S01EP07 - Le diable peut faire de mauvaises choses

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Un ambulancier reçoit une surprise fantomatique après une fusillade meurtrière, des officiers rencontrent un condamné doté de pouvoirs surnaturels et un médecin légiste découvre que les morts ne sont pas toujours en paix.
Transcript
00:00 En 16 ans de métier comme ambulancière, on voit beaucoup de choses. On ne peut pas
00:07 se laisser atteindre.
00:08 On ne sait jamais ce qui nous attend quand on commence un car.
00:14 J'ai vécu toutes sortes d'expériences dans ma vie, mais jamais rien d'aussi troublant.
00:24 Cet esprit m'a tellement interpellé que j'en ai eu le souffle coupé.
00:30 J'ignore pourquoi ça m'est arrivé.
00:34 Expliquez-moi ce qui se passe ou faites que ça s'arrête.
00:39 Il n'y a pas de protocole pour ce genre de choses.
00:44 Comment pourrait-on s'y préparer et pourquoi ?
00:46 Quand on côtoie la vie et la mort de Cyprès, on finit tôt ou tard par vivre ce genre d'expérience
01:08 dans le milieu médical.
01:10 Et même si on n'est pas censé le voir, elle est là où en être témoin, ça arrive,
01:18 et ça nous marque.
01:19 Jadis, au cœur de l'industrie charbonnière de la Pennsylvanie, le centre-ville moderne
01:36 de Scranton et sa cité universitaire font souffler un vent de renouveau sur la ville.
01:41 Il y a beaucoup d'étudiants qui vont en ville pour sortir dans les bars et de New
01:47 Yorkais qui viennent en vacances dans les monts Poconos, dans la région.
01:50 Mais Scranton a aussi ses coins sombres, comme le sait trop bien l'ambulancière Riley Black.
01:59 J'étais ambulancière spécialisée en réanimation.
02:02 On intervenait sur les lieux des collisions graves de voitures ou d'autobus, sur l'autoroute.
02:08 En 16 ans de métier comme ambulancière, on voit beaucoup de choses.
02:13 On essaie de trouver un sens à tout ça, même d'en rire.
02:17 On ne peut pas absorber tout ça, sinon on ne s'en sort pas.
02:22 On couvrait différents quartiers de la ville.
02:33 Ce soir-là, on était dans le centre-ville, près du chemin de fer.
02:39 C'était une des périodes les plus calmes de l'année.
02:46 Le plus gros de la nuit avait été tranquille.
02:49 On attendait notre prochain appel, alors on s'est garés sur le côté de la rue.
03:01 Il était environ 1 h 30 du matin.
03:06 Il y avait un bar en face d'où on était garés.
03:12 The Bar, c'était un bar miteux, réputé pour les fusillades et les gangs et les transactions
03:25 de drogue.
03:26 C'est là qu'on allait si on cherchait des ennuis à Scranton.
03:32 J'avais le dos tourné pendant que je parlais au téléphone, mais j'entendais les clients
03:41 sortir.
03:42 Je ne voulais pas attirer l'attention.
03:52 Je voulais juste partir de là.
03:54 Puis, la situation a dégénéré si vite, je ne m'attendais pas du tout à ça.
04:21 Une bagarre a éclaté en face du bar.
04:26 Les gens se sont mis à crier et à se battre.
04:31 Je me suis retournée juste à temps pour voir les coups de feu partir.
04:38 J'ai lâché mon téléphone et je me suis cachée derrière l'ambulance pour ne pas
04:48 être touchée, mais j'entendais les balles siffler à côté de moi et percuter les immeubles
04:53 autour.
04:54 Je voulais partir de là au plus vite.
04:56 J'ai couru aussi vite que j'ai pu.
05:26 En situation d'urgence, on a une vision en tunnel et on ne porte plus attention à ce
05:32 qui se passe autour.
05:33 On fait abstraction de tout le reste et on intervient dès que possible auprès du patient.
05:39 J'avais ma trousse avec moi.
05:41 J'ai presque glissé vers lui comme au baseball.
05:45 Le patient était un homme d'une trentaine d'années, très costaud.
05:54 J'ai commencé la RCP.
05:58 C'était terrifiant.
06:00 J'ignorais si le tireur était toujours là ou si des voyous cherchaient à se venger.
06:06 Je ne savais rien.
06:09 Il y avait plusieurs personnes autour de moi pendant que je tentais de le réanimer, qui
06:18 hurlaient de faire ci ou ça.
06:19 Je savais qu'avec une blessure à la tête comme ça, son temps était compté.
06:26 Puis soudain, c'est comme si j'écoutais un disque et qu'on avait soulevé l'aiguille
06:40 de la table tournante.
06:41 Puis, le calme plat.
06:46 Je n'entendais plus rien du tout.
06:50 Puis, c'est...
06:56 C'était irréel.
07:00 C'était impossible.
07:01 La soirée tranquille de l'ambulancière Riley Black prend soudain une tournure dramatique
07:14 lorsqu'elle se retrouve en pleine fusillade.
07:16 La police est en route, mais Riley a une vie à sauver.
07:23 Quand on intervient, tout ralentit autour de nous et on se concentre.
07:29 Je faisais encore la RCP au patient.
07:35 J'étais au-dessus de lui et j'appuyais très fort.
07:39 Tout à coup, j'ai levé les yeux et ce même patient était à quatre pattes et me fixait
07:57 du regard entre les jambes des témoins qui étaient sur la scène.
08:00 Il me fixait du regard à quatre pattes.
08:03 Il avait l'air de se demander ce qui se passait.
08:09 Il était sain et sauf.
08:12 J'ai cru que c'était son jumeau, mais non.
08:19 Il avait les yeux écarquillés, comme s'il ne comprenait pas ce qu'il faisait hors de
08:26 son corps et pourquoi je lui faisais la RCP.
08:30 Quand j'ai vu son esprit devant moi, il m'a tellement interpellée que j'en ai eu le souffle
08:39 coupé.
08:40 Je me suis figée sur place.
08:41 Je me suis retournée vers mon patient et il avait les yeux ouverts et il me fixait du
08:48 regard.
08:49 Ses yeux étaient fermés depuis le début.
08:51 Il me regardait l'air de dire « suis-je mort ? suis-je vraiment mort ? » comme s'il n'arrivait
08:59 pas à le croire.
09:00 C'est dire combien il est sorti vite de son corps.
09:03 Il était agenouillé, là, devant moi, l'air de dire « ne t'arrête pas, continue, n'arrête
09:12 pas ». Quand on est en présence d'un vivant, on a une certaine impression.
09:17 Mais quand on est en présence d'un mort, on sait qu'il est mort, on le sent.
09:22 On a une petite voix intérieure qui nous dit que c'est un corps mort.
09:25 Il se demandait ce qui se passait.
09:30 Il avait le regard complètement agarre.
09:33 Je n'avais ni le temps ni les ressources pour aider son esprit, car j'étais moi-même
09:42 sous le choc à ce moment.
09:44 Puis, mon partenaire est revenu avec le défibrillateur.
09:49 Et c'est comme si on avait reposé l'aiguille sur le disque et que le son était revenu,
10:09 comme si de rien n'était.
10:10 Ma formation d'ambulancière ne m'avait pas préparée à des activités spirituelles,
10:22 quelles qu'elles soient.
10:23 Quand on a une expérience paranormale, on n'ose pas en parler.
10:31 On ne dit rien de peur qu'on ne nous croit pas.
10:34 On se fait dire qu'on est surmené et qu'on a besoin de vacances.
10:37 Mais quand c'est arrivé, ça m'a tellement marquée que je ne savais plus quoi penser.
10:50 On nous dit que les esprits n'existent pas.
10:56 Alors, ça soulève des questions.
10:58 Que s'est-il passé ? Et qu'est-ce que j'ai vu ?
11:02 Peu après son expérience, Riley quitte le domaine médical pour devenir guérisseuse
11:09 spirituelle.
11:10 Elle aide maintenant les autres à apprivoiser leurs expériences paranormales.
11:15 Je voulais une explication à ce qui m'était arrivé.
11:20 Quand je repense à cette nuit-là et à tout ce qui s'est passé, je m'estime chanceuse
11:30 de ne pas avoir été blessée.
11:31 C'est mon premier constat.
11:33 La deuxième chose qui me vient à l'esprit, c'est « merci, peu importe qui c'était,
11:41 de m'avoir ouvert les yeux sur le monde spirituel ». Ça m'a transformée et ça
11:49 a bouleversé mes croyances.
11:51 J'ai 60 ans et c'est comme si c'était arrivé hier.
12:01 Je m'en souviendrai toujours.
12:02 Et je ne me fiche qu'on me traite de menteur.
12:07 Je sais ce que j'ai vu.
12:08 Strasbourg, en Pensylvanie, est une ville dynamique nichée au cœur des monts Poconos.
12:22 Il y a une université, des bars, des pentes de ski.
12:28 C'est plus vivant qu'on le croirait vu le nombre d'habitants.
12:32 L'agent Richard Walbert a passé sa carrière au service de sa communauté.
12:37 Il sait que le calme apparent des petites villes cache parfois des surprises.
12:42 On était toujours occupés.
12:45 On recevait des appels pour vol, voies de fait, ivresse sur la voie publique, des plaintes
12:53 pour bruit, pour des chiens, des accidents de la route, beaucoup d'accidents de la
12:58 route.
12:59 Mais peu importe le genre d'appel, on fait la même chose pour chaque cas.
13:05 Si on ignore ce qui se passe en arrivant sur place, on trouve des explications.
13:12 Mais ce soir-là, il s'est passé quelque chose d'inexplicable.
13:17 Mon partenaire cette nuit-là était John Beauchamp.
13:31 L'agent John Beauchamp est policier aux côtés de l'agent Walbert depuis le début
13:47 de sa carrière.
13:48 Je commençais dans le métier à l'époque.
13:52 J'étais patrouilleur.
13:53 Il y avait un problème dans cette maison et je ne savais pas quoi penser.
13:59 C'était trop insolite.
14:01 Alors, j'ai appelé mon partenaire pour qu'il vienne en renfort.
14:08 J'ai appelé Rich aussitôt.
14:11 On n'était que deux en service à l'époque.
14:14 On ne pouvait compter que sur nous deux.
14:17 Je voulais qu'il le voit et qu'il se fasse son idée.
14:31 Alors, je n'ai rien dit à propos de ce qu'il attendait.
14:35 J'ai ouvert la porte, je suis entré et j'ai senti des gouttelettes me tomber dessus.
14:45 L'origine des gouttes d'eau n'était pas clairement identifiable.
14:53 Le couple qui vivait là était perplexe.
15:04 Des gouttes d'eau volaient dans tous les sens et ils ignoraient d'où ça venait.
15:13 Les gouttes ne venaient ni du plafond ni des murs.
15:16 Elles venaient du plancher et elles disparaissaient dans les airs.
15:31 Ça aurait pu être la plomberie.
15:40 La salle de bain était au-dessus de la cuisine.
15:43 On a cherché la fuite, mais pas de fuite.
15:46 C'était troublant, car l'origine des gouttes d'eau n'était pas clairement identifiable.
15:54 Elles allaient dans tous les sens.
15:57 Et pendant qu'on était là, une goutte s'est matérialisée sous nos yeux.
16:07 Elle s'est formée en suspension dans les airs et elle est passée entre nous.
16:14 On l'a vue tous les deux.
16:16 Une grosse goutte qui est passée tout droit.
16:20 Pas de courbe ni de changement de trajectoire.
16:23 Elle est passée tout droit comme si on la tirait avec un fil.
16:27 J'en avais la chair de poule et je l'ai encore quand j'y pense.
16:36 Il ne pleuvait pas et ce n'était pas un tuyau qui coulait.
16:41 Des gouttes d'eau se matérialisaient dans les airs et elles défiaient les lois de la gravité.
16:48 C'était très perturbant.
16:51 Les gouttes qui tombent du ciel ne me font pas peur.
16:56 Mais quand elles volent à l'horizontale, j'avais l'impression de voir des balles venir vers moi.
17:01 J'ai vu alors qu'il y avait quelqu'un d'autre dans le salon, comme en trance.
17:09 La seule personne un peu étrange était Donnie.
17:22 C'était bizarre qu'on soit tous là à tenter d'élucider le mystère et qu'il reste là sans rien faire.
17:34 C'était un détenu de la prison du comté.
17:41 Son grand-père était mort et il avait eu une permission pour assister à ses funérailles.
17:48 Il était là depuis deux ou trois jours.
17:53 Il restait chez ce couple durant sa permission.
17:58 C'était bizarre qu'il soit si calme, mais la situation était si insolite que tout semblait anormal.
18:17 Tout avait apparemment commencé après les funérailles du grand-père de Donnie.
18:41 J'étais encore plus inquiet, perplexe et je voulais m'en aller.
18:47 Mais ce n'était que le début. Ça n'a fait qu'empirer.
19:03 Quand l'agent Richard Walbert vient en renfort à son partenaire John Bojan, le duo est confronté à un phénomène inexplicable.
19:13 Des gouttes qui volent dans tous les sens. Comment était-ce possible?
19:19 Une mystérieuse pluie à l'intérieur de la maison semble avoir été déclenchée par la présence d'un invité, un détenu en permission pour assister aux funérailles de son grand-père.
19:31 Donnie était assis à l'écart et nous ignorait complètement.
19:46 Donnie avait une relation trouble avec son grand-père.
19:56 Il avait dit que son grand-père l'avait agressé. C'est ce qu'il a dit.
20:14 Il y avait des gouttelettes d'eau partout. On ignorait ce qui se passait, mais personne n'était blessé jusque là.
20:25 On a donc décidé de consulter notre supérieur.
20:43 On était dépassé. Alors on en a parlé au chef pour savoir ce qu'il en pensait.
20:49 Il n'a pas voulu enquêter formellement. Ce n'était pas du ressort de la police.
20:55 J'ai cru que ça en resterait là.
20:58 Mais au fil de la soirée, l'inquiétante activité s'intensifie dans la maison.
21:09 Les gens m'ont rappelé et m'ont expressément demandé. Ils ont demandé si John ou moi étions là.
21:23 Tout ça n'avait vraiment aucun sens.
21:46 Donnie est allé à la salle de bain. Il s'est passé de l'eau sur le visage.
22:04 Ils ont dit qu'il avait été propulsé dans la pièce, puis contre le mur.
22:18 Il avait des éraflures au visage et sur les mains, comme si on l'avait carrément griffé.
22:27 C'était plus que de mystérieuses gouttes d'eau. Quelque chose l'avait attaqué et projeté à terre.
22:43 Ils ont dit qu'il avait lévité et été projeté dans la pièce par une force invisible.
22:50 Était-ce l'œuvre du diable? Et qu'est-ce qu'on était censé faire en présence du démon?
23:16 On est entré et ça continuait de plus belle. Des gouttes qui volaient tout partout.
23:26 Certaines tombaient d'en haut, mais les plus terrifiantes étaient celles qui volaient à l'horizontale vers moi, dans ma direction.
23:35 Enfin, on ne pouvait pas les arrêter avec la main. C'était étrange.
23:46 C'était réellement perturbant. Expliquez-moi ce qui se passe ou faites que ça s'arrête, un ou l'autre.
24:01 La seule personne visée était Donnie. C'était dirigé contre lui.
24:05 Il n'y a pas de protocole pour ce genre de choses. Comment pourrait-on s'y préparer et pourquoi?
24:14 Le Seigneur est mon château. Je ne le veux pas. Il me fait tomber en bas dans les pas de la terre.
24:23 Linda était assise à terre et elle lisait la Bible.
24:28 C'était l'œuvre du diable. Que quelqu'un m'explique comment c'est possible.
24:34 Était-ce un exorcisme?
24:37 Il y avait visiblement une présence diabolique.
24:41 Pour son nom!
24:44 Les agents Walbert et Bojan sont rappelés chez un couple où un invité éveille une troublante présence surnaturelle.
25:06 Tout a commencé quand Donnie est sorti de prison pour assister au funérail de son grand-père.
25:13 Les occupants de la maison tentent désespérément de se débarrasser de la présence démoniaque.
25:19 Le plus terrifiant fut la Bible. Je ne l'oublierai jamais.
25:28 Elle lisait des passages de la Bible et toute l'eau de la pièce se concentrait sur elle et sur la Bible.
25:36 Ça ne faisait qu'empirer. L'eau tombait sur les pages de la Bible en faisant tout un rafu, comme si le son était amplifié.
25:47 J'en avais la chair de poule. Enfin, c'était la Bible. L'eau convergeait vers la Bible. La chose réagissait à la Bible.
26:10 Je dis « la chose » car j'ignore ce que c'était, mais c'était quelque chose. Et les prières semblaient l'agiter et la provoquer.
26:33 Toute l'expérience était terrifiante. J'ignore ce que c'était, mais est-ce que ça risquait de s'emparer de notre esprit, de notre être et de nous changer?
26:44 J'ignorais ce que c'était, mais je savais que c'était mauvais.
26:51 Ils nous ont demandé quoi faire et je leur ai dit qu'il fallait sortir de là, sortir au plus vite jusqu'à ce qu'on sache ce qui se passait.
27:00 Mais ils ont refusé.
27:06 Il fallait faire appel à un professionnel dans le domaine, à un prêtre peut-être, pour l'exorciser.
27:15 J'étais complètement ahuri. C'est la chose la plus invraisemblable que j'ai jamais vue.
27:27 Et j'en ai vu des trucs insensés, mais rien de tel.
27:32 Tandis que Dornier retourne en prison le lendemain matin, la mystérieuse activité cesse dans la maison.
27:39 Quand il est parti, retourné en prison, la présence est partie avec lui.
27:45 Quand il est retourné à la prison du comté, les mêmes gouttelettes se sont matérialisées autour de la prison.
27:54 J'en ai parlé aux employés de la prison que je connais, en qui j'ai totalement confiance, et ils ont vu la même chose que moi.
28:05 L'aumônier de la prison exorcise finalement Dornier et le mystérieux phénomène cesse pour de bon.
28:15 Cela coïncidait avec la mort du grand-père, avec ses funérailles. C'était peut-être son œuvre.
28:27 Je suis né et j'ai grandi catholique. Je crois en Dieu et au diable. Je crois que le diable existe et qu'il peut faire du mal à de bonnes personnes.
28:42 S'il n'y a pas d'explication scientifique, c'est forcément autre chose.
28:52 Était-ce surnaturel ou malin ? C'est ce que j'en conclus. Sinon, quoi d'autre ?
29:10 J'avais eu vent de ces phénomènes. Je savais qu'ils se produisaient. Mais le vivre soi-même, voir ce que j'ai vu, m'a fait comprendre qu'on ne savait pas tout.
29:34 Pour ceux qui travaillent dans la métropole mais préfèrent le calme des petites villes, la communauté dortoir de Fairfield en Californie a tout pour plaire.
29:47 C'est près de l'autoroute 80, un couloir très passant qu'empruntent des travailleurs d'aussi loin que Sacramento pour aller travailler dans la baie de San Francisco.
29:59 De longs trajets aux conséquences parfois tragiques.
30:26 Auparavant, les premiers répondants sont prêts à tout. Mais ils ne peuvent parfois plus rien. C'est là que le coroner entre en jeu.
30:38 J'ai été policier durant 29 ans. À l'époque où j'étais shérif adjoint, le shérif du comté était aussi le coroner.
30:50 Avec le temps, on acquiert un certain détachement. Tout le monde a un nom en arrivant, mais c'était plus facile pour moi de les considérer comme des numéros.
31:01 Mais il n'oubliera pas ce numéro de sitôt.
31:09 C'est incroyable, mais je n'ai pas d'autre explication. Alors, qu'est-ce que c'était ?
31:15 Le coroner adjoint, John Prink, est appelé sur le lieu d'un accident mortel.
31:30 Il était 3 heures du matin. L'heure fatale, comme on dit. J'étais chez moi, mais j'étais sur appel.
31:40 Le téléphone a sonné et la centrale m'a dit qu'il y avait eu un accident mortel sur l'autoroute.
31:47 C'était un travail ardu, bien plus que je m'y serais attendu quand j'ai pris le poste au début. Je me suis même demandé si j'étais fait pour ça.
32:09 On dit l'heure fatale, car il se passe toujours quelque chose. Et dès qu'il y a de l'action, je regarde toujours l'heure, et c'est durant l'heure fatale.
32:36 Le véhicule était une perte totale. Le jeune homme qui conduisait était toujours derrière le volant.
32:43 Il avait de graves blessures à la tête, à la poitrine, des fractures et du sang partout.
32:54 À l'école de police, on nous apprend quoi faire en arrivant sur place, mais pas comment gérer nos émotions.
33:04 Je crois qu'il y a une sorte d'énergie quand les gens ne sont pas prêts à partir.
33:11 Bref, je l'ai sorti de la voiture et je l'ai mis dans un sac à dépouilles.
33:19 On sort le corps, on lui met une étiquette, on met le corps dans une pousse de vinyle, puis les gars du transport l'emmènent au bureau du coroner.
33:32 En arrivant au bureau du coroner, j'ai rouvert le sac.
33:46 J'ai photographié la victime et j'ai pris ses empruntes.
33:57 Et comme pour boucler la boucle, j'ai terminé en mettant ses effets personnels de côté.
34:25 J'ai pris le sac contenant ses affaires et je suis allé l'inscrire.
34:31 Annoncer la nouvelle aux familles était le pire moment, celui que je détestais le plus.
34:44 Le jour où la victime est découverte.
34:49 Bonjour madame, c'est la police. Il y a eu un accident.
34:55 Alexandre, malheureusement, n'est pas arrivé.
35:00 Non, il n'y a pas besoin d'identifier le corps, on l'a fait avec la licence de la voiture.
35:05 Vous pouvez venir demain pour récupérer les effets personnels. Je suis vraiment désolé de votre perte.
35:15 Ok.
35:18 À ce moment précis, j'ai senti qu'il y avait quelqu'un dans la pièce. Je n'étais pas seul.
35:38 Je me suis senti observé, comme quand on sent que quelqu'un s'approche par derrière.
35:45 La morgue était aussi calme qu'un musée ou une bibliothèque la nuit.
35:58 Bonjour? Est-ce qu'il y a quelqu'un là-bas?
36:04 Mes collègues m'avaient prévenu que c'était sinistre en pleine nuit. Pourquoi?
36:14 Parce qu'on entend des bruits, des voix, des sons. On entend toutes sortes de bruits bizarres.
36:21 Mais qu'est-ce que c'était?
36:23 Peut-être quelqu'un enfermé quelque part ou une mauvaise blague. Ou rien du tout, mon imagination.
36:30 Mais j'étais seul à la morgue.
36:44 Puis, en marchant dans le couloir, j'ai vu, par la porte, par la vitre,
36:54 le fantôme se tenir là, sans bouger, devant moi.
37:05 Puis, il m'a fixé du regard. Je le fixais, moi aussi.
37:12 J'ignorais si j'étais en danger. J'ignorais ce que c'était. J'avais peur de l'inconnu.
37:19 J'essayais de comprendre. J'ai d'abord cru que c'était mon reflet. Bien sûr, sinon quoi?
37:27 Je me répétais que c'était moi, mais non.
37:31 J'ai ouvert la porte de la salle d'autopsie.
37:40 Il était grand, au moins 1,80 m. À peu près comme le gars que je venais d'identifier.
37:48 Allait-il me parler, me toucher? J'ignorais quoi faire.
38:06 Et il a disparu. Mais je sentais toujours sa présence dans la pièce.
38:13 Je suis resté à l'affût, de peur d'être pris au dépourvu.
38:20 J'avais déjà entendu des histoires de corps pas vraiment morts à la morgue.
38:26 Mais je me suis dit « pas possible, impossible ».
38:33 Je voulais ouvrir le sac pour m'assurer qu'il était bien mort.
38:42 Bref, j'ai ouvert la housse et j'ai vérifié.
38:57 Il était bel et bien mort, tout sauf vivant.
39:03 J'ignore ce qui s'est passé, mais je sentais toujours sa présence. Il était toujours là.
39:20 Puis j'ai refermé le sac, je suis sorti de la pièce, j'ai refermé derrière moi et j'ai senti la présence disparaître.
39:31 Peut-être que c'était sa façon de boucler la boucle, de constater qu'il était vraiment mort.
39:39 Et il n'est jamais revenu. Je ne l'ai plus jamais revu.
39:46 On n'est pas formés pour les expériences paranormales.
39:52 Quelles qu'elles soient, il faut les gérer nous-mêmes.
39:57 Un an plus tard, John quitte son emploi à la morgue.
40:06 J'ai quitté le poste de coroner adjoint et je suis redevenu patrouilleur.
40:13 J'ai quitté mes fonctions en 2000 et je revois encore l'incident en boucle dans ma tête.
40:20 J'étais très près de ce jeune homme, depuis mon arrivée sur le lieu de l'accident jusqu'à ce que je le retrouve au bureau du coroner.
40:38 Je crois qu'il voulait de l'aide ou des réponses à ses questions, comprendre ce qu'il faisait là.
40:45 Peut-être qu'il est revenu me dire qu'il n'était pas prêt à partir, qu'il avait besoin de le manifester.
40:54 Je sais qu'il était là, j'en suis sûr. Personne ne va me croire, mais je sais ce que j'ai vu.
41:02 Le jour où le jour de la mort de John.
41:06 [Musique]

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