Apprentissage : "il faut aussi valoriser la voie de la professionnalisation", explique le président d'Omnès Education, un établissement d'enseignement supérieur privé

  • l’année dernière
A l'issue de Parcoursup peu de lycéens se retrouvent sans affectation. José Milano, président exécutif d’OMNES Education, était l'invité éco de franceinfo, mardi 3 octobre, pour évoquer l'enseignement surpérieur privé en France.

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00:00 Bonsoir à toutes et à tous et bonsoir à vous José Milano.
00:03 Bonsoir.
00:04 Vous êtes le président du groupe Omnes Education, acteur majeur de l'enseignement privé supérieur
00:08 en France.
00:09 Avec 15 écoles, 40 000 étudiants, les tout derniers résultats de Parcoursup sont tombés
00:14 aujourd'hui.
00:15 Il n'y a plus que 148 bacheliers sans aucune affectation.
00:18 C'est très peu, n'est-ce pas notamment parce que de nombreux jeunes bac en poche
00:22 se tournent aujourd'hui vers l'enseignement privé ?
00:23 C'est un succès.
00:25 On a 177 000 étudiants cette année, plus de 23 000 formations.
00:31 Donc le processus s'améliore chaque année.
00:33 C'est de l'intérêt de tous.
00:35 Après, ça reste un processus stressant parce qu'il y a des délais, parce qu'il
00:38 y a un algorithme qui est opaque et il le restera.
00:40 Ça ne valorise pas trop les personnalités, les dossiers sont écrits.
00:44 Donc voilà, il y a des avantages, ça fonctionne mieux, mais il y a aussi un certain nombre
00:47 d'inconvénients.
00:48 Mais c'est aussi parce qu'ils en ont marre d'attendre la filière de leur rêve dans
00:51 le public alors qu'ils n'ont qu'à regarder, il y a un panel de choix possibles dans le
00:55 public.
00:56 Les choix sont complémentaires sur Parcoursup, il y a du public, il y a du privé, je ne
00:58 opposerai pas les deux.
00:59 Après, on peut changer d'avis et une fois qu'on a fait ses choix sur Parcoursup, c'est
01:03 difficile, on ne peut pas revenir dessus.
01:04 Alors ce qui est important, c'est d'aller sur place, de découvrir les formations avec
01:09 des journées portes ouvertes par exemple.
01:10 Alors l'apprentissage fait toujours recette.
01:13 Un million de jeunes en apprentissage à la fin de l'année dernière.
01:15 Quasiment 4 milliards d'euros sont encore prévus dans le budget 2024.
01:19 C'est beaucoup.
01:20 Est-ce que c'est normal que cela concerne à 60% l'enseignement supérieur et l'enseignement
01:25 supérieur privé notamment ?
01:26 C'est une politique publique qui a été voulue comme telle.
01:29 Aujourd'hui, on est passé de 500 000 à 1 million d'apprentis, donc c'est beaucoup.
01:34 Cela a contribué à faire baisser de 5 points le chômage des jeunes et on sait que c'est
01:38 un drame social.
01:39 Après, il faut le financer, il y a différents débats.
01:44 Vous en pensez quoi ? Vous vous touchez 6 000 euros d'argent public par étudiant ?
01:48 Non.
01:49 6 000 euros par an, c'est les entreprises qui cèdent l'aide à l'embauche.
01:54 Ensuite, les formations sont prises en charge par France Compétences et les OPCO, les
01:59 organismes publics.
02:00 On peut demander un complément de prix aux entreprises.
02:02 C'est un système dont vous bénéficiez aussi ?
02:04 Oui, mais il permet d'avoir accès à l'enseignement supérieur gratuitement pour l'étudiant
02:08 et il est même payé dès le bac.
02:10 Il peut aussi bénéficier de cette filière-là.
02:13 Il peut avoir un diplôme, bac +2, bac +3, bac +5.
02:16 C'est une autre voie qui est très complémentaire de la voie universitaire et académique.
02:20 Est-ce que ce que vous voulez dire, José Milano, c'est que ça permet à certains étudiants
02:23 de se tourner vers des filières d'excellence et notamment privées par ce biais ?
02:29 Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
02:31 Aujourd'hui, 15% des étudiants qui sont dans la voie de l'apprentissage n'auraient
02:34 jamais eu accès à l'enseignement supérieur parce qu'ils sont enfants, d'ouvriers,
02:37 d'employés et d'agriculteurs.
02:38 Donc ça, c'est un plus et je pense qu'il faut continuer de renforcer cette tendance-là.
02:42 Alors, comment est-ce que vous choisissez vos formations ? Est-ce que c'est notamment
02:45 parmi les secteurs qui recrutent aujourd'hui ?
02:47 Absolument.
02:48 C'est-à-dire que nous travaillons sur l'élaboration de programmes avec les entreprises.
02:52 Les étudiants sont en stage ou en apprentissage dans les entreprises.
02:55 On a des intervenants professionnels qui viennent dans nos cours.
02:59 Donc on sait très bien gérer ces filières de professionnalisation qui permettent d'avoir
03:03 aujourd'hui plus de 90% de nos étudiants qui trouvent un emploi avant six mois.
03:06 Est-ce que ça veut dire aussi que vous adaptez vos filières en fonction des besoins qui
03:10 sont demandés aujourd'hui par les entreprises ?
03:11 Tout à fait.
03:12 Et on s'adapte au fur et à mesure tout en proposant des titres d'État ou des diplômes
03:16 d'État.
03:17 C'était ma prochaine question.
03:18 25% des étudiants suivent leur cursus aujourd'hui dans le privé.
03:21 Il y a une foule d'écoles privées qui se sont créées ces dernières années.
03:25 Est-ce qu'il faut mettre de l'ordre ? Est-ce qu'il faut davantage de régulation ?
03:29 La régulation, elle existe.
03:30 Aujourd'hui, il y a le ministère de l'Enseignement supérieur qui travaille.
03:33 Le ministère du Travail France Compétences a fait un travail considérable sur la qualité
03:37 des formations.
03:38 Donc on a beaucoup progressé.
03:39 On doit sans doute continuer de le faire.
03:41 Ce qui est important pour l'étudiant et sa famille, c'est que l'étudiant puisse avoir
03:44 un diplôme d'État ou un titre d'État.
03:46 Et je mets bien les deux au même moment.
03:48 Alors justement, parce que ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver pour les
03:50 étudiants ou pour les parents.
03:52 D'ici l'an prochain, il y a une plateforme qui devrait répartorier les formations publiques
03:56 et les formations privées qui bénéficient d'une reconnaissance par l'État.
03:59 Est-ce que c'est nécessaire pour s'y retrouver ?
04:01 Alors, ça ne va couvrir qu'une partie du sujet puisque c'est les formations de l'enseignement
04:05 supérieur, du ministère de l'Enseignement supérieur.
04:07 Vous voyez que ça reste compliqué.
04:09 Oui, avec des professeurs permanents.
04:11 Mais je pense qu'il faut aussi valoriser la voie de professionnalisation parce qu'on
04:13 peut apprendre autrement.
04:14 Ces jeunes ont d'autres talents et certains ne sont pas faits pour les études académiques.
04:18 Il n'y a qu'à voir les taux d'échec d'enseignement supérieur, notamment à l'université.
04:21 Et en même temps, ils peuvent s'épanouir très bien dans des formations avec des professionnels.
04:25 Et donc, ça veut dire qu'aujourd'hui, dans les écoles du groupe Omnes, il y en a qui
04:30 proposent des diplômes et d'autres qui ne proposent pas des titres d'État.
04:34 Donc, c'est toujours reconnu par l'État, mais avec deux modalités différentes.
04:36 Ce qui nous rend très à l'aise dans le système parce qu'on est à la fois reconnu
04:39 par les uns et par les autres.
04:40 Et qu'est-ce que vous diriez aujourd'hui, José Milano ?
04:43 Qu'est-ce qui est le plus important pour un étudiant ?
04:45 C'est d'avoir un diplôme ou c'est de trouver un job à la fin ?
04:47 Non, c'est l'employabilité.
04:48 C'est combien d'étudiants peuvent trouver un travail qui leur convient.
04:51 Et puis d'avoir des…
04:52 Vous êtes sûr de vous ?
04:53 Les chiffres sont suivis et le pouvoir public travaille pour objectiver encore plus ces
04:58 chiffres-là.
04:59 Donc, on va dans la bonne direction.
05:00 Merci beaucoup José Milano, président du groupe Omnes Éducation, groupe spécialisé
05:04 dans l'enseignement privé.
05:06 Invité Echo de France Info ce soir.

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