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Chaque vendredi, Eugénie Bastié dévoile aux auditeurs sa “Revue de presse” hebdomadaire et ses idées.
Retrouvez "Le coup d’œil d’Eugénie Bastié" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse
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Transcription
00:00 - Le coup d'œil de Génie Bastier, bonjour Eugénie. - Bonjour Dutry, bonjour Anissa.
00:04 - Alors vous voulez nous parler ce matin d'un film, "Le Procès Goldman", c'est en ce moment sur tous vos écrans.
00:10 Ça raconte le jugement en 1975 de ce militant d'extrême gauche qui était accusé d'avoir tué deux pharmaciennes.
00:17 - Bon d'abord je suis allée au cinéma cette semaine, ce qui ne fait pas de moi une martyr de la révolution,
00:21 mais tout de même une héroïne des temps modernes prête à braver les punaises de lit pour se distraire.
00:25 J'ai trouvé ce film de Cédricane absolument remarquable. Alors l'histoire se passe en 1975,
00:30 mais elle dit beaucoup de choses sur notre époque, notamment le rapport persistant de l'extrême gauche à la violence.
00:36 Pierre Goldman c'est donc un communiste révolutionnaire devenu braqueur et accusé du meurtre de deux pharmaciennes.
00:42 Plusieurs témoins affirment l'avoir reconnu, il a un alibi peu solide, il clame son innocence.
00:47 Toute l'intelligentsia gauchiste de l'époque le soutient, de Sartre à Simone Signoret.
00:52 Elle voit en lui plus qu'un innocent, le symbole même de la révolution.
00:56 Mélange de voyous et de rebelles qui fait sauter toutes les hiérarchies sociales, un saint laïc prêt à ordonner sa vie à ses idées.
01:03 - On a du mal à imaginer le niveau de mobilisation à l'époque en 1975, des manifestations monstres dans les rues, Jean-Paul Sartre en tête.
01:10 Bon, quelles parallèles vous tracez entre ce film qui raconte ces événements il y a 50 ans et justement notre époque ?
01:17 - Non, ce film n'est pas, comme le dit une journaliste du Monde, je la cite, "le signe d'une société qui requalifie l'histoire du point de vue des minoritaires".
01:24 En effet, certains à gauche voudraient à tout prix relire l'affaire Goldman au prisme du racisme systémique et des violences policières.
01:30 Mais Cédric Kahn échappe à cette relecture woke des événements.
01:34 Le parallèle est ailleurs. Comme il le dit dans une interview, Cédric Kahn, ce procès c'était en fait déjà l'affrontement entre la France mélenchoniste et la France lupéniste.
01:43 D'un côté l'intelligentsia, debout comme un seul homme derrière le révolutionnaire, les gauchistes qui crient "police fasciste" en mimant des saluts nazis dans le prétoire.
01:51 On se croirait à l'Assemblée Nationale aujourd'hui.
01:52 De l'autre, la France ordinaire, commerçante, peut-être pas très tolérante, la France qu'on appellera la France des beaufs, vous savez, pour la caricaturer.
02:00 Cédric Kahn traite la première sans indulgence et la seconde sans mépris.
02:04 Ce dont on s'aperçoit en regardant ce film, en fait, c'est que cela fait 50 ans que l'extrême gauche fait le même cinéma.
02:10 La haine de la police, l'antifascisme de salon, la légitimation de la violence au nom de la cause, l'indulgence pour les peaux cassées au nom du fanatisme de la révolution.
02:18 Il y a tout de même de grosses différences entre le gauchisme d'à l'époque et celui d'aujourd'hui, non Eugénie ?
02:24 Comme le dit le juge à Pierre Goldman, vous êtes ce qu'on appelle un insoumis.
02:28 Un insoumis d'une autre trempe que nos insoumis d'aujourd'hui.
02:31 Ne vous méprenez pas, je ne pense pas que le gauchisme c'était mieux avant.
02:35 Même si c'est vrai que je confesse plus de tendresse pour un Régis Debré parti combattre en Bolivie au péril de sa vie que pour un zadiste qui se scotche au bitume ou un transactiviste qui réclame qu'on l'appelle Yel.
02:45 C'était une autre époque.
02:47 D'ailleurs, Régis Debré l'a très bien résumé dans "Nos rendez-vous manqués", un livre en hommage à son ami Pierre Goldman.
02:52 Un livre paru en 1975, il le disait "Un jury d'assises a tiré un trait au bas d'une génération".
02:58 Quelle génération ? Une génération de militants nés juste à la fin de la guerre, parfois fils de résistants comme Pierre Goldman.
03:04 Qui ont cherché toute leur vie à rejouer la seconde guerre mondiale et la résistance.
03:08 1975.
03:10 Giscard était au pouvoir et l'économie gouvernait déjà le monde.
03:14 Le gauchisme culturel était à son apogée, mais il ne savait pas qu'il était déjà mort.
03:19 L'histoire se répète en tragédie chez Pierre Goldman, en farce chez la nupesse.
03:24 Le clin d'œil de Génie Bastier à retrouver sur les réseaux sociaux parce que bon, ça prend du temps à se digérer malgré tout.
03:31 On peut vous lire aussi Eugénie, je signale, la sortie de votre dernier livre "La dictature des ressentis".
03:36 J'en montre la couverture sur Europe 1.fr, c'est édité chez Plon.
03:41 Merci beaucoup Eugénie Bastier. 8h54, votre Zapping politique Europe 1.

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