L'interview de Magali Berdah en intégralité

  • l’année dernière
Magali Berdah était l'invitée du 20H de Ruquier pour réagir à la mise en examen du rappeur Booba pour des faits de cyberharcèlement à son encontre.
Transcript
00:00 On passe à la prochaine thématique, à cette bataille judiciaire qui oppose le rappeur Booba et Magali Berda.
00:08 Bienvenue à vous, on a trois invités qui nous rejoignent.
00:11 Il y en a un que je connais déjà, je vous le dis d'avance.
00:13 Alors c'est lequel ?
00:15 Raphaël Grabli, parce que je l'ai vu sur BFM TV ce matin, revenir justement sur cette affaire.
00:20 Et c'était très clair ce que vous avez expliqué dans la matinale ce matin.
00:23 Vous êtes rédac chef adjoint Tech & Co. Voilà encore deux anglicismes.
00:27 Tech & Co de BFM TV.
00:30 Et le troisième invité, on va expliquer sa présence quand même, Hugo Manos.
00:33 Bonsoir Monsieur Hugo Manos.
00:35 On ne va pas cacher qu'Hugo Manos est en plus mon compagnon.
00:38 Mais on s'est dit cet après-midi avec Marc-Olivier Fogiel que je n'étais pas forcément le plus adapté pour parler de ce sujet.
00:45 Parce que Booba et Magali Berda, même si j'ai déjà eu la chance de vous recevoir une fois pour la sortie d'un livre,
00:50 c'est pas, on va dire, le domaine dans lequel j'excelle et qu'il fallait plus jeune que moi.
00:55 Donc, je ne veux pas de m'avoir dit ça à BFM TV.
00:57 Il faut quelqu'un qui s'y connaisse.
00:59 Alors, Hugo Manos, en tant qu'influenceur, va m'aider à comprendre cette affaire.
01:03 Vous pourriez la résumer d'ailleurs, Hugo ?
01:05 Je ne suis pas influenceur parce que moi je ne fais pas de placement de produit,
01:10 ou en tout cas très très peu, donc je ne me considère pas comme influenceur.
01:13 On donne souvent l'appellation influenceur à toute personne qui a pas mal de followers sur les réseaux
01:19 et qui met un peu en avant sa vie.
01:21 C'est pas toujours le cas.
01:22 Les placements de produits, c'est quelque chose de très particulier dont on va parler.
01:25 Il y a une définition légale d'ailleurs, Manon.
01:27 Oui, oui, Manon, il y a une définition légale.
01:28 Mais quand même pour resituer un petit peu le contexte,
01:30 le rappeur Booba a donc été mis en examen pour cyberharcèlement
01:33 et c'est vous, Magali Berda, qui l'accusez de harcèlement.
01:36 Pour ceux qui ne vous connaissent pas, vous êtes la fondatrice de Shona Events.
01:41 C'est vous, celle qu'on appelle la papesse des influenceurs.
01:45 Vous mettez en relation les influenceurs avec les marques.
01:48 Et de l'autre côté, il y a le rappeur Booba qui lui se voit comme un lanceur d'alerte
01:52 face aux pratiques commerciales trompeuses de certains influenceurs.
01:57 Il est donc mis en examen aujourd'hui, ça a été hier soir d'ailleurs,
02:01 et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de rentrer en contact avec vous.
02:04 Ça fait plusieurs fois que vous avez porté plainte contre lui.
02:07 Est-ce qu'aujourd'hui vous êtes soulagée ?
02:09 Alors oui, je suis soulagée évidemment parce que je vois que ça avance.
02:13 Il y a eu quand même aussi plus de 30 arrestations en plus.
02:18 Donc il y a 28 personnes qui vont être jugées au tribunal correctionnel en fin d'année.
02:21 En plus de Booba ?
02:23 En plus de Booba, tout à fait.
02:25 Et puis voilà, maintenant après, c'est vrai que là, il y a ce contrôle judiciaire
02:28 où je me suis dit "Bon, ça y est, enfin, je vais pouvoir retrouver un semblant de vie normale".
02:33 Et puis malgré ça, non, il a repris son Twitter hier soir.
02:38 Il a reposté un message, peut-être qu'on peut regarder le message qu'il a posté,
02:41 c'était hier soir en rentrant du tribunal.
02:44 Sauf que j'ai envie de dire, je vous entends, évidemment,
03:05 et c'est une victoire pour vous, évidemment, cette mise en examen de Booba.
03:08 Mais lui aussi, il a sa victoire.
03:10 J'ai l'impression que les deux ont un peu raison dans cette affaire-là.
03:14 Les deux ont même plutôt tort.
03:16 C'est-à-dire que vous avez tous les deux un leadership important,
03:19 toi Magali, via tes influenceurs, et lui via son Twitter,
03:24 qui est vraiment une usine à gaz, parce qu'il a à peu près 6 millions, même plus, de soldats,
03:30 parce qu'on peut appeler ça des soldats puisqu'ils sont au garde-à-vous pour Booba.
03:33 Et ce leadership, vous l'utilisez pour moi à mauvais escient,
03:36 puisque toi Magali, c'est pour, finalement, influencer des jeunes
03:42 qui sont parfois naïfs et vulnérables sur les réseaux,
03:45 pour vendre des produits qui sont parfois un peu limites.
03:47 On connaît le dropshipping, enfin voilà, il y a pas mal de sujets qui sont...
03:50 Quel genre de produits ? Non, on veut savoir, mais je ne sais pas.
03:51 Par exemple, on peut se retrouver à acheter, via un influenceur,
03:54 des écouteurs qui valent 4 euros sur AliExpress,
03:57 et qui sont vendus, soit disant, à 70 euros moins je ne sais pas combien de pourcent,
04:02 ce qui permet d'avoir un prix à 30 euros, mais en fait, au bout du compte, on se fait avoir.
04:05 Mais il y a une loi qui a été votée... En gros, si je caricature, c'est ça.
04:07 Il y a une loi qui a été votée début juin sur la question
04:09 pour mieux encadrer ce travail des influenceurs,
04:11 mais il y a deux volets dans cette histoire qu'il ne faut pas mélanger.
04:14 Avant ça, il y a eu toute une période prospère,
04:17 où les influenceurs se sont retrouvés à en profiter,
04:20 et à profiter de la naïveté des gens... Et à vendre des produits financiers même.
04:23 Se retrouver à Dubaï, exilés fiscalement, avec plein d'avantages,
04:28 enfin voilà, je pense que ce que dénonce aussi Booba,
04:30 il y a finalement plein de gens qui, en découvrant ça, sont tombés des nues,
04:33 c'est tout un système qui a prospéré pendant des années...
04:37 Mais Hugo Manos, pardonnez-moi, il y a deux volets.
04:39 Il y a le volet harcèlement, qui est puni par la loi...
04:41 Tu parles trop, je l'ai déjà dit, c'est pareil à la maison.
04:44 Désolé, désolé, je suis parti.
04:45 Non mais c'est intéressant, mais il est important de rappeler
04:47 que le harcèlement, c'est puni par la loi.
04:49 Bien sûr.
04:50 C'est puni par la loi. Et ensuite, il y a l'autre volet,
04:52 qui est les pratiques abusives, qui sont comme elle, trompeuses.
04:55 Et c'est là où Booba utilise mal son leadership,
04:59 en encourageant finalement ses followers à harceler.
05:02 Et ça, on le condamne, mais complètement.
05:04 Donc les deux hauteurs, on a bien compris.
05:06 Qu'est-ce que vous répondez, Magali Berda ?
05:08 Je pense que vraiment, le dossier, il est...
05:10 Je m'excuse, parce que c'est mon dossier,
05:12 c'est ma vie qui est aujourd'hui menacée depuis maintenant 16 mois,
05:15 et la vie de mes enfants aussi, et de ma famille.
05:18 Et on ne peut pas en faire n'importe quoi et en dire n'importe quoi.
05:20 Mon dossier, ce n'est pas ça. Ce n'est pas travailler.
05:23 Je suis désolée, vous dites n'importe quoi.
05:25 Je t'aime, oui, tu le sais, mais là, c'est n'importe quoi,
05:28 parce que le dossier de Booba, si tu regardes,
05:31 et il y a les interrogatoires qui sont sortis maintenant,
05:33 le Parisien ce matin, je ne sais pas comment ils ont eu, bref.
05:35 Mais moi, j'ai été attaquée par Booba en mai 2017,
05:39 et M. Grabhi le sait, on en a déjà parlé sur un plateau,
05:42 pour toute autre chose que les placements de produits.
05:44 Ça n'a pas commencé comme ça.
05:46 Donc ça déjà, ce n'est pas la vérité.
05:48 Il ne m'a pas attaqué sur les placements de produits,
05:49 il m'a attaqué sur mon physique, sur mes enfants,
05:51 sur ma famille, sur toute autre chose.
05:53 J'ai déposé une plainte pour harcèlement aggravé,
05:55 menace de mort, qui a été prise en compte par le parquet,
05:57 et une enquête a été ouverte à l'OCLCH,
05:59 qui est l'office qui lutte contre les génocides,
06:01 les crimes contre la race humaine.
06:02 Cette enquête a été ouverte, et elle a avancé,
06:05 elle a très bien avancé.
06:06 Quand c'est sorti, quand il a su que cette enquête avait été ouverte,
06:10 deux mois ou un mois et demi après,
06:12 il y a cette vendetta qui est sortie sur les influenceurs.
06:14 Il a trouvé cette idée, je ne sais comment,
06:16 de justifier et de légitimer ces actes
06:19 qui ont été faits au préalable.
06:21 Donc déjà, chronologiquement, il n'est pas lanceur d'alerte,
06:25 il n'a pas dénoncé quelque chose.
06:26 Il ne m'a harcelé personne.
06:27 Au final, oui, tout de même.
06:28 Il m'a harcelé personnellement,
06:30 et ensuite, il a trouvé une parade pour justifier ces actes.
06:34 Ce qui a pris, puisque c'est vrai qu'il y avait un sujet
06:36 sur les influenceurs bien avant Booba,
06:38 il y a toujours eu un sujet là-dessus.
06:40 J'ai moi-même alerté le ministre Bruno Le Maire,
06:44 par écrit et personnellement, en 2021, bien avant Booba.
06:47 Et vous avez été entendue en avril par le Sénat,
06:49 au moment où cette loi a été votée.
06:51 Exactement. Ce qui est triste, c'est qu'au moment où j'ai alerté,
06:55 parce que j'étais professionnelle dans ce métier,
06:57 donc j'ai vu qu'il y avait des failles,
06:59 au moment où j'ai alerté les personnes compétentes,
07:02 on ne m'a pas écoutée et on ne m'a pas prise au sérieux.
07:04 Et j'ai alerté plusieurs fois, j'ai envoyé beaucoup de messages.
07:07 D'ailleurs, ils l'ont reconnu, je crois, un journaliste,
07:09 qu'à ce moment-là, ce n'était pas leur priorité.
07:11 Donc ça, c'est ça.
07:12 Vous avez décidé d'être donneuse d'alerte, en fait.
07:13 C'est toi la donneuse d'alerte ?
07:14 Je ne me suis pas été donneuse d'alerte.
07:15 Moi, j'ai appelé, j'ai dit, voilà, il y a un sujet,
07:18 parce qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de monde dans l'influence.
07:20 Tout le monde fait un peu tout et n'importe quoi, il n'y a pas de règles.
07:22 Il serait temps de s'en occuper.
07:23 Mais est-ce que vous, vous avez fait un peu tout et n'importe quoi ?
07:25 C'est ça la question.
07:26 Est-ce que vous, vous avez effectivement dans votre agence
07:29 des influenceurs qui ont, on va dire,
07:31 menti sur les articles qu'ils proposaient,
07:34 qui ont tenté de berner leurs fans ?
07:36 Je vais être très transparente.
07:37 Je pense que tout le monde a fait des erreurs.
07:39 Je pense que nous, nous ne sommes pas les plus graves.
07:41 Pourquoi ? Parce que les contrôles de la répression des fraudes
07:43 qui ont eu lieu, où il y a eu des résultats aujourd'hui
07:45 qui ont été communiqués à la répression des fraudes,
07:48 il n'y a pas de placement de produit qui concernait l'agence que j'ai fondée.
07:52 Donc, c'est quand même hallucinant qu'aujourd'hui,
07:54 j'ai été mise sur un bûcher vivant à brûler,
07:56 alors que les 60 personnes qui ont été épinglées
07:59 n'ont pas été épinglées pour un placement de produit
08:01 qui est sorti de notre agence.
08:04 Donc, c'est dur pour moi et c'est frustrant,
08:06 parce que j'ai alerté, on a été contrôlés,
08:10 les influenceurs ont été contrôlés,
08:12 il y en a qui ont été pas mal épinglés.
08:14 - Mais vous avez participé à la création de ce phénomène des influenceurs.
08:17 - Ok. Est-ce que ça fait du bien ?
08:18 - Vous avez professionnalisé ce...
08:20 - Vous avez le bon mot ?
08:21 - Vous avez participé...
08:22 - Non, vous avez le bon mot. Professionnalisé.
08:24 - Oui.
08:25 - Vous avez toujours demandé à le professionnaliser.
08:26 - Oui.
08:27 - Et vous avez dit la vérité.
08:28 - Oui, mais mal.
08:29 - C'est-à-dire que j'ai demandé, reçu...
08:30 Qu'est-ce que vous en savez ?
08:31 - Ah, non, mais on voit aujourd'hui...
08:32 - Non, mais...
08:33 - Moi, je suis désolé qu'on voit tous ces gamins
08:34 qui rêvent de devenir influenceurs.
08:36 Cette société que vous avez participé à créer, moi, me fait peur.
08:40 - Mais la particularité de Magali, c'est que déjà,
08:42 c'est pas n'importe quel influenceur.
08:43 C'est des influenceurs qui sont uniquement, presque...
08:45 - Issus de la télé-réalité.
08:46 - Issus de la télé-réalité.
08:47 Avec des comportements sur les réseaux sociaux
08:49 qui sont limite avec des produits,
08:51 comme par exemple Maëva Guénard,
08:53 on s'en souvient, qui avait essayé de vendre un resserreur de vagin.
08:56 - Non, elle a rien vendu.
08:57 - À quoi ?
08:58 - C'était sur la chirurgie esthétique, à ce moment-là.
09:01 - Non.
09:02 - Oui, non, non, il y a aussi Sarah Fraisou.
09:03 Il y a plusieurs influenceurs qui ont essayé de vendre des produits...
09:05 - Non, non, elle n'a pas vendu des produits pour le vagin.
09:08 Elle a juste parlé de ce qu'elle avait fait chez son gynécologue.
09:10 C'était très maladroit.
09:11 Elle s'en expliquait, mais elle n'a pas vendu.
09:12 - Voilà.
09:13 - Ce n'était pas un partenariat.
09:14 C'était juste une...
09:15 Elle aurait dû réfléchir avant de le faire.
09:17 Elle ne l'a pas fait.
09:18 Elle s'en est excusée.
09:19 Voilà.
09:20 Maintenant...
09:21 - Il y a plusieurs autres choses comme ça.
09:22 Mais en fait, c'est un groupe d'influenceurs
09:23 qui donne une mauvaise image de tout un métier
09:25 parce qu'il y a quand même des influenceurs
09:27 qui font très bien leur boulot
09:28 et qui n'ont aucun lien avec ce type de profils
09:31 qui sont typiques de télé-réalité.
09:32 - Mais là, ce qui est questionné, c'est la méthode.
09:34 La méthode.
09:35 - Les influenceurs qui ont été plinglés
09:37 par la répression des fraudes,
09:38 bizarrement, ce ne sont pas que les influenceurs de télé-réalité.
09:40 Il faut arrêter de focaliser sur les influenceurs télé-réalités.
09:42 - C'est les plus connus.
09:43 - Je pense que vraiment, il y a eu de tout.
09:47 Il ne faut pas se voiler la face.
09:49 Il y a eu des erreurs.
09:50 C'est un nouveau métier.
09:51 C'est quelque chose qu'il a fallu professionnaliser.
09:53 Ce qui est dommage,
09:54 c'est d'avoir sacrifié des êtres humains.
09:56 On est en France.
09:57 Ce n'est pas normal.
09:59 Encore une fois, je le redis.
10:01 - Qui a été sacrifié ?
10:02 - Moi.
10:03 - Blanche, je vais intervenir.
10:05 - Il y a deux sujets, effectivement,
10:07 qui ne sont pas du tout mélangés
10:09 et qui ont par contre un point commun,
10:11 qui est notre capacité à réguler un certain nombre
10:13 de dérives sur Internet et les réseaux sociaux.
10:15 Effectivement, il semblerait que la loi de juin 2023
10:18 qui a été adoptée fonctionne plutôt bien
10:20 puisque la DGCCRF,
10:21 pardon, j'utilise un acronyme alors que j'étais la première
10:23 à l'être condamnée tout à l'heure,
10:25 a déjà fait un certain nombre d'interventions
10:28 de vérification pour se rendre compte
10:31 si oui ou non il y avait des abus,
10:33 il y avait du mensonge.
10:34 - Ils les ont fait avant Booba.
10:35 - En plus, ils les ont fait.
10:36 Ça fait longtemps, une loi avant d'être adoptée,
10:38 ça met un temps fou.
10:39 Donc, effectivement, l'initiative législative
10:41 était antérieure.
10:42 Mais ce sujet-là, effectivement,
10:44 j'ai l'impression qu'il a été appréhendé
10:46 de façon plutôt positive
10:48 et avec des vrais résultats
10:49 puisqu'on voit aujourd'hui
10:51 que le marché "se régule".
10:53 Par contre, sur le cyberharcèlement,
10:54 on voit à quel point on est démuni.
10:56 - Je voudrais savoir si on peut aussi
10:57 aborder ce sujet-là.
10:58 - À cause de Twitter, enfin X maintenant.
11:00 - On en a beaucoup parlé
11:01 dans le cadre du harcèlement scolaire,
11:03 en peut-être minimisant parfois
11:05 l'impact qu'ont les réseaux sociaux
11:07 et notre incapacité,
11:08 en tout cas nos difficultés
11:09 à les réguler aujourd'hui.
11:10 Et ça, effectivement, c'est un sujet
11:12 dont il faut absolument qu'on s'en parle.
11:14 - Parce que là, ce que vous dénoncez,
11:15 et c'est pour ça que vous l'accusez,
11:16 c'est la méthode qu'il a employée.
11:18 Alors, je précise quand même
11:19 qu'on a essayé de joindre Booba et son avocat.
11:21 Il n'a pas voulu venir sur ce plateau.
11:23 Mais il a publié un communiqué ce matin.
11:25 "Toute mon action a été motivée
11:26 par un seul but,
11:27 dénoncer les influenceurs,
11:28 dénoncer l'arnaque.
11:29 À aucun moment, je n'ai cherché
11:31 à harceler ou menacer quiconque.
11:33 J'assume mes actes
11:34 et je suis confiante en la justice.
11:36 J'ai l'intention de me battre
11:37 sur tous les aspects de la procédure."
11:38 Vous vous dites, Magali Berda,
11:40 qu'il y a eu des menaces sur votre personne ?
11:42 - Oui.
11:43 - Mais lui ou ses fans ?
11:44 Parce que ça n'est pas pareil.
11:45 - Les deux.
11:46 Il y a un autre j'ai vu sur Twitter
11:47 qui est sorti,
11:48 où il a fait un live Twitter
11:49 où il a dit "je vais la crever".
11:51 Ça a fait rire tout le monde.
11:52 Il a dit "non, je vais la crever".
11:53 Il a balancé l'adresse
11:55 de l'école de mes enfants.
11:56 Il m'a prêté une sex tape.
12:00 Il a dit que j'étais le Mossad.
12:03 Vous savez ce que ça engendre
12:05 de dire que je suis le Mossad,
12:06 les services secrets israéliens,
12:07 parce que je suis de confession.
12:09 - Ça c'est évidemment répréhensible.
12:10 - Forcément, je suis liée au Mossad.
12:12 - C'est de l'antisémitisme.
12:13 - Voilà.
12:14 Ensuite, je crois qu'ils ont relevé
12:19 les enquêteurs plus de 480 tweets
12:22 de sa part,
12:23 qui sont des tweets considérés
12:24 comme étant des tweets d'harcèlement.
12:27 Donc 480 tweets sur une seule et même personne,
12:30 c'est quand même beaucoup.
12:31 Ce qui a engendré derrière
12:32 plus de 120 000 tweets
12:34 avec "menace de mort",
12:35 "appel à la décapitation",
12:38 "appel au viol",
12:39 "appel au suicide".
12:41 Moi, ce qui me fait mal,
12:46 c'est quand les gens disent
12:48 "le clash boubaberda".
12:50 Moi, je n'ai pas demandé de clash.
12:51 Moi, je n'ai rien demandé, je ne le connais pas.
12:52 Je ne l'ai jamais vu de ma vie.
12:53 - Je vais vous poser la question.
12:54 Il y a des antécédents entre vous.
12:56 - Absolument.
12:57 - Parce qu'on se dit,
12:58 mais comment une guerre comme ça
12:59 peut se déclarer ?
13:00 Au fond, vous avez tous les deux,
13:01 au début de cette séquence,
13:02 je disais, vous avez tous les deux raison.
13:04 Finalement, on en vient à dire,
13:05 vous avez peut-être tous les deux tort,
13:07 mais il n'y a pas d'antécédent,
13:09 vous concernant.
13:10 - Je ne le connais pas.
13:11 Et encore une fois,
13:12 si j'ai un tort,
13:13 eh bien, il sera réprimandé par la justice,
13:15 mais il n'a pas à être réprimandé
13:16 par un rappeur
13:17 qui habite à l'autre bout du monde
13:18 et avec qui je n'ai jamais travaillé,
13:20 qui ne me connaît pas.
13:21 - Un rappeur qui vit effectivement
13:22 à l'autre bout du monde,
13:23 mais qu'on surnomme
13:24 le "duc de Boulogne".
13:25 Raphaël Grabic,
13:26 ici, même sur BFM TV,
13:28 ce matin, vous avez tenté
13:29 de résumer cette affaire.
13:30 Est-ce que pour l'instant,
13:31 on a à peu près dit ce qu'il fallait ?
13:32 - Oui, je pense qu'il faut vraiment
13:34 faire extrêmement attention
13:35 à séparer les deux affaires,
13:36 parce qu'il y a deux phénomènes
13:37 qui sont systémiques
13:39 sur les réseaux sociaux.
13:40 Un, les arnaques en ligne
13:41 et deux, le cyberharcèlement.
13:42 Et dans les deux cas,
13:43 il y a un point commun,
13:44 c'est l'inconséquence totale
13:45 des réseaux sociaux.
13:46 Parce qu'aujourd'hui,
13:47 vous parliez des influenceurs
13:48 qui ont été réprimandés
13:49 par la DGCRF.
13:50 Ils sont quasiment tous
13:51 sur Instagram.
13:52 Combien de sanctions
13:53 a pris Instagram ?
13:54 Zéro.
13:55 - C'est vrai.
13:56 - Au même titre que le compte
13:57 de Booba sur Twitter
13:58 n'a jamais été censuré,
13:59 modéré, etc.
14:00 - D'ailleurs, lui,
14:01 il l'utilise comme argument.
14:02 Il dit "si vraiment
14:03 mes messages avaient été problématiques,
14:04 Twitter m'aurait retiré mes messages".
14:06 - Mais ça vaut aussi
14:07 pour les arnaques,
14:08 dans tous les cas,
14:09 les utilisateurs,
14:10 qu'on soit influenceurs,
14:11 qu'on cyberharcelle,
14:12 on se dit "après tout,
14:13 je suis légitimé
14:14 parce que si la plateforme
14:15 m'autorise à faire quelque chose,
14:16 c'est peut-être que
14:17 c'est la loi quelque part".
14:18 - Après, si X devait
14:19 bannir tous ses utilisateurs
14:20 qui utilisent des termes vulgaires
14:21 qui sont dans l'invective,
14:22 en fait, la plateforme
14:23 n'existerait plus
14:24 parce que moi,
14:25 je ne l'encourage pas du tout.
14:26 - Non, mais dans ce cas-là,
14:27 qu'il ne le mette pas
14:28 dans la condition.
14:29 - Je ne l'encourage pas du tout.
14:30 Mais quand on ouvre Twitter
14:31 et quand on a un personnage
14:32 public en plus,
14:33 on est sûr à 100%
14:34 de trouver,
14:35 à chaque fois qu'on intervient
14:36 sur n'importe quel sujet
14:37 médiatiquement,
14:38 des dizaines et des dizaines
14:39 de tweets qui vont nous insulter.
14:40 Malheureusement,
14:41 c'est l'essence même
14:42 de cette plateforme.
14:43 - C'est comme l'argument
14:44 de la jupe trop courte,
14:45 on ne peut pas dire
14:46 "c'est vous qui l'avez provoqué
14:47 parce que vous êtes
14:48 une personnalité publique".
14:49 - Moi, je n'encourage pas
14:50 d'aller sur Twitter
14:51 et d'insulter qui que ce soit.
14:52 - Evidemment,
14:53 mais ce que je veux dire,
14:55 c'est qu'il y a une loi
14:56 qui est la même pour tous.
14:57 On n'a pas le droit
14:58 de se harceler,
14:59 on n'a pas le droit
15:00 d'escroquer les gens en ligne.
15:01 Et il y a quelque chose
15:02 qui manque,
15:03 c'est la responsabilité légale
15:04 de ces plateformes
15:05 qui est totalement absente.
15:06 Pourquoi ?
15:07 Parce que ces plateformes
15:08 sont basées à l'étranger
15:09 et pénalement,
15:10 elles ne risquent rien en France.
15:11 On en avait déjà parlé
15:12 au moment de l'assassinat
15:13 de Samuel Paty.
15:14 Il y a des avocats
15:15 qui avaient demandé,
15:16 notamment je pense à Richard Malca,
15:17 qui avaient demandé
15:18 à ce qu'il y ait
15:19 une responsabilité légale.
15:20 Il y a eu un règlement européen,
15:21 l'EDSA,
15:22 qui ne s'attaque pas à ce problème.
15:23 Donc les plateformes ne sont pas...
15:24 Au Royaume-Uni,
15:25 il y a eu les parents
15:26 d'une petite Molly, 14 ans,
15:27 qui s'était suicidée
15:28 et dont les parents
15:29 avaient porté plainte
15:30 contre les réseaux sociaux
15:31 à cause des algorithmes, etc.
15:32 Elle s'était retrouvée
15:33 avec plein de messages
15:34 qui l'incitaient
15:35 à se suicider, en gros.
15:36 Et ils avaient remporté le dossier.
15:37 Donc c'est en cours.
15:38 Oui, mais au niveau européen,
15:39 malheureusement,
15:40 ça n'avance pas.
15:41 Il n'y a pas de responsabilité
15:42 devant la justice.
15:43 Et donc, vous ne pouvez pas
15:44 s'attaquer à ces plateformes.
15:45 Et je dis ça parce que Magali Berda
15:46 a déposé une plainte
15:47 contre Twitter, Irlande,
15:48 parce que Twitter, en fait,
15:49 est en Irlande.
15:50 Pour payer moins d'impôts.
15:51 Ça va être pour payer moins d'impôts,
15:52 mais aussi pour échapper
15:53 aux juridictions locales.
15:54 Et ça va être un combat
15:55 extrêmement long.
15:56 Et à mon avis,
15:57 Twitter fera appel.
15:58 Si vous gagnez en première instance,
15:59 ils feront appel.
16:00 Si vous gagnez en appel,
16:01 ils iront en cassation.
16:02 Si la cassation confirme l'appel,
16:03 ils iront devant la Cour de justice
16:04 de l'Union européenne.
16:05 Donc, il faut aussi la montre.
16:06 Je reviens un peu à vous,
16:07 Magali Berda, aussi,
16:08 parce que c'est vrai qu'on l'a dit,
16:09 c'est une victoire pour vous,
16:10 le fait que Bouba soit mis en examen,
16:11 qu'il soit mis sous contrôle judiciaire.
16:12 Mais vous aussi,
16:13 vous êtes toujours sous contrôle judiciaire.
16:14 Vous aussi, vous avez été mis en examen,
16:15 condamné ?
16:16 Non, je ne suis pas mis en examen, moi.
16:17 Vous avez été condamné, déjà ?
16:18 J'ai eu une condamnation
16:19 d'une affaire qui date de 2015.
16:20 Peu importe la date,
16:21 vous avez été condamné.
16:22 Comme vous, j'ai envie de dire.
16:23 Non, non, je n'ai pas été condamné.
16:24 Moi, non plus que moi.
16:25 J'ai pas eu l'histoire
16:26 avec l'assistante,
16:27 avec une collaboratrice.
16:29 J'ai vu ça par vous sur les réseaux, moi.
16:30 Très bien.
16:31 C'est Twitter, par contre,
16:32 ça dit des conneries.
16:33 Il ne faut pas croire
16:34 ce qu'il y a sur les réseaux.
16:35 Non, j'ai vu ça
16:36 avec votre ancienne collaboratrice.
16:37 Quelle ancienne collaboratrice ?
16:38 Il n'y a pas eu une affaire
16:39 avec une ancienne collaboratrice ?
16:40 Avec Catherine Barmin, vous voulez dire.
16:41 La productrice Catherine Barmin.
16:42 Voilà, c'est ça.
16:43 C'est tout autre chose.
16:44 Vous voyez ?
16:45 Non, mais j'ai...
16:46 Vous avez été placée
16:47 en garde à vue quand même
16:48 sur les réseaux.
16:49 Oui, j'ai été placée
16:50 en garde à vue.
16:51 J'ai été placée en garde à vue
16:52 pour des suspicions de banqueroute
16:53 et de blanchiment
16:54 qui remontent à 2014.
16:55 Ce n'est pas tout à fait
16:56 la même chose, vous voyez.
16:57 Mais vous savez,
16:58 ça ne veut rien dire.
16:59 Maintenant,
17:00 je n'ai pas encore été condamnée
17:01 pour ça.
17:02 Vous vous répondrez ?
17:03 Je vais le juger le 18 décembre.
17:04 Tout à fait, je répondrai.
17:05 J'ai répondu aux enquêteurs.
17:06 Moi, je me suis présentée
17:07 à ma convocation.
17:08 Contrairement à Booba
17:09 qui ne s'est pas présentée trois fois.
17:10 Mais donc, vous êtes bien
17:11 sous contrôle judiciaire.
17:12 Vous n'avez pas répondu.
17:13 Oui, bien sûr.
17:14 Oui, voilà.
17:15 Mathieu Nul, j'ai envie de dire.
17:16 Mathieu Nul, il est sous contrôle judiciaire.
17:17 Vous aussi.
17:18 Alors, oui, je suis sous contrôle judiciaire.
17:19 Si ça peut vous faire plaisir.
17:20 Non, mais ça ne me fait pas plaisir.
17:21 Il faut dire les choses
17:22 comme elles sont.
17:23 Mais je n'ai pas de problème.
17:24 Je l'ai dit sur mes réseaux sociaux hier.
17:25 Je n'ai aucun souci.
17:26 Moi, j'assume.
17:27 J'assume.
17:28 J'ai été convoquée par la police
17:29 pour des faits
17:30 qui remontent à 2014.
17:31 J'ai répondu à leurs questions.
17:32 Je suis convoquée devant un juge.
17:33 Je suis convoquée devant un juge.
17:34 Je suis convoquée devant un juge.
17:35 Je suis convoquée devant un juge.
17:36 Je suis convoquée devant un juge.
17:37 Je vais me battre et je vais me défendre maintenant.
17:48 Mais lui aussi.
17:49 Mais lui aussi.
17:50 Vous voyez ce que je veux dire.
17:51 C'est la justice qui fera son travail.
17:52 Mais lui aussi.
17:53 Vous voyez ce que je veux dire.
17:54 C'est la justice qui fera son travail.
17:55 Très bien, mais moi,
17:56 je n'ai menacé de mort personne, en fait.
17:57 Et je ne harcèle pas quelqu'un.
17:58 Et je n'harcèle pas quelqu'un.
17:59 Ça, c'est vrai.
18:00 Je ne m'en prends pas à vous,
18:01 par exemple, pour votre passé
18:02 ou pour ce que vous avez pu faire.
18:03 Je ne m'en prendrai jamais à vous
18:04 parce que je ne suis pas là pour vous juger
18:05 et je ne suis pas...
18:06 Je ne suis pas là pour vous juger
18:07 et je ne suis pas là pour vous juger.
18:08 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:09 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:10 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:11 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:12 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:13 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:14 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:15 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:16 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:17 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:18 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:19 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:20 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:21 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:22 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:23 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:24 Je ne suis pas là pour vous juger.
18:45 Je ne suis pas là pour vous juger.
19:06 Je ne suis pas là pour vous juger.
19:34 Je ne suis pas là pour vous juger.
19:37 Je ne suis pas là pour vous juger.
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25:05 Je ne suis pas là pour vous juger.
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25:29 Je ne suis pas là pour vous juger.
25:31 Je ne suis pas là pour vous juger.
25:33 Je ne suis pas là pour vous juger.
25:35 Je ne suis pas là pour vous juger.
25:37 Je ne suis pas là pour vous juger.
25:39 Merci à vous Julie et Ahmet.
25:41 On se retrouve dans une heure.
25:43 Vous restez avec moi, je continue jusqu'à 22h.

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