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Transcription
00:00 Dans cette clinique de Tunis, Salma vient faire le suivi avec sa gynécologue
00:04 après sa première interruption de grossesse.
00:06 Il n'y a plus rien. Donc là c'est votre utérus. Je vous montre.
00:10 Elle a souhaité garder son anonymat, même si elle assume son choix.
00:14 J'ai toujours peur du stigmatisme de ce choix,
00:17 le regard général de la société, même des gens proches.
00:22 Une peur qu'il a fait opter pour des services payants dans le secteur privé,
00:25 alors que l'IVG est gratuite dans le public.
00:28 J'ai lu beaucoup d'expériences d'autres personnes.
00:31 La majorité des Tunisiennes qui sont allées vers le public
00:35 discuter et parler de l'interaction avec le cadre médical
00:38 qui n'était pas très professionnel.
00:40 Il y avait des gens qui essaient de changer leur avis,
00:43 de mettre des délais interminables.
00:46 Les IVG médicamenteuses sont autorisées jusqu'à 9 semaines de grossesse.
00:50 Selon les associations, les délais d'attente les rendent impossibles
00:53 dans les centres du planning familial.
00:55 Les patientes doivent donc recourir à l'IVG chirurgical,
00:58 service peu pratiqué dans le public faute de moyens et de personnel soignant.
01:02 Dans le privé, l'intervention coûte 600 dinars, soit 180 euros.
01:06 C'est vrai que c'est un droit.
01:08 C'est dommage que le planning familial en Tunisie,
01:11 qui était vraiment le joyau du monde arabo-musulman,
01:15 on était avant-gardiste, on a eu l'accès à l'IVG en 1973,
01:19 avant même la France.
01:21 C'est dommage qu'on en soit là et qu'on régresse.
01:23 Les médecins et les militantes féministes continuent de lutter
01:26 pour changer les mentalités et sensibiliser sur l'importance de ce droit.
01:29 Cette association se focalise depuis 2012 sur la formation du personnel médical.
01:34 Nous avons beaucoup développé des formations très particulières
01:39 qu'on appelle toujours la clarification des valeurs
01:42 pour le changement des attitudes des prestataires
01:45 qui permettait de remettre en cause des positions négatives à l'égard des femmes.
01:50 Le droit à l'avortement, vieux d'un demi-siècle,
01:53 a survécu aux attaques des courants conservateurs, mais reste menacé.
01:57 La crise économique de ces dernières années a réduit drastiquement
02:00 les budgets de la santé et du planning familial.

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