BE SMART - Marketing et IA : quelles sont les transformations ?

  • l’année dernière
Alors qu’hier l’IA standard permettait d’affiner la cible des campagnes marketing, l’IA générative d'aujourd'hui vient révolutionner le concept même de création. Elle apporte une efficacité redoutable aux agences qui peuvent désormais faire de la création de contenu en volume.

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Transcription
00:00 Et donc on repart avec Marco Tinelli.
00:06 Salut Marco, fondateur de Redpill.
00:09 J'ai mis l'IA au service du marketing.
00:12 Tu m'as écrit en me disant qu'on part aux Etats-Unis, donc c'est toujours très intéressant
00:15 évidemment quand un entrepreneur français se dit qu'il a les épaules pour aller affronter
00:19 le marché américain.
00:20 Mais qu'est-ce qui est en train de se passer ? Tous les secteurs aujourd'hui sont en train
00:25 de regarder ce que l'IA transforme.
00:26 Alors on n'a pas une heure, en quelques minutes, qu'est-ce qui est en train de se
00:30 passer sur le marketing, le targeting publicitaire, enfin bref, tout ce que tu fais.
00:35 Qu'est-ce que l'IA t'apporte ?
00:37 Il y a la grande révolution du moment, vraiment on est en plein dedans, c'est l'IA, la data,
00:43 ça va parfaitement manipuler des chiffres et donc des médias.
00:47 Les algos, ça va calculer, être précis, etc.
00:50 Il y a de la data à volonté.
00:52 Combien est-ce que je vais toucher de personnes si j'envoie mon message sur telle, telle ou
00:56 telle plateforme ?
00:57 Et qui je veux toucher exactement ? Quel est son profil ? Qu'est-ce qu'il consomme ? Qu'est-ce
01:01 qu'il intéresse ? Évidemment dans le respect du RGPD.
01:04 En France aujourd'hui, c'est 75% des médias qu'on peut toucher à l'individu.
01:08 Sur les 20 milliards de dépenses publicitaires, on peut en dépenser 15 milliards précis
01:15 à l'individu.
01:16 Donc ça c'était la première révolution, on a créé Hermès et Red Bill pour ça, pour
01:20 faire en sorte que ce soit simple et pas une espèce d'usine à gaz incompréhensible.
01:23 La révolution du moment, c'est que l'IA générative, chat GPT pour faire simple, vient
01:30 toucher la création, le contenu, la façon de parler, à qui on s'adresse.
01:34 Elle vient diviser par 5, parfois 10, le temps qu'on passe à produire des contenus.
01:40 Et des contenus qui n'ont pas de faute d'orthographe, qui sont en plusieurs langues, qui circulent
01:46 extrêmement bien et qui se branchent très très bien aux algorithmes qui faisaient des
01:49 maths.
01:50 Qui n'ont pas de talent.
01:51 C'est des contenus qui n'ont pas de talent.
01:52 C'est des contenus qui vont jamais me surprendre.
01:54 Alors oui, c'est moi qui vais te surprendre, mais dans le monde du marketing et de la communication,
01:59 la création c'est 20% de talent et 80% d'exécution.
02:02 Donc il y a des gens très talentueux et les agences créatives sont extrêmement talentueuses,
02:07 ont de bonnes idées, etc.
02:08 Mais après il faut décliner, découper.
02:10 Nous on travaille pour Leclerc.
02:11 Leclerc a 700 magasins, 700 centres.
02:14 Chacune des créations doit être découpée, adaptée à chacun des centres, etc.
02:18 Et tout ça est fait extrêmement bien par l'IA générative.
02:21 Et puis par ailleurs, on a eu des surprises qui sont parfois lorsqu'on lâche l'IA générative,
02:26 on dit "fait un peu d'humour", oublie le "not safe for work" qui est un acronyme qui est
02:32 sorti dans l'IA générative, il faut être très politiquement correct.
02:35 Oublie ton politiquement correct.
02:36 Il y a quelques fulgurances qui sortent qui font quand même...
02:39 Qui font bien rire les gens.
02:42 Oui c'est ça.
02:43 Aujourd'hui si.
02:44 Oui et comme ça ne coûte rien de lui demander de prendre un risque, de toute façon allons-y
02:48 quoi.
02:49 Tu peux même en faire 100.
02:50 L'IA prépare, l'IA chez nous de contenu on l'a appelé Alice, parce que la CTO qui
02:58 s'occupe de ça s'appelle Alice et parce qu'il y a de nombreux...
03:01 Enfin bref, ça s'appelle Alice.
03:03 Et donc Alice propose et ensuite les créatifs disposent, disent "je corrige, j'aime pas,
03:08 j'aime".
03:09 Alice, qu'est-ce qui vient de l'extérieur, de Microsoft, de OpenAI, je sais pas, et qu'est-ce
03:14 qui vient de Red Pill ? C'est une co-construction ?
03:16 C'est une co-construction.
03:17 C'est une co-construction.
03:18 C'est une application métier.
03:19 Chat GPT, BARD, etc. donc BARD c'est le GPT de Google.
03:25 Ils font des choses mais ce sont des choses très larges, ils font ce qu'on leur demande.
03:30 Ils rédigent du contenu extrêmement pertinent, c'est quand même assez bluffant.
03:33 Et nous on en fait une application métier.
03:36 Donc le mix c'est, il y a la data de ciblage, les insights, la connaissance consommateur
03:41 qui est alimentée par nos algos.
03:42 Il y a des règles métiers qui sont, qu'est-ce que ça doit faire une publicité, ça doit
03:48 arrêter les gens, ça doit les inciter à faire quelque chose, etc.
03:50 Donc on injecte des règles métiers, on injecte des formats pré-contraints.
03:54 Facebook c'est un certain format, la télé c'en est un autre.
03:57 Et ensuite on vient injecter de l'IA générative, non pas sur les images, ni sur la vidéo,
04:02 parce qu'on pense que le marché n'est pas mûr aujourd'hui, c'est très expérimental,
04:06 mais en fait c'est pas satisfaisant, mais sur le contenu, le texte, pour la datation.
04:10 Et ça permet d'accélérer les choses de façon absolument phénoménale.
04:14 - Et puis là t'as Facebook, Facebook donc Digital Service Act, réglementation européenne,
04:19 qui dit justement, en termes de ciblage des individus, c'est ça le sujet, j'y arrive
04:23 plus.
04:24 Donc il va falloir faire payer Facebook parce que moi je m'y retrouve plus.
04:27 - C'est pas pour ça qu'il y arrive plus.
04:28 - Tu veux dire ce qu'ils sont de mauvais ?
04:35 - Facebook prend la donnée des annonceurs, on a déjà eu ces discussions une fois, prend
04:41 la donnée des publicitaires.
04:42 Qu'est-ce qu'il fait Facebook ?
04:43 Facebook il dit "si Club Méditerranée fait de la publicité chez moi, tous les gens qui
04:47 ont cliqué sur une pub pour le Club Med sont intéressés par le voyage".
04:50 Et donc il va revendre ses profils à d'autres annonceurs qui vendent du voyage.
04:55 Donc plus les gens achètent sur Facebook, plus on nourrit l'intelligence de Facebook.
04:58 Mais il va absolument pas chercher, ni dans les messages, ni dans les contenus, ni dans
05:03 les photos, il n'en a ni les moyens, ni objectivement l'intérêt.
05:06 Et donc le vrai problème de Facebook c'est qu'il faut un peu plus de discipline au niveau
05:11 de ce qu'on capture au niveau des annonceurs, comment on fait une taxonomie.
05:14 C'est plus une méthode qu'une autorisation à le faire.
05:17 - Mais il pourrait le faire en fait, malgré la réglementation ?
05:21 - Comme Google peut le faire, comme les autres peuvent le faire.
05:23 Après il y a deux types de données sur le marché.
05:25 Il y a des données d'intention, parce que les gens se comportent d'une certaine façon.
05:28 Concrètement Facebook dit "si vous allez sur plein de sites de voyage en même temps,
05:33 vous êtes en train d'acheter un voyage".
05:34 Google dit exactement la même chose.
05:36 Et ensuite il y a des données qui viennent des magasins ou des industriels eux-mêmes
05:41 qui disent "ah cette personne a acheté un voyage en mars dernier, donc elle va se remettre
05:45 en recherche cette année".
05:47 Ces trois types de données viennent se mélanger pour faire de la connaissance consommateur.
05:51 - Revenons à l'IA générative.
05:53 Ce que tu me décris là, c'est ce qui est en train de se passer depuis six mois à peine.
05:56 Ça va très très vite.
05:58 C'est ton métier qui se transforme en profondeur en six mois à peine.
06:03 - Absolument.
06:04 On recule.
06:05 Donc on est dans l'expérimentation permanente, mais avec un peu de concentration on arrive
06:11 à cranter des choses.
06:13 Aujourd'hui nous sur l'IA générative, il y a deux mois et demi, on a sorti la première
06:17 version.
06:18 Ça ne marchait pas extrêmement bien.
06:20 Maintenant on en est à la version 6 qui marche de mieux en mieux, qui fonctionne bien, etc.
06:26 Évidemment on est un peu tous apprentis sorciers dans l'affaire, qui est de dire
06:31 "Globalement on génère des pubs comme ci, on génère des pubs comme ça, on regarde".
06:34 Ça marche extrêmement bien.
06:35 Il faut comprendre quelque chose.
06:37 Grâce à l'IA générative et des méthodes que nous on a implémentées Red Pill, avec
06:43 quelques images on peut générer 256 films pour le digital.
06:49 256 films en quelques secondes, avec des messages différents, etc.
06:54 On peut les envoyer sur tous les réseaux, regarder lequel marche le mieux et en sélectionner
06:58 les 4 meilleurs au bout d'une journée et demie.
07:02 C'est fulgurant.
07:03 C'est très concret, c'est très simple.
07:06 Après, c'est quoi l'impact sur la créativité ? Est-ce que la créativité va baisser ? Les
07:11 créatifs disent toujours que la créativité va baisser, ça c'est certain.
07:14 Est-ce que les gens vont devenir plus intelligents ? Est-ce qu'ils vont réagir en disant "j'ai
07:23 bien compris qu'elle a été faite sur mesure pour moi cette pub et qu'elle est générée
07:25 automatiquement donc je fais moins confiance" ? On ne sait pas encore très bien.
07:29 Deux minutes.
07:30 Tu pars aux Etats-Unis, c'est Alice que tu emmènes aux Etats-Unis, que tu embarques
07:34 aux Etats-Unis ?
07:35 Oui, les deux.
07:36 La plateforme média qui permet d'être extrêmement précis et Alice qu'on embarque aux Etats-Unis.
07:40 Et tu penses que là tu as des coups d'avance pour affronter le marché américain qui ne
07:43 s'endort pas non plus ?
07:44 On a quelques coups d'avance.
07:46 C'est que le marché américain est quand même très très loin d'avoir mené sa réflexion
07:50 autour de la protection de la vie privée et des identifiants publicitaires.
07:53 Le cookie est encore assez fort etc.
07:56 Et on sait bien que globalement la tendance ira dans notre direction.
08:00 On a pris la face nord de leur réglementation, donc on sait faire.
08:04 Et le deuxième sujet c'est que le marché américain est paradoxalement très très
08:08 avancé technologiquement mais en retard sur l'utilisation de la publicité adressable.
08:13 Google, pour le dire simplement, Google et Facebook sont très très forts aux US.
08:17 Et Google et Facebook ne sont plus l'unique futur de cette industrie.
08:20 La téléconnecter, la téléadresse etc.
08:23 Il y a d'autres choses qui émergent.
08:24 Donc nous on a construit ces solutions dans un marché plus difficile.
08:27 Et donc on pense que ça devrait marcher.
08:30 Pour l'instant on a des clients dans l'aérien, le retail etc.
08:35 Donc l'automobile, on commence à faire des choses avec eux.
08:37 Les US pour un entrepreneur c'est un marché 15 fois plus grand.
08:41 15 fois plus grand.
08:42 Tous les entrepreneurs qui disent qu'il faut aller s'y installer pour que ça fonctionne.
08:50 Tu vas aller t'installer aux USA ?
08:51 On a recruté un patron d'Amazon Advertising, un des grands patrons.
08:54 Et non je ne vais pas m'installer.
08:57 Non mais je retiens ce que tu dis qui est très intéressant.
09:00 C'est-à-dire que tu vas aller mettre une sorte de tête de pont.
09:04 Et quand la régulation leur tombera dessus, parce que forcément elle leur tombera dessus,
09:08 là tu seras prêt.
09:09 Merci Marco.
09:10 Merci pour tout ça.
09:13 Marco Tinelli, fondateur de Redpill qui nous accompagnait.
09:18 C'est fini pour cette session de Bsmart.
09:21 On se retrouve avec grand plaisir la semaine prochaine.
09:24 Au revoir.

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