Michel-Édouard Leclerc, le Président du comité stratégique des centres E.Leclerc, est l'invité de Week-end 3D ce vendredi.
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00:00 Michel-Edouard Leclerc, est-ce que d'après vous 2024 peut vraiment être l'année du changement à propos des prix en Rion ?
00:06 Ça va être très difficile. Il faut ramener l'inflation alimentaire dans la moyenne de l'inflation française.
00:12 Attention, moi je ne vous annonce pas des baisses, il n'y a personne qui nous annonce des baisses.
00:15 Aucun fournisseur ne nous annonce des baisses.
00:17 C'est-à-dire qu'il vous propose encore d'augmenter certains prix ?
00:19 C'est ça.
00:20 Comme quoi par exemple ?
00:21 En fait je suis très content que Bruno Le Maire, Olivia Grégoire mettent un projet de loi et que nous donnent le prétexte de renégocier.
00:31 Et cette fois-ci on va essayer de ne pas se faire avoir comme l'année dernière.
00:34 On ne va pas écouter simplement c'est la guerre en Ukraine, il n'y a plus de tournesol, il n'y a plus de moutarde, etc.
00:39 Donc je peux vous dire que nos acheteurs, hommes et femmes, aujourd'hui ils ont mis le turbo et on va aller à la castagne.
00:45 Mais vous ne promettez rien.
00:46 Par contre, comme l'a demandé le président de la République à tous les acteurs, on protège les agriculteurs français.
00:51 On sanctuarise la matière agricole française.
00:53 Je ne... PME française, pareil.
00:56 Mais quand même avec les multinationales.
00:59 Il ne s'agit pas de faire de l'anti-industrialisme.
01:02 Bien sûr qu'ils ont des coûts énormes.
01:03 Chacun doit prendre sa part, c'est ce que vous dites.
01:06 On peut étaler les surcoûts d'une année.
01:10 Enfin quand on fait un investissement, on l'amortit sur 10 ans, on l'amortit sur 12 ans.
01:13 Là il y a eu la crise du Covid.
01:15 Des boîtes comme Nestlé, comme Procter & Young, Unilever, Mondeless, toutes ces boîtes-là peuvent...
01:20 Vous citez celles citées par Bruno Le Maire.
01:23 Oui, oui.
01:24 Est-ce que vous craignez toujours une révolte sociale ?
01:26 Oui, oui. Moi je pense que...
01:27 Le mot, le terme est fort quand même.
01:29 C'est vous qui le prononcez.
01:31 Mais moi je me rappelle...
01:34 Je suis du pays des bonnets rouges, où on a trouvé des pauvres,
01:38 mais aussi des familles propriétaires, des garagistes, des transporteurs
01:43 qui disaient leur désarroi face à la difficulté de faire face.
01:47 Les Gilets jaunes, vous savez, j'ai vécu ça au rond-point.
01:51 Ce n'est pas forcément chez Leclerc, c'était au rond-point.
01:54 Mais on avait la famille de nos salariés aussi qui était sur les ronds-points.
01:58 Et donc moi je dis que derrière l'inflation, qui est un impôt national aujourd'hui,
02:05 même à 4 ou 5 %, c'est un impôt pour les Français.
02:08 Les salaires ne suivent pas tous de cette manière-là.
02:11 Je pense que c'est un enjeu politique.
02:14 C'est un enjeu politique et la démocratie peut y perdre énormément de capacités de survie.