forme,
00:19:40 pour ce qui est du secondaire, les enseignants du secondaire.
00:19:44 Et le CAFOP également, qui forme les instituteurs.
00:19:47 Nous avons tous l'obligation, en tout cas les enseignants,
00:19:49 ont l'obligation de passer par ces écoles-là pour pouvoir arriver sur le terrain.
00:19:53 Oui, il y a une baisse générale des niveaux,
00:19:57 mais c'est dû à quoi ? C'est un système global.
00:19:59 Quand on regarde comment l'enseignement se fait,
00:20:01 est-ce que nous répondons aux critères de l'UNESCO,
00:20:06 qui consiste à dire qu'il faut 25 élèves en classe,
00:20:09 est-ce qu'il y a beaucoup d'éléments,
00:20:11 beaucoup de paramètres qui ne sont pas pris en compte aujourd'hui,
00:20:13 qui font qu'il y a un véritable écart entre des écoles
00:20:16 qu'on appelle nous-mêmes "écoles boutiques"
00:20:18 et les écoles où les choses sont très très sérieuses
00:20:21 et pourquoi nous allons dans les écoles privées,
00:20:22 nous y allons parce qu'on sait que là-bas il y a des exigences
00:20:26 et donc quand les choses sont imposées, nous-mêmes ça nous fait plaisir
00:20:29 dans l'optique que nos enfants, en y sortant, soient véritablement bien formés.
00:20:33 Donc la solution c'est quoi ?
00:20:35 On doit continuer de surveiller le système, il ne faut pas le laisser comme ça.
00:20:39 Traquer tous ceux qui sont les mauvais élèves du système, il faut le faire.
00:20:42 Voilà pourquoi il y a un État,
00:20:44 créer en tout cas et prendre en compte des arrêtés, des circulaires,
00:20:48 que l'Assemblée nationale, les élus locaux comme monsieur Assadi Temoko
00:20:52 sachent que c'est un travail de longue haleine de tous les jours
00:20:56 et mettent en contribution tout ce qu'il faut pour que l'école reste toujours sur pied
00:21:00 parce que sans cette école-là, nous n'aurons pas de code du vert que nous emmènerons.
00:21:03 - Félix Bonnet, sur la question, peut-être des solutions envisagées ?
00:21:09 - Alors je vous entendais parler de reversement, non ?
00:21:12 Si c'est un business l'école pour ceux qui créent des écoles privées,
00:21:17 alors si vous créez un business, il y a des mécanismes éventuellement
00:21:20 pour avoir les financements nécessaires, pas des préfinancés.
00:21:24 Il faut avoir des rapports avec les banquiers pour éventuellement
00:21:28 préfinancer en attendant d'avoir ce que l'État vous doit,
00:21:30 mais il ne faudrait pas faire de la spéculation.
00:21:32 Bakoyoko a souvenir tantôt, parfois la scolarité d'un enfant décisif c'est 100 000 francs,
00:21:36 vous prenez les 90 000 francs de l'État et vous rajoutez les 120 000,
00:21:39 vous êtes à 210 000 francs alors que la scolarité pour celui qui vient payer
00:21:43 directement privé c'est 100 000, il y a quelque chose d'injuste.
00:21:46 Il faut le dire clairement, l'État cette année a déclaré cette année
00:21:49 "année de la jeunesse", je crois qu'un décretant des années de la jeunesse
00:21:53 de ce genre, l'État prend en considération la formation.
00:21:56 Vous avez entendu plusieurs fois le ministre de la Jeunesse parler de formation
00:21:59 par rapport aux milliards que l'État a dégagé pour les jeunes.
00:22:03 Si la formation est en amont de cette année de la jeunesse,
00:22:06 ça veut dire que ceux qui sont dans les établissements secondaires
00:22:10 d'enseignement public doivent être également pris en compte,
00:22:13 notamment à travers des dispositifs qui leur permettent éventuellement
00:22:17 de ne pas rester à la maison.
00:22:19 Moi je viens de l'intérieur à cet instant précis,
00:22:21 à l'intérieur il y en a plein les élèves, je dirais même presque plus de 70 %
00:22:25 des élèves qui n'ont pas encore repris à l'eau cabine,
00:22:27 tous les élèves sont pratiquement en classe.
00:22:29 Pourquoi ? Parce que les parents ont des difficultés.
00:22:32 Et tout ceci parce que dans le système il y a une sorte de comète
00:22:35 qui est en train de faire son entraînement dans l'école,
00:22:37 ces marques qu'on impose, ces éditions qu'on impose
00:22:40 qui empêchent les parents éventuellement de pouvoir scolariser leur enfant.
00:22:43 Je crois qu'il y a quelque chose à faire.
00:22:45 Et les États-Unis ont certainement pas abordé ces questions,
00:22:47 mais je pense qu'il n'y en a pas encore tard.
00:22:49 Et Monsieur le député, vous pouvez encore introduire des requêtes,
00:22:52 j'ai dit des propositions pour que des choses puissent éventuellement
00:22:56 avancer à l'Assemblée nationale, parce que je suis persuadé
00:22:58 que tous les députés à l'Assemblée nationale sont sensibles
00:23:01 à ces problèmes dans leurs différentes localités.
00:23:03 - Il va prendre la parole en ce moment.
00:23:04 - Alors il faut dire que l'école publique,
00:23:06 j'allais dire l'école de la République, est le meilleur système.
00:23:10 Normalement c'est dans le système public que l'État forme
00:23:14 ceux qui vont prendre la relève demain.
00:23:16 Mais comme il a dit, il y a une sorte d'inversion des valeurs
00:23:19 au point où aujourd'hui il n'y a plus d'enfants pratiquement
00:23:21 dans les écoles privées que dans les écoles publiques.
00:23:26 Parce que la capacité d'accueil manque,
00:23:28 il n'y a pas assez d'infrastructures d'accueil pour les enfants.
00:23:31 Mais tout ça aussi participe de cette volonté de centraliser
00:23:33 toutes les décisions à Abidjan.
00:23:36 L'école fait partie de la décentralisation.
00:23:39 En 2003, une loi a été prise pour transférer aux élus locaux
00:23:43 les écoles primaires, sauf les élus locaux, les maires,
00:23:46 et les secondaires, sauf les conseillers régionaux.
00:23:48 C'est à eux de construire les écoles.
00:23:50 C'est le maire qui construit les écoles primaires.
00:23:52 Ce n'est pas le ministère qui construit les écoles primaires.
00:23:53 La loi a été prise depuis 2003.
00:23:55 Mais tant que le ministère va rester à Abidjan
00:23:57 pour penser vouloir gérer tout le pays depuis Abidjan,
00:24:00 on a cette disparité là, des zones où il y a des écoles partout,
00:24:02 et des zones où il n'y a pas d'écoles.
00:24:04 Parce qu'on gère depuis Abidjan.
00:24:06 Il faut ramener l'outil dans la proximité.
00:24:08 Ce sont les conseillers régionaux qui construisent les écoles et les collèges de proximité.
00:24:12 Mais qu'est-ce qu'on a reçu comme main d'avis à leur disposition
00:24:14 sur les 1 500 milliards de budgets qu'on a eu au ministère de l'Éducation nationale ?
00:24:16 Il y a combien qui vont dans les mairies ?
00:24:17 Combien qui vont dans les conseillers régionaux ?
00:24:18 Il faut que l'État du Congo comprenne que pour pouvoir s'en sortir,
00:24:22 il faut qu'on délègue.
00:24:25 Il faut dire délégation.
00:24:26 Les zones locaux, on dit qu'elles sont responsables de l'éducation dans les zones.
00:24:30 Mais on n'a aucun outil, on n'a aucun moyen de construire une école.
00:24:33 On n'avait pas les ressources.
00:24:35 Et donc il y a des écoles qui sont allées par exemple,
00:24:37 pendant 40 ans, il n'y a eu qu'un seul lycée.
00:24:39 On a 40 ans.
00:24:40 Il n'y a eu qu'un seul lycée pendant 40 ans.
00:24:42 C'est ces trois dernières années-là avec le CD2,
00:24:45 que les écoles ont été construites.
00:24:47 Donc vous voyez, dans tout un département, il y a un seul établissement public.
00:24:50 Il y a un problème.
00:24:51 Et donc, c'est à l'état de dire ce qu'il veut.
00:24:54 Est-ce qu'il veut que les maires, les conseils régionaux jouent leur rôle ?
00:24:57 Ou bien que le ministère règne depuis Abidjan,
00:25:00 sur tout le pays, où il y a des écoles où les enfants sont assis sous des bâches ?
00:25:04 En quoi il y a-t-il besoin aujourd'hui ?
00:25:05 Là où l'État n'a jamais construit une école primaire.
00:25:07 C'est le mutuel, tu cotises, tu construis les écoles
00:25:10 pour mettre les enfants dedans.
00:25:11 Et l'État envoie ses enseignants.
00:25:12 Donc il y a des questions profondes qu'il faut traiter.
00:25:14 Et donc l'une des solutions, c'est la décentralisation effective
00:25:18 pour que les lois dont on est pris soient appliquées
00:25:20 et que les élus jouent leur rôle.
00:25:22 Voilà ce que je vous dis par rapport aux délus locaux.
00:25:24 - Oui, peut-être une dernière chose.
00:25:26 - Moi je pense que peut-être il s'agit d'augmenter,
00:25:30 disons, la part de l'école dans le produit intérieur.
00:25:33 Puis aujourd'hui nous sommes à 4% du PIB par rapport à l'éducation nationale.
00:25:37 Bon, dans les années 70-80, on était à près de 25% et 8%.
00:25:42 Mais je pense que ces chiffres doivent revenir.
00:25:44 Mais on ne peut pas non plus nier les efforts que l'État central a faits.
00:25:49 Puisque aujourd'hui, plus de 200 collèges de proximité
00:25:52 ont été construits à travers l'ensemble du territoire.
00:25:55 Mais ce ne sera jamais suffisant.
00:25:57 C'est là que l'appel du député me paraît pertinent.
00:26:01 Il faut dire que ce n'est même pas forcément au niveau de l'éducation,
00:26:04 même au niveau de l'enseignement supérieur.
00:26:06 Voyez-vous, en 2019 par exemple, il y a eu 17 900 personnes
00:26:11 qui attendaient d'être affectées dans les établissements publics.
00:26:14 Mais l'État n'a reçu qu'à insérer 22% de cette population
00:26:21 qui va venir sur le campus.
00:26:23 Il reste combien ? Il reste près de 50 000.
00:26:26 Et je pense que ça, c'est beaucoup trop.
00:26:29 Donc, il appartient à l'État de garantir, en tout cas de sécuriser,
00:26:35 l'environnement du privé pour éviter qu'il y ait toutes ces velléités spéculatives.
00:26:40 J'ai parlé de marchandisation pour que tout ça, ça s'arrête.
00:26:42 Parce qu'aujourd'hui, vous voyez, il y a des choses qui se passent.
00:26:46 Vous voyez, la plupart des écoles privées vont dans les administrations
00:26:50 pour se faire affecter des élèves.
00:26:52 Parce que c'est une manne financière énorme qu'on gagne gratuitement, gratuitement.
00:26:56 Et ça, c'est des choses qu'il faut que l'État regarde
00:26:59 parce que finalement, l'école doit garder son caractère social.
00:27:04 – D'accord. Autre chose qui vraiment nous tient également à cœur,
00:27:06 à côté de l'école, c'est l'affaire Stade et Ebimpe pour la Cannes en janvier.
00:27:14 Une déclaration de la CAF qui revient sur ce qui s'est passé à Ebimpe
00:27:18 et exhorte justement à aller au-delà de ce cas à Niaman.
00:27:23 On va en parler avec Dévis Soyo et on se retrouve.
00:27:26 – Après l'inondation de la pélouse du stade El Hassan Ouattara d'Ebimpe,
00:27:30 la Confédération africaine de football CAF se fait entendre.
00:27:33 Dans un communiqué, l'institution soumet son rapport au COCAN et au ministère des Sports.
00:27:39 Le rapport des espèces situe la cause de l'inondation de la pélouse
00:27:42 et donne les recommandations pour l'entretien de tous les terrains de la Cannes.
00:27:47 Selon l'instance africaine de football,
00:27:49 les alcs sont à la base de l'interruption du match amical Côte d'Ivoire-Mali.
00:27:54 Les alcs ont maintenu l'eau à la surface.
00:27:57 Il lui a donc été impossible de s'infiltrer entre les zones de racines et les graviers.
00:28:03 Cette situation a rendu le terrain impraticable.
00:28:06 L'accumulation des alcs est un problème causé par le manque d'entretien de la pélouse.
00:28:11 Pourtant, la CAF avait saisi le COCAN à plusieurs reprises
00:28:15 sur l'urgence de signer des contrats d'entretien avec les différents contractants spécialisés.
00:28:20 C'est seulement le 8 septembre dernier que le contrat pour l'entretien continu du terrain a été signé.
00:28:26 Le rapport révèle également la non-utilisation de bons engrais sportifs,
00:28:30 comme recommandé par les espères.
00:28:32 Concernant le système de drainage, les espères affirment que les investigations menées le 13 septembre dernier
00:28:39 montrent une bonne fonctionnalité du drainage lorsque la couche d'alcs est éliminée.
00:28:44 Au vu des insuffisances, la CAF recommande un entretien continu de la pélouse débimpée
00:28:49 avec du matériel de pointe dans les brefs délais.
00:28:52 Cette recommandation s'applique également aux cinq autres pélouses des stades
00:28:56 qui seront utilisées pour la grande fête du football africain.
00:28:59 La Fête hier annonce que ces espères effectueront des tests d'infiltration lors de la prochaine inspection.
00:29:07 L'idée, s'assurer que les travaux effectués ont réussi à améliorer le drainage de tous les terrains
00:29:13 qui seront utilisés pour la Cannes Total Énergie 2023.
00:29:18 Alors monsieur, que pensez-vous de cette sortie de la CAF, docteur Bamba ?
00:29:23 Je crois que c'est l'avant du soir.
00:29:25 C'est la CAF, c'est elle qui organise la Coupe d'Afrique des Nations
00:29:29 et notre pays va accueillir cette belle fête.
00:29:32 Et s'il y a des problèmes, je crois qu'ils sont les premiers à lever le bouclier, à lever les lièvres.
00:29:38 Je crois qu'ils l'ont bien fait.
00:29:40 Au-delà des émotions que nous avons eues lorsque le match a été interrompu,
00:29:46 je crois qu'aujourd'hui on voit clairement qu'il y a des éléments qui ont participé
00:29:51 à faire en sorte que la pluie mette en eau cette pélouse-là qui ne tient pas la route.
00:29:58 Bon, moi j'ai beaucoup lu les journaux, j'ai lu également les mécontentements de mes compatriotes.
00:30:07 C'est une bonne chose.
00:30:08 Et je crois que maintenant, par rapport à ce que la CAF a dit,
00:30:12 il faut tenir compte des remarques de la CAF et accuser ce qu'il faut accuser.
00:30:17 Et tous ceux qui participent à la confection des stades et à la confection des pélouses
00:30:24 sont bien les mieux connus.
00:30:25 Je crois que la CAF m'a donné des informations que je n'avais pas.
00:30:29 Depuis 2019, la société en question a eu le marché,
00:30:35 donc c'est à elle qu'incombrent les manquements,
00:30:39 dans la mesure où au niveau de la maintenance,
00:30:41 c'est cette société-là qui doit s'assurer que tout va bien.
00:30:44 Donc on considère qu'avec la pluie qui est advenue,
00:30:47 cette société se mettra au travail pour qu'on puisse avoir un stade qui répond véritablement aux normes.
00:30:53 Ce que j'ai pu ajouter aussi, c'est qu'il y a cinq stades, plus que ça, il y a six, non ?
00:30:59 Je crois qu'il y a six, il y a deux abidjans.
00:31:00 Et quand on l'intéresse, ça fait six stades au total.
00:31:02 C'est ébimper pour le moment, en tout cas dans l'état actuel des choses,
00:31:06 qui pose problème au niveau de sa pélouse.
00:31:09 Je pense qu'ils sont obligés de trouver des solutions,
00:31:13 avec l'espoir qu'il pleuvait encore plus fort dans les jours à venir
00:31:17 pour que ce soit encore un nouveau test,
00:31:19 un test qui puisse dire si la pélouse tient ou pas.
00:31:22 - L'ancien Ibakaye, on s'inquiétait, peut-être qu'on peut dire maintenant qu'on est rassuré
00:31:26 après la sortie de la cave ?
00:31:29 - En tout cas, c'est maintenant que j'ai compris,
00:31:31 quand les gens disent souvent que la Côte d'Ivoire est un pays béni,
00:31:34 c'est maintenant que je m'en rends compte, en tout cas j'acquiesce maintenant.
00:31:38 Parce que imaginez-vous si cette pluie était venue le premier jour de la compétition, imaginez-vous.
00:31:44 Ça allait être plus qu'une catastrophe, une humiliation pour la Côte d'Ivoire.
00:31:48 Mais les dieux ivoiriens faisant, la chose s'est passée quatre mois avant
00:31:53 et ça nous permet aujourd'hui de corriger le tir.
00:31:58 Et quand je lis le communiqueur de la CAF qui parle de manque d'entretien,
00:32:03 je pense que ça c'est quelque chose quand même, ça peut paraître anecdotique,
00:32:07 mais c'est quand même sévère, enfin pas sévère de la part de la CAF,
00:32:10 mais sévère vis-à-vis de nous-mêmes.
00:32:13 Et moi cela pose un problème général.
00:32:16 Vous savez, même en début, vous voyez, quand il va s'agir des affectations budgétaires,
00:32:20 les gens se battent.
00:32:22 Vous avez vu toutes ces bagarres au début, COCA, le ministère qui va gérer.
00:32:28 C'est vrai que nous ne sommes pas sportifs, mais nous voilà les choses de loin.
00:32:31 Mais on a vu toute cette bataille.
00:32:33 C'était la même chose quand on devait organiser la francophonie.
00:32:36 Celui-là veut forcément organiser parce qu'il y a de l'argent.
00:32:40 Et ça, il faut que ceux qui sont à la tête de nos institutions quand même donnent,
00:32:44 essayent de donner quand même l'exemple.
00:32:46 Parce que ce n'est pas beau.
00:32:47 Si les gens avaient pris toutes les précautions et qu'ils n'étaient pas apesantis
00:32:51 sur les questions pécuniaires, qu'ils avaient forcément pris en compte,
00:32:56 en pris en charge la question du technique de l'opérationnel,
00:32:59 je pense que ça, ça ne serait pas arrivé.
00:33:01 Parce que ce n'est pas manque d'alerte.
00:33:03 Ce n'est pas manque d'alerte.
00:33:04 C'est vrai que nos journalistes sportifs et la société civile parfois,
00:33:08 est très regardante.
00:33:09 La CAF l'a rappelé aussi dans son communiqué.
00:33:11 Est très regardante sur ces questions.
00:33:12 Et c'est de bonne guère.
00:33:13 Mais parfois quand les gens sont beaucoup plus critiques,
00:33:15 c'est décrit d'offrir, on dit, ah mais voilà, les gens sont antipatriotiques.
00:33:19 Non, voilà la réalité.
00:33:21 Moi, je pense que, Dieu merci, la chose s'est passée longtemps avant.
00:33:26 Ça va nous permettre quand même de nous restructurer.
00:33:29 Restructurer pour que cette fête soit effectivement une fête.
00:33:33 Parce que nous sommes beaucoup attendus.
00:33:35 Il faut donner un contenu au slogan du Premier ministre qui a dit
00:33:38 que ce serait la meilleure des cannes depuis l'existence des choses.
00:33:41 Il ne faut pas que la parole publique, la parole à ce niveau-là,
00:33:44 devienne quelque chose de chimérique.
00:33:45 Il faut que ce soit quelque chose de réel.
00:33:47 Et donc, toutes les parties doivent s'y mettre.
00:33:50 Doivent en tout cas se donner corps et âme pour que toute cette énergie
00:33:55 qui a été, toute cette énergie du chef de l'État qui a mis le moyen,
00:33:59 suffisamment de moyens, beaucoup de moyens,
00:34:02 puisse ne pas être dessus au terme de cette fête continentale.
00:34:09 - Félix Boni. - Je crois que Bakayoko l'a si bien résumé.
00:34:12 Le communiqué de la CAF vient m'être fait à tous les débats,
00:34:15 toutes les spéculations, tous ces arguments qu'on a avancés ça et là.
00:34:19 Et là, professeur, les émotions étaient bien fondées.
00:34:22 La preuve en est que la CAF stigmatise le travail qui a été fait.
00:34:27 Problèmes mauvais, ingrédients utilisés, l'entretien qui n'est pas bien fait.
00:34:31 Et même le contrat d'entretien qui a été seulement fait le 8,
00:34:35 c'est-à-dire 4 jours avant la compétition.
00:34:37 Alors que ce stade avait déjà posé problème déjà en 2021,
00:34:40 et qu'il a été refait, et que depuis quelques mois de la compétition,
00:34:45 qui devra s'ouvrir sur ce stade, tout devra être fait prêt.
00:34:48 Et en plus, ce stade, il n'est pas n'importe quel stade.
00:34:51 C'est le stade qui porte, et je répète encore le nom du président de la République,
00:34:54 pour le prestige qu'il représente.
00:34:57 Mais en plus, c'est ce stade qui devrait ouvrir et fermer la canne.
00:34:59 Donc ce stade, déjà, il est regardé par tout le monde.
00:35:02 Et ce qui s'est passé, c'est une humiliation pour l'image de la Côte d'Ivoire.
00:35:05 Ce n'est pas une bonne chose.
00:35:06 Moi, je répète encore, après ce communiqué de la CAF,
00:35:10 je crois que les responsabilités sont plus ou moins situées.
00:35:12 Et les Ivoiriens attendent de voir ce que le gouvernement va prendre comme décision,
00:35:16 ce que le président va prendre comme décision.
00:35:18 Il faut qu'il y ait des têtes qui tombent.
00:35:20 Il ne faudrait pas que l'argent public ne soit pas utilisé
00:35:23 aux fins auxquelles il est destiné.
00:35:26 Il faut que quand l'argent est décaissé,
00:35:28 cela puisse aboutir à des résultats concrets.
00:35:30 Et ça, quand ça n'aboutit pas à des résultats de ce genre,
00:35:33 il faut que la Côte d'Ivoire livre à la Vendée populaire,
00:35:35 aux médias nationaux et internationaux de cette manière.
00:35:39 Il faut qu'il y ait des gens qui payent pour que le peuple soit apaisé.
00:35:41 Pour qu'on aille à cette carne avec beaucoup plus d'assurance.
00:35:44 Parce qu'on a besoin de faire chorus autour de notre équipe
00:35:47 et de faire chorus autour de l'organisation de cette manifestation
00:35:51 pour que ce soit une belle fête.
00:35:53 Après le rater du Cameroun, il faut que la Côte d'Ivoire,
00:35:56 qui est quand même un pays fan d'Afrique de l'Ouest,
00:35:58 puisse relever ce défi.
00:35:59 - Assoyez-toi, Thiemoko.
00:36:00 - Je pense que les autres ont dit beaucoup de choses.
00:36:04 Ce que je veux relever, c'est que quand on gouverne un pays,
00:36:08 quand on a une responsabilité à ce niveau-là,
00:36:11 il faut commencer par dire la vérité.
00:36:13 Pour ne pas essayer de cacher la vérité.
00:36:15 Pour ne pas essayer de donner mauvaise conscience à ceux qui demandent des comptes.
00:36:20 Quel désarêt pour le ministère de la Communication,
00:36:22 pour le Parole du gouvernement,
00:36:24 qui est venu raconter que s'il y avait quelqu'un à Saint-Sône, c'était Dieu,
00:36:28 et qu'il fallait que les Ivoiriens s'en prennent au ciel.
00:36:31 Que tout avait été fait, que c'est une pluie exceptionnelle
00:36:34 qui est venue pour empêcher le mat de se dérouler.
00:36:37 Le communiqué de la CAF a eu cinq ans,
00:36:39 c'est un désarêt pour notre pays.
00:36:42 Félix l'a dit, à l'ouverture de ce sable-là,
00:36:45 on a tous constaté qu'il y avait un problème sur la pélouse.
00:36:47 Le ministère et le LONES ont fait une conférence de presse
00:36:49 où ils ont détaillé les 1,2 milliards
00:36:52 que vous réécoutez, la réfection de la pélouse, 1,2 milliards.
00:36:55 Et dans ces 1,2 milliards, dans la décomposition,
00:36:57 il y avait une partie qui avait servi à l'entretien.
00:36:59 Et on découvre dans le communiqué que le sable n'était pas entretenu.
00:37:02 Et que c'est le 8 septembre,
00:37:05 tu as dit qu'il y a quatre jours de ce mat-test-là,
00:37:08 que le contrat a été signé.
00:37:10 Tu as dit que toutes les grandes pluies
00:37:11 qui se sont battues sur Abidjan depuis le début de l'année jusqu'à maintenant,
00:37:14 il n'y a eu aucune expertise au terrain là-bas.
00:37:15 Pourquoi on ne sache que ça ne fonctionne pas ?
00:37:17 C'est tout ça-là qui fait que,
00:37:19 quand on gouverne un pays, il faut faire attention.
00:37:22 Il a dit que le sable porte le nom du chef de l'État.
00:37:25 Et aujourd'hui, mais quelle image désastreuse pour le pays
00:37:29 que la Côte d'Ivoire en soit à ce niveau-là,
00:37:30 et qu'on accuse le ciel,
00:37:32 alors que ce sont les impérissés,
00:37:34 nos propres tupitudes,
00:37:36 qui sont responsables de cette situation-là.
00:37:38 La CAF a fait son expertise,
00:37:40 les résultats sont là, ils sont sans appel.
00:37:42 Les choses n'ont pas fonctionné,
00:37:43 les gens n'ont pas joué leur rôle.
00:37:45 Il faut bien qu'il y ait des sanctions.
00:37:46 Le ministre Paul Parlon ne peut pas dire non
00:37:48 que le peuple de la Côte d'Ivoire est friand des sacrifices.
00:37:52 Mais c'est son argent, c'est le contribuable,
00:37:54 qui a mis 20 milliards dans cette réflexion,
00:37:56 qui a mis 1 milliard dans cette pélouse.
00:37:58 Et on va en reprendre encore.
00:37:59 On nous dit que non, les gens vont en reprendre
00:38:01 et que ça ne coûtera rien.
00:38:02 Mais on dit que l'engrais qui a été utilisé n'est pas du bon engrais.
00:38:05 Dans ce pays-là, on ne sait pas que ce n'est pas l'engrais
00:38:07 qu'il fallait faire ça.
00:38:08 Qui a pris cet engrais-là ?
00:38:09 Pourquoi on ne le sanctionne pas ?
00:38:10 Pourquoi on ne le montre pas ?
00:38:12 Mais c'est grave.
00:38:13 Et donc, moi je ne suis pas optimiste,
00:38:16 parce que le chef de l'État peut être déçu,
00:38:18 il prend des décisions.
00:38:20 Mais si en bas, c'est eux qui ont conçu leur avenir politique,
00:38:23 leur vie, sur ce terrain-là,
00:38:25 par rapport à la malle financière qu'ils vont engranger,
00:38:28 eh bien on n'est pas à l'abri de ce genre de spectacle.
00:38:31 Parce qu'il y a eu une pluie hier au stade Fuboyni.
00:38:33 Il y avait un match là-bas, je pense.
00:38:34 Et il semble que le terrain s'est bien comporté.
00:38:37 - Aïa Moussoukro aussi.
00:38:37 - Voilà, Aïa Moussoukro s'est bien comporté.
00:38:39 - Mais donc finalement, est-ce qu'il y a des raisons, Azalee,
00:38:42 d'être inquiète ?
00:38:42 - Non, non.
00:38:43 - Sur les 6 stades ?
00:38:44 - Mais c'est le stade qui va accueillir le match du Vertu
00:38:46 et la finale.
00:38:49 C'est le plus grand stade.
00:38:50 Et donc c'est là-bas qu'on doit mettre l'image du pays.
00:38:54 Il n'y a pas que la pelouse, il y a les accès.
00:38:57 On est à 4 mois, il n'y a pas de route d'accès sur ce terrain-là.
00:39:00 C'est pour ça qu'on fait des communiqués pour dire qu'il va y avoir des coupures d'eau,
00:39:02 il va y avoir des coupures de...
00:39:03 Les sociétés passent, on va commencer les travaux.
00:39:05 À 4 mois de la canne !
00:39:07 Et donc, il faut appeler à des sanctions,
00:39:10 que les responsabilités soient situées.
00:39:13 Le pays, tu ne vas pas s'en sortir,
00:39:15 c'est le pays où on joue avec les erreurs qui sont commises.
00:39:18 Parce que c'est le signal qu'on ne se remettra pas en cause
00:39:21 et qu'on va continuer à la plus près.
00:39:23 Il faut qu'il y ait une situation claire
00:39:26 et que ceux qui ont fait ça,
00:39:27 tous ceux qui sont dans la communiqué de la CAF,
00:39:29 point par point, il faut que les gens rendent compte à ce niveau-là.
00:39:31 Et c'est à ce moment-là qu'on va dire non, on est prêts à faire,
00:39:34 corriger les choses pour qu'on monte à un niveau visuel.
00:39:37 - Dr Bamba, la CAF appelle à aller au-delà du stade de Bimpe.
00:39:40 Et d'ailleurs, Salé l'a dit tout à l'heure,
00:39:42 on a vu Félix Soufé-Boigny,
00:39:45 apparemment, ça va, il y a Moussoukro aussi.
00:39:48 Pour vous, comment ça peut se passer pour les autres fois ?
00:39:52 Sinon pour les autres stades ?
00:39:53 - Je crois qu'il faut mettre la main dans le cambouis.
00:39:56 Et Bimpe a démontré qu'il y a beaucoup de failles.
00:40:00 Il y a vraiment beaucoup de failles.
00:40:02 Donc avant même que la CAF ne puisse interpeller notre pays,
00:40:06 il faut que ceux qui ont en charge le sport de ce pays,
00:40:09 vraiment essayent de revoir tout ce qui a été mis en place depuis le début.
00:40:15 M. Salé le disait, Salé tout à l'heure le disait tantôt,
00:40:19 ça ne rend pas optimiste, ça fait plutôt peur.
00:40:22 Parce qu'à quatre mois, lui encore il dit quatre mois,
00:40:24 moi je dis trois mois.
00:40:26 Parce que moi je ne compte pas le mois de janvier.
00:40:27 Pour moi le mois de janvier 2024, c'est le début de la canne.
00:40:30 Ce n'est pas en ce moment-là qu'il faut encore avoir à faire des retouches.
00:40:33 Tout cela doit être fait avant le 31 décembre.
00:40:35 Ce sera encore plus intéressant pour nous.
00:40:37 Vraiment, il est quand même dommage que pour ce pays que nous connaissons,
00:40:41 avec des gens qui ont pu vraiment être très rigoureux en certains endroits,
00:40:45 que pour une histoire de stade nous en sommes là.
00:40:49 - Sans cesse, le coupé procheur, il faut préciser que selon les normes de la CAF,
00:40:54 les infrastructures sportives doivent être disponibles six mois avant la compétition.
00:41:00 On est à trois mois, on en est encore… Allez-y.
00:41:02 - Voilà, je crois que c'est toujours dans la même veine.
00:41:05 Heureusement, la CAF n'a pas soulevé ce petit problème dans son dernier communiqué.
00:41:10 - Son dernier point, sa conclusion, dis-le-moi.
00:41:13 - Oui, tout à fait. Je crois qu'ils suivent quand même l'affaire de près,
00:41:17 mieux que nous d'ailleurs, parce que c'est aussi leur responsabilité.
00:41:22 La CAF est passée plusieurs fois pour faire quand même des contrôles.
00:41:25 Ils sont allés sur les différents stades.
00:41:26 Au moment où il n'y avait pas de pluie, disons cela.
00:41:29 Et puis dans ces contrôles-là, à l'africaine, ce que moi je constate,
00:41:33 c'est qu'on a su une belle pelouse, on filme les gens,
00:41:36 qui ne font même pas d'efforts de mettre le doigt dans la pelouse, tout ça.
00:41:40 On nous montre le stade, tout ça c'est beau.
00:41:43 Mais derrière, il doit y avoir un véritable travail.
00:41:46 Un travail de tous les jours, un travail de maintenance,
00:41:48 parce que tout ce qui concerne l'infrastructure,
00:41:50 il y a toujours des failles quelque part.
00:41:53 Vraiment, ça a manqué en notre pays, c'est dommage.
00:41:55 Des responsabilités doivent être situées.
00:41:57 Bon, et je crois qu'il faut faire la différence entre la temporalité,
00:42:00 les différentes temporalités.
00:42:02 Il y a la temporalité de ce que nous avons là, de l'émotion, des critiques, tout ça,
00:42:06 et la temporalité des sanctions.
00:42:08 À mon avis, politiquement, les deux ne vont pas ensemble, M. Assa,
00:42:12 l'éthique moncler, c'est, jamais, automatiquement,
00:42:15 il n'y aura des sanctions comme nous voulons.
00:42:18 Des temps tomberont forcément, mais pas immédiatement comme nous.
00:42:21 Un État peut régler des problèmes lorsqu'il y a une pénurie de risques,
00:42:26 le marché, etc.
00:42:27 Ce sont des décisions qu'il faut prendre tout de suite,
00:42:29 mais pour ce qui est de couper la tête des gens, ce n'est pas du tout évident.
00:42:34 - Vraiment, ça serait passer dans un pays qu'on connaît,
00:42:38 un pays européen, un pays de grande démocratie, un pays de droit,
00:42:41 en 24 heures, toutes les personnes concernées auraient démissionné.
00:42:44 - Je donne l'exemple de ce qu'a tout la semaine dernière
00:42:49 du cas de Provo-Koala en Côte d'Ivoire.
00:42:51 Dans la même semaine, le ministre en question a été démis.
00:42:55 Il a été contraire à la démission, à Yamsoukro, au cours d'un conseil des ministres.
00:42:58 Donc, je crois qu'il y a des situations comme ça aussi graves.
00:43:01 Provo-Koala, la question du stade,
00:43:04 c'est une question qui porte à thème gravement à l'image du pays.
00:43:07 - Entièrement d'accord avec toi.
00:43:08 - Non, je ne suis pas d'accord.
00:43:09 - Parce qu'on parle du sport, donc il y a une grosse passion autour du sport.
00:43:13 - Voilà, il y a une passion.
00:43:14 Il y a une temporalité.
00:43:15 Vous voyez, ce que vous dites, c'est que la mesure de la chose,
00:43:19 de celui qui prend la décision, ça dépend toujours de lui.
00:43:21 Ça veut dire qu'aujourd'hui, nous attendons à ce qu'il y ait des sanctions.
00:43:24 Ça veut dire que pour nous, ça nous aurait fait plaisir automatiquement
00:43:27 qu'on nous dise "voici les responsabilités, telle personne démissionne"
00:43:30 et ensuite, le travail repart.
00:43:32 - Les sanctions ne viennent pas parce qu'on est toujours dans les cultures politiques.
00:43:35 - C'est tout.
00:43:36 - C'est le champ politique aussi.
00:43:37 - Oui, bien sûr.
00:43:38 - La politique, c'est pour le bien-être des populations.
00:43:41 - C'est pour le bien-être des populations.
00:43:42 - Voilà.
00:43:43 - Ce n'est pas forcément politique.
00:43:44 - M. Bonny, Félix, je suis d'accord avec vous.
00:43:48 Mais je dis, ce que nous disons de la politique est tel qu'elle est en train de se dérouler.
00:43:53 - Au-delà de BIPE, la CAF a également dit qu'il y a aussi des réglages à faire
00:43:58 sur les stades de Provo, de San Pedro, alors que comme on le dit,
00:44:03 dans la norme, c'est six mois avant que tout cela devienne prêt.
00:44:06 Donc ça veut dire qu'il y a quelque chose,
00:44:07 il y a quelqu'un qui n'a pas joué normalement son rôle.
00:44:11 Et si vous n'en êtes pas compétent, il vaut mieux démissionner.
00:44:13 - Lorsley, vous voulez ?
00:44:15 - Moi, je suis d'accord qu'il faut prendre des sanctions.
00:44:18 Mais je pense que le timing, en tout cas, j'espère que le calendrier du chef de l'État
00:44:24 ne sera pas le calendrier, je vais dire, de l'acclamé public.
00:44:28 Mais je pense que l'urgence aujourd'hui, c'est de sauver la situation.
00:44:33 Et la CAF, c'est un peu...
00:44:36 Disons, la Coupe d'Afrique, c'est un peu différent du Provo.
00:44:38 La Coupe d'Afrique, c'est comme si nous allions en guerre.
00:44:43 Donc, il y a une nécessité d'unité.
00:44:45 Aujourd'hui, si le chef de l'État prend la décision de frapper en plein dans le mil,
00:44:52 ça peut donner quelques frictions.
00:44:54 Or, nous avons besoin aujourd'hui d'une convergence...
00:44:57 - Un fonctionnaire d'État ?
00:44:58 - Oui, puisque moi, je n'ai pas le ressort des enquêtes pour savoir qui a fait quoi.
00:45:01 Donc, je ne peux pas dire que c'est un seul individu.
00:45:03 Peut-être que cet individu dont vous parlez, ça doit être peut-être une question de responsabilité politique
00:45:08 ou bien une question de responsabilité administrative.
00:45:11 Mais moi, je parle...
00:45:11 - Ou même technique, tu souhaites qu'il va empêcher les gens d'aller au stade ?
00:45:14 - Ou même technique.
00:45:15 Mais j'ai dit qu'à l'instant où nous sommes là,
00:45:17 nous sommes...
00:45:18 Il y a nécessité de l'union autour de cette fête de la CAF,
00:45:23 mais en réalité, de cette guerre pour la conquête de l'Afrique.
00:45:26 En tout cas, la conquête sportive de l'Afrique.
00:45:27 Donc, je pense que oui, il faut avoir des sanctions.
00:45:29 Oui, il faut avoir des sanctions.
00:45:31 - Je pense qu'Asa Ledefra va pas d'accord avec.
00:45:33 - Non, non, j'ai fini, j'ai fini.
00:45:35 Il faut des sanctions.
00:45:36 Ça, c'est indiscutable.
00:45:38 Il faut des sanctions,
00:45:39 mais je pense que les sanctions doivent venir après qu'on ait livré la bataille
00:45:44 et qu'on ait gagné la guerre.
00:45:45 - Ça dépend de la chaîne de responsabilité.
00:45:48 Quand on nous dit que l'engrais qui a été utilisé pour entretenir le gazon
00:45:53 a généré le souvenir des algues,
00:45:56 parce que c'est de l'engrais chimique, il n'est pas adapté à faire ça.
00:45:59 Mais quelqu'un a jeté ça ?
00:46:00 Quelqu'un a commandé, a passé un bon de commande ?
00:46:03 Est-ce que la personne qui a fait le bon de commande
00:46:04 ne savait pas que c'était pas la qualité qu'on voulait ?
00:46:06 - Un exemple, vraiment, c'est un exemple.
00:46:09 Je ne sais pas, je ne sais pas.
00:46:10 Imaginons qu'on dise, imaginons bien,
00:46:12 qu'on dise que c'est le président du COCAN
00:46:14 qui est responsable de cette affaire.
00:46:16 J'imagine.
00:46:18 Mais vous voyez tout le bouleversement que cela va entraîner ?
00:46:20 Si il doit être limogé ou bien que ce soit le ministre ?
00:46:22 - C'est pas le président du COCAN.
00:46:23 C'est le ministre du Généralité.
00:46:24 - Je n'ai pas dit que c'est le président du COCAN.
00:46:27 - C'est un autre travail, monsieur.
00:46:28 Ce n'est pas le seul.
00:46:29 Un individu ne peut pas...
00:46:30 - Écoutez, Félix, si tu avais écouté, tu aurais compris.
00:46:32 Il ne faut pas de fixation sur les individus.
00:46:34 Je sais bien qu'il s'agit de l'NS.
00:46:36 - Il prend un exemple, en fait.
00:46:37 - Je sais bien que c'est l'NS que les gens regardent.
00:46:39 Mais moi, délibérément, je détourne, je viens vers la COCAN,
00:46:43 dont le dirigeant est considéré comme quelqu'un d'une grande probité.
00:46:47 Ça, c'est évident.
00:46:48 C'est pour ça que je prends son exemple.
00:46:49 Mais je sais bien qu'il n'a peut-être rien à voir avec cette affaire.
00:46:53 Mais je veux dire que si on prend aujourd'hui
00:46:55 une décision administrative ou politique forte,
00:46:58 ça peut créer un chamboulement, un bouleversement
00:47:00 qui va faire qu'on va se détourner de l'essentiel.
00:47:02 - Ici, c'est la voie.
00:47:03 - On va se détourner de l'essentiel et parler comme si c'était un conflit.
00:47:06 - Je ne vois pas de décision politique à ça.
00:47:08 - L'essentiel, aujourd'hui, c'est d'aller à la coupe et de la gagner.
00:47:10 - Un air véreux est consanctionné.
00:47:12 C'est une décision administrative.
00:47:13 Elle n'a rien de politique.
00:47:14 Et la question du sport, c'est la question qui transcende tout ce qui est politique.
00:47:18 La passion sportive, on ne regarde pas les partis politiques.
00:47:21 On a besoin de mobiliser les Ivoiriens au stade.
00:47:23 Il faut contenter ces Ivoiriens quand il y a un fonctionnaire
00:47:26 qui n'a pas bien fait son travail.
00:47:27 Aujourd'hui, tous ceux qui se sont plaints,
00:47:29 ils sont de tous les bords et tous les camps politiques.
00:47:31 Ce n'est pas le militant d'un parti X ou Y qui se plaint.
00:47:35 Tous ceux qui se plaignent, le sport, c'est le seul élément qui, jusque-là,
00:47:38 j'allais dire, rassemble tout le monde.
00:47:40 Donc, je crois que sanctionner quelqu'un, ça n'aura aucun impact.
00:47:43 - En salle pour terminer, on va manger la question.
00:47:45 - Je parlais de chaînes de responsabilité.
00:47:47 Il y a tout un ensemble de chaînes qu'on doit vérifier.
00:47:50 Ceux qui ont commandé l'engrais, ceux qui avaient l'achat,
00:47:53 ils ont vérifié que le terrain était en bon état.
00:47:55 Plusieurs mois avant ce match, les algues t'ont poussé
00:47:58 et t'ont obstrué tout l'espace d'irrigation du terrain.
00:48:03 Comment les gens n'ont pas pu s'en rendre compte
00:48:06 pour que le match se joue ce jour-là ?
00:48:08 Imaginez que le chef d'État est allé au terrain ce jour-là.
00:48:11 Pour dire non, il y a une réflexion, j'ai mis beaucoup d'argent,
00:48:15 donc je vais aller voir.
00:48:16 Et que le chef d'État est assis au terrain ce jour-là.
00:48:18 Et qu'on se retrouve dans cette situation-là.
00:48:20 Vous allez dire non, non, non, comme c'est le plénarco car nous bien,
00:48:23 c'est politique, donc il faut attendre.
00:48:25 Non, c'est le pays qui est touché.
00:48:29 C'est l'image du pays qui est blessé.
00:48:32 Dans un contexte où on est un peu en crise,
00:48:34 avec les voisins, le match se joue avec le Mali.
00:48:39 Vous savez le contentieux qui est entré dans le Mali,
00:48:42 même si c'est des bons enfants, mais il y a un contentieux qui est là.
00:48:45 Et même avant le match, avant que le match ne commence,
00:48:49 sur le panneau lumineux qui était là,
00:48:51 quelqu'un avait mis le score du match.
00:48:54 Mali 2, Côte d'Ivoire 1.
00:48:56 Alors que le match n'a pas encore commencé.
00:48:59 Comment ça c'est possible ?
00:49:01 Ça a duré près de 10 minutes cette affaire-là.
00:49:02 Il y a même des vidéos qui sont sur les pages maliennes
00:49:06 où on dit voilà, les joueurs m'ont reconnu,
00:49:08 on est venu pour les battre, ils ont mis le score au terrain.
00:49:10 Comment, alors qu'on dit qu'on a mis 4 milliards dans la sonorisation
00:49:13 et dans le système électronique,
00:49:15 comment quelqu'un a pu mettre ce score-là avant que le match ne commence ?
00:49:18 Ça là, vous avez dit que si on s'en sort de cet individu-là,
00:49:21 ça pose un problème pour la Côte d'Ivoire ? Non.
00:49:23 En plus, il y avait des gens qui avaient payé le ticket.
00:49:26 2 000, 3 000, 5 000 francs.
00:49:29 Mais ils n'ont même pas eu accès au terrain.
00:49:30 - Oui, ça c'est dans notre débat, peut-être qu'on va...
00:49:32 - Non, je veux dire, tout ça c'est l'ensemble des dysfonctionnements.
00:49:35 Tu peux nous rattraper le jour du...
00:49:37 Imaginez le jour de la Caloum,
00:49:38 il y a des milliers de personnes qui vont se retrouver dans cette zone-là.
00:49:41 - C'est sûr, il y a des dysfonctionnements, c'est sûr.
00:49:43 - C'est grave cet aspect sécurité.
00:49:44 - Moi, je parle tellement de l'agenda des sanctions.
00:49:45 Il faut le faire à post-théorie.
00:49:47 Il ne faut pas le faire maintenant,
00:49:48 il ne faut pas qu'on se détourne de l'essentiel
00:49:50 pour aller vers le superficiel.
00:49:52 - Non, ce n'est pas l'essentiel.
00:49:53 Donc, c'est ce que je vous l'ai dit.
00:49:54 - Bon, d'accord.
00:49:55 - On est tous d'accord en Côte d'Ivoire.
00:49:57 - Sauf dans des agendas politiques infortifs, ça se sanctionne.
00:50:00 On ne met pas la politique là où elle est.
00:50:01 - D'accord.
00:50:02 Messieurs, on veut des sanctions, on veut des sanctions.
00:50:03 - Même s'il y a la politique du sport.
00:50:04 - On veut des sanctions.
00:50:05 - La politique du sport.
00:50:06 - Il y a la politique du sport, mais on veut...
00:50:07 - La politique politicienne.
00:50:08 - D'accord.
00:50:09 - On veut des sanctions.
00:50:10 On va continuer de parler des sanctions,
00:50:11 mais allons au Gabon.
00:50:12 C'est là-bas qu'il y a les sanctions
00:50:13 puisque Oligine Nguema en a appris,
00:50:15 évidemment, les proches d'Ali Bongo Odimba.
00:50:17 Le chef de l'État donc traque ces barons de l'ancien régime.
00:50:21 On en parle avec David Soyo et on se retrouve.
00:50:23 - Trois semaines après le coup d'État au Gabon,
00:50:26 les proches du président de Chuh, Ali Bongo Odimba,
00:50:29 ont été mis en examen et incarcérés.
00:50:32 Le fils aîné d'Ali Bongo, Nouredine Bongo,
00:50:35 l'ancien porte-parole de la présidence,
00:50:37 Jessy Ella Nkoga, et quatre autres personnes
00:50:40 sont accusées de hautes trahisons contre les institutions de l'État,
00:50:44 de détournements massifs de déni public,
00:50:46 de malvestations financières internationales en bande organisée,
00:50:50 de faux et usailles de faux,
00:50:52 de falsification de la signature du président de la République,
00:50:56 de corruption active ou de trafic de stupéfiants.
00:50:59 Des chefs d'accusation prononcés par le procureur de Libreville,
00:51:03 André Patrick Ropona.
00:51:05 Ces arrestations cadrent avec la vision du nouvel homme fort du Gabon
00:51:08 de son chef de gouvernement,
00:51:10 celle de redresser le pays et mettre fin à l'impunité.
00:51:14 Depuis le 30 août dernier, date du putsch,
00:51:17 plusieurs proches d'Ali Bongo Odimba ont été arrêtés,
00:51:20 y compris son fils et l'esprimier d'armes Sylvia Bongo.
00:51:24 Les perquisitions à leur domicile,
00:51:26 retransmises abondamment par la télévision d'État,
00:51:30 les montraient aux pieds de malle,
00:51:32 valise et sac de bordant de liasses de billets de banque.
00:51:35 Sylvia Bongo est un résident surveillé à Libreville
00:51:38 pour sa protection selon la présidence.
00:51:41 La détention de l'esprimier d'armes est qualifiée d'arbitraire par ses avocats.
00:51:46 Des voix également s'élèvent pour dénoncer cette justice
00:51:49 à vitesse grand V du gouvernement de transition
00:51:52 et s'interrogent jusqu'où ira le président de la transition
00:51:55 gabonaise, le président de la transition.
00:51:58 Alors justement, on va rebondir sur cette question de David Soyo.
00:52:01 Jusqu'où ira Oligi Ndeba?
00:52:04 Il ira où vont habituellement les putschistes.
00:52:07 C'est vrai. En tout cas, moi, je ne suis pas du tout étonné.
00:52:11 C'est le schéma habituel lorsqu'il y a des coups d'État.
00:52:15 Surtout quand on prend l'histoire du Gabon.
00:52:18 50 ans, un pays dirigé par une famille et une seule.
00:52:22 Après le père Bongo, il y a le fils Bongo.
00:52:25 On aurait même appris dans les écrits journalistiques
00:52:27 qu'on préparait le petit-fils Bongo pour succéder à Ali Bongo.
00:52:33 Nécessairement, il y a eu beaucoup de malversations au Gabon.
00:52:37 Et c'est même avant la coup d'État d'Ali Bongo, les biens mal acquis.
00:52:44 Depuis 2009, on en parle.
00:52:46 Donc je me dis qu'il y a beaucoup de choses, en tout cas dans ce pays,
00:52:49 qui sont appelées à être mises sur la place publique.
00:52:51 Et pour ceux qui ont fait le coup d'État, ils ont besoin de souffler.
00:52:55 Il y a une rhétorique qui est mise en place pour contenter la population gabonaise.
00:53:00 Donc au-delà de ça, il faut poser des actes.
00:53:02 Le premier acte à poser, c'est d'arrêter ceux qui étaient au pouvoir.
00:53:05 En tout cas, tous ceux qui ont "goûté" au pouvoir d'une façon ou d'une autre
00:53:10 seront forcément arrêtés par le nouveau président.
00:53:12 - Peut-être en commençant par Olivier Guillemat lui-même aussi.
00:53:14 - Lui-même, non, il n'y a pas d'auto-arrestation.
00:53:17 Il ne le ferait pas. Mais une chose est sûre...
00:53:19 - Puisqu'il vient du régime lui.
00:53:21 - Il vient du régime. Ils viennent tous du régime d'ailleurs.
00:53:23 50 ans d'un pays et dans un pays avec une famille qui a gouverné,
00:53:27 tout le monde, même les opposants au Gabon, ont tous "goûté" au pouvoir.
00:53:30 C'est comme en Côte d'Ivoire. Nous sommes tous du système Félix Poboigny.
00:53:34 Tous les politiciens que nous avons vus, quoi qu'ils disent,
00:53:37 qu'ils soient de l'opposition ou des régimes en place,
00:53:39 ils ont tous été formatés par Félix Poboigny.
00:53:43 Donc c'est la même chose qui se passe au Gabon.
00:53:46 Donc pour moi, rien d'étonnant.
00:53:49 Tout ce à quoi on doit s'attendre, c'est qu'ils sont en train d'arrêter les gens,
00:53:53 et bien après on va les libérer.
00:53:56 Voilà comment ça va se passer.
00:53:58 En tout cas, pour ce que je me donne à voir, en tout cas la politique.
00:54:01 - Est-ce que vous êtes d'accord avec ce schéma très simple de Dr Bamba ?
00:54:04 - Non, moi je pense que tout ce qui se passe à Libreville relève un peu du cinéma.
00:54:08 Parce que vous voyez toute la théâtralisation de toutes ces arrestations.
00:54:13 Et tout ça, ça a un relan populiste.
00:54:17 Parce qu'on voit bien que Oligi Nguemane n'agit pas en homme d'État,
00:54:23 mais il parle à la masse.
00:54:25 C'est-à-dire qu'il parle sur la base de l'acclamé public.
00:54:29 Un homme d'État ne gouverne pas avec l'acclamé public.
00:54:31 Un homme d'État, il gouverne avec la réalité intrinsèque du pays.
00:54:35 Vous voyez aujourd'hui, et même le procureur Patrick Rappanda lui-même,
00:54:40 qui est en train de poursuivre les gens,
00:54:43 mais lui-même est un homme du système.
00:54:45 Et quand on regarde bien l'histoire récente du Gabon...
00:54:48 - Il n'a peut-être rien fait aussi.
00:54:49 - Non, bien sûr qu'il a fait beaucoup de choses.
00:54:51 Il était l'une des personnes les plus détestées
00:54:55 avant la survenue du coup d'État du 30 août.
00:55:00 Souvenez-vous que deux semaines avant,
00:55:02 il avait même engagé des poursuites contre un opposant
00:55:05 sur la base de sonore radiophonique.
00:55:09 Vous voyez, donc il lui-même incarnait cet abus du pouvoir
00:55:14 et incarnait aussi ce trouble qui a été observé au niveau de la gestion d'Ali Bongo.
00:55:20 Et donc je dis aujourd'hui qu'Onigi se donne le bon rôle
00:55:24 en procédant à l'arrestation de ses propres amis.
00:55:27 En réalité, ce sont ses amis.
00:55:28 Et il ne faut pas oublier que lui-même,
00:55:30 c'est vrai que la procédure n'est pas encore ouverte,
00:55:32 mais il y a des soupçons.
00:55:34 Probablement, en tout cas, ils vont lui harponner un peu
00:55:41 dans les mois ou quelques années à venir au niveau des États-Unis
00:55:44 où, dit-on, il a quelques intérêts.
00:55:47 – Quelques biens.
00:55:48 – Oui, quelques intérêts, je veux dire,
00:55:50 obtenus dans des conditions encore ubuesques, non encore illucidées,
00:55:53 en tout cas au détriment des caisses de l'État gabonais.
00:55:56 Donc, je veux dire, Onigi, le procès l'a dit, on ne s'auto-juge pas.
00:56:00 Et aujourd'hui, la vraie justice des vainqueurs, c'est ça
00:56:03 qu'il est en train de dérouler.
00:56:04 Mais je pense que tout ça, c'est sans lendemain,
00:56:07 puisqu'il faut quand même donner de la consistance à l'action politique.
00:56:11 Vous voyez bien que la nouvelle constitution,
00:56:13 enfin la charte, ne mentionne nulle part,
00:56:16 il n'y a aucune délimitation.
00:56:18 C'est vrai, moi j'ai écouté hier le Premier ministre du Gabon,
00:56:24 Dong Sima, qui a esquivé toutes les questions.
00:56:27 Lui qui se présentait comme l'homme d'une grande probité,
00:56:31 il a esquivé toutes les questions qui avaient lié à la conduite de la charte,
00:56:36 en tout cas de la transition.
00:56:38 Il ne se donne même plus de limites.
00:56:39 Donc, je veux dire que tout cela, c'est des gens qui veulent le pouvoir pour le pouvoir.
00:56:43 Et je ne pense pas que l'intérêt du Gabon soit aujourd'hui la chose la mieux partagée.
00:56:49 Boni, peut-être que Ligui Nguema est dans le bon rôle.
00:56:52 Il est dans le bon rôle et je voudrais dire à Bakayoko au procès
00:56:56 qu'un coup d'État, généralement, l'impossible, c'est dans le système.
00:56:59 Le verre est souvent dans le fruit.
00:57:01 Et c'est parfois un élément du système qui se lève.
00:57:04 Quand on regarde au Niger, c'est un élément du système.
00:57:07 En Guinée, c'est pareil également.
00:57:10 C'est-à-dire que le pouce, quand on prend même,
00:57:13 comme on l'appelle, l'art du Congo, c'est le fils.
00:57:16 Donc, parfois, c'est un élément du système qui se retourne contre les autres éléments du système.
00:57:20 D'ailleurs, il faut être dans le système pour voir le dysfonctionnement.
00:57:23 Et quand on veut se diriger en moralisme, quand on arrive,
00:57:26 on essaie de jeter la pierre aux autres et c'est ce qui est en train de se passer.
00:57:29 Vous voyez que ceux qui sont arrêtés, qui sont ceux qui sont arrêtés,
00:57:32 ce sont des gens qui, d'une certaine manière, se sont beaucoup illustrés.
00:57:36 Vous prenez Guessie et Konga qui étaient porte-parole du gouvernement.
00:57:39 Vous prenez Yann Ngulu qui était l'un de ceux qu'on appelait en griffes les gourous du Gabon
00:57:45 qui se faisaient suffisamment voir au Gabon et chez qui on a découvert d'ailleurs 4 milliards.
00:57:50 Lui qui a eu la tête du maire de Libreville pour 338 millions et chez qui on découvre 4 milliards.
00:57:58 C'est-à-dire qu'on se retrouve dans un schéma de l'arroseur qui est arrosé.
00:58:01 Quand vous prenez également, comment il s'appelle, le directeur du cabinet politique de Ali Bongo,
00:58:08 c'est dit que c'était les hommes durs du système qui sont en train de payer le prix.
00:58:12 Évidemment, parce qu'il y a un élément du système qui était à l'intérieur et qui les a vus
00:58:16 et en train de systématiser...
00:58:17 Et qui ne s'est pas vu lui-même.
00:58:20 Bien entendu, il la neutralise pour bien asseoir son système, pour paraître comme monsieur propre
00:58:26 pour qu'il puisse éventuellement avancer.
00:58:28 Et n'oublions pas que derrière tout ça, il y a une guerre familiale aussi.
00:58:30 On ne sait jamais parce qu'Ali Bongo qui éventuellement est cité plus ou moins derrière Oleg Nguema,
00:58:36 certainement est en train de régler son compte à son cadet.
00:58:40 Ali Bongo et son épouse qui quand même ont eu un certain encrage en écartant quand même la sœur Ndeye.
00:58:46 Donc il y a tous ces éléments-là qui peuvent expliquer ce qui se passe.
00:58:49 - Bon écoutez, moi je regarde le spectacle et je dis que je suis affligé.
00:58:56 Parce que tout ça participe de l'immense échec de la gouvernance en Afrique.
00:59:01 Nos dirigeants ont fait en sorte que leur peuple soit placé dans des positions où,
00:59:09 63 ans après les indépendances, ils en sont encore à appeler de leur vœu des coups d'État.
00:59:15 Est-ce que vous voyez là, c'est dramatique.
00:59:18 On est au XXIème siècle et en Afrique, l'espace démocratique se rétrécit.
00:59:23 De nouveaux héros arrivent avec leurs armes pour venir faire la justice.
00:59:28 Bon, ils poursuivent les... ce n'est pas des bouchistes de faire la justice.
00:59:32 Ils ont plus le pouvoir pour réformer les institutions.
00:59:34 Qu'ils réforment les institutions, les autorités légitimes qui ont été élues par le peuple gabonais
00:59:38 viendront faire la justice.
00:59:40 Parce que ça c'est du spectacle, c'est pour mettre du pain au peuple qui réclame des têtes.
00:59:46 Mais lui-même qui prend la décision de poursuivre les gens, il est dans l'illégalité.
00:59:50 Son régime n'est assis sur aucune légitimité.
00:59:52 Donc, il faut aller au-delà de tout ça.
00:59:54 La question qu'on se pose, est-ce que l'Afrique est revenue aux coups d'État ?
00:59:58 Parce que même encore, vous voyez ici, il y a des Ivoiriens qui en veulent écouter,
01:00:01 ils en sont à la limite à appeler à un coup d'État.
01:00:04 Ça veut dire qu'on a échoué tellement qu'aujourd'hui, les armes sont devenues l'alternative pour faire bouger l'Afrique.
01:00:12 C'est à ce niveau qu'il faut faire la révolution globale.
01:00:15 Donc, il est temps qu'on se ressaisisse et qu'on se pose les vraies questions.
01:00:18 Quand je regarde nos dirigeants, là, qui sont parvenus à l'ONU pour parler de ce qu'ils font dans leur pays,
01:00:23 mais tu écoutes ça ?
01:00:25 Des bouchistes qui parlent à la tribune de l'ONU, tu écoutes ça ?
01:00:28 C'est le spectacle des bouffons qui ont pris des armes, qui ont eu le pouvoir
01:00:32 et qui ont décidé que tu dois te sauver.
01:00:34 - Ça semble très dur. - Mais il faut être dur avec ces gens.
01:00:37 Les armes n'ont rien à faire dans la politique.
01:00:39 Mais si on est en terme de...
01:00:41 C'est comme si c'était un cycle qui tourne, et puis bon, il y a des escales.
01:00:45 Quand on arrive, on débarque un, l'autre monte, et puis bon, on continue.
01:00:48 Et l'Afrique applaudit. Et de nouveaux héros applaudissent.
01:00:51 Des Pan-Africains applaudissent. Et appellent à des coups d'État partout.
01:00:54 Voilà où on en est aujourd'hui.
01:00:56 Donc, il y a une réflexion profonde à faire.
01:00:58 Il faut qu'on se ressaisisse, parce que les signaux qui arrivent ne sont pas bons.
01:01:02 Et l'Afrique est sous la mauvaise pente.
01:01:04 - Donc, il faut vraiment aller au-delà du cagabonnet, docteur Bamba ?
01:01:07 - Oui, le cagabonnet, mais en même temps que moi, on regarde vraiment calmement les choses.
01:01:12 C'est surtout dans l'espace francophone.
01:01:15 Que se passe-t-il dans cet espace francophone
01:01:18 pour qu'on ait une remise en cause des différentes démocraties
01:01:22 qui se sont construites, bon dans mal en ?
01:01:25 On ne sera pas des véritables pays démocratiques
01:01:28 en pensant que chaque fois, il devra y avoir une rupture de la digue.
01:01:32 C'est un apprentissage et un long apprentissage.
01:01:35 On aura forcément nos moments de dysfonctionnement.
01:01:38 Mais tant que ce serait avec les armes, ce serait toujours un retour en arrière.
01:01:42 Et dans ce cadre-là, les vélités ne vont jamais s'arrêter.
01:01:45 Et nous serons vraiment dans un cercle vicieux qui fera que nous avancerons difficilement.
01:01:50 - Lancelet ? - Oui.
01:01:51 - Le professeur a parlé de où est-ce que ce coup d'État se passe.
01:01:54 Là, il dit que c'est dans les pays francophones.
01:01:57 Mais je veux dire que pourquoi ça se passe dans les pays francophones ?
01:02:00 Parce que le terreau est un peu fertile avec cette boucémisarisation des États-Unis de la France.
01:02:05 Donc aujourd'hui, il est très facile de faire un coup d'État en Afrique
01:02:08 et même de créer un parti politique.
01:02:10 Et Monsieur le député, quand vous allez peut-être créer votre parti politique,
01:02:13 soyez le premier à dire que mon parti est créé, que c'est contre la France.
01:02:17 Vous allez avoir les premières sections dans les quartiers et dans les communes.
01:02:21 Aujourd'hui, même des gens qui n'ont aucune épaisseur intellectuelle, scientifique,
01:02:25 sur la base de "je n'aime pas la France, je ne veux pas voir la France"
01:02:29 ont une place, ont une légitimité.
01:02:31 Sinon, vous croyez que les régimes qui sont dans les pays francophones
01:02:34 sont plus médiocres que ce qui se passe dans des pays,
01:02:38 je ne veux pas créer d'incidents diplomatiques,
01:02:40 comme en Ouganda où le gars est au pouvoir depuis 1986.
01:02:44 Vous pensez que ce qui se passe dans les pays francophones est piteux
01:02:49 plus que ce qui se passe au Zimbabwe, en Namibie, au Kenya ?
01:02:56 Non. Je crois qu'aujourd'hui, il s'agit d'opportunistes
01:03:01 qui savent que la situation est favorable et qu'il y a un terreau qui est fertile
01:03:06 et que la France est devenue une sorte d'exutoire de toutes les frustrations africaines
01:03:11 parce qu'aujourd'hui, le problème, et ce que moi je retiens,
01:03:13 c'est que tous ceux qui ont échoué, même quand c'est de leur propre faite,
01:03:18 ils préfèrent éjeter la balle, la pierre à la France et ça prend.
01:03:23 Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'États en Afrique,
01:03:26 mais ce n'est pas parce que les États francophones sont moins gouvernés,
01:03:29 mal gouvernés que les pays anglophones.
01:03:32 C'est parce que les pays anglophones, eux, n'ont pas trop d'alibi.
01:03:36 Ils n'ont pas trop d'alibi puisque l'angleterre n'y est pas nécessairement.
01:03:39 C'est vrai, ils sont au Zimbabwe, ils sont sans doute au Kenya,
01:03:43 mais leur présence n'est pas aussi forte
01:03:45 et je pense que c'est vers ça qu'il faut diriger la réflexion.
01:03:48 Félix, c'est votre avis.
01:03:49 J'allais dire qu'il y a la faute, la faute aussi revient à la France
01:03:52 qui est trop présente en Afrique.
01:03:54 Il y a eu beaucoup de colons d'États occidentaux qui ont colonisé les Africains
01:03:58 et tout le monde a réplié.
01:04:00 Est-ce qu'il y a eu un coup d'État au Zimbabwe
01:04:02 où l'angleterre était complètement partie prenante même aux procédures politiques ?
01:04:06 N'oublions pas qu'au Zimbabwe, il y a eu quand même une sorte d'ébullition
01:04:11 de la vie politique au Zimbabwe à un moment ou à un dernier.
01:04:13 Les militaires sont venus prendre le pouvoir.
01:04:15 Oui, les militaires ne sont pas venus prendre le pouvoir,
01:04:17 mais tu viens de le dire tout à l'heure, il y a un terreau fertile,
01:04:20 il y a un nouveau discours qui est en train de se mener
01:04:22 parce que la France passe à trop grande présence
01:04:24 par certains faits historiques qui sont encore là récents,
01:04:27 la question du Rwanda, la question du terrorisme dans le Sahel, en Afrique,
01:04:32 et tout ça a suscité un nouveau discours
01:04:34 et la France passe à trop grande présence,
01:04:36 quand même suscite aussi certains mécontentements.
01:04:39 Donc c'est cela aussi.
01:04:40 C'est qui c'est passé ?
01:04:41 C'est qui la faute ? La faute c'était une résolution des Nations Unies.
01:04:43 La faute est au Colomb.
01:04:44 La faute n'était pas seule à endosser cette résolution.
01:04:46 Il faut le savoir, l'Angleterre était aux Etats-Unis.
01:04:49 La faute est au Colomb aussi, qui veut dire demeurer Colomb.
01:04:51 Et quelque part, ça déstabilise nos systèmes parce que quand nos...
01:04:56 Bon d'accord, on va...
01:04:58 ... la France, les populations se soulèvent.
01:04:59 On est allé très vite, mais on va donner 30 secondes pour terminer.
01:05:01 Écoutez, moi je voudrais prendre une réflexion d'Axel Kabou
01:05:06 qui a créé une notion qu'on appelle le vendredisme.
01:05:09 C'est un système dans lequel des peuples incapables de se réinventer dans l'avenir
01:05:12 trouvent des boucs émissaires pour justifier tous leurs échecs.
01:05:15 C'est à ça qu'on est ici en Afrique aujourd'hui.
01:05:17 Nous sommes à 63 ans après l'indépendance.
01:05:20 Et nous en sommes encore à justifier nos échecs par la France.
01:05:23 Mais à partir de quel moment ?
01:05:24 Parce qu'on n'est pas totalement indépendants.
01:05:26 Mais justement, mais qui nous rend indépendants ?
01:05:28 C'est par notre travail qu'on commence à se rendre indépendants.
01:05:31 Qu'est-ce qu'on crée en Afrique ici ?
01:05:32 Comment on éduque nos peuples ?
01:05:33 Mais Assale était face au régime pendant les législatives,
01:05:35 mais il les a battus.
01:05:36 Il les a battus.
01:05:37 Parce qu'il avait un projet politique solide, il les a battus.
01:05:40 Je dis que l'indépendance, c'est par le travail qu'on la tient.
01:05:43 Nous ne sommes pas les seuls peuples colonisés au monde.
01:05:46 Il y a des peuples qui ont vécu plus de drames que l'Afrique.
01:05:49 Mais aujourd'hui, ils dirigent le monde.
01:05:51 Le Japon, même la Chine.
01:05:53 Disons l'Asie.
01:05:54 Même les États-Unis ont été colonisés par l'Angleterre.
01:05:56 Tu vois du gouvernement d'aujourd'hui ?
01:05:58 C'est les dirigeants qui doivent avoir de la vision.
01:06:01 Et protéger le peuple et définir un avenir pour le peuple.
01:06:04 Protéger le peuple.
01:06:05 Le peuple.
01:06:06 Et quand on est là à justifier tous nos échecs par les autres,
01:06:10 eh bien on va créer un terror fertile pour que tous ceux qui n'ont même pas de vision,
01:06:14 qui n'ont même pas de leadership,
01:06:15 ils prennent une arme, ils s'habillent, ils prennent le pouvoir.
01:06:17 Et puis maintenant, tout ce qu'ils doivent faire comme décision,
01:06:20 c'est d'en oublier l'action illégale par la guerre contre la France.
01:06:24 C'est tout.
01:06:25 – D'accord.
01:06:26 Alors messieurs, on a vraiment fait le tour sur cette question
01:06:29 et les deux autres qu'on a abordées en début d'émission.
01:06:32 Merci à Félix Bonny, à Salé Timoko.
01:06:35 Merci à Dr Bamba, à l'enseignée Bakayoko.
01:06:37 Merci à l'émission réalisée par Fofana Mamadou.
01:06:39 Merci à David Soyo pour les reportages.
01:06:41 Merci à toutes les équipes autour.
01:06:42 Tout de suite le journal de 20h avec Marie-Laure Ongoran.
01:06:45 À dimanche pour un autre numéro du Club La Presse.
01:06:50 [Musique]
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01:07:28 Sous-titrage Société Radio-Canada

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