Petits meurtres entre collègues Rafael Apolinar

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00:00Parfois, ce sont les personnes avec lesquelles nous travaillons dont il faudrait le plus
00:09se méfier.
00:10Dans cet épisode de Killers, petit meurtre entre collègues, un jeune homme né du mauvais
00:16côté de la barrière, prêt à travailler dur pour vivre le rêve américain.
00:20Il voulait toujours s'améliorer et aider les autres à être meilleurs.
00:26Mais sa générosité va se retourner contre lui et il devient l'homme à abattre.
00:30Cet individu avait un côté sombre et partout où il allait, les problèmes le suivaient.
00:36Je ne savais pas pourquoi il le détestait autant.
00:39Et quand un différent se termine dans un bain de sang, les enquêteurs se retrouvent
00:43face à deux suspects potentiels.
00:45Et c'était une exécution.
00:47J'ai dit, oh mon dieu, je me suis effondré par terre et j'ai crié, pourquoi ?
00:55C'était un cauchemar.
00:56J'espérais que j'allais me réveiller.
00:5830 juin 2011, c'est la fin d'une journée de travail ordinaire à Fresno, une agglomération
01:25animée située en Californie.
01:26Fresno est une grande ville qui compte 500 000 habitants, sans sa banlieue, et elle
01:33se trouve dans une région agricole.
01:35Mais à 23h30, le bureau du shérif reçoit l'appel d'une habitante paniquée.
01:41Des coups de feu ont retenti dans une maison située sur Alta Avenue.
01:44Un adjoint est immédiatement envoyé sur place.
02:04Sur les lieux, il retrouve la femme qui a contacté les secours, Cynthia Sepulveda.
02:08Elle est en larmes et bouleversée.
02:10La victime qui était dans la douche était son petit ami, James Blanco, 39 ans.
02:17Elle n'avait aucune idée de ce qui s'était passé.
02:19En entrant dans la salle de bain, l'adjoint du shérif a vu le rideau de douche par terre
02:24devant la baignoire, et l'eau coulait encore.
02:27Dans la baignoire, gisait un homme, nu et ensanglanté, allongé sur le dos.
02:31L'adjoint cherche un pouls, mais il est évident que la victime est morte.
02:37Il semblait avoir reçu une balle dans la tête.
02:41La vitre était brisée et il y avait plusieurs impacts de projectiles dans la salle de bain.
02:45Il appelle immédiatement des renforts, et un inspecteur de la brigade criminelle est
02:49chargé de l'enquête.
02:50Monsieur Blanco se trouvait dans sa salle de bain, il prenait une douche.
02:55Quelqu'un était posté dehors et l'attendait.
02:58Cet individu a tiré à travers la vitre, et les balles ont touché la victime, qui
03:02est décédée.
03:04Il n'y avait pas de signes d'effraction et pas de traces de lutte.
03:07Le tireur est resté à l'extérieur et l'a abattu.
03:10Cynthia ignorait qui aurait pu en vouloir à ce point à son petit ami.
03:15Il n'avait pas du tout le profil d'une personne à être victime de ce type d'agression.
03:23James Blanco est né le 11 décembre 1980.
03:27Il a grandi à Daisy Park, un quartier situé dans le sud-est de Fresnant.
03:31Notre père travaillait dans un cimetière et il était aussi pasteur, notre mère était
03:36femme au foyer.
03:37Ils avaient eu trois filles et trois garçons, James était le petit dernier.
03:42Il était assez timide, quand il était petit il était un peu rond, mais en grandissant
03:49il a commencé à se sentir mieux dans sa peau, et il est devenu très sociable.
03:55C'était quelqu'un qui se faisait des amis facilement.
03:59James fait de son mieux pour suivre l'exemple de ses parents et mener une vie honnête.
04:05Mais ce n'est pas toujours facile.
04:06Le sud de Fresnant est une partie de la ville où vivent en majorité des Hispaniques.
04:11Il y a de très bons restaurants et des quartiers très agréables.
04:16Mais cette zone est aussi connue pour la violence de ces gangs.
04:20Adolescent, il avait eu quelques problèmes.
04:24Il avait eu des démêlés avec la police et participé à des bagarres.
04:27C'est vrai que parfois on faisait des bêtises, mais au bout du compte, tout ce que notre
04:34mère et notre père nous ont inculqué, on l'a retenu, et James aussi.
04:39À un moment donné, il a décidé de se reprendre en main et de rentrer dans le droit chemin.
04:44Il s'est donc éloigné définitivement des activités et des personnes liées aux gangs.
04:50James était intelligent, il savait ce qu'il voulait, et il me disait toujours « Harvey,
04:57il faut que tu aies un but dans la vie ».
05:00Il était très responsable, il avait vraiment la tête sur les épaules, et il faisait ce
05:05qu'il disait.
05:06Après le lycée, James est déterminé à réussir dans la vie.
05:10Il postule alors dans une entreprise de fabrication de matelas.
05:14Le seul poste que j'avais pour lui, c'était dans notre service de production de coton.
05:20Les conditions de travail étaient difficiles, il faisait très chaud, et il fallait se salir
05:24les mains.
05:26Mais il faisait de l'excellent travail.
05:28Herb a vu quelque chose en James, il a su qu'il avait le potentiel pour prendre la
05:33relève.
05:34Il lui a donné sa chance et a vraiment cru en lui.
05:38Il était très doué et le meilleur dans son service.
05:41Au bout de deux ans, il est devenu responsable des achats.
05:44À seulement 24 ans, James est promu manager.
05:48C'était la première fois qu'un employé gravissait les échelons aussi rapidement.
05:56Il était exigeant et ferme.
05:58Il fallait que le travail soit bien fait, il prenait ses responsabilités professionnelles
06:01très au sérieux.
06:02Il était le premier arrivé et le dernier parti.
06:05On disait tous que c'était un accroc du travail.
06:08James n'oublie pas sa communauté, il utilise sa position au sein de l'usine pour embaucher
06:14des jeunes qui cherchent à s'en sortir.
06:16Il était très reconnaissant à Herb de l'avoir pris sous son aile et a pris un métier, et
06:23surtout, de lui avoir donné une chance de faire ses preuves.
06:26C'est pour ça qu'il embauchait des gens qui auraient eu beaucoup de mal à trouver
06:32un travail ailleurs.
06:33Dans son quartier, beaucoup d'hommes avaient fait de la prison ou fait partie d'un gang,
06:40alors il donnait une chance à ceux qui voulaient essayer de faire quelque chose de leur vie.
06:44Il aide même son frère Harvey à entrer dans l'entreprise.
06:49Quand j'ai commencé là-bas, James m'a appris beaucoup de choses sur la fabrication
06:53des matelas.
06:54Quand il vous montrait comment faire, il le faisait toujours avec passion.
06:59Il était très doué, il excellait dans son travail.
07:02C'était le genre de personne qui voulait toujours s'améliorer et aider les autres
07:08à être meilleurs.
07:09En 2011, grâce à sa situation professionnelle, James a les moyens de s'acheter une maison.
07:16De plus, il est récemment tombé amoureux.
07:18Il a rencontré Cynthia grâce à son frère Harvey.
07:21Ils fréquentaient la même église.
07:23Elle était mère célibataire et avait un petit garçon de deux ans.
07:26Ils se sont plu immédiatement.
07:27Il était très amoureux.
07:29Je ne l'avais jamais vu aussi heureux.
07:31Ça avait l'air très sérieux entre eux.
07:33Je pensais déjà acheter une robe pour leur mariage.
07:36James semble vivre le rêve américain et son avenir s'annoncera Dieu.
07:44Je me disais que quand il serait temps que je prenne ma retraite, il pourrait prendre
07:49ma relève à la tête de mon entreprise.
07:51Ce serait lui qui la dirigerait.
07:54Mais tout prend fin lorsqu'il est froidement abattu dans sa propre maison.
07:58C'était insensé que quelqu'un en arrive à cette extrémité.
08:03Une personne a surgi de nulle part et lui a tiré dessus à travers la fenêtre de la
08:09salle de bain.
08:10C'était inimaginable.
08:12Son meurtrier a fait feu neuf fois et cinq balles l'ont atteint.
08:15Les enquêteurs essayaient de savoir ce qui s'était passé.
08:19Est-ce que c'était lié à un gang ? Est-ce que c'était un cambriolage qui avait mal
08:24tourné ?
08:25Avait-il été pris pour cible par hasard ? Est-ce qu'un individu suspect avait été
08:31aperçu dans le quartier ? Et bien sûr, la question la plus importante, qui l'avait
08:37assassiné ?
08:39Cynthia Sepulveda déclare à la police qu'elle ne sait pas pourquoi son petite amie a été
08:43tuée.
08:44Elle était dans tous ses états, bouleversée, elle vivait un moment très difficile.
08:49Mais finalement, elle a réussi à retrouver son sang-froid et elle s'est calmée.
08:54La jeune femme a été entendue par les enquêteurs.
08:57James et Cynthia s'étaient rencontrés un mois auparavant.
09:02Ils avaient commencé à se fréquenter et c'était devenu très sérieux entre eux.
09:06Elle venait de coucher son fils de deux ans et elle s'était assoupie.
09:10Ensuite, elle a été réveillée par des coups de feu.
09:13Ça l'a fait sursauter.
09:15Quand Cynthia a entendu quelqu'un tirer, elle s'est précipitée dans la salle de
09:19bain et a découvert le corps sans vie de Monsieur Blanco.
09:25La jeune femme a vite attrapé le téléphone pour appeler les secours.
09:29Elle n'avait aucune idée de l'identité de l'auteur des coups de feu.
09:36Les enquêteurs se concentrent sur la scène de crime, en commençant par la fenêtre.
09:42L'un des carreaux était cassé et la moustiquaire avait été arrachée.
09:47En examinant la fenêtre, on voyait bien que la vitre avait été brisée de l'extérieur.
09:52Sur la moustiquaire, il y avait une trace de poudre arrondie.
09:55Il y avait aussi plusieurs trous indiquant que des balles l'avaient traversée.
10:02Il était visible que l'arme avait été pressée contre la vitre.
10:06On avait retiré la moustiquaire et les balles avaient été tirées à travers la fenêtre.
10:12À l'extérieur, sous la fenêtre, la police retrouve dans un parterre de fleurs des douilles
10:16provenant d'un calibre 10 mm.
10:20C'était un élément supplémentaire indiquant que le tireur se tenait à cet endroit.
10:24Les douilles qui avaient été éjectées et atterries dans la terre se trouvant sous la fenêtre.
10:30Les balles retirées du mur correspondaient au calibre 10.
10:33Un projectile aussi a été découvert dans la baignoire.
10:36Tirer à travers la fenêtre ne lui avait pas suffi.
10:40Le meurtrier avait ôté la moustiquaire, passé sa main à travers la vitre brisée
10:45pour tirer d'encore plus près sur M. Blanco.
10:49Cela fournit une information capitale à la police sur le tueur.
10:53C'était un meurtre, mais aussi une exécution.
10:58Il n'avait pas été visé au hasard, à Fresno, à cause des gangs qui tirent depuis leur voiture.
11:03Il y a des balles perdues.
11:05Là, c'était à bout portant.
11:08La violence de la scène de crime indiquait clairement une intention de tuer.
11:14Le but de cette fusillade, c'était de lui ôter la vie.
11:18Mais qui pourrait en vouloir à ce point à ce manager très apprécié dans l'usine qu'il emploie ?
11:23Qui pouvait vouloir le tuer ?
11:27Dans les heures qui ont suivi le meurtre, il n'y avait aucune piste dans cette enquête pour homicide.
11:33Les preuves matérielles étaient insuffisantes pour orienter la police vers un suspect potentiel.
11:39En dehors des douilles, le tireur avait laissé peu d'indices.
11:42Les agents de police sont allés interroger le voisinage.
11:45Et ils ont eu de la chance, un habitant avait remarqué quelque chose.
11:49Un voisin avait appelé secours pour dire « je crois avoir entendu des coups de feu et des cris ».
11:55Certains quartiers à Fresno ont des taux de criminalité très élevés.
11:59C'est en partie dû au fait que personne n'appelle la police pour signaler un crime en cours.
12:05Dans ce quartier, les habitants se soucient de ce qui se passe.
12:08Et cette personne voulait s'assurer qu'aucun crime n'avait été commis près de chez elle.
12:14Des témoins ont dit qu'il y avait un véhicule garé dans la rue où habitait la victime.
12:21Il s'agissait d'un pick-up.
12:25Il était gris métallisé ou gris éteint.
12:29Il faisait trop sombre, alors ils n'ont pas pu voir distinctement le conducteur.
12:34Le véhicule est parti en trombe juste après les coups de feu.
12:38Et en face de la maison de James, les enquêteurs découvrent un indice qui les aidera peut-être à identifier le tireur.
12:46Il y avait des traces de pneus, mais c'est tout ce qu'ils avaient.
12:52Ils ont photographié les marques de pneus, espérant les comparer ultérieurement à un véhicule.
12:58Pendant ce temps, Cynthia doit annoncer la terrible nouvelle à la famille de James.
13:04J'ai lâché mon téléphone.
13:07Je pouvais plus parler.
13:08J'étais désemparé.
13:09Ça m'intéressait.
13:11Ma mère était en état de choc.
13:14La nuit a été horrible.
13:16Quand ils ont appris la nouvelle, ils se sont rassemblés devant le domicile de James.
13:20À ce stade, la police avait sécurisé tout le quartier.
13:24Il y avait déjà les cordons de la police.
13:27J'ai dit « Oh mon Dieu, je me suis effondré par terre ».
13:31J'ai crié « Pourquoi ? ».
13:34Je ne comprenais plus rien.
13:37J'étais anéanti.
13:38La nouvelle du drame se répand rapidement dans la communauté.
13:41Et tous ceux qui connaissaient la victime se posent la même question.
13:46Pourquoi quelqu'un aurait voulu faire du mal à James ?
13:49Pourquoi lui ?
13:51Ça a été la pire journée de ma vie.
13:54Parce que c'est moi qui devais prévenir les gens qui arrivaient au travail.
13:58Nos collègues étaient bouleversés.
14:00Ils avaient du mal à y croire.
14:03Je ne comprenais pas.
14:05On n'est jamais préparé à ce genre de tragédie.
14:15James Blanco était apprécié de tout le monde.
14:18À l'exception d'une seule personne.
14:20Je n'aurais jamais imaginé que ça pouvait arriver.
14:22Je ne pensais pas qu'il ferait ça.
14:26Cela fait plusieurs heures que James Blanco a été abattu dans sa salle de bain.
14:31Et les enquêteurs tiennent peut-être une piste.
14:35Le meurtre de M. Blanco a suscité la colère des habitants.
14:39C'était quelqu'un de bien.
14:41Il donnait du travail, de bons postes aux jeunes de sa communauté.
14:46La plupart des membres de sa famille se sont rendus chez lui.
14:48Et Harvey a déclaré qu'il savait peut-être qui avait tué son frère.
14:54En gros, il a dit « Tout le monde appréciait mon frère.
14:57Tout le monde l'aimait.
14:58Sauf une personne. »
15:02Harvey Blanco soupçonne Raphaël Apollinare, 22 ans,
15:05un ancien employé de l'usine de matelas.
15:11Ils m'ont demandé qui il était et pourquoi je le soupçonnais.
15:16Raphaël Apollinare a grandi à Daisy Park, comme James Blanco.
15:20Mais lui n'a pas tourné le dos aux gangs.
15:22Il a adopté leur style de vie.
15:26Je crois que quand on grandit dans un quartier où règnent les gangs,
15:30on tombe facilement dedans.
15:32Il a grandi dans cet univers.
15:34C'était sa vie.
15:36Contrairement à James, Raphaël avait manqué de repères quand il était jeune.
15:40Et à l'âge adulte, il n'y avait pas de repère.
15:43À cette époque, nous savons qu'il avait une petite amie.
15:46Il avait une relation, mais pas d'emploi.
15:48La vie de Raphaël prend un nouveau tournant
15:50quand quelqu'un parle de lui à James Blanco.
15:54L'un de nos voisins lui a recommandé un jeune en difficulté.
15:58Un gamin qui avait besoin d'un coup de pouce.
16:02Lui donner un travail.
16:04Ça pouvait l'aider à s'en sortir.
16:06C'est ce qu'il a fait.
16:08C'est ce qu'il a fait.
16:10Lui donner un travail.
16:12Ça pouvait l'aider à s'en sortir.
16:14Et il lui permettrait d'ouvrir un compte en banque.
16:16Ce genre de choses.
16:18En tant que manager dans l'usine de matelas,
16:20James avait la possibilité de donner à des individus comme Raphaël
16:24une chance de reprendre leur vie en main.
16:28Je crois que James Blanco a pris Raphaël Apollinaire sous son aile.
16:34Parce que lorsqu'il regardait ce jeune homme, il se revoyait à son âge.
16:38Il pensait qu'il pouvait le changer et que par le travail,
16:42il trouverait sa place au sein de la société.
16:46Monsieur Blanco a choisi de lui donner sa chance,
16:48de devenir son mentor.
16:50En lui donnant du travail, il voulait lui montrer
16:52qu'il pouvait gagner sa vie honnêtement.
16:54C'est une entreprise qui s'enorgueillit d'aider les gens
16:58qui ont fait des bêtises par le passé.
17:00Raphaël était l'un d'eux.
17:02Merveille dit à la police que le jeune homme se conduisait
17:06comme s'il faisait toujours partie d'un gang.
17:10Il n'avait pas du tout changé de mentalité.
17:12En l'observant, on voyait qu'il se prenait toujours pour un caïd.
17:16La façon dont il jurait, dont il s'exprimait, l'argot qu'il employait.
17:20On aurait dit qu'il était toujours dans un gang, ça faisait partie de lui.
17:26Il travaillait correctement, mais pas tout le temps.
17:29Il était têtu et prenait mal les remarques.
17:32Il voulait faire les choses à sa façon.
17:34Mais au travail, il faut suivre les consignes.
17:38Il avait du mal avec l'autorité.
17:40Et ça a causé des problèmes dans les différents services où il a travaillé.
17:45En dépit de son comportement, Harvey dit que son frère refusait de baisser les bras.
17:52James l'a conseillé plusieurs fois.
17:54Il n'y avait pas d'animosité entre eux.
17:58Un jour, il a marché sur un matelas.
18:00Alors mon frère l'a appelé dans son bureau et lui a demandé
18:03« Pourquoi t'as fait ça ? »
18:06Et il a simplement répondu « Parce que ».
18:09C'est la seule réponse qu'il a donnée.
18:11C'était peine perdue.
18:14Ils l'ont changé de service pour un autre,
18:17essayant de lui trouver un poste qui lui correspondrait,
18:20où il se sentirait bien.
18:22Il a travaillé dans le service où on transforme le coton,
18:25ensuite au garnissage des matelas et après aux expéditions.
18:29James a donné à Raphaël plus de chance qu'à n'importe quel autre employé.
18:34Malheureusement, rien ne fonctionne.
18:38Raphaël était un fauteur de trouble.
18:40Il se moquait quand on lui donnait sa chance.
18:43Plutôt que d'en tirer profit, il n'en faisait qu'à sa tête.
18:48Il a fini par atterrir dans un service qui était une sorte de voie de garage
18:52pour les employés qui avaient du mal à s'intégrer.
18:56Et un jour d'avril, en 2011, Raphaël finit par aller trop loin.
19:03Il a eu une altercation physique avec un collègue.
19:06Son superviseur a donc été obligé d'en informer M. Blanco.
19:11Il ne prenait pas son travail au sérieux et il n'essayait pas de faire ses preuves.
19:16Puisqu'il ne faisait aucun effort,
19:18James a dû se rendre à l'évidence qu'il ne pouvait pas l'aider.
19:22Après l'avoir soutenu pendant un an,
19:24James est obligé de licencier le jeune homme.
19:29Il est parti sans incident.
19:31Il se doutait de ce qu'il attendait de toute façon.
19:33Et James m'a dit que ça s'était bien passé.
19:37Il n'y a pas eu de dispute.
19:38Ils n'en sont pas venus aux mains.
19:41M. Apollinare a quitté les locaux calmement.
19:45Je n'ai même pas su quand il était parti.
19:47C'est quelqu'un qui m'a appris la nouvelle.
19:51Je me suis dit que ça devait finir par arriver.
19:53C'était sûr qu'il n'allait pas rester.
19:56Trois semaines plus tard, Raphaël trouve un autre emploi.
20:01Le principal défaut de Raphaël, c'était son manque d'éducation,
20:05ses bonnes manières en société.
20:07En fait, il n'en avait pas.
20:10Donc, il s'est trouvé un travail qui correspondait mieux à sa personnalité.
20:16Il est allé travailler dans une entreprise de livraison de meubles.
20:20Et d'après ce qu'on m'a dit, il gagnait plus d'argent
20:23et avait de meilleures conditions de travail qu'ici.
20:26Mais si Raphaël n'en voulait pas à James de l'avoir congédié,
20:29pourquoi Harvey pense-t-il qu'il est le meurtrier de son frère ?
20:35Je n'aurais jamais imaginé ça.
20:36Honnêtement, je ne pensais pas qu'il était capable de faire une chose pareille.
20:39J'étais choqué.
20:41Je n'avais pas vu ça en lui.
20:43Selon Harvey, même s'il avait trouvé un autre travail,
20:46il n'avait pas apprécié d'être licencié.
20:49Il savait que M. Apollinar en voulait à son frère.
20:53Il l'avait personnellement entendu se plaindre de lui.
20:57Harvey Blanco dit que quelques heures avant le meurtre,
21:00il était devant la maison de sa mère avec des amis
21:02quand Raphaël est arrivé dans son pick-up.
21:07Il avait une bière dans la main.
21:08Il m'a vu et je me suis dit,
21:10« Ah, là, c'est sûr, ça sent les problèmes. »
21:13Il était saoul et très contrarié d'avoir été mis à la porte par mon frère.
21:20Il m'a dit, « Il se prend pour qui, ton minable de frère ?
21:22Il fait comme si sa mère n'avait pas d'odeur. »
21:26Pour on ne sait quelle raison,
21:27il était toujours en colère parce qu'il avait été congédié.
21:32Raphaël est décidé à déclencher les hostilités.
21:35Mais Harvey fait son possible pour le calmer.
21:39Je me suis dit que c'était l'alcool qui parlait.
21:41Il était sacrément éméché. Il était saoul.
21:44Il se défoulait. Je ne me doutais pas de ce qu'il avait en tête.
21:48Harvey n'est pas entré dans son jeu et a décidé de partir.
21:51Il s'est dit que quand Raphaël se retrouverait seul,
21:53il se calmerait.
21:56Je ne voulais pas appeler mon frère pour lui dire,
21:58« Salut, frangin, j'ai croisé Raphaël, méfie-toi de lui. »
22:01Il n'avait pas besoin de ça.
22:03Et voilà ce qui est arrivé.
22:06Quelques heures plus tard, James a été criblé de balles.
22:09Et Raphaël semble le seul à avoir un mobile.
22:15Son pick-up correspondait à la description du véhicule
22:18qui avait été vu garé près de la maison de James,
22:21le soir du meurtre.
22:23Alors, les enquêteurs se sont intéressés à lui.
22:27Ça ne pouvait être que lui.
22:32C'était évident.
22:34La façon dont ça s'est passé,
22:36la petite altercation qu'on avait eue plus tôt,
22:39ces menaces,
22:42pour moi, c'était le principal suspect.
22:47Pendant que les enquêteurs traquent Raphaël,
22:49le médecin légiste termine l'autopsie de la victime.
22:52Certains éléments suggèrent que, finalement,
22:54James a peut-être vu le tireur.
22:58Il a fait feu neuf fois,
23:00et l'une des balles l'a touché à l'épaule.
23:02Une autre a touché un os dans son dos et a éclaté.
23:05Un morceau est ressorti au niveau de son cou
23:07et un autre au niveau de sa tête.
23:08Ce qui l'a tué instantanément.
23:12Selon la trajectoire et l'angle des blessures par balles,
23:15James était recroquevillé dans la baignoire
23:17pour essayer de se protéger.
23:18Mais le tireur a passé son bras par la vitre
23:20pour avoir un meilleur angle.
23:24Le tueur avait une cible bien précise.
23:28C'est cet homme qui était personnellement visé.
23:31C'était une vengeance.
23:33Quelques jours plus tard,
23:34les enquêteurs retrouvent le suspect.
23:38Ils l'ont contacté,
23:39et ils lui ont dit vouloir l'interroger.
23:41À leur grande surprise,
23:42Raphaël a coopéré sans problème.
23:44Mais il a nié être impliqué dans le meurtre.
23:49Il a déclaré,
23:50« Ouais, j'aime pas ce mec. »
23:54Il m'a viré.
23:57Il se la racontait.
23:59Il se croyait mieux que tout le monde.
24:03J'imagine qu'il a dû leur dire qu'il dormait,
24:05qu'il était chez lui toute la soirée,
24:07et que sa copine pouvait le confirmer.
24:10À ce stade,
24:11la police n'a aucune preuve
24:12pour inculper Raphaël de meurtre.
24:14Il est donc libre de repartir.
24:18Les enquêteurs avaient un mobile potentiel
24:20pour expliquer le geste de M. Apollinare.
24:23Et son pick-up correspondait à la description du véhicule
24:26aperçu près de la scène de crime.
24:29C'était peu,
24:30et ils ne voulaient pas se précipiter.
24:33Ils avaient peu d'indices,
24:34et l'interrogatoire du suspect n'ayant rien donné,
24:37rien ne le reliait à la scène de crime.
24:40Ils n'avaient même pas assez d'éléments
24:42pour un mandat de perquisition.
24:44Plusieurs semaines passent
24:45et l'enquête est dans l'impasse.
24:47La famille et les amis de James
24:49commencent à douter que son meurtrier
24:51soit traduit en justice.
24:54On essayait de rester en contact avec les enquêteurs,
24:56mais c'était difficile.
24:59Le dossier a fini par prendre la poussière dans un coin.
25:01Il ne s'en occupait plus.
25:04Il n'enquêtait même plus.
25:06C'était frustrant de se dire qu'il allait peut-être s'en tirer,
25:09qu'il pourrait échapper à la justice
25:11et être libre de se promener dans nos rues.
25:14Il pouvait recommencer.
25:16Puis le 2 août,
25:17cinq semaines après le meurtre,
25:19un jeune homme nommé Andrew Macias
25:21se présente au bureau du shérif du comté de Fresno.
25:24Ses déclarations relancent l'enquête.
25:27Andrew avait 18 ans.
25:29Il venait du même quartier
25:30et il connaissait très bien James.
25:32Mais ce n'était pas ça qui le reliait à cette affaire.
25:36Andrew et Raphaël avaient été membres du même gang.
25:39Ils étaient amis.
25:42Il a fait une révélation très importante.
25:44Il a déclaré que M. Apollinare
25:46était l'homme qui avait tué James Blanco.
25:50Il a dit qu'il se trouvait avec Raphaël
25:52le soir où James avait été tué.
25:54En fait, il l'avait accompagné pendant cette soirée.
25:58Andrew dit aux enquêteurs que le soir de la fusillade,
26:01Raphaël l'a appelé pour lui proposer d'aller à une soirée.
26:06Il lui a dit,
26:07« Eh, ça te dit de sortir avec des nanas ? »
26:09Comme il était un peu plus jeune que Raphaël,
26:11il lui a répondu,
26:12« Ouais, carrément. »
26:14« Je suis partant. »
26:16Quand Raphaël est passé le prendre,
26:18il lui a dit,
26:19« J'ai un truc à régler vite fait avant. »
26:22Il ne l'a pas expliqué ce qu'il avait à faire
26:24ni où ils allaient.
26:26Mais il s'est rendu non loin de la maison de James Blanco
26:28et s'est garé dans sa rue.
26:31Andrew a dit que Raphaël s'était garé près de chez lui,
26:34a éteint ses phares,
26:35et après, il a sorti une arme.
26:38Le jeune homme prétend être resté dans la voiture
26:40pendant que son ami se dirigeait vers la maison.
26:43Il n'a donc pas vu ce qu'il s'est passé ensuite.
26:46Il a entendu plusieurs coups de feu.
26:49Ensuite, M. Apollinar est revenu en courant à sa voiture
26:52et a menacé M. Macias.
26:54Il lui a dit de ne parler de ça à personne.
26:57Lui savait seulement qu'il y avait eu une fusillade.
26:59Il ignorait que c'était M. Blanco qui avait été tué.
27:04Andrew accepte d'aider Raphaël à se débarrasser des preuves.
27:10Il a donné son suite à M. Macias
27:12et il lui a dit de le jeter ou de le laver,
27:14quelque chose dans ce genre.
27:16Il lui a aussi donné son arme pour qu'il s'en débarrasse.
27:19L'enquêteur lui a demandé à qui il l'avait donnée,
27:21mais nous n'avons pas pu remettre la main dessus.
27:25En fait, le pistolet n'a jamais pu être retrouvé.
27:28Si Andrew était d'accord pour couvrir son ami,
27:31pourquoi décide-t-il maintenant de tout avouer à la police ?
27:35Je pense qu'Andrew devait se sentir coupable.
27:39Ce qu'il avait fait devait le travailler.
27:42En fait, c'était un ami de notre famille,
27:46très proche même.
27:49Il habitait le quartier et les gens parlent,
27:51alors il avait peur que ça finisse par s'avoir.
27:58Mais quand les enquêteurs arrêtent Raphaël,
28:00sa version des faits est totalement différente.
28:10Cela fait un mois que James Blanco a été tué
28:13et l'enquête est dans une impasse.
28:15Mais un témoin vient d'avouer aux enquêteurs
28:17qu'il se trouvait avec le tireur présumé,
28:19Raphaël Apollinare, au moment du meurtre.
28:22Andrew Macias avait très peur
28:24parce qu'il était dans le véhicule avec Raphaël.
28:28Et il a dit qu'il ne voulait pas plonger pour un truc
28:31qu'il n'avait pas fait.
28:34Alors il est allé voir les inspecteurs chargés de l'enquête
28:37et il leur a dit tout ce qu'il savait.
28:41Son témoignage permet à la police d'obtenir
28:43un mandat de perquisition pour le domicile
28:45et le pick-up du suspect.
28:48Raphaël Apollinare est interrogé une seconde fois.
28:58C'est quelqu'un de méprisant.
29:00Il se moquait des inspecteurs,
29:02il les provoquait et les prenait de haut.
29:28Les enquêteurs confrontent Raphaël aux preuves,
29:30mais il ne flanche pas.
29:57James en est tenu à sa première déposition,
29:59à savoir qu'il était avec sa petite amie ce soir-là.
30:14Vu ce qu'il a nié toute implication dans le meurtre de James,
30:18les inspecteurs ont mis fin à l'interrogatoire.
30:22La police de Fresno garde Raphaël en détention
30:25pendant que d'autres agents vont interroger sa petite amie.
30:29Ils sont allés lui parler.
30:31Évidemment, elle a fourni un alibi à Raphaël.
30:33Il avait passé la nuit avec elle.
30:36À un moment donné, elle a quand même déclaré
30:38qu'il était possible qu'il soit parti pendant un moment,
30:41puis revenu sans qu'elle s'en rende compte.
30:44Mais elle a insisté en disant qu'il était avec elle
30:46et qu'il n'avait pas pu faire ça.
30:50Ils étaient convaincus que c'était le tireur,
30:52mais n'avaient pas de preuves solides contre lui.
30:54L'unique témoin avait appartenu à un gang,
30:56et dans un procès, ce genre d'individu n'est pas très crédible.
31:00Mais quelques heures plus tard,
31:02Raphaël décide soudainement de coopérer.
31:06Monsieur Apollinare était dans sa cellule
31:08quand il a voulu revoir les enquêteurs.
31:11Il leur a dit qu'il avait des informations à leur communiquer
31:14et qu'il ne serait pas déçu.
31:18Raphaël a finalement avoué s'être rendu chez James ce soir-là,
31:21mais ce n'était pas lui qui l'avait criblé de balles.
31:25Le suspect prétend qu'il avait beaucoup bu
31:28et décidé d'aller donner une leçon à son ancien employeur
31:30qui l'avait licencié.
31:34Il a quitté discrètement l'appartement de sa petite amie
31:37et obtenu une arme par quelqu'un.
31:39Mais ce qu'il comptait en faire n'était pas très clair.
31:52En fait, il s'est incriminé tout seul.
31:55Il a reconnu qu'il avait bien une arme sur lui
31:58et qu'il s'est rendu chez James Blanco.
32:02Qu'il est allé là-bas avec l'idée de lui tirer dessus
32:04ou au moins lui faire peur.
32:22Raphaël Apollinar croyait sincèrement que James Blanco
32:25avait ses préférences parmi les employés.
32:28Et comme il n'en faisait pas partie, ça ne lui a pas du tout plu.
32:32Andrew accepte d'être son complice dans cette expédition punitive.
32:36Je me suis déjà pris.
32:38J'ai dit que je voulais aller tirer sur James.
32:42Il m'a dit que j'étais en retard.
32:45J'ai dit que c'était cool et je suis allé là-bas.
32:49Il a dit s'être garé de l'autre côté de la rue
32:51et a donné le pistolet à Andrew pendant qu'il enfilait des gants
32:54pour ne pas laisser ses empreintes.
32:58Mais Raphaël a remarqué une voiture suspecte
33:00garée devant la maison de James.
33:02Alors il a renoncé.
33:06Alors qu'il était dans son véhicule à la dernière minute,
33:10Raphaël est revenu à la raison et il s'est dit
33:14« Mais je suis fou ou quoi ? Pourquoi je ferais ça ? »
33:18En revanche, son ami n'aurait pas hésité.
33:22Selon Raphaël, Andrew tenait l'arme.
33:24Il était venu pour tirer sur quelqu'un
33:26et c'est bien ce qu'il comptait faire.
33:29Il a déclaré que c'était monsieur Macias
33:31qui avait appuyé sur la détente.
33:36Mais quel pouvait être le mobile d'Andrew
33:38pour avoir commis ce meurtre ?
33:40Selon Raphaël, il en voulait à James
33:42de n'avoir jamais voulu l'embaucher.
33:46Andrew Macias lui avait demandé plusieurs fois
33:48depuis le début de l'affaire
33:50d'envoyer le pistolet à James.
33:53C'est ce qu'il a fait.
33:55Andrew Macias lui avait demandé plusieurs fois
33:57de lui trouver un poste dans l'usine de matelas.
34:02Enfin, c'est ce qu'il aurait raconté à Raphaël Apollinar.
34:07Il était énervé parce que cet homme
34:09qui dirigeait l'entreprise ne lui avait jamais donné de travail,
34:12alors qu'en plus il était un ami proche de la famille.
34:16C'est pour cette raison qu'Andrew Macias
34:18aurait décidé d'aller jusqu'au bout
34:20et de lui tirer dessus.
34:23À ce stade, la police s'est retrouvée
34:25avec deux anciens membres de gang
34:27qui admettaient leur présence sur la scène de crime,
34:30mais qui s'accusaient mutuellement.
34:33Cependant, les inspecteurs doutent énormément
34:35de l'aversion de Raphaël.
34:39Il n'y avait jamais eu d'animosité
34:41entre Andrew et James,
34:43alors ça n'avait aucun sens
34:45que M. Macias ait tiré sur lui.
34:48Les déclarations de M. Apollinar
34:50accusant Andrew paraissaient peu crédibles.
34:52Si M. Macias l'avait tué,
34:54pourquoi serait-il venu parler à la police ?
34:56S'il était réellement coupable,
34:58quel aurait été son intérêt
35:00à apporter son aide et fournir des informations ?
35:04Il était plus logique que ce soit Raphaël
35:06qui ait tué James,
35:08étant donné que c'est lui qui avait un mobile.
35:10Alors même s'il a accusé Andrew,
35:12c'est lui qui a été inculpé de meurtre.
35:14Le 10 août,
35:16la police fouille le pick-up du suspect.
35:18Malheureusement,
35:20elle ne découvre aucune preuve.
35:24Non loin des lieux du drame,
35:26ils avaient relevé des traces de pneus
35:28qui correspondaient à ceux du véhicule de Raphaël.
35:30Mais c'était un peu léger
35:32pour le relier à la scène de crime.
35:36C'était un modèle très courant
35:38et les pneus n'avaient pas
35:40de caractéristiques particulières.
35:42De plus,
35:44ils n'ont trouvé aucun résidu de poudre
35:46ou de munitions.
35:48En revanche,
35:50les enquêteurs découvrent une pièce à conviction
35:52au domicile du suspect.
35:54Chez lui, la police a trouvé
35:56des gants sur lesquels il y avait
35:58des résidus de poudre.
36:00Ça faisait un lien
36:02avec ses déclarations.
36:04Il avait dit détenir une arme,
36:06donc les éléments s'accumulaient contre lui.
36:08Mais au moment du procès,
36:10une surprise de dernière minute
36:12va peut-être permettre à Raphaël
36:14de ressortir libre du tribunal.
36:16Le témoin clé
36:18de l'accusation n'est pas venu.
36:20Était-il le tireur ou pas ?
36:26Le 12 avril 2016,
36:28cinq ans après le meurtre de James Blanco,
36:30le procès de Raphaël Apollinare
36:32s'ouvre.
36:35Il y a de nombreuses raisons
36:37pour lesquelles plusieurs années peuvent s'écouler
36:39avant l'ouverture d'un procès.
36:41Et pour les familles des victimes en particulier,
36:43qui attendent que justice soit rendue,
36:45c'est éprouvant.
36:47C'était difficile.
36:49L'attente du procès était interminable.
36:51Je compatissais avec la famille.
36:53J'avais beaucoup de peine pour eux.
36:55C'était très frustrant.
36:57On avait envie d'en finir.
37:01On avait perdu notre petit frère.
37:04On essayait
37:06de s'en remettre,
37:08d'aller de l'avant.
37:10Brian Hutchins, le procureur,
37:12décrit Raphaël comme un jeune homme en colère,
37:14qui considérait que James lui avait manqué
37:16de respect en le licenciant.
37:20Il pensait vraiment qu'il n'aurait pas dû
37:22le mettre à la porte,
37:24parce qu'il venait du même quartier.
37:27Il avait la mentalité des gangs.
37:29Il pensait de la même façon.
37:31Je suis un dur,
37:33t'as pas intérêt à me manquer de respect.
37:35En fait, c'est souvent une histoire d'égo.
37:37Dans son esprit,
37:39c'était si tu me vexes,
37:41si tu me parles mal,
37:43attention au représailles.
37:47Il était consumé par la rage.
37:49Il ne s'en détachait pas et il l'entretenait.
37:51D'ailleurs, la déposition de Raphaël
37:53prouve qu'il avait l'intention de se venger.
37:57Il avait admis avoir voulu
37:59tuer M. Blanco.
38:01Donc, il avait un mobile, la vengeance.
38:03Ensuite, il y avait une scène
38:05de crime très violente et des résidus
38:07de poudre sur ses gants.
38:09Pour finir, il s'était rendu là-bas avec une arme
38:11dans l'intention d'abattre M. Blanco.
38:15Il n'avait pas seulement
38:17un témoin qui pouvait attester
38:19de sa présence sur les lieux,
38:21celui-ci avait aussi admis l'avoir aidé.
38:23Quand on relit tous ces éléments,
38:25il devient évident que M. Apollinare
38:27est coupable.
38:29Mais lorsque l'accusation appelle Andrew
38:31Macias à la barre, le témoin est
38:33introuvable.
38:35Il avait disparu.
38:37On lui avait envoyé une assignation, mais il se cachait
38:39quelque part. On n'avait pas réussi à le localiser.
38:41On savait qu'il craignait pour sa sécurité.
38:43La question, c'était
38:45Raphaël avait-il fait en sorte
38:47qu'il ne puisse pas venir témoigner
38:49ou était-ce Andrew
38:51qui avait menti depuis le début
38:53et mis le meurtre sur le dos de l'accusé ?
38:55Son absence a fragilisé
38:57notre dossier. Son témoignage
38:59aurait permis d'étayer notre version des événements.
39:01Du coup, les jurés
39:03ne pouvaient pas prendre ces déclarations en considération
39:05et ils allaient
39:07certainement spéculer sur sa culpabilité
39:09éventuelle.
39:11La Défense
39:13saisit cette occasion pour faire témoigner Raphaël.
39:15À la barre, il s'en tient
39:17à sa version et affirme que c'est Andrew
39:19qui a abattu James Blanco.
39:21J'avais peur qu'il arrive
39:23à faire douter le jury
39:25et qu'il ne soit pas condamné.
39:27On peut dire que son avocat
39:29a fait du très bon travail
39:31en essayant de convaincre le jury
39:33de son innocence.
39:35C'était très stressant de ne pas savoir
39:37quel serait le verdict.
39:39On n'avait aucun moyen de le savoir.
39:41En gros, la version de Raphaël,
39:43c'était que les membres d'un gang
39:45se soutiennent toujours, quoi qu'il arrive.
39:47C'est pourquoi, quand il a renoncé
39:49à tirer sur James Blanco,
39:51Andrew l'a fait à sa place.
39:53Mais cela n'explique pas
39:55la présence de résidus de poudre
39:57sur les gants de l'accusé.
39:59Il aurait très bien pu s'agir
40:01d'un transfert.
40:03Mais là, dans ce cas précis,
40:05la quantité de résidus de poudre
40:07était trop importante.
40:09Donc, ce scénario n'était pas plausible.
40:11Les jurés délibèrent pendant six heures
40:13avant de parvenir à un verdict.
40:15Le jury n'était pas unanime.
40:17C'était à huit voix contre quatre.
40:19Donc, cela voulait dire que quatre personnes
40:21dans ce jury étaient indécises.
40:23Elles n'étaient pas convaincues,
40:25au-delà de tout doute raisonnable,
40:27que Raphaël Apollinare avait tiré.
40:31Le jury n'a pas pu se mettre d'accord
40:33pour savoir si Raphaël était le coupable
40:35ou si c'était quelqu'un d'autre
40:37qui avait commis ce meurtre.
40:39Andrew, par exemple.
40:41Cependant, l'accusé n'est pas acquitté
40:43de tous les chefs d'inculpation.
40:46M. Apollinare avait reconnu
40:48s'être rendu là-bas armé
40:50pour tirer sur M. Blanco.
40:53Ça, il fallait le condamner.
40:57Il n'a pas compris qu'il n'était pas
40:59indispensable d'appuyer sur la détente
41:01pour être condamné pour meurtre
41:03avec préméditation.
41:05L'intention de tuer surpasse
41:07tout autre élément en considération.
41:09Raphaël a été reconnu coupable
41:11et condamné à perpétuité
41:14Quand, finalement,
41:16on a entendu le verdict
41:18et sa condamnation,
41:22ça a été un immense soulagement.
41:24Ce type allait enfin payer
41:26pour son crime.
41:28Tout le monde a été soulagé
41:30à l'issue du procès.
41:32Mais, personnellement,
41:34je trouve que sa condamnation
41:36aurait dû être beaucoup plus sévère.
41:38C'était un meurtre prémédité.
41:41Si le jury avait été sûr à 100%
41:43que Raphaël était le tireur,
41:45il aurait écopé de 25 années de plus.
41:51Un jeune homme blessé dans son égo
41:53a ôté la vie à l'un des membres
41:55les plus importants de sa communauté
41:57et brisé deux familles.
42:00Il n'y a pas que les Blancos
42:02qui ont perdu quelqu'un.
42:04Il y a aussi la famille Apollinar.
42:06Ce sont deux mères qui pleurent leur enfant.
42:08Cette histoire est tellement tragique.
42:10Il a suffi qu'une personne
42:12prenne une mauvaise décision
42:14et deux vies
42:16et deux familles ont été détruites.
42:20Bien que justice ait été rendue,
42:22James Blanco manquera toujours
42:24à tout ce qu'il aimait.
42:26Ça ne nous a pas ramené, James.
42:30Encore maintenant,
42:32il y a des jours
42:34où je reste assis dans ma voiture
42:37et je lui parle à haute voix.
42:39Je lui dis qu'il me manque.
42:42Il aimait sa famille et ses collègues
42:44et moi je l'aimais énormément.
42:52Je pense qu'il avait beaucoup d'affection pour moi
42:56et qu'il devait me voir comme une figure paternelle.
42:59James était comme mon fils
43:01et j'avais de grands projets pour lui.
43:04Il était tout pour moi.
43:06C'est ce que j'ai écrit dans une lettre à Raphaël.
43:10Je lui ai dit,
43:12je n'ai pas pu t'empêcher de nous l'arracher
43:14et je te hais pour ça.
43:16Mais je veux aussi te dire que
43:18je ne veux plus te détester.
43:20Je veux te pardonner.
43:33Je ne veux plus te détester.
43:35Je veux te pardonner.
43:37Je veux te pardonner.
43:39Je veux te pardonner.
43:41Je veux te pardonner.
43:43Je veux te pardonner.
43:45Je veux te pardonner.
43:47Je veux te pardonner.
43:49Je veux te pardonner.
43:51Je veux te pardonner.
43:53Je veux te pardonner.
43:55Je veux te pardonner.
43:57Je veux te pardonner.
43:59Je veux te pardonner.
44:01Je veux te pardonner.
44:03Je veux te pardonner.
44:05Je veux te pardonner.
44:07Je veux te pardonner.
44:09Je veux te pardonner.
44:11Je veux te pardonner.

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