Hausse du Covid en Isère : "En aucun cas on ne peut comparer cela aux vagues précédentes"

  • l’année dernière

Category

🗞
News
Transcript
00:00 A 7h45, on vous donne la parole et ce matin une question, est-ce que vous remettez le masque ?
00:05 Car le Covid de toute évidence est de retour, les contaminations progressent en Isère
00:09 et face à cela, la campagne de vaccination a été avancée de 15 jours,
00:13 le nouveau vaccin est disponible ce matin.
00:15 Alors est-ce que vous remettez le masque ? Est-ce que vous allez bientôt vous faire vacciner ?
00:18 Refaites-vous les gestes barrières ou peut-être êtes-vous fatigué ?
00:20 Tout ça, appelez-nous, un seul numéro, 04 76 46 45 45
00:25 et venez aussi poser vos questions à notre invité Théo H.
00:28 Le professeur Olivier Epollard, infectiologue au CHU de Grenoble, qui est avec nous par téléphone.
00:32 Bonjour M. Epollard.
00:34 Bonjour.
00:34 Merci d'être avec nous ce matin, j'aimerais d'abord vous faire entendre le témoignage
00:38 d'une pharmacienne grenobloise sur le retour du nombre de contaminations.
00:43 C'est exponentiel, dans la journée il doit y en avoir maintenant une vingtaine.
00:47 La semaine dernière il y avait une dizaine, donc je pense qu'on est reparti comme pour la première épidémie.
00:53 On s'est remis en mode test.
00:55 Alors Olivier Epollard, je vous pose la question, est-ce qu'on est reparti comme la première épidémie ?
01:01 Est-ce que c'est ce que vous constatez ?
01:03 Non, parce qu'il y a deux éléments, d'une part il y a le nombre de cas
01:07 et d'autre part il y a le nombre de cas graves.
01:10 En ce qui concerne le nombre de cas, on n'est pas sur la même incidence qu'en 2020,
01:15 lors de la première phase d'épidémie, et on n'est pas non plus sur l'énorme épidémie Omicron
01:20 qu'il y avait eu au début de l'année 2022, avec ces différentes phases très importantes de nombre de cas.
01:26 On est sur un nombre de cas en progression, mais plus réduit.
01:31 Et puis surtout ce qu'on voit c'est qu'en termes de cas graves,
01:35 on n'est pas du tout sur le même nombre de cas.
01:38 On a un peu d'hospitalisation au CHU de Renoble, essentiellement des personnes particulièrement fragiles,
01:45 mais ni en nombre de cas, ni en gravité des cas, on peut comparer ça avec ce qui s'est passé il y a trois ans ou deux ans.
01:53 Et quelles sont les personnes touchées justement ?
01:55 Vous avez dit les personnes fragiles, d'abord celles qui ont déjà des fragilités, des maladies.
02:00 En fait je ne vais rien apprendre à personne,
02:03 mais autant les Covid de 2020 et de 2021 étaient des Covid qui touchaient certes davantage les populations âgées
02:12 ou les populations un peu fragiles, mais qui touchaient tout le monde
02:15 et on avait des cas graves y compris de personnes de 40 ans.
02:19 Autant maintenant, et les gens ont bien compris je pense,
02:22 c'était les personnes soit effectivement très âgées,
02:25 soit avec des maladies chroniques, des maladies chroniques cardiaques, respiratoires, neurologiques,
02:32 ou bien les personnes dont l'immunité est altérée, par exemple du fait qu'ils grèvent, qui sont touchées.
02:38 On est vraiment sur une population touchée de manière très particulière
02:42 et c'est pour ça que c'est cette population-là qui actuellement est invitée à être vaccinée.
02:47 À être vaccinée. Et puis est-ce que nous tous, nous devons aussi faire plus attention ?
02:52 J'aimerais vous faire écouter d'ailleurs le témoignage ce matin,
02:55 on l'a eu à l'antenne de Pierre de Saint-Jean-de-Moiran.
02:57 Va-t-il remettre le masque et refaire attention aux gestes barrières ?
03:01 Écoutez sa réponse.
03:02 Éventuellement, mais c'est tellement contraignant
03:08 que je ne ferais que vraiment contraindre et forcer.
03:12 Je préfère ne pas sortir qu'en sortant avec le masque.
03:15 Est-ce que, Olivier Eppoleur, est-ce que vous comprenez cet avis de Pierre
03:19 ou est-ce que, à l'inverse, vous incitez tout le monde à remettre le masque
03:23 et à faire attention aux gestes barrières ?
03:24 Je comprends effectivement ce qu'il dit.
03:27 Ce que j'entends surtout, c'est qu'il dit, lui, qu'il veut prendre des précautions,
03:31 qu'il ne souhaite pas mettre le masque, mais que s'il le faut, il rentrera chez lui,
03:35 il restera chez lui, ce qui veut dire qu'il a bien compris que
03:38 si le nombre de cas augmente, si la circulation devient très importante,
03:43 il faudra reprendre les gestes barrières.
03:48 Qu'il faille mettre systématiquement, tout le temps, le masque dans les semaines qui viennent,
03:53 ça me paraît forcément intentionné.
03:55 Par contre, quelque chose qu'il faut faire, et à mon avis, il faudra encore le faire dans 10 ans,
04:00 parce que c'est du bon sens, c'est que si on est malade,
04:04 si on a même une simple crève, si je puis dire,
04:07 le nez qui coule, on éternue, on tousse, on a un peu de fièvre,
04:10 et on doit sortir, et on doit être dans un lieu public,
04:13 on doit aller dans des commerces, on doit aller rencontrer des personnes,
04:16 on met un masque.
04:17 Et ça, Covid ou pas Covid, c'est un geste, c'est un réflexe qu'on devra avoir de manière assez naturelle.
04:23 - C'est une habitude à prendre, vous dites.
04:25 - Remettre un masque de manière systématique, maintenant, pour tout le monde,
04:29 et puis j'entendais votre son tout à l'heure disant,
04:32 est-ce que vous pensez qu'il faut reconfiner ?
04:35 Heureusement, grâce à la vaccination, et grâce au fait qu'on ait pu vacciner
04:39 une énorme partie de la population, on n'est plus actuellement face à une phase Covid
04:46 qui nécessite que tout le monde soit chez soi.
04:48 - France Bleu, ISR 7h50, le Covid revient en force, peut-être l'avez-vous attrapé.
04:52 Beaucoup plus virulent aussi, selon certains témoignages.
04:54 Racontez-nous, ce matin, 04.76.46.45.45,
04:58 qu'on en parle avec le professeur Olivier Epola, infectiologue au CHU de Grenoble.
05:02 Et beaucoup de réactions, Laurent Galien, sur notre page Facebook, ce matin.
05:06 - Oui, effectivement, et on est plutôt dans la tendance de ce que disait Pierre tout à l'heure,
05:10 ou de ce que vous venez de dire, professeur Epola.
05:13 C'est-à-dire que la plupart des auditeurs disent qu'ils n'hésiteront pas
05:16 à remettre le masque s'ils se sentent malades.
05:18 Certains, toutefois, n'attendent pas, certaines, surtout.
05:21 On a par exemple Bernadette de Doissens qui nous dit qu'elle le porte déjà dans les magasins.
05:25 Lilou, qui nous dit qu'elle le porte dans tous les lieux publics,
05:27 et notamment quand elle se rend à l'hôpital, où elle doit se rendre assez régulièrement.
05:32 On a Olga de Saint-Vincent-de-Mercuse qui, elle, nous dit utiliser encore régulièrement le gel hydroalcoolique.
05:37 Ça fait partie aussi des gestes barrières, et elle tient les masques prêts au cas où.
05:41 Et puis, de l'autre côté, on a toujours ces témoignages à contrario.
05:44 Christophe Dubouchage qui nous dit, pour l'instant, pas de masque et aucun vaccin pour moi.
05:49 Nadine de Chimulin qui n'a pas remis de masque, pour l'instant, dit-elle,
05:52 et qui dit, plus de vaccin pour moi.
05:54 - Et on file au Standard de France Bleue où nous attend Jean-Pierre.
05:57 Bonjour Jean-Pierre.
05:59 - Oui, bonjour.
06:01 - Votre avis sur ce débat aujourd'hui ? Faut-il remettre le masque ?
06:04 - Oui, bonjour.
06:06 - Bonjour. Votre avis sur notre débat du jour ?
06:09 - Le masque, je ne suis pas spécialement contre.
06:13 C'est évident qu'à un moment, il faut le remettre.
06:15 Mais j'ai une question, c'est, est-ce qu'on ne peut pas se poser la question sur la baisse de la natalité et le vaccin ?
06:21 - La baisse d'efficacité du vaccin, c'est votre question ?
06:24 - Non, la baisse de la natalité et le vaccin.
06:26 - Ah, oula, Olivier Eppolard, est-ce qu'on a des indicateurs là-dessus ?
06:32 - Oui, ça a été quelque chose qui a été surveillé, en effet.
06:35 On peut le redire, mais les vaccins contre la Covid ont été probablement les produits de santé les plus surveillés
06:42 depuis que le système de pharmacovirulence existe.
06:45 Et sur toutes sortes de problèmes potentiels de santé,
06:49 même les plus improbables, il y a eu une surveillance.
06:52 Et il n'y a eu aucune constatation, malgré encore une fois des milliards de doses données,
06:58 donc beaucoup, beaucoup de résultats.
07:01 Il n'y a pas eu de lien entre baisse de la fertilité des femmes,
07:05 ou baisse de la fertilité des hommes, et vaccination.
07:09 Donc de ce côté-là, on peut être rassurant.
07:12 Ce n'est pas parce qu'on a vacciné la plupart des personnes dans notre pays
07:17 qu'il y aurait une baisse de la natalité.
07:19 Vraiment de ce côté-là, toutes les données sont rassurantes.
07:22 - Ce vaccin qui est disponible à partir de ce matin,
07:25 il y en a un, c'est un Pfizer, qui justement s'est adapté à ce nouveau variant.
07:30 Est-ce qu'un peu comme la grippe, il va falloir maintenant adapter le vaccin chaque année ?
07:35 - Mais c'est ce qu'on a déjà fait l'an dernier, en fait.
07:38 Donc quand c'était des variants trop différents les uns des autres,
07:42 Alpha, Delta, etc.,
07:45 il n'y avait pas forcément d'intérêt à mettre au point des vaccins adaptés.
07:49 Là, maintenant, ça fait depuis deux ans qu'on est avec Omicron,
07:53 et on s'est rendu compte que sortir des vaccins adaptés
07:57 aux sous-variants d'Omicron en circulation,
08:00 ça améliorait la qualité de la réponse.
08:03 Et donc on est en train effectivement de se diriger vers quelque chose de proche de la grippe.
08:07 C'est-à-dire, un, on ne propose pas à tout le monde d'être revacciné,
08:12 mais uniquement aux personnes dont on sait qu'elles peuvent faire une Covid grave,
08:16 et deux, on sort chaque année une forme de vaccin
08:21 qui est plus adapté aux variants en circulation.
08:24 - Et est-ce qu'en amont, vous dites que pour les personnes les plus fragiles,
08:27 il faut qu'elles se fassent vacciner,
08:28 les autres, est-ce qu'il est intéressant, utile de faire un test ?
08:32 On a eu des tests massifs pendant le gros de l'épidémie,
08:35 est-ce qu'aujourd'hui c'est aussi important de se faire tester ?
08:39 - Oui, bien sûr, parce que vous voulez dire de se faire tester,
08:42 non pas pour une recherche d'immunité, c'est-à-dire des anticorps,
08:45 mais tester pour rechercher le virus,
08:48 pour savoir si on est infecté devant des symptômes,
08:51 oui, parce que ça permet de savoir soi-même encore un peu plus
08:55 quel est le niveau de protection qu'on doit respecter.
08:58 Si on est positif, il faut privilégier le télétravail,
09:02 il faut systématiquement mettre le masque,
09:05 il faut prévenir les personnes avec qui on a été en contact
09:09 avant d'avoir fait soi-même son test si on était déjà symptomatique.
09:14 - Merci beaucoup Olivier Eppolard d'avoir été notre invité ce matin,
09:17 je rappelle que vous êtes infectiologue au CHU de Grenoble.
09:20 - Merci à vous et bonne journée.
09:22 - Merci bien, on peut réécouter cette interview d'ores et déjà sur francebleu.fr.

Recommandée