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00:00 - 7 octobre rose, le mois de prévention et d'incitation au dépistage du cancer du sein.
00:04 En attend vos témoignages à ce sujet au 02 99 67 35 35, c'est vous qui le dites.
00:08 L'occasion de faire le point sur la maladie et la prévention avec une oncologue médicale au centre Génemarkie,
00:13 le centre de lutte contre le cancer de Reine, avec vous Justine Sauvage.
00:17 - Bonjour Claudia Lefeuvre-Pless.
00:19 - Bonjour.
00:20 - Alors déjà peut-être que vous pouvez nous expliquer, oncologue, quel est votre métier ?
00:24 C'est vous qui accueillez justement ces femmes qui viennent d'apprendre qu'elles ont un cancer du sein notamment ?
00:29 - Tout à fait. Donc le métier d'oncologue, il y a plusieurs spécialités.
00:34 Les oncologues chirurgiens, les oncologues radiothérapeutes et les oncologues médicaux.
00:39 Ces trois spécialités prennent en charge les patients pour des cancers.
00:45 Moi je suis oncologue médicale et je suis spécialisée dans les traitements, dans les médicaments.
00:51 Que ce soit la chimiothérapie, que ce soit l'hormonothérapie et puis tous les nouveaux traitements qui arrivent
00:57 avec les thérapies ciblées, les anticorps et l'immunothérapie.
01:03 - Donc vous pouvez nous confirmer déjà ce matin que le traitement, il y a des traitements contre les cancers du sein.
01:09 C'est même un des cancers qui se guérit le plus en France aujourd'hui ?
01:13 - Oui, c'est un des cancers qui se guérit le mieux en France.
01:17 Ça reste malheureusement une maladie extrêmement fréquente
01:21 puisqu'on va diagnostiquer environ 55 000 nouveaux cas de cancer du sein par an en France.
01:29 Donc c'est un enjeu fort de santé publique étant donné la fréquence.
01:34 Et même si les taux de guérison sont élevés, malheureusement environ 11 000 patientes vont décéder par an de cancer du sein.
01:44 Je rappelle que le cancer reste la première cause de mortalité.
01:47 C'est vraiment un enjeu de santé publique pour nos femmes, ce dépistage.
01:53 L'objectif du dépistage du cancer du sein, c'est bien sûr de diagnostiquer précocement la maladie.
02:00 Et en diagnostiquant précocement, on augmente de façon importante les chances de guérison.
02:07 Ça c'est l'enjeu majeur du dépistage.
02:09 Et puis en dépistant précocement des tumeurs de plus petite taille, sans atteindre des ganglions,
02:15 on peut aussi limiter le risque d'avoir des traitements plus lourds, comme la chimiothérapie.
02:21 Donc aussi l'impact sur l'après-cancer quand on a des traitements plus lourds.
02:25 Vous nous avez donné effectivement ce chiffre de 55 000 nouveaux cancers détectés chaque année en France, cancer du sein.
02:32 Et en parlant du dépistage, cet autre chiffre cette année de la Ligue contre le cancer,
02:37 qui dit qu'il y a près d'un million de femmes qui n'ont pas fait ce dépistage,
02:40 des femmes entre 50 et 74 ans à qui il est proposé gratuitement tous les deux ans.
02:44 Est-ce que déjà vous êtes étonnée par ce chiffre ? Ça paraît énorme.
02:49 Je ne suis pas surprise de ce chiffre parce qu'on sait que globalement la couverture du dépistage...
02:55 Comment les femmes vont répondre à cette sollicitation qu'elles reçoivent à partir de 50 ans tous les deux ans pour réaliser une mammographie ?
03:03 Quand vous dites sollicitation, c'est-à-dire qu'on reçoit un courrier chez soi ?
03:05 Voilà.
03:06 Et normalement notre médecin aussi généraliste ?
03:08 Bien sûr, doit sensibiliser, le gynécologue doit sensibiliser.
03:11 Tous les acteurs de soins peuvent sensibiliser à la réalisation de ce dépistage.
03:15 Et la communication qu'on fait aussi autour d'Octobre Rose doit aussi sensibiliser à ce dépistage.
03:21 Et globalement c'est une femme sur deux qui répond à cette sollicitation,
03:26 en sachant que les femmes bretonnes sont plutôt, on va dire, bon élève.
03:30 On est un peu au-dessus de la moyenne nationale.
03:33 Mais c'est vrai qu'on a encore du chemin à parcourir pour que toutes les femmes arrivent à franchir
03:39 soit leur appréhension, parce que ça peut être une appréhension,
03:42 soit ne pas se sentir concernée alors qu'on est toutes concernées,
03:46 soit aussi parfois des difficultés à obtenir un rendez-vous
03:49 qui fait qu'on va différer, et tellement différer qu'on ne va pas prendre de rendez-vous.
03:53 Claudia Lefeuvre-Pley, son collogue médical au Centre Génemarquis à Rennes,
03:57 est l'invité de France Blancs Armoriques ce matin.
03:59 La Bretagne, oui, on a des difficultés aussi, comme dans les autres régions françaises,
04:02 à prendre rendez-vous pour faire ce dépistage du cancer du sein ?
04:06 On peut être en difficulté, c'est vrai, lié à la pénurie médicale,
04:12 on sait bien sur le territoire, auprès des cabinets de radiologie.
04:17 Après c'est la persévérance qui va payer, on est dans du dépistage,
04:21 donc c'est vraiment important de se dire, tant pis si j'ai six mois pour avoir un rendez-vous.
04:26 L'essentiel c'est d'avoir ce rendez-vous pour pouvoir réaliser cette mammographie.
04:30 Qui est un examen qui n'est effectivement, on va le reconnaître, pas très agréable,
04:34 mais que vous l'avez dit aussi, qui est nécessaire,
04:37 puisque plus vite on détecte tôt un cancer, plus il y a de chances de pouvoir le guérir.
04:42 Tout à fait, il faut toujours hiérarchiser, revoir le bénéfice de l'examen qu'on va réaliser.
04:48 C'est vrai que c'est un examen où on va comprimer le sein entre deux plaques,
04:53 donc c'est un examen qui peut être désagréable,
04:56 mais toujours repenser à pourquoi je fais cet examen,
05:00 et trouver des motivations pour le réaliser.
05:03 - Pour terminer, au-delà des femmes de 50-74 ans,
05:07 toutes les femmes, vous les incitez, vous nous incitez à se faire des palpations.
05:12 - L'autopalpation, bien sûr, est un geste qui est utile,
05:16 qui permet de palper dans les différents cadrans au niveau du sein,
05:20 et de dépister aussi une anomalie.
05:23 - Si on a un doute, pour parler à un médecin.
05:25 - Si on a un doute, si on sent une grosseur, une modification du sein,
05:28 le mâblon qui se rétracte, le sein qui se déforme, un écoulement au niveau du sein,
05:32 une grosseur au niveau de l'aisselle,
05:34 tout ça ce sont des signes d'alerte, c'est rarement la douleur, ça peut l'être,
05:38 mais toutes les anomalies de modification du sein doivent amener à une consultation auprès de son médecin.
05:45 - Merci Claudia Lefeuvre-Pless d'avoir été l'invitée de France Blanc-Amerique ce matin.
05:49 Vous êtes oncologue médicale au centre Gênes-Marquis,
05:52 centre de lutte contre le cancer qui est situé à Rennes.