Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle aide carburant ce dimanche dans une interview télévisée. Un chèque de 100 euros par voiture et par an, limité aux travailleurs les plus modestes. Il a également ciblé les marges, en demandant aux acteurs de la filière de vendre à prix coûtant.
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00:00 Alors on va revenir avec Nicolas sur les annonces d'Emmanuel Macron hier soir.
00:02 Alors la vente à perte du carburant, on oublie, on dégage.
00:06 Ça y est, petit renoncement, enfin gros renoncement même.
00:10 À la place, Emmanuel Macron cible les marges de la filière carburant.
00:14 Qu'est-ce qu'il veut dire ?
00:16 Alors il remplace la vente à perte par le prix coûtant.
00:19 Il y a eu deux messages hier.
00:20 Le message à la filière carburant, notamment les distributeurs, vendez à perte.
00:25 Et le message pour la filière agroalimentaire, là on parle de l'alimentation,
00:29 modérez vos marges.
00:30 Et donc Elisabeth Borne va essayer de relayer ce message présidentiel
00:34 en recevant tout ce petit monde, tout au long de la semaine,
00:36 pour essayer de dire voilà ce qu'on vous demande.
00:38 Est-ce que l'exécutif a le pouvoir d'agir sur les marges des entreprises ?
00:43 Absolument pas. Aucun pouvoir.
00:45 Pas plus qu'il a le pouvoir d'imposer une vente à perte.
00:47 Oui, Emmanuel Macron l'a dit plusieurs fois, les prix ne sont pas administrés.
00:50 Non, non, c'est pas administré, voilà.
00:52 Donc il n'y a absolument aucun pouvoir.
00:53 Le seul pouvoir, c'est de les réunir.
00:55 Soyez sympas s'il vous plaît, en ce moment on a besoin de votre aide.
00:57 Non mais franchement, il n'y a que ça.
00:59 Alors on peut faire pression, dire attention, je vais vous dénoncer publiquement,
01:02 mais il n'y a pas de pouvoir particulier.
01:03 Alors les distributeurs s'expriment,
01:05 Michel-Édouard Leclerc a ciblé les marges des raffineurs.
01:08 C'est vrai que les marges des raffineurs ont considérablement augmenté
01:10 après des années où elles avaient considérablement baissé.
01:13 Et puis il a rappelé que l'essentiel du prix d'un litre de carburant
01:16 ce sont les taxes, on le sait.
01:17 Sur un euro de carburant, vous avez 10 centimes de raffinage distribution,
01:21 30 centimes de pétrole brut et 60 centimes de taxes.
01:25 Mais n'y comptez pas, il n'y aura pas de baisse de taxes.
01:27 D'ailleurs, 60% de taxes, tu dis ?
01:30 60 centimes de taxes sur un euro de carburant.
01:33 C'est un peu différent entre le gazole et l'essence.
01:35 Hier, Emmanuel Macron avait l'air d'insister pour dire que ce n'était pas autant,
01:38 que c'était moitié-moitié.
01:40 C'est compliqué parce qu'il y a de la TICPE,
01:42 qui est la taxe intérieure sur les produits énergétiques,
01:44 à laquelle s'ajoute la TVA,
01:46 et il y a de la TVA qui s'ajoute sur l'ensemble.
01:48 Donc tout ça évolue de manière un petit peu...
01:50 Enfin c'est assez compliqué d'y voir ta clart,
01:53 mais effectivement, il y a un phénomène de hausse de taxes mécaniques
01:55 quand il y a une hausse des produits de matière première,
01:57 ce qui veut dire que la part réelle des taxes
01:59 en fonction du prix de la matière première
02:02 va varier d'un jour à l'autre.
02:03 Du coup, la réponse, c'est prix coûtant.
02:05 La réponse, c'est prix coûtant.
02:07 Alors, ce n'est pas viable sur le long terme.
02:08 Prix coûtant, ils le font tous de manière ponctuelle, de temps en temps.
02:11 Mais on ne peut pas imaginer que c'est un mode de fonctionnement.
02:13 Quand même, des distributeurs, c'est 20% de leur chiffre d'affaires.
02:15 Tu ne fais pas du prix coûtant tous les jours sur 20% de ton chiffre d'affaires.
02:19 Après, vouloir imposer du prix coûtant,
02:21 c'est une manière de vouloir contrôler les prix.
02:22 Ça, c'est toujours mal terminé, les contrôles de prix.
02:25 On le décide, ça fait de la pénurie, ça tue la concurrence,
02:28 et à la fin, ça pénalise celui qu'on était censé aider.
02:30 Donc, le contrôle des prix, ce n'est pas une solution.
02:32 On voit qu'on réagit un petit peu dans la précipitation.
02:35 On oublie la séquence vente à perte,
02:37 on nous fait la séquence prix coûtant,
02:40 mais ça manque de cohérence.
02:42 Parce que tous les textes de loi aujourd'hui
02:43 imposent le contraire au secteur de la grande distribution.
02:45 Vous avez une loi Egalim 2 qui dit
02:47 que vous devez faire minimum 10% de marge,
02:49 y compris sur le Nutella.
02:51 Vous avez une loi Descrosailles qui va entrer en vigueur en avril.
02:53 Vous n'avez pas le droit de faire trop de promos sur l'hygiène beauté.
02:56 Et à côté de ça, on vous dit "cassez les prix" sur les carburants.
02:59 Il y a un truc qui ne colle pas.
03:00 Après, il y a une dernière solution, c'est la taxe.
03:02 On l'a fait en 2022 avec l'aval de Bruxelles
03:04 sur des profits jugés exceptionnels.
03:05 C'est peut-être comme ça que ça va se terminer,
03:07 mais taxer plus, ça ne fait pas baisser les prix.