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Sous pression de la droite, la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension pourrait disparaître du projet de loi "immigration", qui sera prochainement débattu au Sénat.

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Transcription
00:00 votre position par rapport à cette régularisation éventuelle de ceux qui sont sans papiers et qui travaillent dans des secteurs en tension ?
00:07 Merci d'abord de me donner la parole.
00:10 On est tous humains et je pense que les enjeux migratoires ils posent la question de l'humanité.
00:15 Quand on a un cas particulier, vous nous parlez de Boubou, vous nous en parlez avec émotion, donc
00:20 on imagine que vous le connaissez et que, effectivement, c'est quelqu'un qui aurait vocation à s'intégrer. Donc dès qu'on regarde des cas particuliers,
00:25 j'espère qu'on a tous un coeur qui bat et qu'on a envie de tendre la main.
00:28 Après, c'est vrai que là, la question qui nous est posée quand on voit les images de Lampedusa, c'est qu'à un moment donné, il faut
00:33 qu'on ait une politique globale. Et cette politique, elle pose une question de capacité à accueillir, accueillir dignement.
00:39 Ça, c'est le vrai sujet. Parce que quand il vient vous voir la première fois, Boubou, et qu'il vient faire la plonge,
00:44 est-ce qu'à ce moment-là, il a déjà un logement décent ? Est-ce qu'il a des conditions de vie décentes ?
00:49 Il y a beaucoup de personnes qui ne sont pas dans ces conditions-là. Moi, je suis élu de la île des roses, juste à côté, on a le mine de Rungis,
00:55 le marché international de Rungis. On sait, tous les jours, il y a des emplois
00:59 qui sont pourvus par des personnes qui n'ont pas forcément le titre, parce que les conditions de travail sont difficiles.
01:04 Vous parliez d'hypocrisie, il y a une forme d'hypocrisie en France, il faut qu'on ait une vision claire et nette.
01:09 Moi, à celles et ceux qui nous disent "l'immigration zéro, c'est possible", et avec nous, en montrant les muscles, ce sera possible,
01:15 il faut leur dire que non seulement c'est une chimère, ce n'est pas possible, mais en plus, au fond, ce n'est pas souhaitable.
01:20 En revanche, il y a une vraie différence entre l'immigration légale, on n'accueille pas loin de 500 000 étrangers qui arrivent légalement sur notre sol,
01:29 à peu près l'équivalent de la ville de Lille, donc deux fois la ville de Lille, et puis il y a ensuite un enjeu qui est l'immigration illégale
01:37 et qui pose son lot de misère, parce qu'en fait, on favorise les mafias, on favorise les passeurs et on a des conditions indignes.
01:42 Mais sur cette question-là des migrants économiques, donc, faire venir des travailleurs sans-papiers dans les secteurs sous tension, vous êtes contre donc ?
01:49 On peut déjà commencer par régulariser ceux qui sont déjà là, c'était ça la question en fait.
01:52 En fait, sachez que ça existe déjà d'une certaine manière. Aujourd'hui, le droit permet aux préfectures d'analyser au cas par cas.
01:59 Je vais parler rapidement du marché international de l'énergisme, il y a du cas par cas quasiment tous les deux ans.
02:04 Là, ce qui est inquiétant dans la proposition du président Macron, c'est qu'il y aurait une logique d'automaticité.
02:09 On ne regarde pas, c'est automatique, c'est pour tout le monde.
02:11 Ça, la difficulté, c'est que ça aiderait peut-être des personnes courageuses à intégrer aujourd'hui en France,
02:15 mais ça provoquera un appel d'air qui est totalement inhumain.

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