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00:00Journée de manifestation en Dordogne. Thibaut Delmarle et on reçoit l'un des secrétaires départementaux de la CGT.
00:05Bonjour Frédéric Douceau.
00:06Bonjour.
00:07Merci d'être avec nous ce matin.
00:08Est-ce que ce n'est pas un peu difficile de mobiliser vos militants après ces mois assez difficiles depuis les élections législatives ?
00:16Alors moi je voudrais commencer par dire que déjà il n'y a jamais eu une époque historique où il a été facile de mobiliser.
00:23Le poids du capitalisme et du patronat fait que c'est jamais facile de se mobiliser donc déjà ça c'est le premier point.
00:29Ensuite c'est vrai qu'on vit une situation aujourd'hui particulière puisqu'on a un président qui a cultivé voire créé une façon d'être fataliste
00:40et malheureusement on s'aperçoit que ça commence à toucher beaucoup beaucoup beaucoup de monde.
00:44Donc voilà c'est pas facile de mobiliser mais par contre nous ce qu'on essaye de faire à la CGT c'est de créer les conditions pour que les salariés se mobilisent.
00:54Là on l'a vu avec cette élection, l'immense majorité des militants de la CGT, s'ils ont voté, ont voté pour le nouveau front populaire.
01:04On voit qu'avec le gouvernement que nous avons avec Michel Barnier, ils ne doivent pas être franchement satisfaits.
01:11C'est cette base-là aussi qui doit être difficile de mobiliser parce que vous avez quand même une base qui,
01:17malgré ce que vous expliquez concernant les méthodes du président de la République,
01:23sont tout de même, restent fidèles à vos idées. Est-ce que c'est pas eux qu'il est compliqué de continuer à faire descendre dans la rue ?
01:30Je pense que si, la période aujourd'hui elle est compliquée.
01:34Alors les militants quand même, les premiers militants, ils sont toujours motivés parce qu'on sait très bien que si on porte pas une voix dissonante à ce qui est fait de toute façon ça s'arrête.
01:42Donc on a une certaine obligation, j'irais même dire une obligation morale, de continuer les combats.
01:47Je pense que le politique, alors nous on est un syndicat, un syndicat travailleuses et travailleurs,
01:54donc on se mêle de politique quand la politique se mêle de nos conditions.
01:58C'est aussi pour ça qu'on s'est mobilisés pour le programme du nouveau front populaire, et je dis bien pour le programme.
02:02Donc nous on continue à travailler auprès des salariés, en essayant de leur expliquer les choses, de comment ça fonctionne,
02:10parce qu'on entend énormément de contre-vérité aujourd'hui, on est dans un retournement des valeurs assez extraordinaire,
02:16et donc on a beaucoup beaucoup de travail à faire, d'explications, et c'est ce qu'on mène, voilà, c'est ce qu'on mène,
02:21et on essaie de créer les conditions pour que tout le monde puisse se mobiliser, et notamment aujourd'hui.
02:25Est-ce qu'on espère vraiment, après la mobilisation que vous allez avoir aujourd'hui, est-ce qu'on espère clairement des changements précis ?
02:34Qu'est-ce que vous avez comme objectif encore ?
02:36Alors sur une journée de mobilisation, forcément, on sait bien qu'on ne va pas faire la révolution,
02:40donc ce n'est pas le but de cette journée-là. Cette journée-là c'est aussi de montrer que le monde du travail, il n'est pas résigné justement,
02:46il peut être en capacité de se lever si on lui en donne les moyens de le faire,
02:50et nous ce qu'on espère c'est bien sûr l'abrogation de la réforme des retraites, mais même aller plus loin,
02:56revoir carrément le système des retraites, aussi travailler sur la question de l'augmentation des salaires,
03:02sur l'égalité femmes-hommes, je vous écoutais ce matin dire que les femmes qui partent à la retraite ont des problèmes
03:07parce qu'elles ont souvent des retraites en dessous du seuil de pauvreté,
03:10ça c'est une réalité, et je rappelle juste que l'égalité femmes-hommes, c'est dans la loi.
03:14C'est-à-dire qu'un patron qui ne respecte pas l'égalité femmes-hommes, c'est un délinquant.
03:18Il faudrait peut-être qu'on dise aussi les choses, les nommer par leur nom, parce que les délinquants ce n'est pas que certaines parties de la population,
03:24c'est aussi les gens qui ne respectent pas la loi, notamment l'égalité salariale entre les femmes et les hommes.
03:28France Bleu Périgord, il est 7h48, Frédéric Douceau, secrétaire départemental de la CGT, est notre invité, il répond à vos questions. Thibault Delmar.
03:35Le Premier ministre va prononcer aujourd'hui, cet après-midi, son discours de politique générale,
03:41c'est là qu'il va donner les grandes orientations de son gouvernement.
03:44Est-ce qu'il n'est pas un peu tôt pour se mobiliser ce matin ?
03:47Alors en fait, nous on avait choisi cette date de mobilisation depuis un moment,
03:50ça correspondait à la présentation du budget à l'Assemblée nationale,
03:54donc il se trouve que c'est le Premier ministre qui a choisi notre date pour présenter, on va le transformer comme ça.
03:59De toute façon, ce n'est pas tôt, on voit bien le gouvernement, de quelle obédience ils sont,
04:06c'est un gouvernement qui est peut-être le plus à droite de la Ve République qu'on n'a jamais eu,
04:10là aussi un certain déni de démocratie, donc on ne s'attend pas à des miracles,
04:15après dans les effets d'annonce, on sait très bien qu'il peut y avoir plein de choses,
04:19mais ça restera des effets d'annonce, nous ce qu'on veut c'est du concret derrière,
04:22c'est pour ça qu'on appuie aussi sur cette journée-là notamment,
04:25mais il en faudra sûrement d'autres pour qu'on puisse obtenir enfin ce qu'on demande.
04:29Et après justement, il va y avoir ces phases de négociations entre les syndicats, le gouvernement,
04:33la CGT va devoir parler à ce gouvernement, comment est-ce qu'on appréhende les négociations avec ces ministres ?
04:39Moi je dirais qu'on appréhende les négociations comme avec n'importe quel ministre de n'importe quel gouvernement,
04:44d'ailleurs que ce soit de droite, de gauche, parce que ce ne sont pas les premiers gouvernements où on va y aller,
04:49nous ce qu'on va c'est sur nos propositions revendicatives,
04:52des propositions qui ne sont pas issues de rien et qui sont issues d'une certaine réalité,
04:56de par exemple combien il nous faut pour vivre décemment dans ce pays,
05:00on s'aperçoit que les niveaux de salaire sont quand même plutôt lamentables en France,
05:05juste un chiffre, 85% de la population gagne moins de 4000 euros par mois,
05:09je pense qu'il serait temps qu'on se tourne vers ceux qui gagnent plus,
05:12les 15% qui gagnent beaucoup plus que ceux qui gagnent beaucoup moins.
05:15Le gouvernement compte justement imposer davantage, ceux qui gagnent beaucoup.
05:19Oui on a entendu ça, mais apparemment ce n'est pas gagné quand même dans leur camp,
05:23donc on va attendre les choses réelles.
05:27Voilà pour les manifestations du jour en Dordogne,
05:31ce sera donc à 10h30 pour Perigueux devant le palais de justice,
05:35à 15h devant le palais de justice de Bergerac et à la même heure sur la place de la Grande Rigaudie à Sarla.
05:41Merci d'avoir été avec nous ce matin Frédéric Douceau,
05:44l'un des secrétaires départementaux de la CGT de Dordogne.
05:47Vous pouvez retrouver cet échange en intégralité et en vidéo sur notre site francebleu.fr