SI ON PARLAIT - 03/10/23 - Descente des alpages, sculpture sur bois, ESAT

  • l’année dernière
A l'occasion de la descente des alpages 2023, focus sur l'oeuvre du sculpteur sur bois Thierry Martenon, sur le plus grand alpage de France au Sénépy et sur le fonctionnement particulier d'un Esat Agricole en Chartreuse.
Transcript
00:00 -Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installés
00:03 pour regarder "Si on parlait".
00:05 ...
00:08 ...
00:29 -Bonjour à tous. Bienvenue dans "Si on parlait",
00:31 l'émission qui vous donne la parole chaque jour.
00:35 Aujourd'hui, à l'occasion de l'édition 2023
00:38 de la descente des Alpages,
00:40 on va s'intéresser au fonctionnement particulier
00:43 d'un ESAT agricole, découvrir l'univers de bois et d'encre
00:46 d'un sculpteur chartreusin et se balader
00:49 sur le plus grand alpage d'Europe.
00:51 Et pour parler de ces sujets qui ont tous un point commun,
00:55 cette descente des Alpages prévue à Grenoble le 14 octobre prochain,
00:59 je suis avec Chris Moirou. -Bonjour.
01:01 -Bienvenue. Président de l'association
01:04 qui organise cet événement qui fait descendre chaque année
01:07 les traditions montagnardes dans les rues de Grenoble.
01:10 A côté de vous, Thierry Martenon. -Bonjour.
01:13 -Sculpteur sur bois installé en chartreuse
01:16 et dont les éditions Glénat consacrent un beau livre
01:20 qui vient de sortir en ce début du mois d'octobre,
01:23 un livre consacré à votre travail qu'on va découvrir
01:26 au fil de cette émission.
01:28 Thibault Thiot, bonjour. -Bonjour.
01:30 -Bienvenue. Responsable des activités au sein de l'ESAT du Haber,
01:34 un ESAT agricole basé dans la vallée des Entremonts,
01:37 en chartreuse, qui produit notamment un fromage, le bleu,
01:40 de chartreuse, pas du vercore, que vous nous avez amené.
01:43 Et dernière invitée, Sylvain Turc. -Bonjour.
01:46 -Bonjour à tous.
01:47 -Berger sur l'un des plus grands alpages d'Europe,
01:50 même le plus grand, selon les statistiques,
01:53 c'est celui du Sénépi, en Isère,
01:55 qui domine le plateau mathésin du haut de ses 1769 m d'altitude.
02:00 Ca fait une trentaine d'années que vous travaillez sur ce site.
02:03 -Oui, que je passe tout mon été là-haut.
02:06 -On associe souvent le terme de "berger" aux moutons.
02:09 Vous, pour le coup, c'est les vaches que vous gardez.
02:13 -Effectivement. Mais sur ma fiche de paye, c'est marqué "vaché".
02:16 -Vaché. Ah.
02:17 -C'est un terme générique qu'on emploie
02:20 pour ceux qui gardent les moutons que les vaches.
02:23 -Combien de vaches vous avez sur ce plus grand alpage ?
02:26 -Cette année, on est monté 823 génisses.
02:29 Ce sont des jeunes vaches qui n'ont pas mis bas.
02:31 -C'est quoi, la différence ?
02:33 -On dit qu'une vache devient vache quand elle a mis bas,
02:36 c'est-à-dire qu'elle a eu un premier veau.
02:39 Elle est soit rentrée en lactation pour une vache qui va devenir laitière,
02:43 ou elle a lait de son petit veau pour une vache qui va produire de la viande.
02:47 -800 génisses, j'imagine qu'elles ne vous appartiennent pas toutes.
02:51 -Non, j'en ai aucune à moi.
02:53 J'ai pris l'alpage il y a 31 ans, il y avait 70 éleveurs,
02:57 et maintenant, il y en a 33,
03:00 mais toujours avec le même nombre de bêtes,
03:02 ce qui veut dire que la nombre d'exploitation s'est raréfiée.
03:06 -Comment vous y retrouvez,
03:07 avec plus de 800 têtes de bétail à garder pendant l'été ?
03:11 -C'est un peu l'habitude,
03:13 mais après, j'ai tout un petit rituel tous les jours,
03:17 je fais mon petit tour,
03:18 je leur fais voir l'immensité qu'ils auraient offert,
03:21 l'alpage fait 1200 hectares, il est situé sur cette commune,
03:24 et tous les jours, je fais mon petit tour en véhicule 4x4,
03:28 je reste tout le temps sur la piste,
03:30 et tout le reste, je fais à pied,
03:32 et je regarde qu'il ne leur arrive rien,
03:34 elles sont là-haut pour grossir,
03:36 mais quelques fois, il faut veiller au grain,
03:39 qu'il n'y ait pas de porte ouverte, qu'il n'y ait pas un abreuvoir bouché,
03:43 qu'elles aient tout à leur disposition,
03:45 qu'il ne leur arrive rien, et que tout se passe bien.
03:48 -On vous voit au milieu du troupeau.
03:50 L'avantage, c'est que ce sont 800 génisses,
03:52 vous n'avez pas besoin de les traire tous les jours,
03:55 sinon, ça serait compliqué à gérer.
03:57 -Heureusement, oui. Non, j'ai pas à les traire,
04:00 ce sont des génisses.
04:01 Les gros problèmes qu'on rencontre,
04:03 c'est essentiellement des problèmes aux yeux,
04:06 des caratides, des problèmes à la mamelle,
04:08 des problèmes de boiterie,
04:10 donc c'est un peu moi qui joue le rôle du vétérinaire.
04:13 Après, je dois les orienter, leur faire voir cette fameuse immensité,
04:16 1200 hectares qu'ils auraient offert,
04:19 pour faire des provisionnements en eau,
04:21 et en ce moment, c'est très important.
04:23 Il y a un système de pompage qui répartit l'eau sur l'alpage,
04:26 donc c'est moi, en fonction du déplacement des bêtes,
04:29 des niveaux des citernes, qui envoie l'eau d'un côté ou de l'autre,
04:33 pour qu'elle ne manque jamais d'eau.
04:35 -Vous êtes tout seul ? -Oui, je suis tout seul.
04:37 Après, on a un groupement pastoral avec qui ça marche très bien,
04:41 il suffit de passer un coup de fil en cas de problème,
04:44 ou si j'ai vraiment un gros souci, le vétérinaire monte,
04:47 et je suis tout seul.
04:48 -Elles passent combien de temps, sur cet alpage, les génisses ?
04:51 -Elles passent 120 jours,
04:53 début juin jusqu'à ces jours-ci, puisqu'on va descendre cette semaine.
04:59 -Vous faites redescendre les 800 d'un coup ?
05:01 Ça fait un peu le peloton du Tour de France XXL.
05:04 -Maintenant, on est obligés de les descendre en deux groupes,
05:07 puisqu'on a une nouvelle maladie qui est arrivée,
05:10 on a été obligés de scinder l'alpage en deux,
05:12 donc c'est la baisse notueuse,
05:14 on a classé les positives et les négatives
05:16 pour qu'elle n'ait pas de confrontation,
05:18 et du coup, on descend sur trois jours.
05:21 -Vous êtes capable de classer les positives et les négatives ?
05:24 -C'est pas moi qui le fais,
05:26 c'est avant la montée des animaux, elles sont toutes testées,
05:29 donc on leur fait une prise de sang,
05:31 et c'est un peu compliqué pour nous,
05:33 parce qu'on le sait que 15 jours, 3 semaines avant l'arrivée des bêtes,
05:37 donc il faut qu'on déplace une clôture,
05:39 qu'on leur prévoie suffisamment de casse-croûte pour tout l'été.
05:43 -Vous connaissez le nom de chacune de vos génies ?
05:45 -Il y en a certaines où je leur donne un petit nom pendant l'été,
05:49 mais c'est pas forcément le nom qui leur a été donné.
05:52 Je fonctionne beaucoup avec les numéros.
05:54 -Vous l'avez dit, le reste de l'année, vous n'êtes pas éleveur,
05:57 vous n'avez aucune bête à vous, en nom propre ?
06:00 -Non, j'ai pas de bête à moi après le reste de l'année.
06:03 -Le Cénépi, le plus grand alpage d'Europe,
06:06 est aussi un lieu très prisé des randonneurs et des trailers,
06:11 notamment au mois de juillet, à l'occasion d'une course célèbre,
06:14 le trail des Passerelles du Monténard,
06:16 qui fait passer plusieurs milliers de coureurs,
06:19 dans des paysages magnifiques, sur ces fameuses passerelles,
06:22 mais aussi au sommet de l'alpage du Cénépi,
06:25 qui est presque aussi attractif pour les participants
06:28 que ces passerelles du Monténard.
06:30 J'imagine que la cohabitation entre des milliers de trailers
06:33 et vos centaines de vaches, c'est pas si évident que ça ?
06:37 -Non, ça s'est pas fait tout seul, on va dire.
06:40 On a vraiment travaillé en étroite collaboration
06:43 avec les organisateurs, et à chaque fois,
06:45 on a gardé un droit de regard sur leur parcours,
06:49 les horaires où ils passaient, ainsi de suite,
06:51 et plein de fois, j'ai fait déplacer le tracé,
06:55 parce qu'à cet endroit-là, les bêtes étaient en train de chômer,
06:59 ou elles étaient encore pas rentrées du pâturage,
07:03 donc en fait, on a tout fait pour organiser,
07:06 pour que ça se passe vraiment du mieux possible.
07:09 Je sais que ça se passe pas toujours comme ça avec tous les événements,
07:12 mais disons qu'on a gardé, si vous voulez,
07:15 un peu la main mise sur l'organisation,
07:17 tout en gardant un peu notre intégrité.
07:20 -Mais vous rentrez pas les vaches le jour de la course,
07:23 elles font partie du paysage ? -Non, elles font partie du décor,
07:26 et c'est plutôt aux trailers de s'adapter et de contourner.
07:29 On a des belles photos au niveau du col,
07:31 où les bêtes sont en train de chômer,
07:33 donc c'est quand elles sont en train de ruminer,
07:36 elles se reposent autour du point d'eau,
07:38 et la course passe à côté.
07:40 On a reçu 1800 coureurs cette année,
07:42 il y avait deux courses à 65 km qui passaient par le sommet du Sénépi,
07:45 et les trailers ont contourné les bovins qui étaient en train de se reposer.
07:51 -Comme quoi c'est possible, la cohabitation,
07:53 en montagne, entre les différentes activités,
07:56 et notamment les activités de l'Auxerre,
07:58 parce que, comme le disait Sylvain,
08:00 sur certains espaces, c'est un peu plus compliqué
08:03 entre les professionnels et les urbains
08:05 qui viennent profiter d'un terrain de jeu à proximité.
08:08 -C'est le dialogue de tête privilégiée,
08:10 mais il ne faut pas oublier qu'avant de parler de biens communs,
08:13 il faut déjà respecter ceux qui sont présents,
08:15 ceux qui vivent sur ces espaces naturels.
08:18 Moi, j'ai dit toujours, la montagne, je la respecte d'abord,
08:21 et ensuite, elle se partage.
08:23 Et je trouve que Sylvain illustre,
08:25 par son état d'esprit et par son action,
08:28 parfaitement bien cet adage.
08:30 -Vous faites du trail aussi ?
08:32 Vous avez déjà fait le trail des passerelles ?
08:34 -J'en ai fait il y a très longtemps,
08:36 à l'époque, mais oui, je recoupe tout à fait
08:40 ce que vient de dire Chris,
08:42 c'est qu'il ne faut pas arriver non plus en terrain conquis.
08:45 Nous, on n'est pas opposés à toutes ces actions,
08:48 parce qu'on a vu plein de choses naître
08:51 tous ces derniers temps.
08:53 Quand j'ai commencé il y a 30 ans, les drones n'existaient pas.
08:56 Maintenant, il y a des gens qui viennent vous survoler.
08:59 Je trouve que ce n'est pas respecter les gens,
09:01 de venir voir à l'entrée de la porte du chalet
09:04 ce qu'on fait avec son drone.
09:06 Il faut savoir dire non, dire stop, expliquer.
09:10 Et puis, généralement, ça se passe quand même pas trop mal.
09:13 Quand on refait des clôtures à certains endroits,
09:16 on prend rendez-vous avec les ramasseurs de champignons,
09:19 les chasseurs, les randonneurs, en leur disant
09:21 où on peut poser un passage aménagé.
09:23 On a différents types.
09:24 Il y a des passages canadiens, où on peut rentrer avec une voiture,
09:28 les vaches ne passent pas.
09:29 Il y a des passages tourniquets, où les promeneurs peuvent passer.
09:33 Ils n'ont rien besoin de refermer.
09:35 Des portes ouvertes, ça arrive, malheureusement.
09:38 Des incivilités, on en a aussi un peu.
09:40 Après, il suffit des fois de dire ce qu'on pense aux gens
09:45 d'une manière... -Déterminée.
09:48 -Des fois, il faut être un peu persuasif pour convaincre.
09:52 -En tout cas, tout se passe bien, visiblement,
09:55 sur l'alpage du CNMP, sur cette cohabitation.
09:57 -Oui, quand même, il faut...
09:59 On essaie, que ce soit avec les chasseurs, les randonneurs.
10:03 On a bien de temps en temps une moto, un quad qui monte,
10:05 on leur explique.
10:07 Mais je sais que c'est pas partout pareil.
10:09 Je sais, j'en entends, de par mon autre travail,
10:12 le reste de l'année.
10:14 Je vois que sur certains alpages, c'est pas toujours très facile.
10:18 -Sur les 823, aucune ne s'est perdue, cet été, sur ces 1 200 hectares ?
10:23 -Non, elles ne se sont pas perdues.
10:25 Par contre, j'ai fait la malheureuse rencontre avec le loup,
10:28 qui m'en a mangé deux.
10:29 -Même les vaches sont soumises aux prédateurs.
10:32 -Souvent, on n'en parle pas trop.
10:34 -On pense aux moutons, mais pas forcément...
10:37 -Souvent, ce qu'on ne dit pas, c'est qu'il en a prélevé une ou deux,
10:41 bon, voilà, passe encore.
10:42 En plus, il fait du travail super bien fait.
10:45 Il mange ça correctement, chirurgicalement, on va dire.
10:48 Mais le problème, c'est tout ce qui est induit, indirect,
10:51 c'est les troupeaux qui deviennent sauvages,
10:54 les bêtes qui sont inattrapables.
10:56 Même moi, qui ai pas peur des bêtes,
10:59 quand j'ai besoin d'en soigner une,
11:01 c'est compliqué de la faire rentrer,
11:03 parce qu'après, elle charge, et les touristes aussi,
11:06 surtout ceux qui ont des chiens.
11:08 Il faut faire attention, il est assimilé aux prédateurs.
11:11 C'est compliqué à gérer. C'est nouveau.
11:14 -Merci pour ce témoignage.
11:16 Il y aura le festival du pastoralisme et grands espaces
11:19 en même temps, le même week-end que la descente des Alpes.
11:23 C'est un hasard du calendrier ?
11:25 -Oui, c'est aussi la volonté de profiter de cette audience
11:28 pour l'élargir le plus possible.
11:31 C'est pas toujours les mêmes missions,
11:33 mais se parler, construire ensemble des événements à Grenoble,
11:36 c'est essentiel.
11:38 -On voit quelques images de la bande-annonce.
11:40 C'est un festival du film dédié aux métiers de berger
11:44 au sens large et à l'international.
11:46 Parmi les 800 vaches que vous gardez cet été,
11:49 il y en a une qui se prend à la descente des Alpages à Grenoble.
11:53 -J'ai cru comprendre qu'il y avait une vache du président,
11:56 une laitière, qui allait descendre
11:58 et qui allait faire un défilé en direct pour les enfants.
12:02 -Elle sera dans le défilé,
12:03 qui est le point culminant de cet événement,
12:06 qui lui donne son caractère si particulier.
12:09 Chaque année, il y a des vaches de tous les massifs et rois
12:13 qui arrivent dans les rues de Grenoble.
12:15 -Exactement. Les stars de cette journée,
12:18 ce sont avant tout les vaches.
12:20 Le défilé reste un moment un peu exceptionnel.
12:23 Avec cette année, une rumeur qui circule dans Grenoble,
12:27 une vache et une chèvre envisagent de retourner dans les Alpages,
12:31 c'est-à-dire de prendre les bulles pour retourner
12:34 dans le massif de Chartreuse.
12:36 Mais ça, on verra bien le 14 octobre.
12:38 -On les a vus dans le tram, certaines années.
12:41 Il y aura peut-être des surprises à l'occasion de cette édition.
12:45 Le défilé se déroule le samedi matin dans les rues de Grenoble.
12:48 Les vaches sont là tout au long de la journée,
12:51 notamment pour faire découvrir aux familles, aux enfants,
12:55 les vaches, les fabrications, le fromage
12:58 sont vraiment au coeur de cette journée
13:00 que l'on souhaite le plus large et le plus ensoleillé possible.
13:04 -Il y a souvent le beau temps.
13:06 -C'est un calcul qu'on réalise de façon annuelle.
13:13 En tout cas, on espère avoir le même soleil
13:15 que dans les jours précédents.
13:17 Même si les vaches sont à l'honneur
13:20 avec les fromages, les fabrications,
13:23 la gastronomie du territoire est à l'honneur
13:26 et représentée par des chefs réputés,
13:29 des maires de France, des chefs étoilés.
13:32 C'est le 2e point fort de notre journée.
13:34 Mais avec en plus, chaque année,
13:37 quelque chose qu'on essaie d'ajouter pour donner une singularité.
13:41 Pour cette 13e édition, on aura donc 3 grandes nouveautés.
13:45 La 1re, c'est une hale gourmande
13:47 où les Grenolois vont pouvoir découvrir cette gastronomie.
13:51 On aura également les savoir-faire de Montagne
13:56 qui vont être exposés, expliqués.
13:59 La dernière chose importante,
14:01 c'est un coup de projecteur sur quelque chose qui nous tient à cœur,
14:05 c'est le handicap, avec la présence de l'équipe du FCG en rugby-fauteuil.
14:10 Et aussi une image forte d'inclusion,
14:13 avec la présence d'un ESAT agricole de Chartreuse
14:16 et la présence des médaillés aux derniers Global Games,
14:21 c'est-à-dire de sports adaptés,
14:23 qui auront été reçus quelques jours avant à l'édifice par notre président.
14:27 -Il y a eu de nombreux Israelois qui ont brillé à cette compétition
14:30 qui avait lieu au mois de juin à Vichy,
14:32 pour tout le sport adapté.
14:34 Et puis il y a aussi une autre nouveauté
14:37 que vous nous avez amenée sur ce plateau, Chris.
14:40 Elle n'était pas là sur les 12 premières éditions.
14:42 -Non, c'est la dernière arrivée au sein de la team Les Alpages.
14:46 C'est l'éclaireur de cette journée.
14:48 En fait, c'est Alpet, notre mascotte.
14:50 C'est un petit clin d'oeil à la première vache
14:53 que j'ai acquise il y a quelques années.
14:55 C'est un petit clin d'oeil aux alpettes
14:57 que l'on trouve dans les massifs alpins,
15:00 puisque une alpette, c'est un petit territoire de montagne
15:03 qui est adapté à la vie des vaches.
15:06 C'est un petit clin d'oeil aux grenoblois
15:09 et aux plus jeunes grenoblois.
15:11 -Elle a une bonne tête. Je pense qu'elle va plaire.
15:14 Cette alpette, qui va être le nouvel emblème
15:17 de cette... -Voilà, notre mascotte.
15:19 -Vous avez prévu, dans les années à venir,
15:22 de la faire grandeur nature ?
15:24 -Pour l'instant, elle est adaptée à la taille de son public.
15:27 -Il y a beaucoup de monde, chaque année, à la descente des Alpages.
15:31 Il y a la rue de Strasbourg qu'on a vue en image.
15:34 Il y aura la place Vaucanson qui permettra de développer ses activités.
15:38 Vous allez tenter un nouveau record du monde.
15:41 Il y avait eu la tartiflette... Non, le gratin dauphinois,
15:44 l'an dernier, avec, je crois, un gratin, on le voit là,
15:47 en photo, de 23 m², plus d'une tonne de pommes de terre.
15:51 -Exactement. Le challenge avait été relevé brillamment par notre équipe.
15:55 Cette année, on leur a confié une autre mission,
15:58 de réaliser la plus grande tartiflette.
16:01 Certains esprits chagrins ont voulu faire une tartiflette vegan.
16:05 C'est une idée un peu curieuse,
16:07 car les deux constituants essentiels de la tartiflette
16:10 sont le reblochon et les lardons.
16:12 On ne se pose pas de questions.
16:14 On va faire une vraie tartiflette traditionnelle.
16:17 On invite tout le monde à venir la déguster avec nous.
16:20 On est sûrs qu'avec l'équipe de champions que nous avons,
16:24 le défi sera relevé.
16:25 Mais rendez-vous le 14 octobre.
16:27 -Pour que le record soit homologué, il faut la faire et la manger.
16:31 -Exactement. La vente pour une bonne cause.
16:34 -Bon. La descente des Alpages, c'est vraiment...
16:37 Si vous êtes sur Grenoble le samedi 14 octobre,
16:41 un événement atypique.
16:44 Il n'y en a pas ailleurs en France, un événement comme ça,
16:47 qui mêle les traditions, la montagne et puis...
16:51 Le savoir-faire et le bon goût, également,
16:54 puisque vous l'avez dit, Chris,
16:56 il y a de nombreux restaurateurs ou chefs qui participent.
16:59 Les savoir-faire, ça tombe bien, puisqu'on a à côté de vous
17:03 Thierry Martenon, qui est un artiste.
17:05 Thierry, sculpteur sur bois.
17:07 C'est votre métier, mais c'est surtout votre passion
17:11 depuis tout jeune.
17:12 -J'ai toujours fait ça.
17:14 J'habite un petit village dans la vallée des Entremonts,
17:17 un peu par atavisme, mais tout le monde travaille le bois.
17:20 Mes grands-parents étaient agriculteurs
17:23 et travaillaient tous le bois de manière naturelle.
17:26 Je rajoute rarement le mot "sur bois".
17:28 Je suis sculpteur. -On va le voir.
17:30 Au-delà, effectivement, de ce matériau,
17:33 votre atelier est resté là où vous avez grandi,
17:36 au coeur du massif de la Chartreuse.
17:38 -Oui, dans le désert d'Entremont.
17:41 C'était la grange de mes grands-parents,
17:43 des petits paysans de montagne.
17:45 Du coup, l'atelier est passé de...
17:47 Il a gardé des vaches, et maintenant, il me garde moi.
17:51 -Comment vous avez appris cet art ?
17:53 -Je suis autodidacte.
17:55 Après, j'ai fait un peu des études d'ébénisterie,
17:58 mais très peu. Je me considère comme autodidacte.
18:01 -Vous avez un rapport particulier avec la matière,
18:04 le bois notamment, puisqu'en Chartreuse, il est incontournable.
18:08 -C'est un des arbres que je travaille.
18:10 Tout le monde travaille le bois.
18:13 Enfant, j'ai toujours fait ça.
18:15 Je ne me souviens pas de ne pas avoir eu un opinel
18:18 et taillé un bout de bois.
18:20 C'est naturel. Je ne me suis jamais posé la question.
18:23 -J'ai vu, en me penchant sur votre parcours,
18:26 qu'une bonne sculpture, ça commence d'abord par un bon dessin.
18:30 -Ah oui. En tout cas, chez moi.
18:32 Je ne sais pas pour d'autres artistes comment ça se passe.
18:36 Le bois est une matière précieuse.
18:38 Il ne faut pas l'abîmer.
18:39 Attaquer une tronçonneuse, ce serait dommage.
18:42 Si la sculpture est ratée, ce serait trop dommage.
18:45 J'élimine les mauvaises idées en dessinant.
18:48 Je passe beaucoup de temps à dessiner.
18:51 Je dessine plus que je sculpte.
18:53 -Vous gardez les bonnes idées qui apparaissent sur le papier.
18:56 -Il n'y en a pas souvent. J'aimerais bien qu'il y en ait plus.
19:00 L'idée, c'est de garder les bonnes idées et essayer de les réaliser.
19:04 -Vous parlez de tronçonneuse, mais ce n'est pas l'outil
19:07 que vous utilisez le plus ?
19:09 -Ca peut arriver. Ca dépend de l'échelle de la sculpture.
19:12 Je ne vais pas l'attaquer avec une gouge,
19:15 mais avec une tronçonneuse.
19:17 J'utilise beaucoup les tronçonneuses.
19:19 J'ai toute la panoplie possible et imaginable.
19:22 L'outil va s'affiner en fonction de la texture.
19:25 Je vais utiliser des riffloirs,
19:27 des choses qu'on utilisait d'une manière classique,
19:30 en sculpture sur bois traditionnelle.
19:33 Tout ce qui est poinçon, les gouges, les burins.
19:36 J'ai les mêmes outils qu'un sculpteur ornementiste du XVIIe.
19:40 C'est exactement pareil.
19:42 -Vous l'avez appris sur le tard ?
19:44 -Oui.
19:45 Après une petite période d'héberne historique,
19:48 mais très courte.
19:49 -On vous voit dans votre atelier...
19:52 -On voit des outils.
19:53 -On voit des outils.
19:55 -De travailler avec ces différents outils.
19:58 J'imagine qu'il y a un savoir-faire particulier
20:02 qu'on développe au fil des années,
20:04 quand on travaille une matière comme celle-là.
20:07 -Je ne me rends pas forcément compte.
20:09 J'essaye de créer des pièces nouvelles
20:12 et de m'exciter moi en premier.
20:14 Du coup, je crée des techniques bizarres,
20:17 pas forcément avec des outils traditionnels du bois.
20:21 -Vous avez joué avec le feu.
20:23 Ca peut paraître bizarre dans un atelier rempli de bois.
20:27 -Ca peut être sportif.
20:29 Mais le feu, ça marche très bien.
20:31 Bizarrement, ça marche super bien.
20:33 -On ne s'attend pas à utiliser du feu pour sculpter un morceau.
20:37 -Des brosses métalliques, des choses un peu bizarres.
20:40 L'idée, c'est de s'amuser, de...
20:43 Voilà, je...
20:44 Oui, de chercher des trucs, de m'amuser.
20:47 -Les sources d'inspiration, elles viennent d'où ?
20:50 J'ai l'impression que vos sculptures
20:53 ne sont pas forcément représentatives
20:56 d'un art particulier.
20:58 -Non, non, mais je suis...
20:59 Si vous voulez qu'on ait...
21:01 En tout cas, moi, je suis une vraie éponge.
21:04 Je suis très admiratif de mes amis sculpteurs contemporains,
21:08 d'amis peintres, et puis des anciens, bien sûr,
21:12 comme Brancusi.
21:13 Je suis un grand fan de Brancusi, Paul Klee.
21:16 Toute la période du Baos, c'était quelque chose qui m'inspire.
21:20 Mais en vrai, beaucoup les copains.
21:22 Quand on fait des expos, on côtoie des artistes contemporains.
21:26 Ils font des choses étonnantes.
21:28 -Vous ne sculptez pas des marmottes et des chamois ?
21:31 On voit l'univers que vous proposez.
21:34 -Non, j'en serais bien incapable.
21:36 Mais non, je suis plutôt dans une écriture,
21:39 comme vous le voyez sur les images contemporaines.
21:42 J'utilise des essences locales.
21:44 Les bois sont très locaux, comme les marmottes.
21:48 Du coup, il y a du noyé, de l'épicéa, des érables.
21:51 Voilà.
21:52 -Ce sont des erreurs qu'on retrouve dans des muséales,
21:56 dans des grands hôtels de luxe.
21:58 -Un petit peu, mais ça fait longtemps que je fais ça.
22:01 J'ai eu la chance de tout doucement...
22:04 -Vous êtes un nom dans ce milieu de l'art contemporain.
22:08 On peut vous rattacher à cette famille.
22:10 Vous avez un fan à côté, Chris, qui est amateur d'art
22:14 et qui apprécie le travail de Thierry.
22:16 -Il est très modeste, mais il a une renommée internationale.
22:20 Moi, je le connais comme un ami, comme un voisin.
22:23 -On est originaire du même village.
22:26 Ce que j'admire chez lui, c'est son talent de sculpteur,
22:29 mais aussi son attachement à son village, à la montagne,
22:33 à la vie simple au désert d'Entremont.
22:35 J'invite les Grenoblebois et tout le monde
22:38 à une traversée du désert d'Entremont,
22:41 à leur rencontre de Thierry.
22:43 -Il n'y a pas beaucoup d'habitants au désert d'Entremont.
22:47 -Si je peux me permettre un petit aparté,
22:49 je profite de l'occasion, le 20 octobre,
22:52 j'ouvre les portes de mon atelier pour la 1re fois.
22:56 Il y aura une expo de mon travail, pour la sortie du bouquin,
22:59 donc une séance dédicace, et il y aura un concert,
23:03 plein de trucs ce soir-là.
23:05 -Le 20 octobre au désert d'Entremont, en chartreuse.
23:08 C'est bien d'être resté avec vos racines jusqu'au bout.
23:11 Vous auriez pu ouvrir un atelier à New York.
23:14 -Non, j'en aurais été incapable.
23:17 C'est très important d'avoir de l'espace.
23:20 Mais... Non, puis...
23:21 La vie au désert est extraordinaire.
23:24 -J'imagine qu'on retrouvera une oeuvre de Thierry
23:27 sur cette descente des Alpages.
23:29 Chris, un totem, qu'on voit en image.
23:32 -Si vous voulez, c'est aussi une belle histoire, le totem.
23:36 J'avais envie de trouver quelque chose
23:38 qui puisse symboliser un petit peu notre tribu des Alpages,
23:42 puisque c'est une belle histoire d'amitié.
23:45 Il ne faut pas l'oublier.
23:47 On a construit avec Thierry ce beau projet du totem,
23:50 qu'il a réalisé de façon exceptionnelle,
23:53 avec un noyé qui me touche,
23:55 puisque c'était un noyé d'origine familiale.
23:58 On va en écrire l'histoire, dans les années qui viennent.
24:01 Il permettra aux gens qui partagent les mêmes valeurs que nous
24:05 de se rassembler comme les tribuns tiennent autour de leur totem.
24:09 -Ca doit être moins facile à déplacer qu'une mascotte.
24:13 -Oui, parce que Thierry a vu les choses en grand.
24:16 La sculpture pèse 190 kg.
24:18 Il faut être un petit peu nombreux et habile pour le transporter.
24:22 On ne risque pas de nous le voler.
24:24 -Il y a des hommes forts en montagne.
24:27 -Exactement. Les montagnards sont vigoureux.
24:30 -Il y a ce livre qui sort aussi au mi-octobre
24:35 aux éditions Glena,
24:36 qui est consacré à votre parcours, à vos oeuvres.
24:40 Un super bouquin avec des photos.
24:43 Certaines ont été réalisées par vous-même.
24:46 Vous avez aussi ce talent.
24:47 -Oui, les photos de sculpture.
24:50 Les autres photos sont faites par Monika Dalmasso,
24:53 une photographe extraordinaire.
24:55 -Certaines sont impressionnantes.
24:58 -Ca, c'est mes photos.
25:00 Je profite aussi...
25:01 C'est imprimé à la manufacture des Deupont.
25:04 Donc, Glena, la manufacture des Deupont, des Grenoblois.
25:08 -C'est un vrai livre sur votre savoir-faire,
25:11 mais fait ici, imprimé à Grenoble,
25:14 avec des photos des oeuvres que vous avez créées
25:18 tout au long de votre carrière en chartreuse.
25:21 Il vient de sortir ce livre.
25:23 Des projets ?
25:24 D'autres ? On a ses portes ouvertes.
25:27 -D'autres projets.
25:29 Une expo à Paris au mois de janvier.
25:32 Et une autre, peut-être, pour les gens de la région.
25:35 Une expo dans une petite galerie associative de Voiron,
25:39 au mois de février.
25:41 -Super.
25:42 Merci.
25:44 Thierry, il n'y a pas beaucoup d'habitants
25:46 dans la vallée des Entremonts,
25:48 encore moins au désert, mais il y a de belles initiatives
25:52 dans ce petit coin de Chartreuse.
25:55 Cédric Blotiot, vous êtes le responsable des activités
25:59 de l'ESAT du Haber, situé sur la même commune.
26:02 Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste un ESAT ?
26:06 -Un ESAT, c'est un établissement de soutien et d'aide par le travail.
26:11 C'est une grosse association qui s'appelle Espoir 73
26:14 et qui accompagne plus de 400 personnes
26:17 qui souffrent de troubles psychiques.
26:20 Notre ESAT met "au travail" les personnes en fonction de leurs projets.
26:25 On a des ateliers agricoles.
26:27 On a une ferme qui prend une partie exploitation laitière,
26:32 une fromagerie.
26:33 On a un atelier de prestations agricoles et environnementales
26:38 qui prend 6 mois pour des agriculteurs, des particuliers,
26:42 des communes, également, sur des ouvertures de chemin.
26:46 On a aussi une auberge dans le village.
26:49 -Vous avez un troupeau, un peu comme Sylvain,
26:52 même s'il y a moins de bêtes que sur l'alpage du Sénépi.
26:56 -On a 35 laitières, plus le renouvellement du troupeau,
27:00 ce qui représente un peu plus de 70 bêtes.
27:04 -Vos vaches, il faut les traire tous les jours.
27:07 -C'est ça.
27:08 On est en raste arine, on les traie 2 fois par jour.
27:12 Les ouvriers, aussi, car c'est le but de l'ESAT.
27:16 -Que ce soit les travailleurs en situation de handicap
27:20 qui soient en 1re ligne.
27:21 -C'est ça.
27:23 Les ESAT ont une mission d'insertion professionnelle
27:26 pour remettre les personnes dans le milieu ordinaire.
27:30 Mais là, on est dans un objectif d'inclusion
27:34 sociale et professionnelle.
27:36 -Ils viendront, d'ailleurs, avec leurs vaches,
27:39 le 14 octobre, pour la descente des alpages ?
27:42 -Du coup, avec mon collègue, on sera 2 à accompagner
27:46 2 ouvriers de l'atelier ferme qui vont descendre 2 vaches.
27:51 Une qui restera au stand,
27:53 et il y a un ouvrier qui marchera
27:55 aux côtés d'une de nos vaches fétiches,
27:59 qui, je l'espère, sera bien Gigi.
28:01 -Gigi. Alpet, Gigi.
28:03 Le lait, issu de Struppo, vous l'avez dit,
28:06 est transformé sur place par vos équipes ?
28:09 -Tout à fait.
28:11 On va dire que 70 % de notre production laitière
28:14 est transformée sur place.
28:16 Les 30 % restants sont livrés
28:19 à la coopérative laitière des Entremonts.
28:22 Donc, le lait est transformé en fromage blanc,
28:26 en yaourt, en fromage blanc,
28:28 en fromage lactique et en bleu de Chartreuse.
28:31 J'ai pu ramener une tomate du bleu.
28:34 -Le bleu de Chartreuse,
28:36 qu'est-ce qu'il a de différent ?
28:39 -Il faut le goûter pour le savoir.
28:41 C'est pour ça que je l'ai ramené.
28:43 -Ca tombe bien.
28:45 Y a Sylvain qui a son opinel depuis le début de l'émission.
28:49 Il a une histoire particulière, ce petit couteau.
28:52 -S'il m'accompagne journalièrement,
28:55 il m'aide à faire tout un travail.
28:57 -Il y a une belle tome.
28:59 -Je verrais bien.
29:01 -De bleu, c'est un fromage,
29:03 même si en Isère, c'est le bleu du Vercors,
29:06 qui est le plus connu et le plus réputé.
29:09 C'est un fromage qui se défend bien dans certains concours.
29:14 -Récemment, au Mondial des fromages et produits laitiers de Tour,
29:18 on a pu obtenir la médaille d'argent dans la catégorie percier.
29:23 -On pourra le goûter ?
29:24 -Il sera présent pour que les gens
29:27 se rendent compte qu'il y a la chartreuse verte et le bleu du Haber.
29:31 -On utilisera le couteau de Sylvain après l'émission.
29:35 On va pas donner envie à nos téléspectateurs.
29:38 On leur donne rendez-vous le 14 pour goûter ce produit.
29:42 Je savais pas qu'il y avait du bleu de chartreuse.
29:46 On peut en faire dans tous les massifs.
29:49 C'est pas forcément réservé à un territoire.
29:52 -Le bleu de chartreuse, c'est produit en chartreuse.
29:56 Ça se décline dans différents styles.
29:59 -Ca vient aussi du savoir-faire des monétrices d'atelier
30:03 et surtout des ouvriers.
30:05 Aujourd'hui, ils sont 4 à savoir le produire.
30:08 Mais on va dire qu'ils arrivent à...
30:11 Notre fromagerie est assez vieillissante.
30:14 Ils stabilisent la production grâce à leur savoir-faire.
30:18 C'est pour ça qu'on est en plein projet de modernisation.
30:22 -Vous voulez la grandir ? -Tout casser, tout refaire.
30:26 Il y a plusieurs objectifs.
30:28 Le 1er, c'est de le mettre aux normes.
30:31 Depuis la création, la fromagerie a subi quelques agrandissements.
30:35 Mais elle est assez vieillissante.
30:38 Le 2e point, c'est de proposer un outil de travail
30:42 plus proche du milieu ordinaire pour les attes.
30:45 On casse tout, on refait tout.
30:48 On va le faire de manière intelligente
30:51 et on va mettre de l'économie d'énergie dans le projet.
30:55 -Vous allez trouver des subventions pour aider leur projet ?
30:58 -C'est important. Ce n'est pas une expérience.
31:02 C'est quelque chose qui se vit depuis 25 ans.
31:05 C'est quelque chose qui existe déjà.
31:07 Si on peut contribuer à un coup de projecteur
31:11 à l'occasion de la descente
31:13 et favoriser des relations pour les aider à obtenir des financements,
31:18 on remplira une mission essentielle.
31:21 La descente des Alpages n'est pas que l'organisation
31:24 qui a fait la construction de beaucoup de choses.
31:28 C'est la transmission, le rayonnement,
31:31 et le développement d'une activité formidable
31:34 qui a besoin d'être mise au goût du jour et aux normes du jour.
31:38 -Ce n'est pas aux amateurs que je vais apprendre
31:42 que le meilleur ami du fromage, c'est le vin.
31:45 Ca fait aussi partie des activités auxquelles vos ouvriers
31:49 vont pouvoir collaborer, notamment dans la Comte de Savoie.
31:53 -Tout à fait. Ils sont en train de terminer cette semaine.
31:57 Les travailleurs de l'atelier PAE, prestations agricoles et environnementales,
32:03 travaillent 6 mois dans les vignes et participent aux vendanges.
32:07 Ils travaillent avec des personnes, des saisonniers,
32:11 du milieu ordinaire. Et donc, c'est riche.
32:14 -Il faut être hyper polyvalent pour rentrer dans un azote comme le vôtre.
32:19 Il faut traire des vaches, fabriquer du fromage,
32:23 et faire des projets aussi.
32:25 -On respecte le parcours et les projets des personnes.
32:29 Après, une personne qui est sur l'atelier ferme,
32:34 comme Patrick, adore participer aux vendanges.
32:38 Du coup, il va aux vendanges.
32:40 J'en profite pour les féliciter, parce que c'est physique.
32:45 Honnêtement, je l'ai fait avec eux.
32:48 J'en ai plein les genoux et les cuisses.
32:51 C'est quand même beau.
32:53 C'est ça aussi qui est riche.
32:55 C'est enrichissant de participer aux travaux
32:59 avec des saisonniers du milieu ordinaire.
33:02 -C'est pas une expérimentation.
33:04 Ça existe depuis la fin des années 90,
33:07 dans cette vallée des Entremonts.
33:10 Vos travailleurs sont intégrés dans la vie du village au quotidien,
33:14 au-delà de leurs tâches professionnelles.
33:17 -L'inclusion, c'est depuis 1998.
33:20 C'est pas juste aujourd'hui.
33:22 Dès le départ, dès la création,
33:24 c'est pas un foyer d'hébergement qui ressemble à un bâtiment
33:29 où tous les travailleurs logent toute l'année.
33:32 Là, c'est des petites unités réparties sur le village d'Entremont-le-Vieux
33:36 et celui de Saint-Pierre-d'Entremont-Isère.
33:39 C'est des locations.
33:41 Ce côté un peu éclaté des foyers permet plus facilement
33:46 aux personnes chez nous de s'intégrer dans la vie des villages.
33:50 -Un de vos travailleurs fait ses courses,
33:53 comme tout le monde, de façon assez autonome, finalement.
33:57 -C'est ça.
33:59 Chez nous, ça peut être évolutif.
34:02 Les personnes peuvent venir
34:04 si elles ont besoin d'un peu plus d'accompagnement,
34:07 à l'autonomie dans la vie quotidienne,
34:11 dans un foyer, une petite unité, où il y a une présence éducative,
34:15 des veilleurs de nuit.
34:17 Des petites colocations, ou alors vivre seul,
34:21 toujours dans le foyer, voire à devenir extérieur.
34:24 Et donc, venir juste travailler à l'ESAT.
34:28 Et à l'avenir, depuis la réforme des ESAT de début d'année,
34:32 on peut, aujourd'hui, cumuler un CDD temps partiel en milieu ordinaire
34:36 et un CDD temps partiel en ESAT.
34:38 Et c'est vers ça que nous, on essaye de se tourner.
34:41 Je dis qu'on a bel et bien la mission d'insertion professionnelle,
34:46 mais c'est aussi la mission de développement.
34:49 - Ça fait une raison supplémentaire de venir dans la vallée des Entremonts.
34:53 Si on vient voir les oeuvres de Thierry, le 20 octobre,
34:56 on pourra, la veille, venir goûter les productions de vos travailleurs,
35:00 puisque, vous l'avez dit, les ATGER, également,
35:04 l'auberge du village.
35:06 - C'est ça. Donc, on est sous convention de délégation
35:09 de services publics avec la commune d'Entremont-le-Vieux.
35:12 On vient tout juste de renouveler la DSP.
35:16 On a 3 moniteurs, dont un qui fait plus les remplacements,
35:19 qui accompagne des travailleurs sur une cuisine de qualité.
35:23 - Ça donne envie, quand on voit ces images tournées dans les cuisines.
35:27 C'est ouvert tous les jours, cette auberge ?
35:30 - Normalement, on est ouvert tous les midis de l'année.
35:33 Et sur la période de juillet-août, on est ouvert aussi certains soirs.
35:38 - Ça contribue aussi à la dynamisme d'un village de montagne,
35:41 le fait que vous soyez ouvert le midi ?
35:43 - Voilà. Ça permet pas juste, on va dire, à des personnes
35:47 qui viennent visiter le coin de se restaurer.
35:50 Ça permet aussi aux populations locales de venir se restaurer.
35:56 Et c'est là où est le lien, justement, aussi avec les travailleurs.
35:59 On se voit au travail, mais on se voit aussi en dehors,
36:02 dans le village, quand je vais chercher mon pain.
36:05 Voilà, c'est un tout.
36:07 - Bon. Une belle initiative. Il y a des journées portes ouvertes.
36:11 On va parler de l'Esat et de cet Esat, à Entremont-le-Vieux.
36:15 Une bonne adresse. C'est pas Chris qui va me démentir
36:18 pour aller découvrir ce petit coin de Chartreuse.
36:21 Pour finir sur cette thématique des savoir-faire, des talents,
36:25 Chris, un petit mot.
36:28 Toutes les images qu'on a vues, notamment de l'Esat,
36:31 ont été signées Olivier Escalon, ancien journaliste de Télé Grenoble,
36:34 de talent qui est en train de peaufiner la fin d'un documentaire
36:37 lié à notre savoir-faire de ce territoire de Chartreuse.
36:40 - Exactement. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
36:44 il y aura des savoir-faire de la montagne qui seront présents
36:47 le 14 octobre, mais on a aussi réalisé avec Olivier
36:51 un film, moi, que je trouve magnifique,
36:54 sur le savoir-faire d'une famille de charpentiers
36:57 installés en Chartreuse.
37:00 Donc la 6e génération, aujourd'hui, à 20 ans.
37:03 Ce sont des jeunes formidables, meilleurs apprentis de France.
37:06 Voilà, qui réalisent un travail un petit peu exceptionnel.
37:09 Et avec Olivier, on est allés à leur rencontre
37:12 et on les a filmés tout au long de l'année, en forêt,
37:16 dans l'atelier, sur des chantiers emblématiques,
37:19 comme la buvée de Cacha et Vion, au château de Vizil.
37:22 Et on a un film, aujourd'hui, qui est prêt, prêt à être diffusé,
37:25 j'espère sur Télé Grenoble, à l'occasion d'une soirée spéciale.
37:28 Voilà, et qui est une magnifique présentation
37:32 d'un savoir-faire qui doit être considéré
37:35 et qui doit être conservé, qui doit être perpétué.
37:38 Et puis c'est aussi une belle histoire de la vie tout court,
37:41 avec une relation un peu différente au temps,
37:44 avec une vision un petit peu décalée de l'écologie,
37:48 par des gens qui vivent cette écologie, qui vivent cette transmission,
37:51 qui vivent cette vie de la montagne au quotidien,
37:54 et depuis 6 générations.
37:56 Et je crois qu'ils ont une belle leçon à nous donner.
37:59 Et j'invite tout le monde à participer à ces projections
38:03 qui auront lieu dans les semaines qui viennent.
38:05 - "6 générations" au pluriel, vous l'avez dit,
38:07 6 générations de charpentiers,
38:09 donc un documentaire d'une cinquantaine de minutes,
38:11 qui sera projeté dans les prochains mois.
38:14 En tout cas, on va organiser ça sur Télé Grenoble.
38:17 - Exactement, et la descente des alpages, c'est aussi ça,
38:19 comme on l'a dit, c'est aussi la promotion de certaines belles actions,
38:22 comme les ESAD, c'est la promotion d'artistes,
38:25 enfin, même pas, on n'a pas besoin de ça,
38:27 mais en tout cas, des liens avec des artistes de renommée internationale,
38:32 mais c'est aussi la production de films,
38:35 comme ceux qu'on a réalisés déjà depuis quelques années avec Olivier,
38:37 avec, moi, je trouve, un petit peu le couronnement, ce film,
38:40 sur nos charpentiers de Chartreuse.
38:42 - On a hâte de le découvrir sur notre antenne, notamment.
38:45 Merci à tous les 4. Je rappelle la sortie de ce livre,
38:47 Thierry Martenon, sculpteur de bois,
38:50 et donc, c'est le sous-titre, c'est des textes de Jean-Louis Roux,
38:53 qui est aussi un local de l'Étape,
38:56 et avec des superbes photos, on en a vu quelques-unes.
38:59 Tout à l'heure, j'ai oublié de mettre le petit bandana traditionnel,
39:02 le vert, la couleur de la descente des Alpages, il me va bien, Chris ?
39:06 - Exactement, et j'invite tous les Grenoblois présents le 14 octobre
39:09 à porter leur bandana. Modestement, on essaye de faire un petit peu,
39:12 comme pour les fêtes de Bayonne, avoir notre petite identité colorée,
39:16 avec un petit bandana, que l'on n'aura pas trouvé le jour de la manifestation.
39:22 - J'ai mis ma serviette, je vais pouvoir déguster le bleu de Chartreuse.
39:27 Merci à tous les quatre, et puis voilà, dernier petit clin d'œil,
39:30 comme ça on est complets de Miss Alpette !
39:32 A très vite pour d'autres aventures !
39:35 (Générique)
39:45 - Vous avez profité de "Si on parlait" avec Giltrinia Résidence.
39:49 (générique)

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