L'édito de Gauthier Le Bret : «Haut-Karabakh : une épuration ethnique»
Dans son édito du 29/09/2023, Gauthier Le Bret revient sur le Haut-Karabakh : une épuration ethnique.
Transcript
00:00 Oui, on assiste véritablement à une épuration ethnique romaine
00:02 provoquant le départ des 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh
00:06 et la fin de la présence chrétienne dans cette enclave.
00:09 Mercredi, l'ancien leader, on va voir ces images, Ruben Vardanyan,
00:14 a été arrêté par les troupes azéries alors qu'il tentait de fuir vers l'Arménie.
00:20 Les images sont absolument glaçantes et personne ne bouge dans la communauté internationale.
00:25 Très peu condamnent.
00:26 Alors, Baudet, pourquoi l'Union européenne ne dit rien ?
00:29 Le gaz romain. Regardez où était Ursula von der Leyen en juillet 2023, en Azerbaïdjan,
00:35 avec le président du pays, Aliyev, en train de signer un accord sur le gaz
00:39 qui prévoyait une hausse de 30% des livraisons vers l'Europe.
00:43 On ne voulait pas du gaz russe, à juste titre, en raison de la guerre en Ukraine.
00:47 Par contre, le gaz de l'Azerbaïdjan, on le prend.
00:49 Et le plus fou, c'est que selon les représentants arméniens,
00:53 le gaz en provenance de l'Azerbaïdjan vient lui-même de Russie.
00:57 Donc on achète de manière indirecte du gaz au russe en passant par l'Azerbaïdjan.
01:02 Vous voyez toute l'hypocrisie de l'Union européenne.
01:04 Que fait, que dit Emmanuel Macron ?
01:06 Alors, il a condamné fermement, je cite, des crimes inacceptables.
01:09 Et c'est le seul en Europe à l'avoir fait aussi clairement.
01:12 Les autres pensent au gaz, mais ce ne sont que des mots.
01:16 La diaspora arménienne attend maintenant des actes.
01:19 Alors lesquels ?
01:20 Quels actes en provenance du président de la République et en provenance de la France ?
01:23 Écoutez le président des organisations arméniennes de France.
01:26 C'était hier chez Pascal Praud.
01:28 Il est tout seul, mais il peut déjà, par exemple,
01:32 expulser l'ambassadrice d'Azerbaïdjan en France et l'ensemble des diplomates.
01:36 Et vous croyez que ça changera quelque chose ?
01:38 Il le peut. On crée un nouveau rapport de force.
01:40 Il peut demander à la présidente de l'Assemblée nationale et au président du Sénat
01:44 de dissoudre les groupes d'amitié France-Azerbaïdjan.
01:48 Il peut le demander.
01:49 Mais est-ce que vous pensez que l'Azerbaïdjanais...
01:52 Il peut lancer un gel des avoirs de la famille Alief en France, par exemple.
01:56 Il faut commencer à agir, puisque jusqu'à maintenant, effectivement,
01:59 les positions ont été claires, notamment de la part de la France et d'un certain nombre d'États.
02:04 Elles ont été claires, la Cour internationale de justice,
02:06 le Conseil de sécurité de l'ONU.
02:08 Mais si on n'agit pas, l'Azerbaïdjan ne bougera pas.
02:11 L'écrivain Sylvain Tesson, très attaché à la cause arménienne,
02:14 qui est allé plusieurs fois sur place, a interpellé le chef de l'État dans une tribune au Figaro.
02:19 Il dit à Emmanuel Macron, vous voyez, monsieur Macron, qu'avez-vous fait de vos promesses aux Arméniens ?
02:23 Il lui reproche d'avoir dit en 2023, je n'abandonnerai jamais les Arméniens.
02:27 Et aujourd'hui, dit Sylvain Tesson, vous nous avez dit que vous n'agissiez pas tout de suite
02:31 parce que vous attendiez le bon moment.
02:33 Eh bien, vous l'avez attendu.
02:34 Il est passé.
02:35 Tragique constat que celui de Sylvain Tesson.
02:38 [Musique]
02:41 [SILENCE]