Conditionnement du RSA à des heures d'activité: "L'état d'esprit esclavagiste est toujours là", pour Nathalie Arthaud (porte-parole de "Lutte Ouvrière")
Du lundi au jeudi, Laurent Ruquier et Julie Hammett vous donnent rendez-vous pour "Le 20H de Ruquier", un rebond et des débats sur les grands thèmes de l'actualité de la journée. Au programme ce lundi, le projet de loi "plein emploi", et l'examen du conditionnement du versement du RSA à des heures d'activité.
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00:00 - Ce que je constate, c'est que l'esclavage est peut-être terminé en France, mais l'état d'esprit esclavagiste, il est toujours là.
00:06 - C'est pas la réalité. - On donne de l'argent sans contrepartie actuellement, c'est ça la réalité avec le RSA.
00:12 - Madame Arthaud, vous êtes la porte-parole d'un parti historique qui s'appelle Lutte ouvrière. Moi qui viens plutôt de ce milieu, ouvrier et paysan,
00:18 vous savez, il y a une fierté du travail dans le monde ouvrier. Il y a une fierté de pouvoir aller travailler tous les matins.
00:24 Moi je suis pour qu'on fasse revenir les gens à l'emploi et réserver le RSA uniquement aux gens qui ne sont pas employables.
00:30 Parce que nous savons très bien qu'il y a une partie des gens dans notre pays qui ne peuvent plus travailler. Ils sont tellement déconnectés qu'ils ne peuvent plus travailler.
00:36 On ne peut pas laisser mourir de faim. Donc pour cette partie des gens qui ne peuvent plus travailler, oui il y aurait le RSA.
00:41 Mais après, les aider à revenir peu à peu dans le travail et retrouver cette fierté d'aller gagner son argent et de nourrir sa famille,
00:47 moi je pense que c'est une belle idée de gauche. - On vous laisse répondre Marie-Martha, mais Louison d'abord.
00:52 - Je pense qu'on a sur le plateau l'exemple de quelqu'un qui travaille, mais qui est parfois dans un métier précarisé par moult choses qu'il ne contrôle pas,
01:01 et qui est totalement obligé d'avoir cette aide-là. On vous dit depuis deux ans, il y a deux ans on a eu un petit Covid,
01:07 on a eu quand même beaucoup de choses de secteur qui ont été ravagées. Bon bah si exceptionnellement pendant deux, trois ans c'est un peu plus long de se réinsérer,
01:14 ça ne me choque pas. Je pense que quand on est parti du revenu minimum d'insertion à celui de revenu actif,
01:21 on s'est fait avoir à ce moment-là, parce que le actif laissait quand même penser qu'on glissait vers quelque chose où on est, pardon, mais sur un travail gratuit.
01:30 - Mais là ce ne serait pas forcément du travail d'ailleurs, c'est ce qu'il précise, ça pourrait être des formations, des heures de conduite, pour obtenir le permis, des cours, des activités.
01:37 - Ils vont payer le permis de conduire aux allocataires du RSA, mais que ne l'ont-ils fait ? Et pourquoi cette loi alors ? Pourquoi cette épée de Damoclès ?
01:47 Moi quand je vous écoute, ce qui me frappe, c'est que la plupart des femmes et des hommes qui sont au RSA, mais ils ont peut-être travaillé plus que vous. Ils ont peut-être travaillé plus que vous.
01:56 Seulement ils ont été sortis du marché du travail. Pourquoi ? Parce qu'ils ont été licenciés, parce qu'ils ont été brisés, usés par l'exploitation.
02:04 - Et vous pensez que si on les licencie chez eux, qu'ils auront l'opportunité de s'en sortir ?
02:07 - Je termine. Parce qu'un certain nombre de jeunes femmes qui aimeraient pouvoir travailler ne trouvent pas de place en crèche, n'ont pas l'argent pour se payer un permis de conduire.
02:16 Parce que vous comprenez, quand il s'agit d'aller prendre un boulot à 6h du matin, même dans la région parisienne où il y a des transports en commun, ce n'est pas possible.
02:23 Vous ne pouvez pas…
02:24 – Madame Arthaud, je vais donner la parole à…