L'acteur de "Plus belle la vie", Marwan Berreni, n'a plus donné signe de vie depuis un accident impliquant son véhicule en Saône-et-Loire, au cours duquel une jeune femme avait été renversée à la sortie d'une discothèque. Les parents de l'acteur ont publié une lettre ce lundi dans laquelle ils l'implorent de "revenir".
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00:00 Marouane Bereni, acteur pendant 13 ans de la série "Plus Belle la vie" disparue depuis deux mois et soupçonné d'avoir renversé une jeune femme un soir d'août à Mâcon.
00:10 Ses parents sont au nouvelle de lui, lancent ce soir un appel. Je vous lirai leurs mots dans un instant. Je vous présente d'abord nos invités.
00:16 Rachel Florpardo, bonsoir. Merci d'être là. Vous êtes l'avocate des parents de Marouane Bereni. Merci beaucoup d'avoir répondu favorablement à notre invitation.
00:24 Bonsoir Charlotte Chaffonjon. Merci d'être là. Vous avez enquêté sur ce mystère qui est complet pour l'instant. Vous avez publié deux enquêtes dont un article paru aujourd'hui.
00:34 On va revenir d'abord sur les débuts de cette affaire avec Lisa Hadef. Lisa, bientôt deux mois, je lisais que l'acteur Marouane Bereni est porté disparu. Que sait-on concrètement de cette affaire ?
00:45 Oui, vous l'avez dit Maxime avant toute chose. Je vais vous remontrer le visage de Marouane Bereni parce que vous l'avez très probablement déjà vu. Effectivement, il joue dans Plus belle la vie.
00:52 Il a 34 ans et depuis presque deux mois, il est porté disparu. La date de sa disparition coïncide en effet avec un accident de la route.
01:00 Regardez, le 3 août dernier vers 23h, une femme de 37 ans traverse la route. C'est à Mâcon. Elle se fait percuter par une voiture dont le conducteur prend la fuite.
01:10 La victime a huit côtes cassées, le bassin et la clavicule fracturées et 28 jours d'ITT. À ce stade, le 3 août, on sait qu'un véhicule est signalé comme impliqué dans l'accident.
01:19 Il s'agit d'un 4x4. Deux jours plus tard, le 5 août 2023, un 4x4 est justement découvert à 20 km du lieu de l'accident.
01:28 Et à l'intérieur de ce 4x4, des papiers mettent les policiers sur la piste de Marouane Bereni.
01:34 Les enquêteurs découvrent que depuis la veille, donc le lendemain de l'accident et la veille de la découverte de la voiture, le téléphone de Marouane est coupé.
01:42 Il n'y a aucun mouvement sur ses comptes bancaires et personne ne semble avoir de nouvelles de lui.
01:46 Lisa, où en est l'enquête ? On est deux mois plus tard. Est-ce qu'il y a des pistes aujourd'hui ?
01:51 L'enquête est toujours en cours et la police ne met aucune piste en avant. Mais dans le village de Fuissez, c'est là où Marouane vit.
01:56 Plusieurs hypothèses sont envisagées et certains ont même déjà fait leur conclusion. Écoutez.
02:01 Ce qui s'est passé, si c'est lui, si ce n'est pas lui, de se planquer, je ne pense pas que ce soit la bonne chose.
02:07 C'est de toute façon par peur pour son image parce que quand on est connu comme ça, on a peur de ce qui va se passer derrière.
02:17 Surtout après l'affaire Palma.
02:19 Le 11 août 2023, une information judiciaire est ouverte contre X pour blessure involontaire ayant entraîné une ITT de moins de 3 mois avec délit de chute.
02:27 Et à la suite d'un signalement de sa famille, de la famille de Marouane Bereni, le parquet de Macron a aussi ouvert une enquête préliminaire pour disparition inquiétante.
02:35 Merci à vous, Lisa Hadef. Maître Pardo, je reviens au 4 août. Téléphone coupé, pas de mouvement bancaire, pas de contact établi.
02:42 Ça, ça n'a pas changé depuis deux mois pour les parents de Marouane Bereni.
02:45 Les parents, vous savez, n'ont pas plus d'informations que ce qui est dans la presse, malheureusement.
02:49 Et c'est aussi ce qui les a motivés à écrire ce courrier qui est paru aujourd'hui dans Libération.
02:54 Ce courrier qui est un courrier que des parents adressent à leurs fils.
02:57 Ils essayent de leur parler. Ils essayent aussi de dire une chose, qu'ils ont une volonté, une seule.
03:02 C'est de tout faire et que tout soit mis en œuvre pour que leur fils soit retrouvé.
03:06 On va lire, je vais lire les mots des parents de Marouane Bereni, publiés dans Libération, dans le journal de Charlotte.
03:13 Voilà ce que disent les parents.
03:15 « Marouane, si tu penses que tu as besoin d'aide pour chasser ce nuage sombre qui plane au-dessus de toi et te fait ressentir tristesse et désespoir pour que tout aille mieux demain, Marouane, notre fils, affronte tes peurs.
03:25 Tu as le droit de pleurer, mais reprends ton chemin. Crois en toi, crois en tes rêves, même ceux que tu ne prononces pas. »
03:31 Et voici la suite de la lettre.
03:33 « Murmure les mots qui réconfortent. Tu les connais. Fais-toi confiance.
03:37 Sache que toutes les tempêtes ne viennent pas forcément gâcher notre vie.
03:40 Tu es unique, tu es formidable. On aime ton rire, on aime ton sourire.
03:44 Marouane, simplement, nous t'aimons et croyons en toi. Reviens, on a besoin de toi. »
03:49 Et c'est signé « Pop et Mam ».
03:51 Il y a des mots très particuliers qui sont employés dans cette lettre.
03:54 Ce sont vraiment les parents qui s'adressent à leur fils, mais avec, comment dire, des tournures.
04:00 « Si tu penses que tu as besoin d'aide pour chasser ce nuage sombre, affronte tes peurs. Tu as le droit de pleurer. »
04:05 Tous ces mots, ils l'amènent à se poser d'abord une question avant de venir au fait.
04:09 Comment est-ce qu'il allait, Marouane Bereni, avant de disparaître ?
04:13 Marouane Bereni, à la connaissance de son entourage, il allait plutôt bien.
04:16 En tout cas, aucun de ses proches n'a relevé de choses qui auraient pu véritablement inquiéter à ce moment-là.
04:23 En réalité, ces mots, ce sont les mots de parents qui sont dans une situation de grande détresse.
04:27 Ça fait maintenant deux mois qu'ils sont absolument sans nouvelles de leur fils.
04:31 Et ces mots, vous savez, ils ont mis du temps à les écrire.
04:34 Ils avaient initialement décidé de rester dans le silence quand ils étaient sollicités par de nombreux médias dès le début du mois d'août.
04:40 Mais aujourd'hui, alors que depuis deux mois, ils sont dans un désarroi total,
04:43 c'est-à-dire qu'ils ne sont pas au courant de ce qui est mis en œuvre pour essayer de retrouver leur fils,
04:47 eh bien, ils lancent ce cri, cet appel d'abord à leur fils.
04:51 Ils s'adressent à lui en espérant peut-être qu'il se trouve quelque part,
04:54 peut-être qu'il sera en mesure d'entendre et de lire ce courrier,
04:58 et peut-être aussi que ça pourra susciter davantage de mobilisation pour aider à le retrouver.
05:03 Charlotte Charfonzon, je vous pose la même question.
05:05 Vous qui avez enquêté, comment est-ce qu'il allait, Marouane Bereni, avant de disparaître ?
05:08 Alors, Marouane Bereni, avant de disparaître, allait mieux,
05:11 parce qu'il avait traversé des périodes assez difficiles,
05:14 ce que la quasiment totalité de son entourage admet.
05:18 Il y a eu, il y a dix ans, la mort de son frère, qui avait deux ans de moins que lui.
05:23 Son frère, qui était un street artiste, qui déployait une œuvre engagée en Tunisie, en Libye, aux États-Unis, se fait assassiner.
05:30 Il meurt dans des conditions atroces, à Détroit, aux États-Unis.
05:33 Il se fait assassiner par une bande de jeunes qui voulaient le dépouiller,
05:35 et son corps met huit mois à être identifié.
05:37 Donc, c'était il y a pile dix ans, il avait 23 ans, et il s'appelait Bilal.
05:41 Et effectivement, donc ça, pour son frère, ça a été un drame qu'on peut assez facilement imaginer,
05:46 il n'y a pas grand-chose à analyser, donc effectivement, ça l'a énormément marqué.
05:49 Ça a été extrêmement difficile, il avait du mal à s'en remettre.
05:52 Ensuite, il y a eu la pandémie de Covid-19, qui revient dans le témoignage de plusieurs proches,
05:57 qui a évidemment contraint un peu tout le monde à l'introspection, coincé chez soi,
06:02 et c'était assez difficile pour un comédien qui, tout d'un coup, arrête de tourner.
06:06 Fin de "Plus belle la vie", en novembre 2022, ça faisait 13 ans que c'était son activité principale,
06:12 et il n'y avait à l'époque aucune certitude que la série reprenne, ce qui finalement devait être le cas en octobre.
06:19 Marwan Bereni devait faire partie de la nouvelle version sur TF1.
06:22 Ça devait être l'un des visages phares, c'était déjà un visage phare de la série,
06:25 et il devait redevenir ce visage phare de la série.
06:27 Exactement, donc il allait mieux. On ne peut pas dire qu'il allait vraiment bien, mais il allait mieux.
06:31 Et donc, ce n'est pas un moment qui semble tout à fait rationnel pour disparaître,
06:37 hormis le contexte extrêmement violent et troublant de cette soirée-là,
06:40 qu'il faut évidemment réussir à dérouler, parce que non seulement on n'a pas de nouvelles de Marwan Bereni depuis deux mois,
06:47 mais en plus, le déroulé même de la soirée jusqu'à l'accident n'est pas connu.
06:52 On va revenir là-dessus. Roselyne.
06:54 La justice, dans cette affaire, elle considère que c'est une disparition inquiétante ?
07:00 Il y a eu une enquête ? Qu'est-ce qu'elle dit, cette enquête ?
07:03 Sur la disparition de Marwan Bereni, il y a eu une enquête préliminaire qui a été ouverte
07:06 suite au signalement de ses parents pour disparition inquiétante,
07:10 mais pas encore d'instruction judiciaire. En revanche, dans le cadre de l'accident,
07:13 il y a une instruction judiciaire qui est ouverte pour blessure involontaire avec des suites.
07:16 Ça, je comprends, mais la disparition ne donne lieu pratiquement à pas d'enquête.
07:21 Justement, c'est un peu ce que...
07:23 Maître, qu'est-ce que vous savez de ces deux enquêtes-là qui sont ouvertes aujourd'hui ?
07:26 Je n'en sais rien. C'est bien le problème d'aujourd'hui.
07:28 En tant qu'avocate des parents, vous n'en savez rien.
07:30 En tant qu'avocate des parents, à ce stade, je ne peux pas vous dire quelles investigations,
07:33 quels actes d'enquête ont été réalisés pour retrouver Marwan Bereni.
07:37 Et les parents de Marwan Bereni ne le savent pas.
07:40 Et c'est ce qui les inquiète terriblement.
07:42 Non, mais c'est la norme de la police.
07:44 Hier, dans l'émission, hier, sur ICI Research Action, les deux parents d'enfants disparus
07:48 disaient pendant l'enquête, les derniers à qui on parle, ce sont les membres de la famille.
07:53 On peut poser des questions, on peut participer à l'enquête.
07:56 Les autorités, la police ne disent rien.
07:58 Il paraît que c'est absolument essentiel pour la bonne conduite de l'acquisition.
08:02 Est-ce que c'est normal, ça, maître ?
08:04 Écoutez, moi, j'espère que tout est mis en œuvre, effectivement, pour retrouver Marwan Bereni.
08:07 J'espère que l'enquête avance. On le souhaite de tout notre cœur avec ses parents.
08:12 Mais à ce stade, ils n'en savent rien.
08:14 Et c'est le sens de ce courrier, c'est le sens de cette expression.
08:16 C'est de dire d'abord à leur fils de revenir et d'essayer aussi que davantage, peut-être,
08:21 de moyens soient dédiés à le retrouver.
08:24 Parce qu'aujourd'hui, quand après deux mois, on n'a pas de signe de vie de son enfant,
08:27 on ne peut qu'imaginer leur détresse et leur état.
08:30 Bien sûr, c'est ce que je dois envie, maître. Nous sommes d'accord.
08:32 Juste là-dessus, Perico, parce que c'est important.
08:35 On va parler dans un instant de la soirée de la disparition, de l'accident,
08:38 et de la jeune fille, la jeune femme qui a été grievement blessée.
08:41 Mais puisque vous dites ça, Perico Legas, encore une fois, je reviens aux mots qui sont employés par les parents.
08:47 On a le sentiment qu'ils ont... ça n'est que mon... comment dire...
08:52 mon sentiment, en lisant leurs mots, le sentiment qu'ils ont peur de l'irrémédiable.
08:56 Évidemment qu'ils sont inquiets, comme tout parent qui n'aurait pas de nouvelles de son enfant depuis deux mois,
09:01 alors même qu'il y a dix ans, un de leurs fils a été assassiné après avoir disparu pendant huit mois.
09:06 Ils sont morts d'inquiétude, et c'est justement le sens de cette lettre.
09:10 Ils ont besoin de parler, ils ont eu besoin de l'exprimer, ils ont eu besoin d'essayer de s'adresser à leur fils.
09:15 Et maintenant on va voir quelle retombée aura cette lettre.
09:18 En tout cas, évidemment, ils y ont placé beaucoup d'espoir, oui.
09:21 Il commet l'accident... enfin, il y a cet accident d'automobile...
09:25 Oui, on verra ce qu'il raccroche à l'accident.
09:27 Et on retrouve le véhicule quelques jours plus tard avec ses papiers d'identité, j'ai compris ça ?
09:32 Je ne peux pas... mon enquête n'a pas établi que c'était ses papiers d'identité.
09:35 En revanche, il y a des papiers dans l'habitacle qui relient Marouane Bereni à la voiture par ailleurs.
09:40 Marouane Bereni avait été verbalisée au volant de cette voiture.
09:44 Un petit peu plus tôt, pour défaut d'assurance.
09:46 Donc il a été établi par l'enquête, et également par la téléphonie et par les radars,
09:52 qu'il était relié à cette voiture ce soir-là.
09:55 Que Marouane Bereni était relié à cette voiture ce soir-là, de manière assez certaine.
09:59 À moins qu'il ait donné aucun signe de vie pour assurer sa mère et son père.
10:03 Mais sa mère, un code... alors peut-être font-ils semblant, mais ça m'étonne.
10:07 Par rapport à ce que vous dites, je pense qu'il est quand même important de préciser
10:09 qu'en France, on a le droit de disparaître quand on est majeur,
10:11 et il n'est pas nécessaire de demander à chaque fois des enquêtes immenses
10:15 pour retrouver un majeur disparu de là.
10:17 Ce qui est particulier dans cette affaire, c'est le contexte de la disparition.
10:21 - Mais il se trouve en une détresse terrible.
10:23 - Oui, mais il est important de préciser que c'est le contexte de la disparition...
10:27 - Attendez, le contexte, pardon, je vous coupe Charlotte, pour se remettre le 3 août.
10:32 Vous racontez aujourd'hui dans Libération les circonstances, les heures qui précèdent l'accident.
10:38 Rien ne va dans ce que vous racontez d'une certaine manière.
10:41 Non, pardon, mais rien n'est logique dans le comportement
10:45 qui est décrit de la part de Marouane Bereni ce soir-là, avant même l'accident.
10:49 - Oui, la soirée se démarre de manière assez banale.
10:53 Il est au téléphone avec une amie qui me l'a raconté.
10:57 Ça dure une demi-heure, ils discutent de la reprise de "Plus belle la vie".
10:59 En apparence, tout va bien, il n'y a pas de problème majeur.
11:02 Il est tout seul chez lui.
11:04 Il rejoint ensuite des amis à un concert dans un café à 4 km de chez lui.
11:09 Voilà, soirée d'été, j'ai envie de dire, assez banale.
11:12 Et au bout d'une heure, il dit qu'il est fatigué, qu'il faut qu'il parte,
11:15 mais de manière assez soudaine, d'après le récit de ses amis.
11:18 Et donc, il quitte la soirée pour aller se coucher, dit-il.
11:23 Et un de ses amis s'en va une heure plus tard, passe devant chez lui, la voiture n'y est pas.
11:29 Donc il appelle et finalement, Marouane Bereni qui décroche, lui dit
11:32 "Non, je suis en boîte de nuit, la soirée est super, donc rejoins-moi".
11:37 L'ami ne le rejoint pas.
11:39 Et une demi-heure après, il quitte cette super soirée en boîte de nuit
11:43 qui n'était pas du tout prévue.
11:45 Et là, il n'y a pas un seul témoin, en tout cas auquel j'ai pu avoir accès
11:49 dans le cadre de mon enquête, mais en tout cas la famille non plus,
11:52 qui affirme que c'est Marouane Bereni qui prend le volant,
11:55 mais des éléments laissent à penser qu'il a pu prendre le volant de cette voiture.
11:59 Les caméras de vidéosurveillance sont de mauvaise qualité, ils sont à distance,
12:02 il fait nuit, les témoins disent voir quelqu'un jouer un peu avec le radio…
12:10 - L'autoradio.
12:12 - L'autoradio.
12:13 Et la voiture démarre, percute cette femme de 37 ans qui traversait là
12:18 pour rentrer là où elle logeait, et démarre.
12:22 Et depuis, plus personne n'a vu Marouane Bereni.
12:25 - La jeune femme a témoigné sur Facebook, elle a posté un message,
12:28 vous le racontez dans Libération, un message où elle dit,
12:32 elle s'appelle Sandra, cette jeune femme, grièvement blessée encore,
12:35 "J'ai besoin de réponses pour me permettre de me rétablir et d'avancer,
12:38 rends-toi à la police pour qu'ils puissent entendre sur les faits,
12:40 si c'est vraiment pas toi, pourquoi ne pas donner signe de vie depuis ce jour ?"
12:44 Est-ce que la crainte des parents de Marouane Bereni,
12:47 c'est qu'ils soient impliqués dans cette action ?
12:48 - Mais simplement sur la victime, je pense que c'est important de le dire,
12:50 parce qu'on parle beaucoup de Marouane Bereni et de sa famille,
12:52 la victime demande également des réponses.
12:54 Il n'y a pas uniquement la famille de Marouane Bereni qui est en détresse…
12:57 - C'est une manière d'éviter tout de suite.
12:58 - Voilà, c'est pas uniquement ça, c'est que la victime demande aussi une enquête,
13:02 des réponses, et qu'on lui explique qui l'a renversée ce soir-là.
13:05 - Maître, est-ce que la famille craint qu'il y ait un lien entre Marouane Bereni et cet accident ?
13:09 - Ce que je veux dire, c'est qu'à ce stade, l'implication de Marouane Bereni
13:12 dans cet accident n'est pas démontrée.
13:15 Vous l'avez soulevé tout à l'heure, et c'est ce dont fait état cet article de Libération,
13:19 il y a énormément de contradictions, énormément d'incohérences,
13:22 en fait il n'y a rien de logique dans ce qui est exposé du déroulé de cette soirée.
13:25 Je veux dire, la crainte là des parents de Marouane Bereni, c'est de ne pas revoir leur fils.
13:30 Leur seul souhait, c'est de le retrouver, et ça s'arrête là.
13:33 - S'il n'est pas impliqué, il se manifeste.
13:35 - Excusez-moi ?
13:36 - S'il ne se manifeste pas, c'est aussi peut-être qu'il n'est plus en vie.
13:38 - Je n'ai pas très bien compris ce que vous trouvez de pas très logique dans le déroulé de la soirée.
13:43 Enfin, qu'ils disent qu'il soit à une soirée, qu'ils disent "je suis fatigué, je vais rentrer",
13:46 en fait, qu'il est allé en boîte de nuit, je vais vous dire, ça arrive à beaucoup de gens.
13:48 - Très fait.
13:49 - S'il veut se débarrasser de ses amis et puis aller partir tout seul, je veux dire, ça arrive,
13:52 et ensuite, bon, il rentre peut-être alcoolisé, peut-être pas, j'en sais rien,
13:57 il monte dans sa voiture, il a un accent de ture, qu'est-ce qui est illogique ?
14:00 - Dans tous les témoignages qui ont pu être faits des gens qui étaient avec eux à cette soirée,
14:04 et qui du coup ont un sentiment quand même un peu plus affiné que le nôtre,
14:08 ils estiment qu'il n'y avait pas particulièrement de raison de dire qu'on est fatigué, qu'on ne peut pas revenir.
14:12 En fait, pour le dire autrement, ils aimeraient établir, via l'enquête,
14:16 que Marwan Bereni ne rejoignait pas des gens dans cette boîte de nuit,
14:20 qui pourraient en savoir plus, pour le dire plus clairement.
14:24 - C'est l'hypothèse qui vient.
14:26 - Non, mais ces témoins-là, possibles, potentiels, personne n'a parlé.
14:30 - Pourquoi il ne rentre pas à la nuit tout seul à ce moment-là,
14:31 alors qu'il est avec ses amis dans un café-concert ?
14:33 Peut-être que vous avez raison et que c'est un désir propre,
14:36 mais en tout cas, ils aimeraient que ce soit établi vu les circonstances,
14:38 et le fait que depuis ce moment-là, plus personne ne les voit.
14:41 - Ils ont trouvé que dans son comportement,
14:43 il y avait des choses qui montraient qu'il n'était pas normal.
14:45 - Inhabituel et incohérent.
14:47 - Ça ne sert à rien.
14:49 Maître, on est au moment de l'accident,
14:53 six mois après l'accident de Pierre Palmade.
14:56 Évidemment qu'on fait le lien tous en regardant cette affaire,
15:00 en se disant "ben oui, peut-être qu'il y a eu un moment de panique
15:03 après un accident comme celui-là, et le chauffeur,
15:05 qui que soit ce chauffeur, a pris la fuite".
15:08 Est-ce que c'est quelque chose encore que vous, vous avez en tête,
15:10 que les parents de Marouane Bereni peuvent avoir en tête ?
15:13 - Je crois qu'il est particulièrement délicat de comparer toutes ces affaires.
15:16 En réalité, chaque affaire est réellement différente,
15:19 et chaque affaire est un drame absolu pour ceux qui la vivent.
15:22 Donc moi, je me garderai de faire toute comparaison.
15:25 - Charlotte, on voit que un certain nombre de témoins que vous avez enregistrés,
15:27 eux font le lien, et voient effectivement des similitudes
15:33 entre ces deux affaires-là.
15:35 - Moi, je n'en vois pas non plus.
15:37 Premièrement, parce qu'on ne sait pas exactement
15:39 ce qui s'est passé dans le cadre de l'affaire Marouane Bereni.
15:42 Ce sont deux profils très différents, deux histoires très différentes.
15:45 Donc je ne le vois pas non plus.
15:46 Ce qu'on peut dire, en tout cas, c'est que ce lien est arrivé
15:49 aux oreilles de la famille, et que c'est assez douloureux.
15:52 - Est-ce qu'il aurait pu être que quelqu'un d'autre conduise la voiture ?
15:57 - Je suis incapable de répondre à cette question,
16:00 et je pense qu'à ce stade, personne ne l'est,
16:02 ou alors peut-être que l'enquête l'a établi,
16:05 et auquel cas, on finira par le savoir.
16:07 - On fait des recherches d'ADN dans la rue,
16:10 parce que la voiture, on la connaît.
16:12 - Non mais là, c'est Ligonès, c'est-à-dire qu'il se volatilise complètement.
16:14 Il est bien quelque part, et s'il est vivant,
16:16 il a besoin de vivre, de dépenser de l'argent.
16:19 Donc il s'est terré dans une caverne et il vit...
16:22 - Il y a quelque chose qui interroge aussi.
16:25 On a mettre d'autres affaires dans lesquelles la justice communique.
16:29 Le procureur va communiquer, va donner des indications
16:32 sur les investigations qui ont été réalisées,
16:35 les personnes qui ont été entendues, la méthodologie de l'enquête.
16:38 Pourquoi est-ce que là, il n'y a rien ?
16:39 - C'est justement une des choses qui inquiètent les parents,
16:41 qu'ils ne comprennent pas.
16:42 C'est vrai que c'est quelque chose d'étonnant
16:44 que dans ce dossier, il y ait aussi peu de communication.
16:46 Et voilà, le sens de cette lettre, c'est peut-être
16:48 d'appeler à davantage de communication pour essayer d'avoir des éléments.
16:51 Mais c'est exactement ce qu'aimeraient les parents,
16:54 c'est avoir une information, c'est savoir que des gens
16:57 se préoccupent en ce moment de la disparition de leur fils.
17:00 - Mais quand eux appellent, j'allais dire appellent la justice,
17:03 qu'est-ce qui se passe ? On leur répond quoi ? On leur dit quoi ?
17:05 - Ils n'ont que très peu d'informations.
17:07 La plupart des informations auxquelles ils ont eu accès,
17:10 en réalité, ils les ont découvertes dans la presse.
17:12 - On comprend qu'ils ne disent pas quelque chose aux parents en particulier,
17:15 mais devant cette affaire, parce que ce jeune homme est quand même très connu,
17:19 on en parle ce soir, ça suscite l'intérêt de l'opinion publique,
17:24 que le procureur ne fasse pas une conférence de presse en disant
17:28 "Nous nous sommes saisis de cette disparition,
17:31 et voilà les procédures d'enquête que nous avons..."
17:34 - C'est à dire que c'est Macron qui a été... - Tout à fait.
17:37 - Charlotte, il n'y a pas de communication, est-ce qu'on arrive à comprendre
17:40 pourquoi tout est verrouillé à ce point, alors que ce n'est pas toujours le cas ?
17:43 - Ce n'est pas toujours le cas, après ça peut être un choix sans doute réfléchi,
17:47 et probablement s'ils étaient sur ce plateau, ils s'en défendraient
17:50 en disant que ça permet une meilleure conduite de l'enquête.
17:53 Je ne peux pas répondre à leur place.
17:55 - Oui, bien sûr. - Je pense que c'est l'inverse.
17:57 - À ma place de journaliste, évidemment que j'ai essayé
18:00 de les avoir à de nombreuses reprises, la réponse qui est faite
18:03 c'est qu'ils ont fait le choix de ne pas communiquer.
18:06 Je pense que la personnalité effectivement de Marouane Bereni,
18:09 sa notoriété à jouer dans le choix au départ,
18:12 aujourd'hui il faudrait leur demander.
18:14 - Comment va la jeune femme, Sandra ?
18:16 - La jeune femme s'est beaucoup exprimée dans les premières semaines,
18:20 elle répondait à quasiment toutes les sollicitations,
18:23 y compris à la mienne.
18:25 Depuis quelques semaines, je pense qu'elle a choisi
18:29 de ne plus s'exprimer.
18:31 Elle était en voie de guérison la dernière fois que je lui ai parlé.
18:35 Je suppose que ça suit son cours.
18:37 - Voilà ce qu'on pouvait dire ce soir sur cette disparition,
18:40 sur ces deux affaires en réalité.
18:42 On verra si au bout du compte il y a une seule affaire
18:45 ou deux affaires, pour l'instant il y a deux affaires,
18:47 cette enquête concernant l'accident, l'enquête concernant la disparition.
18:50 Quel est l'espoir aujourd'hui des parents de Marouane Bereni ?
18:52 - L'espoir c'est d'avoir un signe,
18:54 l'espoir c'est de retrouver leur fils bien sûr,
18:56 et je veux quand même saluer ici leur courage,
18:59 leur dignité et leur sincérité dans l'épreuve qu'ils traversent.
19:02 On espère maintenant, effectivement,
19:05 que Marouane Bereni sera prochainement retrouvée.
19:07 - Merci beaucoup, merci maître,
19:09 merci Charlotte Schaffon d'avoir été avec nous,
19:10 à lire dans Libération.
19:12 Merci à toutes les deux d'être venues ce soir en direct
19:14 sur le plateau de 22h max.