Kevin Mayer, double champion du monde de décathlon, s'est confié sur sa préparation pour les Jeux olympiques de Paris 2024 et la difficulté de son sport, où "la répétition coûte cher".
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00:00 On parle de notion de stress, de pression, de médaille d'or quand on parle de Paris 1994,
00:04 mais moi je repense à Talence quand j'ai fait le record du monde.
00:06 Je ne pense qu'à une chose, c'est au plaisir que j'ai eu à m'exprimer devant le public français.
00:10 Donc je me laisse bercer par l'idée que ça va être encore plus incroyable à Paris.
00:14 Les médailles pour moi c'est vraiment un plan secondaire.
00:16 Je trouve que quand on a la médaille autour du cou, tous les moments intéressants sont passés.
00:19 Donc je vois vraiment mes décathlons comme des moments d'expression pur,
00:23 des moments où je me suis préparé toute l'année pour avoir les meilleures sensations possibles dans chacune des épreuves.
00:28 Je pense vraiment qu'à l'athlétisme, et la médaille viendra avec je pense.
00:32 C'est impossible d'être prêt pour un décathlon.
00:34 Si on se préparait comme il faut pour un décathlon, on se blesserait forcément.
00:37 Donc il faut trouver le juste milieu entre le trop peu d'entraînement et la blessure.
00:42 C'est là toute la difficulté du décathlonien, il faut qu'il maîtrise 10 épreuves avec le moins de répétition possible.
00:48 Parce que bien sûr, si on devait s'entraîner comme les spécialistes dans chacune des épreuves,
00:51 il y aurait 10 fois plus d'entraînement, donc c'est impossible.
00:53 Donc c'est une course contre la montre et c'est une course à la qualité parce que la répétition coûte cher.
00:58 S'il y a deux mots que je me répète à longueur de journée et qui ne changent pas forcément pendant le décathlon,
01:03 c'est autodiscipline et plaisir.
01:05 Autodiscipline parce que les émotions, les états émotifs changent, c'est quelque chose de variable.
01:11 Donc il faut créer de l'autodiscipline, sinon on ne crée pas de consistance dans l'entraînement ni dans les compétitions.
01:15 Et plaisir parce que sinon ça ne vaudrait plus du tout le coup de continuer.