Julien Chouet, secrétaire départemental du Parti Communiste en Dordogne

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00:00 Le parti communiste de Dordogne tenait son assemblée générale samedi, on en parle ce matin avec le secrétaire départemental
00:06 Julien Chouet, il répond à vos questions Louis de Bergevoir.
00:08 Bonjour Julien Chouet.
00:09 Bonjour.
00:10 L'attaque du Hamas contre Israël a fait plus de 100 morts dont beaucoup de civils, certains pris en otage aussi.
00:16 Je vous demande votre sentiment ce matin.
00:19 On condamne fermement.
00:21 Le Hamas est une organisation terroriste.
00:23 Je crois que
00:25 il y en a qui parle de révolte du peuple palestinien etc etc.
00:30 Il y a révolte quand on se révolte contre un gouvernement, contre une armée occupante, qui est le cas de l'armée d'Israël,
00:35 mais pas en tuant des civils, pas en enlevant des enfants, des femmes.
00:38 Donc aujourd'hui ce qui va se passer c'est que avec l'action du Hamas,
00:43 c'est les peuples palestiniens et israéliens qui vont continuer à souffrir pendant longtemps et les annonces de Netanyahou
00:49 font plutôt froid dans le dos puisqu'il annonce une guerre totale et une guerre qui va être longue.
00:54 Donc oui on déplore et puis on est aux côtés des victimes israéliennes bien sûr.
00:58 - Votre allié dans la NUPES, la France Insoumise, a été justement critiqué pour sa réaction en mettant sur le même plan Israël et le Hamas.
01:05 Alors le parti communiste a condamné l'attaque terroriste du Hamas contre Israël, je cite.
01:09 Quel regard vous portez sur la position de la France Insoumise ?
01:12 - Quel regard ?
01:14 Franchement je veux pas rentrer dans des polémiques mais moi ce que je ne comprends pas c'est qu'aujourd'hui on ne parle pas de paix et à gauche etc etc.
01:21 Il n'y a pas de proposition de paix. En mettant les gens dos à dos, au lieu de...
01:24 On a un organisme international qui s'appelle l'ONU qui a mis des résolutions en place et notamment qui s'appuie sur le droit international et qui permet une sortie par la paix.
01:35 Aujourd'hui personne n'en parle à part le parti communiste et il va falloir mettre ça sur la table pour que Israéliens et Palestiniens puissent discuter.
01:42 C'est ça que je regrette à gauche. La France Insoumise, pas toute, mais Mélenchon a eu une position, c'est la sienne, c'est à lui de la commenter.
01:51 - C'est compliqué de travailler ensemble quand on est dans de si fortes différences de points de vue ?
01:57 - C'est compliqué, ça dépend. Au niveau national ça peut être très compliqué.
02:02 Quoique à l'Assemblée Nationale ils arrivent à travailler ensemble.
02:05 En réalité, là on a Mélenchon qui donne les bons points et les mauvais points un peu à tout le monde à gauche.
02:11 Mais en réalité on arrive à travailler ensemble et notamment ici localement.
02:14 - Emmanuel Macron, on l'a dit, était annoncé en Dordogne cette semaine. Justement à cause de cette actualité internationale, il a dû reporter.
02:22 Il viendra, c'est ce qu'on nous assure. Qu'est-ce que vous voudriez lui demander Emmanuel Macron ?
02:26 - De s'occuper un peu de la ruralité, de venir voir dans quel état on vit.
02:30 Tout à l'heure j'entendais, on est le troisième département le plus pauvre de France.
02:33 On parle de relocalisation, on parle de ci, de là, d'industrie verte.
02:38 Aujourd'hui on est en train de perdre un de nos fleurons, Kekonda, une papeterie avec le papier couché où on était les derniers à le faire en France.
02:44 Il va falloir qu'il tape un peu du poing sur la table et notamment au niveau européen.
02:49 Et comme les européennes s'annoncent, on espère qu'il y aura des annonces fortes avec un état qui veut retrouver une souveraineté économique, je parle bien.
02:55 Et voilà, et qu'on garde un petit peu nos industries et nos entreprises sur le territoire.
03:00 - 7h48 sur France Bleu Périgord et sur France 3, notre invité ce matin c'est Julien Chouet, secrétaire départemental du parti communiste en Dordogne.
03:07 - Et justement en Dordogne, le sujet d'inquiétude c'est ce plan social aux papeteries de Konda.
03:12 La maire du Lardin-Saint-Lazare, Francine Bourras, réclame une nationalisation temporaire pour trouver un repreneur, vous êtes d'accord avec elle ?
03:20 - Ah oui, pourquoi pas ? Pourquoi pas ? Ah non, mais au Toubou on l'avait fait pour ArcelorMittal à l'époque.
03:24 On avait dit non, l'Europe est contre. Non, l'Europe permet une nationalisation temporaire et qui permettrait de retrouver un repreneur.
03:31 Aujourd'hui on a la ligne de production, on a tout sur place. On a les équipes qui sont encore formées.
03:35 Si on ne le fait pas, on va perdre un savoir-faire et c'est pas dans 10 ans où on va devoir réapprendre à refaire tourner les machines.
03:41 Oui, ça peut être une solution.
03:44 - Est-ce que c'est pas un petit peu étrange que ce soit une élue de droite qui demande une nationalisation ?
03:49 - Ils sont étranges surtout, les élues de droite j'ai envie de dire.
03:53 C'est eux qui votent un petit peu toutes les lois très très libérales qui permettent ce qui est en train de se passer aujourd'hui à Konda.
03:58 Et puis quand ça se passe sur leur territoire, ils s'émeuvent.
04:00 Moi je suis content qu'elles prennent cette opposition, très sincèrement.
04:03 Si tous les élus de droite pouvaient commencer à changer un peu leur casquette de côté
04:10 et se dire qu'en effet on va droit dans le mur avec cet europlace capitalisme tel qu'il est installé,
04:15 pourquoi pas ? Donc qu'elles le fassent, c'est plutôt une bonne nouvelle.
04:19 - En tout cas c'est un drame pour le territoire de perdre...
04:23 Alors déjà cette ligne 4 des papeteries de Konda, il en restera une.
04:26 Ça fait 187 emplois qui devront être supprimés. C'est un drame pour le territoire ?
04:30 - C'est un drame pour le territoire et en plus on voit déjà qu'il y a des entreprises, des sous-traitants
04:33 qui sont déjà en train de mettre la clé sous la porte.
04:36 Et au-delà du territoire du terrassonnet, ça va jusqu'à brive.
04:39 Parce que les papeteries Konda c'était une grosse entreprise qui travaillait avec énormément de sous-traitants.
04:44 Donc oui c'est un véritable drame.
04:46 Et voilà, on n'a pas une vocation à être un département seulement touristique.
04:49 Au bout d'un moment, les périgourdins, il y en a qui ont envie de vivre sur leur territoire.
04:52 Et ça va être de plus en plus compliqué.
04:54 - Alors justement, on parlait des élus de droite qui se mobilisent beaucoup pour les papeteries de Konda.
04:58 C'est quoi les propositions à gauche, notamment le parti communiste ?
05:01 C'est quoi vos solutions ? Qu'est-ce que vous proposez pour l'avenir des papeteries ?
05:04 - Les premiers à s'être mobilisés, c'est les élus de gauche.
05:08 D'abord c'est la conseillère régionale Fanny Castaigned qui allait les voir en février, avant l'annonce du plan social.
05:13 Et on a Jacques Ozu et Marie-Claude Varayas, sénatrices,
05:16 qui sont allées rencontrer les syndicats au tout début de la grève, où il n'y avait pas d'élus.
05:21 Et là vous pouvez vous renseigner auprès des salariés des papeteries de Konda.
05:24 - Parce que les annonces importantes, ceux qui sont sur le devant de la scène,
05:28 c'est ces élus, notamment la maire du Lardin, ces élus de droite ?
05:32 - Oui, c'est la maire du Lardin qui a son entreprise en effet sur site.
05:34 Marie-Claude Varayas était encore samedi matin en lien avec le ministre de l'économie,
05:40 qui l'a appelé directement parce qu'Emmanuel Macron devait venir pour discuter des papeteries de Konda.
05:46 Elle a posé des questions au gouvernement par le biais du Sénat.
05:50 Il y a des motions qui ont été signées notamment au département sur proposition des communistes.
05:54 Voilà, notre travail est de les accompagner.
05:56 - Et donc les solutions c'est quoi ? Les solutions, les propositions ?
05:58 - Les solutions, il y a d'abord d'arrêter le plan de licenciement,
06:03 de discuter vraiment et de mettre la pression au groupe LECTA pour qu'il n'y ait pas de délocalisation,
06:08 parce que là c'est de la délocalisation en Europe, en Italie, pour faire de l'argent parce que la main d'oeuvre est moins chère.
06:15 Donc nous on veut des véritables discussions, mais on veut que le gouvernement
06:18 vraiment se mette autour de la table avec eux.
06:21 Surtout qu'on a mis plus de 30 millions d'argent public.
06:24 Donc au bout d'un moment il va falloir, soit on donne avec une contrepartie,
06:28 c'est-à-dire de l'emploi chez nous, soit ils nous rendent l'argent.
06:31 - Merci beaucoup Julien Chouet, secrétaire départemental du Parti Communiste en Dordogne.
06:36 Merci d'être venu en studio sur France Bleu Périgord ce matin.

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