Le 24 mars 1999, un camion prend feu dans le tunnel du Mont-Blanc. Les flammes ne tardent pas à gagner d'autres véhicules et les secours, débordés par la gravité de l'incendie, se trouvent dans l'impossibilité d'intervenir sur les lieux du sinistre. Trente-neuf personnes périssent, et l'ampleur de la catastrophe révèle soudain la vulnérabilité des tunnels routiers en cas d'accidents de la circulation. Inauguré en 1965, le tunnel du Mont-Blanc était à l'époque un bijou technologique et un modèle de sécurité.
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00:00 [Générique]
00:12 Salut à tous, bienvenue pour un nouvel épisode de la Minute de Vérité,
00:16 l'émission qui revient sur le moment où tout a basculé.
00:18 A l'aide de témoignages et d'images d'archives,
00:21 voici la reconstitution de l'un des drames qui a ému la France entière
00:24 et d'une enquête qui a déclenché la polémique.
00:26 Nous sommes en mars 1999, le feu dans un camion va provoquer la mort de 39 personnes
00:32 et révéler la vulnérabilité des tunnels routiers.
00:35 Voici la Minute de Vérité, tout de suite, sur Direct 8.
00:38 [Générique]
00:42 Les Alpes, l'un des plus majestueux paysages d'Europe.
00:46 Au cœur de ces montagnes s'étire l'un des plus longs tunnels routiers du monde.
00:50 Des milliers d'automobilistes l'empruntent tous les jours et en toute sécurité.
00:54 Mais un jour, en 1999, un camion y prend feu et explose.
00:59 En moins de 15 minutes, le tunnel devient un piège mortel.
01:03 Grâce aux technologies de simulation numérique,
01:05 nous vous révélons aujourd'hui les causes exactes de ce drame.
01:09 [Générique]
01:13 Les catastrophes sont rarement le fruit du hasard.
01:15 Elles résultent souvent d'un enchaînement d'événements malheureux.
01:18 Aujourd'hui, dans la Minute de Vérité, le tunnel du Mont Blanc.
01:22 [Générique]
01:30 Entre la France et l'Italie, le Mont Blanc.
01:33 [Générique]
01:35 Nous sommes le 24 mars 1999. Il est 10h30.
01:39 [Générique]
01:43 Voici le tunnel du Mont Blanc,
01:45 le plus profond du monde, creusé à plus de 2 km sous le plus haut sommet d'Europe.
01:49 [Générique]
01:53 C'est une liaison routière vitale entre la France et l'Italie
01:56 qui évite aux poids lourds 7 heures de route de montagne
01:58 et leur permet de passer la frontière en 15 minutes.
02:01 [Générique]
02:09 Tous les jours, plus de 5000 automobilistes empruntent ce tunnel.
02:13 Parmi eux, des touristes, des frontaliers et des poids lourds.
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02:22 Ce matin de printemps, le camionneur anglais John Whitby
02:25 arrive au péage du côté italien.
02:28 - La route de montagne qui mène à l'entrée du tunnel est vraiment superbe.
02:33 Puis on arrive à ce petit trou noir creusé dans la roche.
02:37 Jusque-là, emprunter un tunnel ne me faisait pas peur.
02:40 [Générique]
02:44 Certains passent le tunnel pour leur plaisir.
02:46 Nicolas Borghi quitte son domicile en Italie
02:49 pour une journée de ski hors-piste en France.
02:52 - Ce jour-là, les conditions de neige étaient parfaites.
02:57 Je suis un passionné de hors-piste.
03:01 [Générique]
03:06 On a chargé les chaussures de ski et tout le matériel dans la voiture
03:09 et on a pris la route.
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03:15 On a payé le péage et on a entamé le trajet
03:19 comme on l'avait déjà fait mille fois.
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03:26 En temps normal, Borghi met un quart d'heure pour passer en France.
03:29 Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres.
03:32 - Nous vous invitons à respecter les règles de sécurité
03:36 qui figurent sur la brochure d'information.
03:39 [Générique]
03:44 - Passer un tunnel, c'est toujours risqué,
03:46 mais il n'y avait jamais rien eu de grave au Mont-Blanc.
03:49 [Générique]
03:51 - Et nous vous souhaitons un agréable voyage.
03:54 Le skieur italien et le routier anglais roulent vers la France.
03:58 Deux salles de contrôle surveillent leur trajet,
04:01 l'une du côté italien,
04:05 l'autre du côté français.
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04:13 Pour l'instant, rien n'a signalé sous la montagne.
04:17 [Générique]
04:19 Plus de 45 millions de véhicules ont emprunté le tunnel du Mont-Blanc
04:23 depuis son ouverture en 1965.
04:26 Cet ouvrage est une prouesse technique.
04:29 Il a fallu quatre ans aux ingénieurs pour creuser l'un des plus longs tunnels routiers au monde
04:33 et l'un des plus sûrs.
04:37 Il est équipé de 18 abris creusés tous les 600 mètres
04:41 et de 77 téléphones de secours,
04:44 sans compter une équipe d'intervention spéciale côté français
04:47 et une équipe de secouristes volontaires côté italien.
04:53 Avant ce 24 mars, le tunnel n'avait déploré aucun accident grave.
05:00 Jusqu'ici, les secours avaient pu maîtriser tous les incendies de poids lourd
05:04 et évacuer les victimes.
05:06 Aujourd'hui, la chance va tourner.
05:12 Il est 10h46.
05:15 Un camion frigorifique de 40 tonnes arrive au péage de Chamonix.
05:19 C'est l'un des 2000 poids lourds qui empruntent le tunnel chaque jour.
05:24 Au volant, le chauffeur routier Gilbert de Grave.
05:27 Il a 57 ans et 25 ans de métier derrière lui.
05:32 Il est né en 1947. Il entre dans le tunnel et roule à 60 à l'heure.
05:38 Dans son Volvo réfrigéré, il transporte 9 tonnes de margarine
05:58 et 12 tonnes de farine destinées à une usine alimentaire de Milan.
06:02 Un chargement bien ordinaire.
06:08 Plusieurs camions et plusieurs voitures passent le péage français derrière lui.
06:14 Comme d'habitude, 40 caméras en circuit fermé
06:17 suivent la progression de tous les véhicules.
06:20 10h49.
06:25 Gilbert de Grave roule dans le tunnel depuis 2 minutes.
06:28 Ni lui, ni les caméras de surveillance n'ont encore décelé le danger.
06:32 Pourtant, une fumée blanche s'échappe de l'arrière de sa cabine.
06:39 Le camion est à plus de 2400 m sous terre
06:42 et à plus de 2 km de l'entrée du tunnel.
06:48 Le chauffeur ne se doute encore de rien. Il roule.
06:52 6h50. La fumée s'épaissit.
07:01 Gilbert de Grave est bientôt à mi-parcours.
07:07 9 opacimètres répartis tout le long de la galerie
07:10 renseignent les 2 salles de contrôle sur les conditions de visibilité.
07:15 Si elles diminuent de 30%, les capteurs déclenchent l'alarme.
07:19 La fumée qui s'échappe du Volvo n'est pas encore assez dense.
07:24 Enfin, le chauffeur réagit.
07:27 - J'ai regardé ma réautoriseur et j'ai vu de la fumée du côté droit.
07:31 Pas énorme, mais je roule.
07:36 Il est 10h51.
07:39 Gilbert de Grave a fait 5 km depuis le péage
07:42 et la situation devient périlleuse.
07:46 Les automobilistes qui le suivent voient la fumée qui s'échappe de la cabine.
07:50 Elle passe sous la remorque et remonte vers le plafond.
07:54 Inquiets, plusieurs véhicules klaxonnent pour attirer l'attention du chauffeur.
08:01 10h52. La fumée est assez dense pour déclencher les détecteurs de visibilité.
08:10 L'alarme retentit dans la salle de contrôle française,
08:13 mais pas du côté italien.
08:16 Les contrôleurs l'ont débranchée suite à une fausse alerte la veille.
08:19 Ce n'est pas rare dans le tunnel.
08:23 Les Français sont donc les seuls avertis, mais ils ignorent ce qui se passe.
08:31 Les péages sont toujours ouverts.
08:33 Des véhicules continuent d'affluer des deux côtés.
08:43 Gilbert de Grave prend peur.
08:48 J'ai mis mes feux de position à mode de presse pour prévenir derrière qu'il y a un problème.
08:54 Pour éviter l'incident, bien sûr, je me suis arrêté tout doucement.
09:01 Il est 10h53. Il immobilise son camion au kilomètre 6, au beau milieu du tunnel du Mont-Blanc.
09:09 J'ai voulu prendre le 5 heures, mais je n'ai pu.
09:13 Aussitôt, un embouteillage se forme derrière lui.
09:20 Gasion parce que ça a éclaté en fleuve, toute la cabine.
09:24 Soudain, la cabine explose.
09:31 Le chauffeur abandonne le camion et court vers la sortie italienne.
09:36 La voiture de Nicola Borghi approche sur l'autre voie.
09:45 J'étais à mi-chemin dans le tunnel quand j'ai vu une lueur au loin.
09:52 Puis à 20 m, j'ai vu une énorme flamme et le chauffeur qui partait en courant.
10:00 Derrière le camion, la file de voitures s'allonge.
10:04 38 personnes sont bloquées dans leur véhicule.
10:07 La remorque bloque toute visibilité.
10:11 Seuls ceux qui viennent d'Italie, comme John Whitby, se rendent compte du danger.
10:17 Aussi loin qu'on pouvait voir, le tunnel était entièrement noir, mais on ignorait que c'était de la fumée.
10:28 Et cette fumée engloutit rapidement les véhicules coincés derrière le camion en feu.
10:34 En quelques secondes, le tunnel du Mont-Blanc devient un brasier mortel.
10:45 Pourtant, la file de véhicules qui arrivent de France continue de s'allonger.
10:55 Malgré l'alarme qui a retentit côté français, les deux accès du tunnel sont toujours ouverts aux camions et aux voitures.
11:07 10h54. Le camion brûle depuis une minute.
11:21 Quelqu'un aperçoit la fumée et décroche le téléphone de la borne d'urgence 22, à 300 m du camion, pour donner l'alerte.
11:29 Le téléphone sonne dans la salle de contrôle italienne.
11:33 Le personnel italien découvre enfin qu'il y a un problème grave.
11:38 Ils entrent immédiatement en contact avec leurs collègues français.
11:45 La fumée est visible sur leur moniteur.
11:50 Mais elle est si dense qu'elle cache le camion.
11:58 Prenant conscience du danger, ils ferment enfin les péages du tunnel.
12:07 Mais pour les 38 passagers des 25 véhicules qui ont passé le péage de Chamonix, il est déjà trop tard.
12:15 Ils roulent vers le danger.
12:29 10h56. L'épaisse fumée a déjà englouti les premiers véhicules et poursuit sa course vers l'entrée de Chamonix.
12:41 Devant le camion en flamme en direction de l'Italie, la fumée s'étend plus lentement, donnant le temps à Nicolas Borghi de réagir.
12:53 - Comme les voitures qui me suivaient, j'ai pu faire marche arrière jusqu'à une aire d'arrêt d'urgence.
12:59 Là, nous avons pu faire demi-tour et rejoindre la sortie.
13:10 Dans la salle de contrôle italienne, voyant les véhicules en fuite, le régulateur pompe de l'air frais dans le tunnel.
13:19 L'afflux d'air frais souffle vers le côté français et vers l'incendie.
13:24 Et lorsque l'on souffle de l'air sur des flammes, le résultat est explosif.
13:34 Comme Nicolas Borghi, John Whitby essaie lui aussi de regagner la sortie italienne.
13:40 Il s'est arrêté à 300 mètres de l'incendie.
13:49 Le tunnel est trop étroit pour faire demi-tour en camion. Il doit l'abandonner sur place. Dans sa fuite, il pense aux véhicules pris au piège.
14:00 La plupart de ces gens n'avaient aucune chance de s'en sortir. Ils ont dû avoir une mort horrible.
14:10 Whitby a pu s'échapper, mais l'incendie continue de faire rage.
14:19 10h57. Le camion brûle depuis 4 minutes. L'épaisse fumée noire a déjà envahi 500 mètres de voie.
14:34 L'équipe d'intervention française vient d'être alertée. Quatre hommes reçoivent l'ordre de foncer vers le tunnel.
14:42 10h58. Le mur de fumée voile les objectifs des caméras de surveillance.
14:54 En entrant dans le tunnel, les secouristes français ignorent que 38 personnes sont bloquées derrière le camion.
15:07 Pour les conducteurs, la situation est terrifiante. Ils sont dans l'obscurité totale. Pris de panique, certains tentent de faire demi-tour.
15:19 Mais le manque d'oxygène asphyxie les moteurs. Affolés, certains tentent de rejoindre l'un des refuges antifeux, mais en vain.
15:36 C'est un vrai cauchemar. Asphyxiés par la fumée, ils s'effondrent en quelques minutes.
15:53 Il est 11h. Les pompiers français démarrent en trombe et pénètrent dans le tunnel.
16:12 Quatre kilomètres plus loin, leur véhicule est noyé dans la fumée. Dans l'impossibilité de faire demi-tour, ils doivent abandonner leur camion et se réfugier dans un local de service.
16:28 Ils y resteront cinq heures. Aucune équipe de secours n'a pu encore atteindre le camion en flamme.
16:41 Enfin, les premiers secouristes italiens s'engagent sous la voûte. De leur côté, la fumée progresse moins vite. John Whitby les croise en s'éloignant de son véhicule.
16:51 -Le hurlement des sirènes a retenti dans le tunnel. Ils nous ont dépassés et ont disparu dans le noir. Littéralement engloutis par la fumée.
17:04 Les Italiens arrêtent leur camion à 300 mètres du feu. L'un des volontaires est à moins de 10 mètres quand un nouveau danger les oblige tous à battre en retraite.
17:15 -Il y a eu six explosions quasiment simultanées. Des explosions très rapprochées, très puissantes.
17:24 Ce sont les pneus de véhicules qui explosent, projetant des éclats mortels.
17:35 -Les parois du tunnel ont tremblé sous l'impact des explosions. Deux minutes plus tard, on a vu revenir les tempiers.
17:47 En se repliant, les secouristes évacuent John Whitby et d'autres victimes, dont Gilbert de Grave.
17:58 Ils sortent enfin à l'air libre. Ils sont sains et saufs.
18:07 11h11.
18:13 D'autres pompiers italiens entrent dans le tunnel pour tenter de maîtriser le feu.
18:26 A leur tête, le capitaine Dionigi Glare.
18:30 -Au loin, nous avons vu un mur de fumée que nous avons essayé de traverser en camion.
18:40 Mais cette fois encore, la fumée est trop épaisse. Glare et ses hommes doivent battre en retraite.
18:46 Ils s'abritent dans le refuge numéro 24, l'un des abris équipés de portes coupe-feu prévues pour résister 2h.
18:54 Mais ils ne sont pas au bout de leur peine.
19:00 Ils apprennent que des collègues sont pris au piège, mais où ?
19:05 Courageusement, Glare et son équipe quittent le refuge 24 et partent à leur recherche dans la fumée.
19:14 -Nous avançons dans le tunnel en gardant une main sur le mur pour ne pas nous perdre dans la fumée.
19:28 Nous sommes arrivés au refuge suivant, mais il n'y avait personne.
19:37 -La situation s'aggrave. Au bout de 10 minutes, les pompiers sont obligés de regagner le refuge 24.
19:44 Ils constatent que la protection anti-incendie est défectueuse.
19:52 -Nous avons vu de la fumée entrer par les grilles de ventilation qui étaient censées alimenter le refuge en air frais.
19:59 -Leurs réserves d'oxygène sont presque épuisées. Ils commencent à manquer d'air.
20:04 -A partir de la salle de contrôle, le directeur des opérations de secours signale aux pompiers l'existence d'une galerie d'aération qui pourrait leur permettre de sortir du piège.
20:15 Reste à trouver la porte d'entrée dans le noir.
20:20 -Pour atteindre cette porte, nous avons dû nous servir d'une rallonge électrique que nous avons attachée à la porte du refuge avant de partir à la recherche de l'autre porte.
20:31 -Parallèlement, d'autres pompiers italiens se précipitent dans la galerie d'aération pour essayer d'ouvrir la porte de l'autre côté.
20:40 -Ce n'est qu'au moment où ils ont ouvert cette porte que j'ai entrevu une possibilité de sortir.
20:46 -C'était mon seul salut et celui de toute l'équipe.
20:52 -Rejoints par leurs collègues, le capitaine Glaret et ses hommes mettront 3 heures à sortir du tunnel par la galerie d'aération.
21:04 -Ils ignorent que 38 personnes sont encore prises au piège dans le tunnel où la température dépasse maintenant 1000 degrés.
21:20 -11h30.
21:25 -L'incendie fait rage depuis 37 minutes et la fumée meurtrière obstrue 6 kilomètres jusqu'à l'entrée de Chamonix.
21:44 -Les pompiers abandonnent leur combat contre l'incendie.
21:50 -Personne ne pourra plus sortir vivant du brasier.
21:57 -L'incendie continuera ses ravages pendant 2 jours et demi.
22:05 -Les pompiers devront attendre le 3ème jour pour s'aventurer dans les débris carbonisés.
22:11 -Horrifiés, ils découvrent les restes des victimes.
22:17 -Ces images révèlent l'ampleur du drame.
22:22 -Les survivants, comme Nicolas Borghi, sont atterrés par la violence du brasier.
22:31 -Le plus impressionnant, c'est que la chaleur avait fait fondre l'acier des camions. Il n'en restait que les carcasses.
22:41 -Je vous imagine ce qu'ont vécu les gens qui sont morts là-bas.
22:45 -Ce drame a pris tout le monde par surprise. Comment une telle catastrophe a-t-elle pu se produire ici ?
22:52 -Comment ce camion a-t-il pu causer l'un des incendies de tunnels les plus meurtriers de tous les temps ?
23:02 -38 personnes sont mortes en moins d'un quart d'heure après son entrée dans le tunnel du Mont-Blanc.
23:09 -Remontons à présent le cours des événements de cette journée fatidique pour savoir ce qui s'est réellement passé.
23:16 ...
23:23 -La simulation numérique va se substituer aux caméras impuissantes pour nous mener au coeur du drame.
23:29 ...
23:32 -Grâce aux données réunies par les experts missionnés pour enquêter sur l'incendie, nous allons reconstituer chaque étape pour comprendre l'origine de cette horrible tragédie.
23:41 ...
23:45 -Premier mystère à résoudre pour les experts, pourquoi le camion a-t-il pris feu ?
23:51 -Il retrace son parcours jusqu'à Chamonix.
23:56 -Le problème vient peut-être de là.
24:00 -Les poids lourds surchauffent souvent pendant la longue montée jusqu'au tunnel.
24:05 ...
24:08 -Les enquêteurs examinent les restes du Volvo.
24:11 -Le moteur FH12 aurait-il eu une défaillance ?
24:15 -Après une longue série de tests, ils ne trouvent aucune preuve flagrante de surchauffe.
24:21 -Puis enfin, un indice.
24:24 ...
24:27 -Dans le moteur, ils découvrent des particules laissant supposer que le filtre à air a brûlé avant le reste du véhicule.
24:34 ...
24:36 -Mais comment le filtre à air a-t-il pris feu ?
24:39 ...
24:41 -Réponse possible. Un mégot jeté d'un véhicule à contresens pourrait avoir été aspiré dans la prise d'air au-dessus de la cabine.
24:49 ...
24:51 -Il aurait pu glisser jusqu'au filtre, qui aurait alors pris feu.
24:55 -Les particules auraient ensuite atteint le moteur et déclenché l'incendie.
25:00 ...
25:02 -L'hypothèse est plausible.
25:05 -Les enquêteurs essaient de la vérifier lors d'une expérience en conditions similaires.
25:10 ...
25:12 -Ils n'en tirent aucune preuve tangible.
25:14 -Mais le test montre qu'un mégot jeté dans le filtre à air peut déclencher un incendie.
25:19 -Mais cet incendie n'aurait pas pu à lui seul entraîner une catastrophe aussi terrible que celle du Mont-Blanc.
25:24 -Alors comment ce feu mineur s'est-il transformé en brasier infernal ?
25:28 ...
25:33 ...
25:42 -Le travail des enquêteurs progresse très lentement.
25:45 ...
25:48 -Pourront-ils découvrir d'autres indices ?
25:51 ...
25:58 -Chaque piste doit être minutieusement vérifiée.
26:01 ...
26:06 -Le camion a passé le péage 14 minutes avant le drame.
26:10 ...
26:13 -Mais l'incendie ne s'est déclaré qu'au moment où Gilbert de Graff s'arrête et abandonne son véhicule.
26:19 -Le déplacement de l'air a-t-il empêché l'incendie d'éclater plus tôt ?
26:23 -Selon les experts, les poids lourds prennent feu plus facilement lorsqu'ils ralentissent ou s'arrêtent.
26:28 -Car le feu se nourrit alors de l'afflux d'oxygène.
26:31 ...
26:33 -Edwin Galea, expert en incendie.
26:36 ...
26:38 -On a l'exemple d'un autobus qui a pris feu dans un tunnel.
26:41 -Le chauffeur a poursuivi sa route. Il est sorti du tunnel et a évacué les passagers.
26:46 -Le bus n'a explosé qu'après.
26:49 ...
26:52 -Si Gilbert de Graff avait continué à rouler, il aurait peut-être réussi à sortir avant que le camion ne s'embrase.
26:59 ...
27:01 -Mais il ne l'a pas fait.
27:03 ...
27:05 -7 minutes avant la catastrophe, il s'est arrêté au milieu du tunnel.
27:09 -Le camion a pris feu 2 secondes plus tard.
27:12 ...
27:16 -Mais pourquoi le feu s'est-il propagé aussi vite ?
27:20 ...
27:22 -Sous la remorque réfrigérée, tout près du moteur, se trouvent les réservoirs de diesel.
27:26 ...
27:28 -Les experts savent que le diesel est un facteur aggravant dans les incendies de poids lourd.
27:32 ...
27:36 -Le feu a-t-il été alimenté par le carburant ?
27:39 ...
27:41 -Didier Lacroix a expertisé des centaines d'incendies de tunnel.
27:45 ...
27:47 ...
27:53 -Cet incendie diffère des 17 précédents, en ce sens que le feu a démarré très rapidement.
27:59 ...
28:01 -Et s'est propagé à 34 véhicules.
28:04 ...
28:06 -Mais Didier Lacroix découvre que le camion ne transportait que 550 litres de diesel.
28:11 -Ses réservoirs n'étaient qu'à moitié pleins.
28:13 -Le carburant ne suffit donc pas à expliquer la vitesse de propagation du feu.
28:17 -Il poursuit son enquête.
28:19 ...
28:21 -Il retrace chaque seconde du trajet du camion depuis son entrée dans le tunnel.
28:25 ...
28:28 ...
28:35 -Son équipe s'intéresse au contenu de la remorque.
28:38 -Une cargaison en apparence inoffensive.
28:40 -Ni la margarine ni la farine ne sont en effet considérées comme des matières dangereuses.
28:44 ...
28:49 -Mais faute d'autres éléments, les enquêteurs creusent cette piste.
28:53 ...
29:01 -Nous avons découvert que des produits qui ne sont pas officiellement classés comme dangereux...
29:06 ...peuvent être à l'origine d'incendies très graves.
29:10 ...
29:17 -Ils procèdent à une expérience révélatrice.
29:20 Avant d'y mettre le feu, les hommes entassent une tonne de margarine...
29:24 ...qu'ils enveloppent de plaques de polystyrène, le matériau isolant qui tapissait la remorque.
29:29 ...
29:31 -En deux minutes, l'association margarine + polystyrène se révèle être un duo très inflammable.
29:36 -Les camions réfrigérés contiennent du polyuréthane.
29:41 -Celui-ci produit énormément de chaleur en brûlant et il s'enflamme très vite.
29:46 -En fondant, la margarine donne une matière huileuse qui brûle aussi très vite en dégageant une chaleur intense.
29:53 ...
29:56 -La margarine possède un grand pouvoir de combustion.
29:59 -A l'état liquide, elle est presque aussi dangereuse que l'essence.
30:03 -Cette expérience a montré le danger de certains produits à l'air libre.
30:07 -Mais les experts savent que sous un tunnel, le danger est plus grand car la chaleur d'un incendie s'évacue mal dans cet environnement confiné.
30:14 ...
30:17 -Pour en savoir plus, les enquêteurs organisent des tests grandeur nature dans un tunnel routier désaffecté en Norvège.
30:23 ...
30:27 -Les hommes mettent le feu à des remorques afin de mesurer la chaleur que produisent des incendies de camions chargés de cartons et de meubles.
30:34 -Ces tests ont produit les plus hautes températures jamais enregistrées lors de simulations d'incendies de tunnels.
30:40 -La margarine serait-elle encore plus inflammable ?
30:43 ...
30:45 -D'après les enquêteurs, cette cargaison pourrait avoir libéré une chaleur encore plus élevée que les cartons.
30:50 ...
30:53 -La chaleur de l'incendie du 24 mars 1999 a surpris tout le monde.
30:58 -Même l'expert du tunnel du Mont-Blanc, Jean Martinetti.
31:02 -Après les experts, on avait passé les 1.200 degrés.
31:07 -Ce qui veut dire qu'aucun matériau ne peut résister. Tout a fondu. La chaussée a fondu, le béton a fondu.
31:15 ...
31:21 -Les enquêteurs sont stupéfaits.
31:23 -Comment cette cargaison de margarine et de farine a-t-elle pu causer un incendie aussi violent qu'un pétrolier de 30 tonnes ?
31:30 ...
31:37 -14 poids lourds sont tassés sur 800 m derrière le camion en feu. Aurait-il alimenté l'incendie ?
31:43 ...
31:49 -Le camion suivant transportait aussi de la margarine. Et deux autres étaient chargés de polyéthylène.
31:55 -Le pouvoir de combustion conjugué de ces camions a certainement amplifié le désastre.
32:00 ...
32:06 -Les véhicules impliqués dans l'incendie avaient un pouvoir de combustion équivalent à 5 à 7 camions citernes chargés de carburant.
32:15 ...
32:17 -Mais pour qu'ils puissent alimenter le brasier, le feu devait d'abord les atteindre. Comment cela s'est-il produit ?
32:24 ...
32:26 -Les enquêteurs proposent trois réponses.
32:28 ...
32:30 -Sous la voûte confinée du tunnel, la chaleur et les gaz émis par l'incendie étaient peut-être assez puissants pour embraser les véhicules bloqués loin derrière.
32:39 ...
32:43 -Deuxième possibilité, une fuite de carburant sous le camion au feu s'est peut-être répandue derrière lui.
32:49 ...
32:52 -Troisième hypothèse, sous ce feu très intense, le revêtement de la chaussée s'est peut-être lui-même enflammé et il a embrasé les véhicules bloqués dans le tunnel.
33:03 ...
33:05 -Rien n'a permis aux enquêteurs de choisir entre ces trois hypothèses. Mais ils y ont fait une autre découverte.
33:11 Les victimes n'ont pas brûlé vives.
33:14 ...
33:21 -On a découvert plus tard que les gens étaient morts dans leurs voitures avant même d'avoir pu tenter de sortir.
33:27 ...
33:29 -Alors qui est le coupable ?
33:31 ...
33:38 ...
33:44 -Reprenons. Le camion surchauffé entre dans le tunnel.
33:49 ...
33:51 -Le conducteur s'arrête et la remorque explose.
33:54 ...
34:00 -Le chauffeur échappe au brasier en courant vers l'Italie.
34:04 ...
34:07 -Pourquoi les véhicules bloqués derrière lui n'ont-ils pas pu suivre son exemple ?
34:12 ...
34:21 -Les enquêteurs se concentrent sur la fumée de l'incendie. Ils interrogent tous les témoins, dont John Whitby.
34:29 ...
34:33 -Devant nous, tout était noir. A 200 m de l'endroit où on était arrêtés, c'était l'obscurité totale.
34:40 -On a supposé que c'était une panne d'éclairage, mais en fait, c'était la fumée de l'incendie.
34:47 -7 minutes avant le drame.
34:50 -D'après les détecteurs du tunnel, la fumée a déjà parcouru 800 m et engloutit les véhicules bloqués sur la voie.
34:57 ...
35:03 -Progressant de 4 m/s, soit plus de 16 km/h, la fumée bloque toute visibilité.
35:08 -Pris au piège, les automobilistes n'ont que quelques secondes pour choisir entre courir vers un refuge ou rester dans leur véhicule.
35:15 ...
35:19 -Les automobilistes ont été très prudents. Ils ont dû se dire que la fumée n'était pas très dangereuse, que l'incendie allait être maîtrisé et qu'il valait mieux ne pas sortir.
35:27 ...
35:32 -Plus que 4 minutes. Dans la fumée, 4 automobilistes tentent de faire demi-tour. Le tunnel est assez large, alors pourquoi ne sortent-ils pas ?
35:43 ...
35:49 -Pour tourner, un moteur a besoin d'oxygène, mais l'incendie consomme tout et rejette du monoxyde de carbone. Les moteurs calent. Impossible de redémarrer.
35:59 ...
36:08 -Ceux qui abandonnent leur voiture et tentent de rejoindre un abri sont terrassés par les gaz toxiques en quelques secondes.
36:14 ...
36:22 -D'après les analyses, la fumée contenait du cyanure.
36:26 ...
36:32 -La vitesse de propagation de la fumée n'a laissé aucune chance aux automobilistes pris au piège.
36:38 ...
36:41 -Même le coureur le mieux entraîné n'aurait pas pu y échapper.
36:44 ...
36:50 ...
36:58 -Ils sont tous morts, asphyxiés.
37:02 ...
37:06 ...
37:08 -Reste maintenant à comprendre pourquoi le mur de fumée mortel s'est dirigé vers la France alors qu'en temps normal, sous le tunnel du Mont-Blanc, les flux d'air se font de France vers l'Italie.
37:17 -La météo a joué un rôle capital dans ce drame.
37:21 ...
37:43 -Mais pour l'expert, ce phénomène n'explique pas tout.
37:47 -Les contrôleurs du tunnel peuvent aussi modifier les flux d'air dans le tunnel grâce au système de ventilation.
37:53 ...
37:55 -Des ventilateurs situés à chaque extrémité permettent de souffler de l'air ou de l'aspirer par des conduits creusés sous la route.
38:02 ...
38:05 -En temps normal, ils approvisionnent le tunnel en air, mais en cas d'incendie, le conduit n°5 est réglé pour extraire la fumée.
38:12 ...
38:14 -Au niveau du tunnel, a-t-il suivi les procédures d'urgence à la lettre ?
38:18 -Jean Martinetti a été choqué à la lecture des rapports officiels.
38:22 -Merci beaucoup.
38:24 -Quand il y a eu l'incendie, les côtés italiens, d'après les rapports, le régulateur italien a soufflé de l'air frais au lieu de l'aspirer.
38:37 ...
38:41 -Avec l'aide des automobilistes, le régulateur italien a ajusté la ventilation et soufflé de l'air frais pour faciliter leur fuite.
38:49 ...
38:54 -Cette inversion des flux d'air a joué un rôle majeur dans la catastrophe, même si cette manœuvre a permis de sauver des vies, dont celle de John Whitby.
39:03 ...
39:15 -J'ai eu beaucoup de chance.
39:18 -Si la fumée était partie dans l'autre sens, vers l'Italie, je ne serais pas là aujourd'hui.
39:25 -Cet air frais a poussé la fumée vers la France à une vitesse terrifiante.
39:30 ...
39:41 -C'est-à-dire du côté français. Toute la moitié du tunnel côté français a été envahie par la fumée en une grosse demi-heure.
39:50 ...
39:53 -Il était désormais impossible d'approcher l'incendie et toutes les opérations de secours ont dû être abandonnées.
40:00 ...
40:09 -Les enquêteurs poursuivent leurs investigations.
40:12 ...
40:17 ...
40:23 -Pas à part, ils reconstituent patiemment toutes les étapes qui ont provoqué la terrible catastrophe du tunnel du Mont-Blanc.
40:30 ...
40:33 -Et ils viennent enfin de trouver le dernier maillon de cet engrenage meurtrier.
40:37 ...
40:38 -Pendant les opérations de sauvetage, personne à aucun moment n'a su que 38 automobilistes étaient pris au piège.
40:44 ...
40:46 -La fumée ayant si rapidement obstrué les caméras de surveillance, le personnel du tunnel ne pouvait pas les voir.
40:52 ...
40:53 -L'information circulait mal. Les téléphones de secours fonctionnaient par intermittence et les détecteurs de fumée n'étaient pas adaptés.
41:00 -L'un avait même été débranché la veille de l'incendie.
41:04 ...
41:06 -Pire encore, il n'y avait aucune communication entre secouristes français et italiens.
41:11 -Les pompiers eux-mêmes ont été pris au piège.
41:14 -Il n'y a eu aucune coordination des secours. Personne n'était préparé à un incendie de cette ampleur.
41:20 ...
41:22 -Pendant l'enquête, nous avons découvert qu'en 34 ans, depuis l'ouverture du tunnel,
41:31 -un seul et unique exercice d'évacuation avait été organisé avec les brigades de pompiers.
41:37 -Voilà peut-être pourquoi les pompiers italiens, sous les ordres du capitaine Glarey, ont dû attendre 3 heures avant de pouvoir être évacués par la galerie d'aération.
41:47 ...
41:49 -Ils étaient complètement noirs. On ne voyait plus la couleur des casques, des uniformes. On ne voyait plus la couleur des véhicules.
41:59 -Tout ce qui sortait de là était noir. C'était épouvantable.
42:03 ...
42:06 -L'incendie a fait rage pendant 53 heures avant d'être maîtrisé.
42:11 ...
42:18 -J'espère qu'ils prendront des mesures pour améliorer la sécurité.
42:23 ...
42:26 -Après cette catastrophe, les procédures de sécurité du tunnel du Mont-Blanc ont été remises à plat.
42:32 -Aujourd'hui, les limitations de vitesse et les distances de sécurité entre deux véhicules sont strictement contrôlées.
42:38 ...
42:42 -C'était le 18e incendie provoqué par un camion dans le tunnel du Mont-Blanc.
42:46 -Aujourd'hui, côté français et côté italien, tous les poids lourds doivent passer sous un portique de détection thermique qui interdit l'accès du tunnel aux camions en surchauffe.
42:55 ...
42:59 -Les responsables ont redoublé d'efforts pour corriger les erreurs passées.
43:03 ...
43:10 -Il y a eu des modifications majeures dans les procédures de sécurité.
43:14 -La plus importante concerne sans doute la création d'une salle de contrôle unique, avec un seul opérateur pour les deux accès.
43:22 ...
43:25 -Des exercices de sécurité et d'évacuation sont organisés régulièrement.
43:29 ...
43:33 -Les refuges sont pressurisés et équipés d'une liaison vidéo avec la salle de contrôle.
43:38 ...
43:44 -Un escalier de secours relie directement chaque abri à la galerie d'évacuation située sous la route.
43:50 ...
43:56 -Une équipe de pompiers est basée en permanence au centre du tunnel.
43:59 ...
44:03 -Leurs camions sont équipés de caméras thermiques permettant de localiser les personnes en condition de visibilité nulle.
44:09 ...
44:14 -Les mesures prises après le drame du 24 mars 1999 permettront à l'avenir de sauver des vies.
44:21 -Maigre consolation pour les familles des victimes de l'incendie, dont un pompier décédé à l'hôpital des suites de ses blessures.
44:28 ...
44:33 -Xavier Chantelot ne sera plus jamais le même.
44:36 ...
44:38 -J'ai perdu ma belle-mère, sa fille, la soeur de ma femme, et également le fiancé de celle-ci qui venait juste de passer une dizaine de jours de vacances chez moi.
44:50 ...
44:52 -Les parents des victimes, comme Xavier, sont toujours hantés par l'horreur des derniers instants qui ont précédé le décès de leurs proches.
44:59 ...
45:04 -On ne sait pas encore de façon certaine comment ils sont décédés.
45:08 -Alors, je n'ai pas besoin de vous décrire les images d'horreur qu'on a pu avoir en tête.
45:12 -Des gens courant enflammés ou s'écroulant, essayant de sortir, tapant au port. On a tout eu. On a tout eu dans la tête.
45:20 ...
45:22 -L'enquête a permis de démêler les chevaux des circonstances qui ont conduit à l'horrible catastrophe du tunnel du Mont-Blanc.
45:28 ...
45:31 -Ce jour-là, un camion Volvo blanc passe le péage.
45:35 ...
45:37 -Un feu sous la cabine produit une traînée de fumée blanche.
45:40 ...
45:42 -Le camion s'arrête. Ce regain d'oxygène attise le feu. Le moteur explose.
45:47 ...
45:51 -La cargaison de margarine se révèle meurtrière et déclenche un incendie comparable à celui d'un pétrolier de 30 tonnes.
45:57 ...
46:05 -Conjugué au vent soufflant d'Italie, la mauvaise utilisation du système de ventilation du tunnel crée un mur de fumée
46:11 qui engloutit rapidement 38 automobilistes pris au piège. Il n'avait aucune chance de survie.
46:17 Ce désastre peut-il se reproduire ?
46:21 ...
46:24 -On est dans le tunnel du Mont-Blanc. Demain, dans 6 mois, dans un an,
46:30 mais les moyens de secours d'aujourd'hui sont plus adaptés qu'ils étaient lors de la catastrophe.
46:41 Mais il y aura un incendie.
46:44 ...
46:47 -Une nouvelle catastrophe du Mont-Blanc peut-elle se produire ailleurs dans le monde ?
46:51 -Oui. Ce n'est sans doute qu'une question de temps.
46:55 ...
46:58 -En attendant la prochaine catastrophe, des millions d'automobilistes continuent d'emprunter les tunnels routiers tous les jours, en toute sécurité.
47:07 *musique*