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00:00 -Vous êtes tombée amoureuse ?
00:01 -Non, disons que...
00:03 Disons que quand on rentre dans ce milieu-là,
00:06 tout le monde était là...
00:07 "Ah, Rocco, Rocco !" C'était un peu le dieu, quoi.
00:09 C'était l'Alain Delon du porno, quoi.
00:11 -"La lumière se rallume sur Julia Chanel."
00:20 Bienvenue sur le plateau de "Tout le monde en a parlé".
00:23 Alors, Julia, vous êtes née le 3 novembre 1973 à Paris,
00:27 sous le nom de Julia So.
00:29 -C'est ça.
00:31 -Père d'origine malienne.
00:32 -Peul, exactement.
00:34 -Mère normande. -Ouais.
00:36 -Vos parents sont issus de familles aisées.
00:39 Votre père, né à Bamako,
00:42 est arrivé à Paris après son bac pour faire les Beaux-Arts,
00:45 mais sa famille a connu des revers de fortune.
00:47 Il faut dire aussi qu'ils préféraient faire la fête que suivre des cours, non ?
00:50 -C'est vrai que c'était plutôt une période
00:53 où ils avaient envie de faire la fête, voilà.
00:56 -Vos parents étaient assez inadaptés à la vie.
00:59 C'était des artistes un peu bohèmes.
01:01 -Oui, mon père, surtout.
01:03 -Ils étaient passionnés, mais un peu autodestructeurs, quand même.
01:06 -Disons qu'ils ont préféré privilégier leur relation intime
01:10 plutôt que celle avec leurs enfants.
01:14 -Votre mère, elle picolait, non ? -Ouais.
01:16 -Des fois, elle disparaissait plusieurs jours.
01:19 Elle revenait.
01:20 -Ouais, c'était assez fréquent des sortes de fugues
01:23 auxquelles on s'habitue à force.
01:26 Au début, c'est un peu déstabilisant,
01:28 puis après, ça fait partie du quotidien.
01:31 -Votre père était violent avec elle ?
01:33 -Ouais, ça arrivait.
01:35 -Ça arrivait.
01:36 Alors, quand vous naissez, ils ont déjà plusieurs enfants
01:40 qui sont placés à la DAS ou dans les familles d'accueil.
01:43 Et vous êtes la seule qu'ils ont élevée, quoi.
01:45 -Ouais, la seule qu'ils ont gardée, la dernière.
01:48 Bon, voilà, je sais pas pourquoi, j'ai jamais eu l'explication.
01:53 Je crois que je suis passée entre les gouttes, quand même.
01:56 -Alors, un jour, pendant les vacances,
01:57 vous voyez votre mère se faire sauter par un voisin.
02:00 -C'est des choses dont j'ai parlé dans mon livre,
02:03 parce que dans le livre, ça fait partie de toute ma vie,
02:07 et évidemment, il fallait en parler
02:09 pour expliquer peut-être des choses qui se sont passées après
02:12 et dans mes choix, mais voilà.
02:15 -Quand vous naissez, vos parents occupent une chambre de bonne
02:18 à 250 francs par mois, passage ramé dans le 18e,
02:22 ensuite, ils déménagent dans une HLM à Neuilly-Plaisance,
02:25 en Seine-Saint-Denis. C'est là que vous grandissez.
02:27 -Encore à mon époque, la Seine-Saint-Denis,
02:30 c'était pas encore la Seine-Saint-Denis d'aujourd'hui.
02:33 C'était encore assez paisible.
02:35 Il y avait pas grand-chose à faire,
02:36 mais on pouvait y vivre quand même pas trop mal, quoi.
02:41 -Alors, le drame de votre enfance, c'est quand votre frère Laurent,
02:44 qui était un petit peu votre ange gardien,
02:46 se jette par la fenêtre du 7e étage.
02:49 Pourquoi ?
02:50 -On sait pas, enfin, on n'a jamais su,
02:52 parce qu'il y a pas eu d'explication, mais...
02:55 Ouais, ça a été très, très dur,
02:59 parce que c'est moi qui l'ai appris en premier.
03:02 C'est moi qui ai dû l'annoncer à mes parents,
03:05 enfin, à toute la famille.
03:06 Donc, à 17 ans, c'est un peu dur.
03:09 Mais bon, disons que je l'ai accepté
03:14 en me disant qu'il était mieux comme ça,
03:16 c'est ce qu'il souhaitait.
03:18 Voilà, il a fallu juste respecter sa volonté, quoi.
03:23 -Alors, pour vous aussi, le monde est dur,
03:25 parce que vous devez vous construire toute seule
03:28 et éviter les pièces qui guettent les os les filles dans les cités ?
03:32 -Ouais.
03:33 À cette période-là, ça allait encore,
03:36 parce que j'étais un garçon manqué jusqu'à 18 ans.
03:41 Voilà, jusqu'à 18 ans.
03:42 J'avais beaucoup de mal à accepter ma féminité,
03:46 donc je cachais tout, je cachais mes fesses sous des pulls,
03:49 je cachais mes seins, je parlais comme un garçon,
03:52 j'avais une démarche de garçon.
03:54 Je voulais surtout éviter d'avoir une interaction, justement,
03:58 avec les garçons.
03:59 -Très tôt, vous découvrez le pouvoir que votre beauté exerce sur les hommes,
04:03 vous décidez de vous en servir, vous êtes ambitieuse, volontaire,
04:07 et rapidement, le cinéma porno vous apparaît comme un moyen
04:11 d'échapper à votre milieu et connaître une ascension sociale rapide.
04:15 -Oui, c'est vrai.
04:16 C'est ce qui s'est présenté, ça a été ça,
04:20 comme j'aurais pu faire autre chose.
04:22 Et comme je suis pas peureuse, assez téméraire,
04:26 j'aime bien faire des choses un petit peu décalées,
04:28 je l'ai fait, j'ai foncé tête baissée,
04:31 mais c'était pas y réfléchi.
04:33 C'est-à-dire que tout ce que j'ai fait dans la période où j'ai fait des films,
04:36 c'était calculé, pensé...
04:38 Voilà, il y avait une vraie stratégie, entre guillemets, derrière.
04:44 -Vous étiez pas une victime, quoi. -Non.
04:46 -À ce moment-là, Julia So va devenir Julia Chanel.
04:49 Et vous débutez comme mannequin de charme
04:51 en posant pour une marque de maillots de bain,
04:54 ensuite des magazines érotiques, Playboy, Penthouse.
04:56 Vous dites "À 18 ans, je n'aimais pas mon corps,
04:59 je le trouvais trop formé, avec une trop grosse poitrine,
05:02 des trop grosses fesses.
05:03 La photo a été comme une thérapie qui m'a permis d'accepter mon physique
05:07 et j'ai fini par me plaire."
05:08 -Ça m'a donné la confiance, puisque forcément,
05:11 quand on pose devant un objectif,
05:13 on commence à s'aimer, quoi.
05:15 Donc ça a bien marché.
05:17 -Le premier porno que vous tournez,
05:19 c'est dans la boîte échangiste d'Alban Serret.
05:21 -Oui.
05:22 -Vous l'aviez vu, Alban Serret, dans un film porno.
05:25 -Ma première scène, ça se passait au Clos,
05:27 qui était la boîte d'Alban Serret à l'époque.
05:30 Et donc, quand je suis arrivée, il a ouvert la porte
05:33 et je suis tombée née à née avec sa tête.
05:35 Je me suis demandé, mais je l'ai déjà vue quelque part.
05:37 Et c'est après que je me suis rappelée que je l'avais vue étant petite,
05:40 c'est quand j'avais surpris le voisin qui nous prêtait la maison
05:46 en train de regarder un film avec Alban Serret.
05:48 Donc ça faisait tout un truc assez bizarre.
05:52 -Evidemment, vous gagnez 7 000 francs en une journée,
05:54 c'est énorme, parce que vous vivez dans un HLM,
05:57 vous rêvez d'être célèbre,
05:59 vous rêvez d'une vie de strass et de paillettes,
06:02 et le X représente pour vous un tremplin social incroyable.
06:05 -Comme un autre.
06:07 -Comme le rock'n'roll ou la boxe.
06:08 -Oui, en même temps, c'est vrai que c'est atypique,
06:11 mais après, tout dépend comment on le fait.
06:15 Si on sait pourquoi on le fait, si on maîtrise,
06:18 qu'on n'est pas victime, chacun fait ce qu'il veut.
06:21 -Vous dites "le sexe" m'intéressait pas plus que ça,
06:24 parce que vous étiez pas spécialement excitée.
06:26 -Non.
06:28 Quand je travaillais, je travaillais.
06:30 Je n'étais pas là pour m'envoyer en l'air.
06:32 Je travaillais, je serrais la main et je rentrais chez moi.
06:36 Après qu'ils se soient essuyés les mains, évidemment.
06:39 -Dès le premier tournage,
06:40 vous n'avez pas réalisé ce qui se passait ?
06:42 -Non, j'ai pas réalisé, parce que ça a été très vite.
06:44 Donc c'est après coup.
06:46 Quand je suis retournée à la fac, je me suis dit...
06:49 -Quand même.
06:51 Au début, vous pensiez faire qu'un film,
06:52 et les filles nouvelles sont très demandées, évidemment,
06:55 dans le porno.
06:57 Vous avez des propositions qui vous intéressent,
06:58 et vous continuez.
07:00 -Les propositions sont arrivées de tous les côtés.
07:02 Finalement, je suis partie tout de suite aux Etats-Unis.
07:05 Et puis, en fait, la majeure partie de ma carrière,
07:07 elle a été faite là-bas.
07:09 -C'est ce qui vous a rendu mondialement célèbre.
07:11 -Oui.
07:12 -Vous dites "Tout ce dont je rêvais, le X me l'a permis,
07:15 voyager, vivre dans des endroits sublimes, luxueux,
07:18 participer à d'immenses fêtes..."
07:21 -Effectivement, j'ai eu accès à tout ça,
07:22 mais ça peut paraître un peu peut-être fou,
07:25 mais l'ambition première, quand j'ai fait ça,
07:28 c'était quand même pour arriver à une passion.
07:30 Et ma passion, c'était la musique.
07:32 Donc c'était peut-être un peu fou de dire
07:34 que en passant par le X, j'arriverai à la musique,
07:37 mais finalement, c'était pas si fou que ça.
07:38 -Alors, en 18 mois, vous avez tourné 140 films
07:41 en Europe, aux USA, avec les meilleurs réalisateurs du monde.
07:45 Et là, vous rencontrez Rocco Siffredi.
07:48 -Oui.
07:49 -Vous vous êtes tombée amoureuse ?
07:52 -Non, disons que...
07:53 Disons que quand on rentre dans ce milieu-là,
07:56 tout le monde était là.
07:57 "Ah, Rocco, Rocco !"
07:58 C'était un peu le dieu, c'était le Alain Delon du porno.
08:02 -Alors, en 93, malgré la proposition du studio américain Vivald,
08:07 vous mettez un terme à votre carrière.
08:08 En fait, vous partez faire un reportage au Congo-Brasa
08:12 sur le sida, pour votre vidéo.
08:14 Et là, vous dites "J'ai vraiment eu une peur atroce".
08:17 -Je me suis retrouvée au côté de malade du sida, en fait.
08:19 Mais vraiment comme ça, quoi.
08:21 Et pas des malades qui étaient dans des beaux hôpitaux,
08:24 où il y a le confort et tout.
08:26 C'était vraiment dans des conditions atroces.
08:28 C'était des bébés.
08:31 J'ai vécu ça pendant 15 jours.
08:33 Et c'est là que j'ai pris conscience
08:35 qu'il fallait peut-être arrêter de jouer à la roulette russe
08:38 et que c'était une maladie atroce.
08:40 Surtout à mon époque,
08:42 le préservatif était pas du tout de rigueur sur les plateaux.
08:46 Donc quand on y pense, c'était quand même super risqué.
08:50 Et d'être passée entre les gouttes, c'est miraculeux.
08:53 -Certains acteurs qui avaient des certificats médicaux
08:57 pouvaient être douteux, bidon.
08:59 -Oui, parce que ça veut pas dire grand-chose.
09:01 Y a qu'une seule protection qui soit réelle,
09:04 c'est le préservatif. Y en a pas d'autres.
09:06 -Vous dites "J'étais trop angoissée, ça devenait impossible de tourner".
09:11 -J'essayais de rallier tous les producteurs, tous les acteurs,
09:14 à dire "Venez, on se met tous ensemble,
09:17 on dit qu'on refuse de tourner s'il y a pas de préservatif".
09:20 Et finalement, je me suis retrouvée toute seule.
09:23 Donc j'ai dit "Bon, ben ciao".
09:25 Voilà. Et j'ai arrêté. C'est comme ça que j'ai arrêté.
09:28 -Et vous avez des copines qui ont chopé le DAS ?
09:30 -Des copines, non, mais des actrices que je connaissais de nom,
09:34 comme ça, oui.
09:35 Ouais, y en a eu pas mal.
09:37 -Là, vous arrêtez le X, donc ?
09:39 -Ouais. -Sans regret ?
09:41 -Sans regret. -Sans regret ?
09:43 -Aucun. -Et vous présentez
09:44 le journal du Hard.
09:45 Alors là, déjà, vous aviez votre célébrité du porno,
09:49 c'est une nouvelle célébrité qui s'offre à vous.
09:52 Comment a réagi votre entourage quand vous avez eu cette notoriété ?
09:55 -Euh...
09:57 En fait, au début, toute la période où j'ai tourné,
10:00 j'avais pas de contact avec les gens de mon entourage
10:02 parce que j'avais tout fermé, j'avais tout coupé.
10:05 Je voulais pas avoir à m'expliquer.
10:07 -Vos parents le savaient ? -Oui, mais on avait pas de contact.
10:10 -D'accord. -Donc je me suis mise
10:12 comme dans une bulle.
10:14 J'ai fait mes trucs et après, une fois que je suis sortie du milieu,
10:18 j'ai commencé à reprendre contact avec les gens.
10:20 -Quelles ont été vos relations avec les médias à cette époque ?
10:25 -J'ai jamais eu de souci avec les médias, réellement,
10:27 parce que...
10:28 Je sais pas.
10:31 Peut-être que j'avais une image assez bonne,
10:33 ils avaient pas trop envie de me taper dessus.
10:35 Et puis peut-être qu'ils avaient pas non plus trop de raisons
10:38 puisque j'ai toujours assumé ce que je faisais.
10:39 -Vous avez gagné de l'argent ?
10:40 -On fait pas ça pour devenir richissime,
10:43 c'est plus pour essayer d'en faire quelque chose après.
10:46 Parce que c'est pas...
10:48 C'est pas le cinéma traditionnel, c'est pas les mêmes cachets,
10:51 ça n'a rien à voir.
10:54 -Alors, l'amour, comment ça s'est passé, dans tout ça ?
10:57 -L'amour ?
10:58 -Oui, parce que quelqu'un qui sort avec vous, quand même,
11:00 il doit se justifier.
11:01 On lui dit "T'es avec Julia Chanel", donc le mec doit expliquer
11:04 qu'en fait, vous êtes une fille formidable, etc.
11:05 Comment ça s'est passé ?
11:08 -Je dois dire que j'ai quand même, pour l'instant,
11:11 toujours eu de la chance,
11:12 mais surtout à cette époque-là, j'étais avec quelqu'un qui m'a épaulée
11:15 pendant toute la période où je travaillais,
11:17 et encore après, quand j'ai arrêté,
11:19 donc ça m'a fait...
11:21 Enfin, ça m'a beaucoup aidée d'avoir quand même un soutien
11:24 parce que j'avais personne, si vous voulez.
11:26 Et puis, par la suite, j'ai quand même, en général,
11:29 jamais eu trop de problèmes.
11:31 Je suis quand même tombée sur des personnes
11:33 qui avaient pas trop peur d'assumer,
11:36 même si, à la limite, ça me gênait plus, moi, pour eux.
11:39 Je disais "T'es sûre ? Ça te fait pas chier ?
11:43 Je rencontre ta mère ? Peut-être pas."
11:46 Et voilà, après...
11:48 Mais de toute façon, les choses, elles sont déjà sur la table, donc...
11:53 -Ça a pas rebuté des hommes dont vous étiez amoureuse ?
11:56 -Non.
11:57 -Quel était le meilleur moment de toute cette époque,
12:00 l'époque du hard ?
12:01 -Je dirais, c'est toute ma période aux Etats-Unis, en général.
12:05 Parce que, déjà, je découvrais l'Amérique.
12:08 Je suis arrivée là-bas, je parlais pas un mot d'anglais.
12:11 J'étais toute seule.
12:12 C'était quand même à 18 ans, se retrouver en Californie, toute seule.
12:16 J'ai eu des très bons souvenirs, quand même.
12:19 -Et le pire moment ?
12:21 -C'était sur un tournage en Italie,
12:24 où je me suis barrée carrément.
12:27 Je voulais pas tourner avec les gens qui étaient là.
12:30 Il y avait une ambiance qui était juste pas agréable.
12:35 -On vous demandait des choses que vous aviez pas envie de faire ?
12:37 -Quand on me demandait des choses que j'avais pas envie de faire,
12:38 je les faisais pas. C'était simple.
12:41 C'était non.
12:42 Je voulais pas être une serpilleure.
12:44 -Il vaut mieux.
12:46 Alors ensuite, le journal du hard, ça vous ennuie un peu.
12:49 Vous voulez pas être une potiche qui lit un prompteur.
12:52 Vous dites "Me laissez rien faire".
12:54 -Exactement. J'étais venue avec l'idée d'amener des choses,
12:57 de faire une émission un peu dynamique.
12:59 Je trouvais que c'était plan-plan.
13:00 J'ai dit "Il faut faire un truc un peu plus jeune,
13:03 mélanger sexe, mais plus funky".
13:06 Et je me suis rendue compte que c'était pas du tout ce qui était prévu.
13:08 Je me suis retrouvée à lire un prompteur.
13:10 Je pouvais même pas changer trois lignes.
13:12 C'était un peu pénible.
13:14 Et donc, basta.
13:16 Et je suis repartie sur MCM, où là, j'étais...
13:19 -C'était la bonne époque de MCM. -C'était super.
13:21 -Vous avez fait des shows aussi dans des clubs ?
13:24 -Ouais, partout, en Europe.
13:26 Partout. Je suis allée partout. Même au Japon.
13:28 -Ouais.
13:29 Et alors, il y a un incident assez symbolique de votre changement de vie.
13:34 C'est l'incendie.
13:36 C'est-à-dire que là, il y a un incendie chez vous,
13:38 et tout ce que vous aviez accumulé,
13:40 ce que vous appelez votre butin de sexe...
13:43 -C'est parti en fumée. -C'est fou.
13:45 C'était bien. Ça faisait comme une sorte de purification.
13:48 C'était un peu pour enlever le passé et puis repartir sur des...
13:53 Enfin, pas enlever, parce qu'il sera toujours là,
13:55 et ça fait partie de moi.
13:56 Mais pour repartir sur des nouvelles bases.
13:59 Puis avoir ses DVD, ses cassettes, toutes ses photos.
14:04 Voilà, les awards, les machins.
14:06 Je suis partie en fumée. C'était pas plus mal.
14:09 -Mais c'était grave, cet incendie. Vous auriez pu mourir.
14:12 -Ils m'ont sauvée à une minute près, j'étais morte.
14:16 -Aujourd'hui, vous êtes nostalgique de la grande époque ?
14:19 -Non, je suis nostalgique de rien du tout,
14:22 parce que ma vie,
14:25 la vie que je rêvais d'avoir, c'est maintenant que je l'ai.
14:29 C'est quand je chante, quand je suis en studio.
14:31 Voilà, c'est ça.
14:32 J'ai rêvé de ça depuis que j'ai 5 ans.
14:35 -Vous avez de la rancune contre certaines personnes ?
14:37 -Non. Absolument pas. Aucune.
14:39 -Aucune rancune ? -C'est pas bon, la rancune.
14:42 -Oui. -C'est pas bon.
14:43 -Et si c'était à refaire, qu'est-ce que vous ne referiez pas pareil ?
14:46 -Je n'aurais pas fait ma carrière en France.
14:49 Je l'aurais fait uniquement aux Etats-Unis. Voilà.
14:51 -Le jour où vous allez mourir,
14:52 qu'est-ce que vous voulez qu'on écrive sur votre tombe, Julien ?
14:55 -Elle était drôle. -Et très belle, surtout.
14:59 -Voilà. -On pourrait écrire ça aussi.
15:01 Merci. Je suis très heureux de rallumer la lumière sur vous.
15:04 Merci, Julien.
15:05 Pour être sûr de ne rien rater de "In Harditude",
15:07 abonnez-vous et mettez un pouce bleu.