Au village de Kamakura, au Japon, l'étonnante découverte d'une fosse commune pourrait être la clé pour déchiffrer le mystère des Samurais. Daté de 1333, ce lieu de sépulture conserve les restes de centaines de villageois victimes d'un empereur.
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00:00 *Bruit de moteur*
00:14 Les samouraïs.
00:16 Guerriers japonais à la réputation effrayante.
00:19 *Cris de guerre*
00:24 L'exhumation d'une fosse commune nous fait pénétrer dans le monde de ces combattants légendaires.
00:29 *Musique*
00:39 Imaginez ce que c'était de se battre avec ça.
00:42 *Cris de guerre*
00:43 Des hommes se faisaient tailler en pièces au milieu de la fumée et des flammes.
00:47 La flèche a atteint le cerveau, c'est une blessure mortelle.
00:50 *Musique*
00:58 Une enquête scientifique sur leur blessure révèle la vérité sur la vie et la mort de ces samouraïs.
01:04 *Musique*
01:21 A près de 50 kilomètres au sud de Tokyo, se trouve la ville côtière de Kamakura.
01:26 *Musique*
01:28 Au milieu des années 90, des bulldozers creusant les fondations d'un parking font une étonnante découverte.
01:35 *Musique*
01:40 Les ouvriers trouvent un squelette complet.
01:43 *Musique*
01:44 Puis d'autres.
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01:48 Au final, il y a des milliers de corps.
01:51 *Musique*
01:54 C'est une fosse commune.
01:56 *Musique*
02:07 Ce doit être le site d'une grande bataille ou d'un massacre.
02:11 Les scientifiques de l'école de médecine Saint-Marianne, près de Tokyo, vont examiner les ossements.
02:17 *Musique*
02:21 Plus de 3000 squelettes ont été retrouvées.
02:24 *Musique*
02:26 Certains présentaient des blessures très graves.
02:30 *Musique*
02:32 Michael Wazowski, spécialiste des squelettes de soldats morts au combat, prend part à l'enquête.
02:38 Il s'agit de savoir ce qui est arrivé à ces hommes et pourquoi.
02:42 *Musique*
02:44 Pour autant que je puisse dire, pour l'instant, on n'observe ce type de blessure que sur les squelettes japonais du Moyen-Âge.
02:50 Je n'ai jamais vu de traumatisme d'une telle violence sur un site comparable.
02:54 Et mes collègues japonais non plus.
02:56 Ces squelettes présentent des entailles.
02:59 Une, deux, trois.
03:01 *Musique*
03:03 Par l'arrière.
03:04 Oui.
03:05 C'est une entaille bizarre.
03:07 Oui.
03:08 *Musique*
03:09 On l'a achevé.
03:10 Oui.
03:11 *Musique*
03:17 Sa cadre avec les marques laissées par les sabres japonais.
03:21 Le katana.
03:22 Oui, c'est ça.
03:23 *Musique*
03:26 Le katana est le sabre légendaire des samouraïs.
03:29 *Musique*
03:32 Comme les chevaliers européens qui vivaient et mouraient pour leurs souverains, les samouraïs prêtaient allégeance à leur maître.
03:38 *Musique*
03:41 L'équipe émet une hypothèse.
03:43 Ces squelettes sont liées à un événement majeur rapporté par une chronique de l'époque.
03:47 *Musique*
03:50 Une guerre civile sanglante menée par des guerriers samouraïs qui a culminé en 1333.
03:56 *Musique*
04:06 D'un côté, il y avait le shogunat, basé à Kamakura.
04:10 Une dictature militaire dirigée par la famille Ojo.
04:13 *Musique*
04:15 De l'autre, à Kyoto, l'empereur Godaigo.
04:18 Un homme déterminé à détruire le pouvoir Ojo et à restaurer l'autorité impériale partout dans le pays.
04:24 *Musique*
04:31 Depuis l'époque du premier shogun, qui était un dictateur militaire, les empereurs étaient relégués à un rôle symbolique.
04:38 C'était des personnages religieux qui n'avaient aucun pouvoir réel.
04:42 Mais ça a changé avec l'empereur Godaigo.
04:46 Il était jeune, vigoureux, courageux et bien formé aux arts martiaux.
04:51 Il voulait diriger le Japon comme ses ancêtres avant lui.
04:55 *Musique*
04:57 En 1333, ces deux pouvoirs rivaux se sont affrontés avec une brutalité extrême.
05:02 *Musique*
05:14 Deux squelettes se distinguent des autres.
05:17 *Musique*
05:21 Pour les experts, l'emplacement des corps dans la fosse commune est un indice.
05:25 *Musique*
05:30 Cet étrange couple enlacé est un peu à l'écart.
05:33 *Musique*
05:39 C'est peut-être parce qu'ils sont morts au tout début du conflit.
05:42 *Musique*
05:46 C'est une scène très évocatrice.
05:50 On est devant deux squelettes qui ont été inhumées ensemble, dans la même tombe.
05:56 Les os de celui-ci sont plus fins que ceux de l'autre, qui est plus robuste.
06:00 Donc on a l'homme ici.
06:02 *Musique*
06:05 Et la femme.
06:07 *Musique*
06:11 Ces deux dépouilles, sans doute des amants ou un couple marié, sont un mystère vieux de sept siècles.
06:17 *Musique*
06:23 Nous avons pu déterminer qu'ils avaient à peu près le même âge.
06:27 *Musique*
06:29 Entre 25 et 35 ans.
06:33 *Musique*
06:35 Ils ont dû mourir en même temps, peut-être côte à côte.
06:38 Ils pouvaient être mari et femme.
06:40 *Musique*
06:47 Les traces sur les squelettes évoquent le style très particulier des combats au katana.
06:52 *Musique*
06:56 Les duels de samouraï impliquent une série de coups bien définis.
07:00 *Musique*
07:02 Un par un, ils doivent faire plier l'adversaire.
07:05 *Musique*
07:08 Le squelette de cet individu présente des blessures graves et très violentes.
07:13 *Musique*
07:17 Les tensions entre la dictature ojo et l'empereur dégénèrent en guerre civile.
07:22 *Musique*
07:29 Ce samouraï ojo, sa femme et leur enfant vivent près du bastion de Kamakura.
07:34 *Musique*
07:39 Sans la protection des murailles de la ville, ils sont très vulnérables.
07:43 *Musique*
07:46 L'historien Tom Conlan étudie des illustrations de l'époque montrant ce qui les menace.
07:51 *Musique*
07:53 Cette image montre une attaque nocturne.
07:56 Ce qui est le plus frappant, c'est qu'on voit une véritable agression.
07:59 On entre par effraction dans une maison pour attaquer ses occupants.
08:03 *Musique*
08:08 Cette famille est en danger.
08:10 *Musique*
08:13 Un samouraï au service de l'empereur est en mission secrète.
08:16 *Musique*
08:20 Pour tromper l'ennemi, il a revêtu l'armure noire des ojo.
08:24 *Musique*
08:27 Ojo !
08:28 *Musique*
08:31 Prépare-toi à combattre !
08:33 *Musique*
08:37 On sait qu'ils ne sont pas morts accidentellement, parce qu'ils portent la trace de blessures violentes.
08:44 *Musique*
08:46 Surtout l'homme.
08:48 *Musique*
08:52 Le duel au katana commence.
08:54 *Musique*
09:04 *Cris*
09:07 *Musique*
09:10 C'est un type de combat stylisé et ritualisé, mais aussi très violent.
09:16 *Musique*
09:45 *Cris*
09:49 *Musique*
09:58 *Cris*
09:59 *Musique*
10:11 Une maison était vue comme une zone autonome.
10:15 Protéger la maison, c'était essentiel pour protéger le territoire.
10:19 Donc il fallait la défendre à tout prix.
10:21 *Musique*
10:23 L'homme se bat pour défendre sa famille.
10:25 Ce combat est l'une des premières escarmouches dans la guerre pour s'approprier l'âme du Japon.
10:30 *Musique*
10:59 *Musique*
11:02 Le samouraï Ojo subit une première blessure.
11:05 Un coup de katana au bras gauche.
11:07 *Musique*
11:13 Cet os est le radius.
11:15 Il se trouve ici, sur toute la longueur de l'avant-bras, jusqu'à l'articulation du pouce.
11:20 On voit une série de profondes entailles.
11:24 C'est un traumatisme violent infligé avec un sabre.
11:27 Les coups ont dû trancher les tissus mous.
11:30 *Musique*
11:33 Et entamer l'os.
11:35 *Musique*
11:37 C'est une blessure défensive classique.
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11:47 Le bras est inutilisable au combat, mais le coup n'est pas mortel.
11:50 *Musique*
11:53 Le samouraï Ojo continue à se battre avec l'autre main.
11:56 *Musique*
12:03 Après avoir affaibli son adversaire, le samouraï impérial vise la tête.
12:07 *Musique*
12:16 Là, il n'y est pas allé de main morte.
12:18 On a une série d'entailles.
12:20 *Musique*
12:23 Il y a eu de nombreux coups à la tête.
12:25 Ça faisait partie du style de combat de l'époque,
12:27 et c'était courant de faire pleuvoir des coups sur le crâne.
12:30 *Musique*
12:32 Mais aucun n'est vraiment mortel.
12:34 Ça fait beaucoup de dégâts avec des petits bouts d'os
12:37 *Musique*
12:38 qui volent à chaque coup.
12:40 On est assez sonné.
12:42 *Musique*
12:43 Il y a beaucoup de sang.
12:45 *Musique*
12:46 Mais ce n'est pas obligatoirement mortel.
12:48 *Musique*
12:49 *Cris*
12:51 *Musique*
13:02 Bravement blessé, le samouraï Ojo est en mauvaise posture.
13:06 *Musique*
13:14 Michael Wizoki, archéologue judiciaire, se concentre sur les coups qui l'ont achevé.
13:19 *Musique*
13:22 D'après les marques, on voit aussi qu'avec cette dernière entaille,
13:26 le schéma s'est inversé.
13:28 *Musique*
13:30 On dirait bien qu'après avoir reçu de nombreux coups sur la tête,
13:34 cet individu a tourné le dos à son adversaire,
13:37 et en a reçu un dernier à l'arrière du crâne.
13:40 *Musique*
13:41 *Cris*
13:43 *Musique*
13:53 Ce type de choc peut briser l'os du crâne et toucher le cerveau.
13:57 *Musique*
14:03 *Musique*
14:11 La guerre, c'est toujours extrêmement violent.
14:15 Mais imaginez ce que c'était de se battre avec ça.
14:19 *Musique*
14:25 L'analyse du squelette du samouraï Ojo en dit plus sur sa mort,
14:29 et sur sa vie.
14:31 *Musique*
14:34 Il y a très peu de traumatisme antémortem.
14:38 Quand on étudie des soldats aguerris qui étaient payés pour combattre,
14:42 on voit qu'ils ont participé à de nombreuses batailles,
14:45 et subi de nombreuses blessures qui ont guéri.
14:48 Mais là, on a plutôt l'impression que c'était un homme du peuple enrôlé pour être soldat,
14:52 parce que la situation était désespérée.
14:57 *Musique*
14:59 Comme de nombreux samouraïs se mettant au service de leur seigneur,
15:02 la victime sait manier le sabre, mais n'est pas un soldat de métier.
15:06 *Musique*
15:12 L'analyse montre que ce duel est son premier et dernier combat.
15:16 *Musique*
15:21 Les affrontements de samouraïs sont très codifiés.
15:24 *Musique*
15:29 Toute leur culture tourne autour de leur sabre, le katana.
15:33 *Musique*
15:37 On commence par se saluer.
15:39 Ensuite, on sort le sabre.
15:41 C'est l'âme des samouraïs.
15:43 Il était traité avec le plus grand respect.
15:47 Les duels sont très sophistiqués.
15:49 Les adversaires se jaugent, puis cherchent des failles dans l'armure et la technique de l'autre.
15:54 *Musique*
16:00 Quand le coup arrive, je le bloque.
16:03 Mais comme il est rapide, il se remet en position et frappe de nouveau.
16:06 Et je le bloque encore.
16:08 *Musique*
16:12 Pour arrêter un coup, j'utilise l'arrière de la lame, qui est moins tranchant,
16:16 pour que l'avant reste lisse et affûté.
16:20 J'abaisse et je lui donne une cible, mais ce faisant, j'attaque son bras.
16:25 Le sabre japonais est conçu avec une courbure.
16:28 Quoi qu'il touche, il entaille la chair.
16:30 Il tranche le tendon et l'os.
16:32 *Musique*
16:34 Et là, je suis bien placé pour le décapiter.
16:38 *Musique*
16:42 Le katana existe depuis des siècles dans la tradition japonaise et n'a pas changé.
16:47 *Musique*
16:55 Il y a 700 ans, la conception du sabre a des années-lumières d'avance sur les armes contemporaines.
17:01 *Musique*
17:08 L'archéologue judiciaire Jason Lewis le compare avec une épée utilisée par les chevaliers de l'Angleterre médiévale.
17:14 *Musique*
17:20 Ici, on voit quelque chose de typique des épées européennes.
17:25 On n'entaille pas en profondeur, mais sur des surfaces très larges.
17:32 Comme on s'y attend, l'épée brise l'os en deux.
17:37 La lame est assez lourde et épaisse pour produire un traumatisme contondant
17:41 et le choc assez violent pour casser le fémur d'une vache.
17:45 *Musique*
17:49 Jason Lewis passe maintenant au katana, plus léger et plus maniable.
17:53 *Musique*
17:58 On voit que les marques sont très longues et les parois plus droites
18:04 parce que la force du katana est dirigée directement dans l'os.
18:09 *Musique*
18:14 Les blessures sont plus subtiles, mais tout aussi mortelles.
18:18 *Musique*
18:23 Le katana est un tueur précis, si léger qu'un enfant peut le brandir.
18:27 *Musique*
18:31 Dans le Japon du 14e siècle, les samouraïs sont formés dès l'âge de 3 ans.
18:36 On leur enseigne que le sabre est l'extension de leur âme.
18:39 *Musique*
18:44 Ils pensaient que Dieu vivait dans le sabre et les protégeait des blessures.
18:51 *Musique*
18:59 Dans leur ferme, à la frontière du territoire de Kamakura,
19:03 l'épouse et le fils du samouraï Ojo ont maintenant besoin de la protection divine.
19:07 *Musique*
19:15 Le samouraï impérial veut éliminer le reste de la famille.
19:18 *Musique*
19:21 La veuve va devoir se défendre.
19:23 *Musique*
19:28 Elle se bat pour son enfant et sa maison.
19:31 *Musique*
19:42 Le squelette de la femme porte aussi des traces de deux coups à la tête.
19:47 Peut-être qu'elle s'est battue pour défendre son mari, sa famille ou sa maison.
19:54 Ces blessures révèlent qu'elle a affronté l'assassin envoyé par l'empereur.
19:59 *Musique*
20:03 C'est la preuve de l'égalité des sexes dans le Japon médiéval.
20:06 *Musique*
20:10 L'un des grands chapitres méconnus de l'histoire japonaise, c'est l'implication des femmes dans les guerres.
20:15 *Musique*
20:17 Les textes y font très peu référence,
20:20 mais ceux qui en parlent disent qu'en temps de crise, les femmes samouraïes se battaient aussi courageusement que les hommes.
20:27 *Musique*
20:29 On ne faisait pas de distinction entre les sexes en considérant les femmes comme des civils ou des non-combattants.
20:33 S'ils appartenaient à la famille d'un guerrier, les hommes et les femmes étaient à peu près logés à la même enseigne.
20:39 *Musique*
20:43 Les femmes n'étaient peut-être pas motivées par la loyauté à leur clan ou aux shoguns.
20:48 Peut-être qu'elles défendaient avant tout leur maison.
20:52 Mais toutes celles de la classe des samouraïs étaient formées au maniement des armes, au cas où.
20:58 *Musique*
21:02 La femme du samouraï poursuit donc le combat de son mari.
21:05 *Musique*
21:18 *Cris*
21:20 *Musique*
21:49 Une entaille nette, mais qui ne traverse pas.
21:53 Ici, sur le haut de la tête, très près de cette suture.
21:58 *Rires*
22:00 *Musique*
22:05 Et une autre marque ici, sur l'os occipital.
22:09 Comme il n'y a pas de signe de cicatrisation, nous savons que ces coups sont survenus peu avant la mort.
22:16 L'assaillant voulait vraiment éliminer ces gens.
22:20 *Musique*
22:29 Le sabre s'abat sur le crâne de la femme, causant un grave traumatisme crânien.
22:34 *Musique*
22:37 Elle meurt en quelques secondes.
22:39 *Musique*
23:01 La mort de cette famille, comme d'autres, marque le début d'une guerre sanglante.
23:06 *Musique*
23:10 L'armée impériale avance vers la ville fortifiée des Hojos.
23:14 *Musique*
23:19 La cité de Kamakura était naturellement très bien protégée.
23:23 Au sud, il y avait la mer, et sur tous les autres côtés, elle était entourée de montagnes qui la coupaient du monde extérieur.
23:31 *Musique*
23:34 La route qui mène à Kamakura passe par sept gorges.
23:37 Ces passages dangereux sont les seules voies d'accès à travers les montagnes.
23:41 *Musique*
23:44 Ces chemins sont très étroits, on dirait des sentiers de randonnée.
23:49 On imagine les guerriers traversant une gorge, visée par les flèches ennemies depuis les hauteurs.
23:55 *Musique*
23:57 La bataille des gorges va commencer.
24:00 *Musique*
24:02 Cette personne est l'une des premières victimes.
24:06 Elle a été enterrée seule, mais à proximité de la fosse commune.
24:10 Les scientifiques pensent qu'elle est morte quand la guerre civile s'est intensifiée.
24:14 C'est un squelette très intéressant et très énigmatique.
24:18 On l'a retrouvé dans une sépulture individuelle.
24:21 Cela nous laisse penser qu'il avait quelque chose de spécial.
24:25 *Musique*
24:29 Nous savons qu'il s'était cassé la jambe quand il était bien plus jeune.
24:33 On le voit à son tibia, qui a une courbure anormale.
24:39 L'os s'est consolidé, mais avec une déformation.
24:44 Le tibia droit est donc beaucoup plus court que le gauche.
24:48 Cela veut dire qu'il boitait.
24:52 *Musique*
24:58 Ce handicap est sans doute un indice sur la fonction de cet homme.
25:02 Il devait être moine.
25:06 Beaucoup de moines avaient choisi cette voie parce qu'ils avaient un problème physique qui les empêchait de travailler.
25:13 C'est pour ça qu'ils entraient dans les ordres.
25:18 C'est intéressant parce que d'après les spécialistes, et selon plusieurs textes historiques,
25:26 de nombreux jeunes hommes tués au combat étaient des moines.
25:31 *Musique*
25:33 Tandis que l'attaque impériale se renforce, tous les hojos en âge de combattre, y compris les moines, participent au combat qui se termineront par un bain de sang.
25:48 *Cris*
25:53 Le squelette suggère que les moines ne sont pas restés neutres pendant les affrontements.
25:59 *Musique*
26:16 Tout au long de l'histoire du Japon, les moines guerriers et les monastères bouddhistes ont joué un rôle majeur dans les guerres.
26:23 *Cris*
26:28 *Musique*
26:33 Les chroniques de l'époque évoquent notamment les sorts jetés par les religieux.
26:37 *Musique*
26:41 Il faut se remettre dans la mentalité de l'époque.
26:44 Pour les gens, les victoires sur le champ de bataille étaient intimement liées aux sorts, aux malédictions et aux prières.
26:51 C'était décisif.
26:54 On invoquait la colère des dieux pour mettre l'ennemi en déroute.
26:59 Et ça a pu avoir un impact sur le pouvoir impérial.
27:03 L'armée a pu avoir peur de s'attaquer à des esprits démoniaques, en plus des hommes réels armés de sabres et de lances.
27:15 La première action militaire d'importance était bien souvent de lancer des sards.
27:19 Ça pouvait prendre plusieurs semaines.
27:21 *Musique*
27:29 On a la preuve écrite qu'en temps de crise, les moines allaient aussi au combat.
27:33 *Musique*
27:40 En 1333, il y a notamment un temple qui a envoyé un bataillon de moines se battre.
27:46 Du coup, c'était eux qui devaient réaliser les malédictions lancées contre l'ennemi.
27:51 Pour la bataille des gorges, les hojo ont besoin de tout le monde, y compris des moines.
27:56 *Musique*
28:00 Les combats ne se font pas uniquement aux sabres.
28:03 Le terrain accidenté est idéal pour les embuscades depuis les hauteurs.
28:07 Les samouraïs hojo peuvent décocher des flèches sur les hommes de l'empereur qui tentent de les envahir.
28:12 *Cris de moines*
28:31 Les récits de l'époque évoquent le courage des samouraïs hojo face à l'armée impériale.
28:36 *Cris de moines*
28:39 Les assaillants avançaient à chaque fois avec des renforts, si grands étaient leurs nombres.
28:45 Et les défenseurs tenaient farouchement leur position, si essentielle était leur bastion.
28:51 *Cris de moines*
28:52 Tels le tonnerre, leurs chants de guerre et leurs cris de ralliement sur les trois flancs de montagne
28:58 firent vibrer les cieux et trembler la terre.
29:02 Le Tai-Ye-Iki, chronique de la grande paix.
29:06 *Cris de moines*
29:12 Les guerriers hojo profitent de leur meilleure connaissance du terrain,
29:15 mais sont vulnérables face aux attaques des archers impériaux.
29:18 *Cris de moines*
29:21 L'analyse du squelette du moine ne permet pas de savoir comment il est mort.
29:25 *Cris de moines*
29:27 Mais pendant les combats dans les gorges, les arcs ont été des armes redoutables.
29:31 *Musique*
29:34 Un crâne bien conservé montre l'efficacité des tirs de flèches.
29:38 C'est un détail fascinant.
29:43 Une blessure classique par projectile.
29:46 On a un petit fragment d'os décollé à la base de l'impact.
29:52 C'est une encoche en forme de V qui correspond parfaitement au contour d'une flèche qui aurait pénétré l'os.
30:00 Si je prends celle-ci, on voit où la pointe est entrée.
30:05 *Musique*
30:12 Elle est arrivée de cette direction.
30:15 Le samouraï a dû tourner la tête pour l'esquiver.
30:20 Du coup, elle est entrée par le côté et non par l'avant.
30:24 *Musique*
30:34 Elle a touché l'os avec beaucoup d'impact et de vitesse et l'a traversée.
30:41 La flèche a atteint le cerveau.
30:44 C'est une blessure mortelle.
30:46 Après ça, la victime ne va pas se relever et s'en aller.
30:52 La flèche se plante dans le crâne et provoque une hémorragie fatale.
30:56 La mort est instantanée.
30:59 Mais l'homme n'est pas mort pour rien.
31:06 L'armée impériale ne parvient pas à traverser les sept gorges.
31:13 Pourtant, il lui reste un moyen de pénétrer au cœur du territoire rojo.
31:20 *Cris*
31:24 Dans la bataille pour Kamakura, les samouraïs de l'empereur ont un atout dans leur manche.
31:28 Et il peut être décisif.
31:31 C'est sans doute ce qui explique le massacre de la plage.
31:36 Un squelette attire l'attention des chercheurs.
31:47 Ce crâne a deux blessures.
31:52 Une entaille très profonde sur le sommet du crâne.
31:57 Mais aussi un autre impact à l'arrière de la tête.
32:07 Un sabre a tranché l'os d'un coup.
32:14 La position inhabituelle de cette entaille montre que l'attaque est venue du dessus.
32:18 Et pourtant, sa netteté indique que l'arme était bien un katana.
32:23 La clé du mystère se trouve au milieu des squelettes.
32:31 Des chevaux.
32:35 Les deux blessures sont tout en haut du crâne.
32:40 Donc c'était peut-être un fantassin attaqué par un cavalier qui a pu passer à sa portée.
32:46 Le deuxième coup est incliné et il a tranché le crâne au lieu de faire une entaille,
32:53 comme on en voit sur les autres squelettes.
33:05 Les traces sur le sommet présentent toutes les caractéristiques d'une blessure infligée par un katana.
33:11 La longueur cadre avec celle de la lame qui frappe par le côté.
33:17 Comme ça.
33:20 Les chevaux sont inutiles sur un terrain accidenté comme celui des gorges.
33:32 En revanche, la cavalerie impériale reçoit un coup de pouce du destin face à l'armée hojo déjà affaiblie.
33:38 En 1333, la marée est particulièrement basse sur la côte de Kamakura.
33:47 Le tournant décisif dans l'assaut contre la forteresse de Kamakura
33:54 arrive quand la mer recule suffisamment pour que l'armée impériale contourne à cheval le cap rocheux jusqu'alors entouré d'eau.
34:02 Elle pénètre dans Kamakura par le côté sud, c'est-à-dire par la mer.
34:08 La marée basse permet à la cavalerie de donner l'assaut.
34:15 [Musique]
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34:49 Le nombre de morts du côté hojo montre que l'affrontement a viré au bain de sang.
35:01 Dans la fosse commune, on constate toutes sortes de blessures graves.
35:07 Les combattants n'ont pas fait quartier.
35:15 Voilà l'os du bassin du côté gauche.
35:18 On y voit une entaille.
35:21 Je vais vous montrer sur le squelette qui est là.
35:24 L'entaille est située ici.
35:27 L'angle nous montre que le coup est venu d'en haut.
35:30 Donc, je dirais que la victime était au sol et que quelqu'un l'a transpercé de son sabre comme ça pour l'achever.
35:41 La lame du katana, plantée dans l'abdomen, touche le bassin et provoque une hémorragie interne.
35:47 Le samouraï hojo se vide de son sang et meurt.
35:53 Ça pouvait être une sorte de coup de grâce, comme on en donnait souvent aux soldats blessés à terre.
36:08 Les textes de l'époque parlent d'une mer devenue rouge sang.
36:12 Assurément, c'était une bataille décisive pour des choses importantes,
36:17 comme celles dont on parle pendant des générations pour raconter comment les combattants ont été courageux ou lâches.
36:23 Le Taiyayiki, chronique de la Grande Paix.
36:27 Les squelettes d'une autre fosse commune montrent la brutalité de la mise à mort des vaincus.
36:33 Leur blessure les relie à la guerre civile de 1333 et livre de nouvelles révélations.
36:38 Deux en particulier intriguent les scientifiques.
36:44 La plupart des corps retrouvés sur la plage sont complets.
36:52 Mais deux crânes sont encore présents.
36:59 Mais deux crânes sont à l'écart et leurs lésions sont inhabituelles.
37:03 Tous deux ont été décapités d'un coup à l'arrière de la tête.
37:08 Nous savons que c'est le cas pour celui-ci parce qu'on voit une entaille au niveau de la troisième vertèbre cervicale de part en part.
37:20 Il y a une ligne très lisse, bien définie.
37:26 On voit qu'un instrument tranchant, sans doute un sabre, a frappé en biais.
37:30 Si vous voulez décapiter quelqu'un, vous devez viser la troisième ou quatrième vertèbre cervicale.
37:44 Si c'est la première ou la deuxième, vous risquez de toucher l'arrière du crâne et de déraper sur la mâchoire de l'autre côté.
37:53 Sur cet individu, on voit que la lame est arrivée par l'arrière en biais et qu'elle a tranché la troisième vertèbre ici avant de ressortir.
38:03 C'est une décapitation classique.
38:09 Peut-être que la victime était encore vivante.
38:13 Après avoir été capturée, vous pouvez voir que la lame est encore en place.
38:19 Après avoir été capturée, elle devait être à genoux, la tête baissée, quand le sabre est tombé pour la décapiter.
38:27 Tout de suite, la suite.
38:36 Il est ressuscité un dimanche.
38:43 Il est né un dimanche.
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42:32 Les samouraïs impériaux emportent la tête des hojos vaincus comme des trophées.
42:46 Ce rituel macabre laisse plus de 500 squelettes sans tête dans les fosses communes.
42:50 Le meilleur moyen de prouver que vous aviez neutralisé l'ennemi,
43:06 c'était de rapporter sa tête, parce que bien sûr, il était forcément mort.
43:13 Les deux crânes isolés se distinguent des autres, au milieu des ossements.
43:16 Michael Wiesocki assemble les pièces du puzzle.
43:20 Ces deux crânes ont été retrouvés ensemble.
43:29 On a un homme plus âgé et un plus jeune.
43:32 On le voit à leur crâne.
43:40 Les sutures crâniennes de celui-ci sont soudées et commencent à disparaître.
43:44 L'os se forme par-dessus, ce qui prouve qu'il est plus vieux que l'autre.
43:49 Celui-ci...
43:56 est un homme jeune,
44:00 parce qu'on voit très peu d'usure au niveau des mollets.
44:04 Il est un homme de plus de 50 ans.
44:06 Il a une tête plus grande que la d'un autre.
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48:26 L'analyse des différentes blessures de ces squelettes
48:29 nous rappelle que le monde
48:32 était autrefois un endroit d'une grande sauvagerie.
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49:02 était autrefois un endroit d'une grande sauvagerie.
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49:12 Tout de suite sur National Geographic.
49:14 Tout de suite sur National Geographic.
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