Présidence du groupe LR du Sénat : « Un honneur d’être désigné », réagit Bruno Retailleau

  • l’année dernière

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Transcription
00:00 Vous avez été réélu président du groupe, finalement vous étiez le seul candidat ?
00:03 J'étais le seul candidat, voilà, mais j'aurais accepté une compétition tout pareil.
00:09 Et pour moi c'est un honneur d'être désigné parce que vous savez aujourd'hui,
00:13 à l'heure de l'individualisme, un peu d'égotisme aussi, la politique a tendance à se fragmenter.
00:21 Et un groupe politique, voilà, c'est d'abord des liens affectifs, bien sûr, une communauté de conviction, il faut les deux.
00:29 Mais pour le Sénat c'est fondamental. Imaginez que le groupe majoritaire, principal, soit désuni.
00:36 Il n'y aurait plus de cône vertébrale. Et alors là, le Sénat s'effondrerait.
00:41 Moi j'ai connu la période cacophonique entre 2011 et 2014 qui avait beaucoup abîmé l'image du Sénat.
00:47 Et je pense que c'est important de former un pacte. Bien sûr il y a des tempéraments, des trajectoires, des caractères qui sont très différents.
00:54 Mais la façon de présider le groupe, c'est de respecter chacun, mais aussi de trancher. Il faut qu'il y ait une ligne.
01:01 C'est notre responsabilité. Si on était simplement dans l'opposition, eh bien les votes n'auraient pas de conséquence.
01:08 Quand vous avez le groupe majoritaire, chaque vote a une conséquence. Et par conséquent, il faut justement trancher les positions
01:17 et essayer d'accorder tous ces liens affectifs d'amitié et aussi les convictions.
01:23 Il y a des liens, il y a des ruptures aussi. Un groupe, c'est un nombre de membres. Hier, Lord Arco s'est annoncé son départ.
01:30 Au final, alors déjà, est-ce que vous regrettez ce départ ? Et combien de sénateurs avez-vous groupé l'air au final ?
01:34 Bien sûr je regrette le départ. Je le regrette, autant plus que Lord avait élu sur la liste de Jean-Raymond Hugonnet à l'époque.
01:41 Et on a voulu, parce qu'ils étaient tous les deux dans le groupe, les investir tous les deux. Et c'était un bon choix.
01:47 Parce qu'on aurait pu en perdre un. Et le choix que nous avons fait a permis d'obtenir deux sénateurs dans l'Essad.
01:53 Croyez-moi, c'était pas joué du tout, du tout d'avance. Peu importe, elle souhaite se rapprocher de la majorité présidentielle.
02:02 C'est un choix politique. Je le respecte, tout simplement. Et je suis heureux que Jean-Raymond Hugonnet soit fidèle au choix qu'il a fait.
02:10 Sur le... Pardon ? Je ne l'ai pas encore, parce qu'il y avait quelques collègues, j'en ai cité un ou deux ce matin, qui n'avaient pas encore adhéré.
02:20 Ils étaient dans le groupe. Ils n'avaient pas adhéré. Je pense qu'on sera autour de 135, 136. Après, dans quelques jours, j'ai encore quelques sénateurs à voir,
02:27 y compris ultramarins. Donc on sera autour de 135, 136.
02:31 Donc ça fait -9 ou -10 sièges. Est-ce que c'est pas un signal faible quand même pour les LR ? Alors que vous sortez...
02:36 C'est la suite des municipales 2020 qui ont eu une victoire pour vous. Et vous perdez des sièges.
02:41 Non mais attendez. Notre famille politique, elle n'est pas au mieux de sa forme. 2020, c'était très particulier,
02:47 parce que le phénomène Renaissance, il n'y avait pas, je veux dire, un enracinement et non plus horizon.
02:52 Quand vous avez des départements, des grandes agglomérations comme Reims, comme Angers, qui partent sur horizon, vous avez une conséquence arithmétique.
03:00 Moi, je suis désolé, le groupe LR va rester de très très loin le premier groupe.
03:05 Et c'est d'ailleurs parce que nous sommes le premier groupe que le président du Sénat est issu de ce groupe.
03:11 Et grand suspense, je vous annonce que nous avons désigné Gérard Larcher, qui s'est porté candidat
03:17 et qui normalement devait être élu lundi après-midi à la présidence du Sénat.
03:21 – Vous craignez pas un glissement de l'union centriste qui se rapprocherait, selon ce que certains peuvent dire, de la majorité présidentielle ?
03:29 – J'ai lu quelques déclarations, mais je connais bien d'abord Hervé Marseille, avec lequel il y a des liens d'amitié,
03:37 et ça permet de discuter même quand il peut y avoir des divergences.
03:40 C'est normal qu'il y ait des divergences. Ils sont centristes, nous on ne l'est pas, on est de droite.
03:44 Mais tous les deux, je crois, on partage avec Gérard Larcher cette idée qu'on tient l'institution sénatoriale.
03:52 Si, je parlais tout à l'heure du groupe, s'il y avait cette division entre le groupe centriste et nous,
03:58 de façon, si j'ose dire, structurelle, très franchement, il y aura un effondrement.
04:02 Le Sénat n'est plus jamais, moi je me souviens en 2014, je suis élu, je ne pouvais pas faire une émission, radio, télé,
04:09 sans que la première question qu'on me pose ce soit "est-ce que le Sénat c'est utile ? Est-ce bien utile ?"
04:14 Je vous assure, j'étais encore une matinée là ce matin, plus jamais j'ai ce genre de questions.
04:18 Grâce à Gérard Larcher, grâce au travail qu'on a fait, parce que le Sénat s'est imposé comme un contre-pouvoir,
04:24 avec une ligne d'autonomie, d'indépendance, et je crois qu'Hervé, comme moi, on sait parfaitement qu'on a cette responsabilité.
04:31 Même si, bien sûr, les convictions ne sont pas toujours les mêmes, donc il faut discuter.
04:36 Et bien on continuera à discuter.
04:38 [Question]
04:53 Oh là là, écoutez, oui, trois ans et ensuite la présidentielle.
04:58 Goûtons déjà le temps présent.
05:00 Il va y avoir, après les européennes, sans doute, une reconfiguration.
05:05 On voit bien que le président de la République s'essouffle de plus en plus.
05:09 Vous l'avez vu dans son allocution, un flot de paroles erratiques, une somme de contradictions.
05:15 Plus il parle, moins on le comprend.
05:17 Il est partout et en même temps, on ne sait pas là où il veut nous mener.
05:21 Il va s'affaiblir, pas seulement parce que c'est sa faute, c'est parce qu'il ne peut pas faire un troisième mandat.
05:26 Donc on voit bien, y compris d'ailleurs dans sa propre majorité, il y a, je crois, un retour du clivage droite-gauche.
05:34 Et ça, je m'en félicite.
05:36 Je veux simplement vous dire que la tertiarisation de la vie politique française, c'est un poison.
05:42 C'est un poison pour la démocratie, parce que ça n'offre de possibilité d'alternance.
05:46 Or la démocratie, c'est la possibilité d'une alternance, que des alternances radicales, sur les deux ailes radicales.
05:53 Et en plus, ça ancle le fait majoritaire dans la Ve République, qui n'est pas faite pour le fait minoritaire.
06:00 Elle est faite au contraire pour le fait majoritaire.
06:02 Donc moi, je sens très, très bien un retour du clivage droite-gauche.
06:05 Et vous verrez que je pense que les choses vont se réorganiser.
06:09 Donc je ne peux pas anticiper sur ce qui va se passer.
06:12 D'ailleurs, je ne suis pas même soleil non plus.
06:14 – Et alors, en parlant de radicalité, Stéphane Rabier ce matin a invité notre matinale.
06:19 Il a proposé l'idée aux trois sénateurs d'Iran de former un groupe avec aussi des sénateurs LR qui le souhaiteraient.
06:25 Alain Juhandé, par exemple, avait pensé être candidat face à vous.
06:28 Il n'a pas été, il n'est pas là ce matin.
06:30 Est-ce que vous craignez d'autres départs de votre groupe ?
06:32 – Écoutez, chacun pouvait être candidat.
06:36 Pour être candidat, il fallait trouver deux vice-présidents et un trésorier.
06:41 Non, moi, dans votre question, vous mélangez deux choses.
06:45 Vous sous-entendez que tel ou tel pourrait aller avec un groupe de rassemblement national.
06:49 Je pense que ce n'est pas le cas, en tout cas, pour l'instant.
06:52 Ce n'est pas ce que j'ai entendu dire.
06:53 Non, moi, je pense qu'il faut qu'un groupe soit cohérent.
06:57 C'est ça qui est important.
06:59 Le groupe, ce qui fait la force d'un groupe, c'est sa cohérence.
07:03 Sa cohérence pour tenir des lignes, son unité.
07:05 Et nous, notre ligne, je la répète, on est dans l'opposition présidentielle.
07:10 Mais l'opposition qu'on pratique, c'est une opposition d'intérêt général.
07:13 En clair, notre boussole, ce n'est pas le macronisme.
07:16 Ce n'est pas non plus l'anti-macronisme.
07:18 On essaie, là où on est, d'être utile à la France.
07:22 On essaie, là où on est, de servir de notre mieux les Français.
07:25 Et ce n'est pas parce qu'un texte nous est présenté
07:27 par le gouvernement nommé par Emmel Macron qu'on va le refuser.
07:32 On va toujours essayer de voir ce qu'on peut amender, ce qui est améliorable.
07:35 Ça, c'est aussi la marque d'une chambre haute.
07:38 Une chambre haute ne peut être le double de l'Assemblée nationale
07:43 et ne peut pas être une chambre du refus.
07:45 Nous ne serons jamais la chambre du refus.
07:48 Pas plus que, selon moi, la démocratie parlementaire,
07:51 ça ne peut pas être le consensus obligatoire.
07:54 [Musique]

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