Jean-François Sirinelli : «À partir des années 90 commencent des débats sur ce qu’on appelle la permissivité»

  • l’année dernière
L’historien Jean-François Sirinelli, était l’invité des Visiteurs Du Soir ce dimanche 1er octobre sur CNEWS. Il a comparé la culture du monde «d’avant» à notre culture contemporaine, plus globalisée : «À partir des années 90 commencent des débats sur ce qu’on appelle la permissivité»
Transcript
00:00 Le coeur des Trente Glorieuses sont les années 60,
00:03 sur le plan social et économique.
00:05 Mais le logiciel culturel des normes et des valeurs
00:09 qui régissent la société reste celui du vieux fonds
00:13 ruralo-chrétien.
00:15 Dans ma bouche, ce n'est pas péjoratif,
00:17 c'est un constat anthropologique.
00:20 Ce vieux fonds va plutôt se tordre dans les années 70.
00:23 C'est le moment où se passe tout ce que vous évoquez
00:26 avec un certain nombre de débats de société.
00:29 Sur le cinéma, sur la pédophilie, on voit réapparaître
00:33 des textes qui ne font pas...
00:37 - Qui nous paraissent choquants.
00:40 - Quand ça change?
00:43 C'est à partir des années 90, quand on essaie de repérer,
00:47 que commencent les débats sur ce qu'on va appeler
00:50 la permissivité.
00:52 Il va y avoir une interrogation très largement politique,
00:55 mais aussi reprise en charge par un certain nombre
00:58 de générations plus jeunes.
01:00 Ces adultes nous ont légué un monde pas si simple que ça.
01:04 Bien sûr, on a abattu les murs de l'autorité,
01:08 mais derrière les murs de l'autorité,
01:11 il y avait de l'ordre.
01:13 Dans cette société de plus en plus violente,
01:16 on cherche non pas des bouches mises,
01:19 mais des responsables.
01:21 Cette évolution socioculturelle des années 70,
01:24 beaucoup plus que l'agitation idéologique des années 60,
01:28 est mise en avant.
01:30 C'est intéressant, parce que ça va se poursuivre
01:33 dans les années 2000, par exemple, au moment
01:36 de la campagne de 2007, Nicolas Sarkozy met explicitement
01:39 en cause mai 68.
01:41 Mai 68, à son tour, passe sur le banc des accusés,
01:45 non pas à cause des idéologies de l'époque,
01:48 mais parce qu'il est censé enclencher
01:51 les débuts de la permissivité, en quelque sorte.
01:54 ...
01:58 [SILENCE]

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