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L'incidence de l'immigration dans les émeutes qui ont touché la France depuis la mort de Nahel fait débat entre le gouvernement, qui refuse d'avancer la question identitaire et la droite et l'extrême droite qui établissent un lien entre les violences et une immigration mal maîtrisée. Le chef de file des sénateurs (LR), Bruno Retailleau a notamment évoqué une "régression vers les origines ethniques" de la part de "la deuxième et troisième générations" d'immigrés.

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Transcription
00:00 Moi je crois qu'il y a un raccourci fait entre le sujet de l'immigration et les émeutes qu'on a pu avoir,
00:06 les délinquants identifiés pour beaucoup des jeunes, des mineurs.
00:10 Et je crois qu'il y a un lien et un biais qu'il faut surtout s'éviter de faire.
00:15 Et je suis navrée que votre collègue sénatrice, en face à l'audition de Gérald Darmanin,
00:20 ait pu tenir des propos qui pour moi étaient assez choquants.
00:23 Quand elle pose la question "ils sont comment français"
00:27 Vous voulez que l'on l'entende ? On va l'écouter, ce sera plus simple.
00:30 Votre collègue sénatrice Les Républicains, Jacqueline Eustache-Brignaud,
00:34 qui a donc prononcé hier ses mots en commission face à Gérald Darmanin.
00:38 Force est de constater que oui, vous allez me dire,
00:42 la plupart des gens qui ont été arrêtés sont français, d'accord,
00:46 mais ça ne veut plus rien dire aujourd'hui. Ils sont comment français ?
00:49 Et moi ça m'interroge.
00:51 "Ils sont comment français" ? "Français" ça ne veut plus rien dire.
00:54 On se défend de ne pas être raciste, mais écoutez, pour moi,
00:57 ce sont quand même des propos racistes.
00:59 On vient couvrir avec l'immigration des paramètres qui pour moi n'ont rien à faire.
01:06 Vous l'avez dit, en fait, la réponse c'est "ils sont français, point".
01:10 La question c'est, est-ce qu'on a loupé d'autres choses sur l'immigration ?
01:13 Alors attendez, on va rester sur l'accusation que vous portez.
01:15 Propos racistes. "Ils sont comment français" ? "Français" ça ne veut plus rien dire.
01:20 Je présidais la séance hier au Sénat, donc j'ai assisté à tout cela.
01:24 Je connais parfaitement Jacqueline Eustache-Bregnot, c'est tout sauf quelqu'un de raciste.
01:28 En revanche, c'est quelqu'un de très mobilisé, très engagé sur la défense des valeurs de la République,
01:33 de ses symboles, et qui a une appétence particulière sur le sujet.
01:37 "Ils sont comment français" ? "Français" ça ne veut plus rien dire.
01:40 Vous imaginez ? Les jeunes dont on parle, les gens qui entendent ça ?
01:45 Laissez-moi vous dire ce que je pense. Je ne justifie pas ce que dit ma collègue.
01:48 Je prends plutôt une distance par rapport à ce qu'elle dit, une distance amicale.
01:51 Je pense qu'effectivement, ils sont français, et nous avons affaire à des concitoyens.
01:55 La question qui se pose, c'est pourquoi des concitoyens français se mêlent à des émeutes
02:03 en visant directement les symboles de la République, pas n'importe lesquels, les symboles de la République.
02:08 Il y a quand même un sujet de fond qui se pose.
02:11 Il faut bien qu'on accepte de se poser la question, qu'est-ce qu'on a loupé pour que cette génération-là,
02:16 notamment les mineurs, c'est ça qui est le plus angoissant, se mobilise à ce point contre leur propre pays.
02:22 Mais vous dites à votre collègue "là non, là non, pas ces mots-là, pas ces mots-là".
02:26 Je lui dis amicalement "il faut faire attention à la manière de dire les choses".
02:31 Je lui dis gentiment, je la connais tellement et je sais parfaitement qu'elle n'est pas raciste, évidemment.
02:36 Mais il faut accepter de poser les problèmes tels qu'ils sont, de regarder absolument tout correctement.
02:42 D'ailleurs j'indique que le ministre de l'Intérieur hier à l'audition a signalé que le président de la République
02:48 avait demandé une étude sociologique sur les événements.
02:50 Absolument, c'est vrai.
02:51 Ça c'est très très intéressant parce que c'est vraiment le débat de fond.

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