André Bercoff : "Aujourd'hui arrivent les justifications, les règlements de compte... j'appelle ça un sacré nuage de fumée !"

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Transcript

00:00 - Elle dit "Michel, vieille canaille, vieille canaille".

00:02 Et puis là, c'est l'heure des règlements de comptes.

00:05 Agnès Buzyn, qui fut ministre de la Santé au début du Covid,

00:10 entre janvier et juin 2020,

00:12 eh bien règle ses comptes, elle, dans un livre

00:15 qu'elle vient de publier, le journal "Janvier-Juin 2020",

00:18 où elle explique les choses.

00:20 Alors, il y a des moments formidables avec Agnès Buzyn,

00:22 parce qu'aujourd'hui, elle dit "Je savais, je savais, je savais,

00:26 j'ai prévenu, j'étais le seul à prévenir, le Premier ministre

00:30 est à prévenir, le Président, que ça allait aller très mal".

00:33 Oui, mais, oui, mais, on a quelques sonores,

00:37 on ne va pas tous vous les donner, parce que ça prendrait une heure.

00:39 Qu'est-ce qu'elle disait, Agnès Buzyn, en 2020 ?

00:45 Rappelez-vous, écoutez.

00:46 - Des analyses de risques d'importation sont modélisées

00:49 régulièrement par les équipes de recherche.

00:52 Le risque d'importation de cas depuis Wuhan est modéré.

00:56 Il est maintenant pratiquement nul, puisque la ville,

00:59 vous le savez, est isolée.

01:01 Les risques de cas secondaires autour d'un cas importé

01:04 sont très faibles, et les risques de provocation du virus

01:08 dans la population sont très faibles.

01:10 Cela peut évoluer, évidemment, dans les prochains jours,

01:13 s'il apparaissait que plus de villes sont concernées en Chine,

01:16 ou plus de pays, notamment de pays de l'Union européenne.

01:20 - Voilà, donc Wuhan, le risque est nul, le risque, tout ça,

01:24 voilà ce que je disais tranquillement et ouvertement

01:26 et de façon sonore, Agnès Buzyn.

01:29 Et puis, et puis, et puis, et puis, et ben après,

01:33 deux ans après, deux ans et demi après,

01:36 ce n'est plus le même son de cloche écouté.

01:39 - J'avais passé une journée épouvantable,

01:41 j'étais très fatiguée, donc ce que j'ai dit au moment de ce jour-là,

01:47 c'était arrêter de dire que je n'ai rien vu, j'ai tout vu.

01:49 J'ai tout vu, j'ai préparé.

01:51 Parce que j'ai pressenti, j'ai senti un danger,

01:55 bien avant les autres.

01:56 Le Premier ministre l'a tout de suite perçu avec moi

02:00 et il a été avec moi en permanence,

02:02 il m'a fait une confiance totale pendant cette période.

02:05 - Voilà, totale confiance totale,

02:07 on se rappelle ce qu'on disait sur les masques,

02:09 on se rappelle, effectivement, vous vous rappelez que dans les aéroports,

02:12 on mettait des signaux, des petites feuilles en disant

02:16 "écoutez, attention, faites attention, on a dans les aéroports, etc."

02:20 Voilà, donc c'était ça ce que disait Agnès Buzyn.

02:24 Et dans son livre, alors dans son livre c'est quand même formidable,

02:28 elle donne les tweets

02:31 entre qu'elle échangeait avec le Premier ministre,

02:34 avec Édouard Philippe à l'époque, effectivement,

02:37 et elle dit des choses incroyables du point de vue du tweet.

02:42 Voilà ce que... Attendez, j'essaie de retrouver

02:47 ce qu'elle disait du point de vue des tweets.

02:50 Voilà.

02:52 Elle disait ça,

02:54 elle envoie à Édouard Philippe un message bien senti.

02:57 Elle dit voilà,

02:59 "Édouard, vous êtes en dehors de la plaque,

03:02 complètement, si tu as encore confiance en moi, etc."

03:06 Et elle traite de dingue le professeur...

03:09 le professeur Raoult, il se dingue vraiment,

03:13 qui est là avec ses seringues, c'était des écovillons.

03:15 C'était pas possible et voilà.

03:20 C'est très intéressant toujours de voir

03:23 la différence entre ce qui se disait à l'époque

03:26 du point de vue public, bon on savait moins de choses qu'aujourd'hui,

03:29 mais aujourd'hui, et alors arrivent les justifications,

03:32 les règlements de comptes, les auto-justifications,

03:36 j'appelle ça un nuage, un sacré nuage de fumée,

03:39 mais pourquoi pas, on a le droit effectivement de se tromper.

03:44 On a moins le droit de dire qu'on savait tout,

03:46 et qu'on avait tout dit, parce qu'à ce moment-là,

03:49 Agnès Buzyn, il fallait le dire publiquement,

03:52 et ne pas partir aux élections de la mairie de Paris.

03:55 À des moments, il faut quand même prendre ses responsabilités

03:59 et dire les choses, et ne pas avoir peur de dire les choses,

04:02 de peur d'avoir des tournants de carrière qui sont protégés.

04:05 Et oui, c'est comme ça la vie.

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