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Retrouvez la chronique de Lisa Delmoitiez dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-de-lisa-delmoitiez

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😹
Amusant
Transcription
00:00 Lisa Del Moitié n'est pas totalement d'accord.
00:02 *Applaudissements*
00:04 Parce que vous Lisa, vous n'auriez pas fait comme ça cette pièce.
00:07 Ah non, ça m'a tendu un miroir.
00:09 Pas Jojo mon ag, pas Jojo du tout.
00:11 Florence Pernel, dans "L'huitième ciel", vous incarnez une femme accro à son travail,
00:16 qui prend sa retraite.
00:17 Et là, c'est le vide.
00:18 Depuis le début de sa carrière, elle a construit 27 gratte-ciels.
00:21 On le disait, c'est une malade.
00:22 Une vraie junkie du staff...
00:24 Du taf pardon.
00:25 *Rires*
00:27 Une vraie junkie du taf.
00:30 En même temps, elle se tape.
00:31 Moi Florence, depuis la rentrée, j'ai écrit 28 chroniques.
00:36 Je ne sais plus m'arrêter Florence.
00:38 Je suis accro.
00:39 L'addiction au travail touche tout le monde.
00:41 Si tu veux observer un junkie en sevrage, pas besoin de te taper la colline du crack.
00:44 Juste essaye de retirer son émission à Michel Drucker.
00:46 *Rires*
00:48 On le voit dans la pièce, les accros du travail ne développent rien à part leur carrière.
00:52 Leur famille apprend à vivre sans eux.
00:53 Donc Florence, je propose qu'on aide les auditeurs à reconnaître les signes de l'addiction.
00:57 Premier indice, tu te caches pour consommer.
01:00 On se souvient des images douloureuses de Manuel Valls replongeant dans la politique dans une ruelle sombre de Barcelone.
01:04 Faut arrêter monsieur, vous allez vous détruire là.
01:06 *Rires*
01:07 Moi-même, j'essaye de décrocher du boulot, de profiter de mes soirées, d'écouter mes amis me raconter leur vie autour d'un verre.
01:12 Mais je ne peux pas m'en empêcher.
01:13 J'ai honte, mais parfois je vais me cacher au toit pour écrire des blagues.
01:16 *Rires*
01:18 Deuxième indice, il vous en faut toujours plus.
01:20 Vous savez, moi je n'ai pas toujours été une chroniqueuse compulsive.
01:23 Mais un jour, un mec dans la rue, je ne veux pas stigmatiser, mais il se trouve qu'il était typé oriental, m'a approché et puis il m'a dit
01:29 "Psst, mademoiselle, ça te dit une petite chronique dans mon émission ?"
01:32 Moi je me dis "Je suis jeune, je veux tester des trucs, pourquoi pas ?"
01:35 J'essaye, puis c'est sympa.
01:36 Alors tu passes à une dose par semaine, puis tu rassures tes proches.
01:39 "Non mais je gère, j'arrête quand je veux."
01:40 Puis avant que tu comprennes ce qui t'arrive, t'as une chronique par jour, tu ne peux plus t'en passer Florence.
01:43 *Rires*
01:44 Parfois, vous pouvez me voir errer dans les couloirs de Radio France à la recherche d'une dose.
01:47 Je suis là "Eh, comme une ec, t'as pas envie que j'écrive ta chronique là ?
01:50 Tu te tournes, putain, comme sur un joint, tu me lèches juste le cul quoi."
01:53 *Rires*
01:54 Après les chroniques d'Alex, s'il me lèche juste le cul, c'est un gros bout de la chronique.
01:57 *Rires*
01:58 C'est LA chronique.
02:00 Je suis accro, c'est vrai, mais quand t'as de la chance de trouver une passion, les blagues, les gratte-ciel, c'est compliqué de te modérer, non ?
02:06 Et puis bon, ok, être accro, que ce soit au travail, à l'alcool, à la drogue, c'est mal, cela dit.
02:10 Je vous avoue que quitte à avoir une addiction, le travail, c'est quand même la seule qui rapporte de la thune quoi.
02:15 Bon voilà, le travail, c'est peut-être une drogue dont les gens abusent, mais enfin c'est la seule où à la fin de ton shoot, tu reçois un ticket restaurant.
02:19 *Rires*
02:20 Même les gens accro aux jeux d'argent, ben ils ont pas l'argent hein.
02:24 C'est vraiment la pire addiction.
02:25 *Rires*
02:26 C'est vraiment la pire addiction, les jeux d'argent.
02:28 Au moins quand t'es accro à l'alcool, ben t'as un peu d'alcool quoi.
02:30 *Rires*
02:31 C'est rempli quoi.
02:32 Quand t'es accro à l'héroïne, t'es puni.
02:34 Mais quand t'es accro au travail, t'es récompensé dans notre société. On te laisse construire 27 grades de ciel ou devenir président, comme Macron.
02:40 Ce qui explique le bordel des retraites d'ailleurs.
02:42 Macron qui décide de quand on arrête de travailler, c'est comme si on lui demandait à un héroïnomane de décider de quand on arrête de se roguer.
02:46 Ne jamais. On va continuer jusqu'au bout.
02:48 *Rires*
02:49 Et Florence, on voit même votre personnage à un moment essayer de recommencer à travailler tellement elle a peur du vide.
02:53 Bon après elle apprend à le combler en tendant la main à des migrants et c'est une belle note d'espoir.
02:57 Donc chers retraités, pensez aux bénévolats.
02:59 Si ça vous manque d'être actifs, vous pouvez continuer à travailler, juste gratuitement.
03:02 C'est bien aussi ça.
03:04 Et c'est un tout autre aspect très riche de la pièce, la question des migrants.
03:07 Donc si ça tenait qu'à moi, cette chronique ici elle durerait encore des heures.
03:10 Mais heureusement pour vous, il y a un rédacteur en chef dans cette émission qui est en train de durer la régie.
03:13 Lisa, faut arrêter parce que t'as une chronique à écrire pour demain.
03:15 *Rires*
03:16 *Applaudissements*
03:19 Lisa Defaut par mois à Bruxelles au Kings of Comedy.

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