André Bercoff : "Il n'y a rien à faire sur les presque 60% de taxes de l'État ?!"
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Transcript
00:00 du litre d'essence dans la pompe, qu'il est dur le petit visionnage des numéros qui monte,
00:08 qui monte. Vous savez quand on sort comme ça la pompe, on la met et puis on regarde,
00:12 on regarde combien ? 1 euro, 1 euro 10, 1 euro 20, 1 euro 30, 1 euro 50, 1 euro... 2 euros et
00:20 qui dit mieux, qui dit mieux ? Voilà le litre d'essence. Ça va beaucoup plus que du temps des
00:25 gilets jaunes en 2018. Actuellement le litre d'essence, le sans plomb 95 pour être plus précis,
00:32 en moyenne, en moyenne c'est 1,96 euros soit 15 centimes de plus qu'au début juillet. Il faut
00:39 le dire aussi que dans certains quartiers des grandes capitales c'est 2 euros déjà, c'est 2
00:44 euros dans certains. Alors comment se décompose ces 1,96 euros ? Eh bien les taxes, les taxes
00:52 pèsent plus d'un euro, c'est-à-dire plus de 50, 55% ! Matière première évidemment, le baril de
00:59 pétrole, le pétrole 71 centimes, reste 24 centimes de goût de distribution, un montant pointé par
01:06 l'association des consommateurs et très discuté, ça s'appelle les marges brutes. Alors rappelez-vous,
01:12 il y a encore quelques jours, Emmanuel Macron disait "eh bien écoutez les distributeurs vendaient
01:18 à perte", les autres ont dit "pas question qu'on vente à perte", il n'en est pas question et on
01:23 l'a enlevé, on n'a plus entendu parler et effectivement, vous n'en voulez pas, eh bien
01:29 on le remet in the pocket. Et en revanche, en revanche, est apparue une nouvelle suggestion
01:37 du président de la République, la création de contrôleurs de marge bénéficiaire des industriels,
01:45 voilà, contrôler les marges des industriels. Bah, alors écoutez, pourquoi pas, le problème c'est
01:51 c'est quoi ces marges ? Alors qui en parlait ? Quelqu'un qu'on aime bien, l'économiste François
01:58 Langlais, il en parlait sur RTL hier et voici ce qu'il disait François Langlais. "Ca sera, on
02:05 imagine, le rôle des contrôleurs de marge, non le chef de l'État, non c'est la création hier soir,
02:09 c'était pas facile de faire passer Mélenchon pour un libéral mais c'est presque réussi. Sur le
02:15 fond, vraiment, c'est quoi une juste marge au fait ? Comment faire la différence entre l'entreprise
02:21 qui marche pour investir, celle qui marche pour se reconstituer après des années difficiles et
02:26 celle qui marche pour rémunérer ses actionnaires, sauf à envoyer des légions de fonctionnaires
02:30 contrôler les livres de compte ? Et comment va-t-on punir la marge excessif dans l'énarquistan
02:36 qui est devenu la France ? L'énarquistan qui est devenu la France, mais enfin François Langlais,
02:43 mais vous l'avez très bien compris, bien sûr, quand il y a un problème, qu'il soit économique,
02:48 qu'est-ce qu'on crée ? Des fonctionnaires, mais exactement, vous l'avez dit, on va envoyer des
02:52 légions de fonctionnaires, voilà, de contrôleurs, ça va faire de l'emploi, ça encore, ça va réduire
02:58 les chiffres du chômage, voilà, créons des milliers, effectivement, qu'est-ce que ça veut
03:02 dire ? Il y a des marges qui font des marges de 12 à 20% dans certains magasins, d'autres qui font
03:10 beaucoup moins, d'autres qui font très peu, effectivement les distributeurs ne font pas
03:15 énormément, ils font plus qu'avant, c'est vrai, ils font plus qu'avant, mais comment faire ? Et puis
03:19 surtout, surtout, surtout, en contraignant les marques à limiter les marges, elles pourraient
03:23 décider d'apprisionner ailleurs, ça peut engendrer une pénurie, ça peut engendrer une réinfection des
03:30 produits et surtout une augmentation des prix, parce qu'on va contrôler les marges, et bien,
03:35 qu'est-ce qui va se faire ? Ils vont hausser les prix de notre côté, enfin on sait très très bien
03:39 comment ça se passe, et puis dans les magasins, un certain nombre, s'il s'agissait de camemberts,
03:45 de bouteilles d'eau ou de coca, qu'est-ce que ça deviendrait ? Enfin, on ne peut pas, franchement,
03:50 franchement, on comprend, je veux dire qu'on essaye de prendre les choses en main, mais très
03:55 sincèrement, il n'y a vraiment rien à faire sur les 55% ou presque 500% de taxes de l'État,
04:03 vraiment rien, on ne comprend pas, je crois qu'on pourrait demander évidemment aux entreprises de
04:08 faire un effort sur leurs marges, mais il faut que l'État aussi fasse un effort sur ses marges,
04:13 et de ce point de vue, ce n'est pas nous qui déciderons, là, là, ce n'est pas l'État,
04:17 c'est nous, l'État, c'est moi, comme disait Louis XIV, et puis tous ses successeurs,
04:23 l'État, c'est moi, et non, et non, on voudrait quand même être peut-être un peu associé à ce
04:29 genre de discussion, non, ce ne serait pas mauvais ça, et bien non, non, non, non, écoutez, voilà,
04:35 on va créer des brigades de grottoleurs de marge bénéficiaire, ça va être très intéressant quand
04:41 on te voit l'extraordinaire, l'extraordinaire échelle des marges bénéficiaires, très bien,
04:46 allons-y, enfin soyons absolument clairs, je veux dire, il n'est pas question de laisser que d'un
04:54 côté on grottonne les marges et d'un côté le prix monte avec l'inflation, avec la hausse des taux,
04:59 etc., etc., etc. Alors s'il vous plaît, comme disait aussi notre ami François Langlais,
05:05 il peut-être que l'anarchiste pourrait peut-être être un peu lui aussi contrôlé dans ses marges
05:12 d'erreur, d'erreur d'appréciation.