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Transcription
00:00 [SILENCE]
00:06 Jean-Pierre Fournery.
00:08 Alors, vous êtes là à Saint-Jean-de-Monts dans le cadre du journée d'altétisme au sein du Collège Pays de Monts.
00:13 Est-ce que vous pouvez nous parler de ces journées et pourquoi ça s'est mis en place ?
00:19 Eh bien, ça s'est mis en place au sein des deux collèges de Saint-Jean-de-Monts
00:23 grâce à l'initiative de la ville de Saint-Jean-de-Monts, Madame le maire et Madame la joie de l'eau sport
00:30 qui ont été sensibilisés par ce projet "Athlétisme et citoyenneté"
00:37 et le contenu des actions qui pouvaient intéresser les collégiens.
00:41 Alors justement, le contenu ?
00:43 Alors le contenu, eh bien, de cette opération se déroule autour de trois actions.
00:49 Le film "La couleur de la victoire" qui est l'histoire de Jess Owens,
00:54 suivie d'un débat avec les élèves et les enseignants
01:00 et ensuite une animation athlétique avec des tests de vitesse sur le beau stade de Saint-Jean-de-Monts
01:08 auprès des élèves qui se voient attribuer chacun un diplôme.
01:16 Et ensuite la troisième action étant l'inclusion sur le handicap
01:21 avec la présence et la participation d'Aladjiba, athlète paralympique
01:29 qui a été aux Jeux Paralympiques de Sydney et d'Athènes où il a été à trois fois médaillé.
01:40 Les élèves, comment vous les avez sentis investis dans le projet ?
01:45 Les élèves ont été à la fois surpris mais très investis
01:50 parce que les enseignants les avaient préparés lors de la diffusion du film
01:56 et donc ils ont tout de suite rentré dans le sujet des valeurs universelles de l'olympisme.
02:06 Il y aurait d'autres projets de ce style-là d'ici les Jeux Olympiques ?
02:10 Pardon ?
02:11 Est-ce qu'il y aura d'autres projets comme ça ?
02:12 Je l'espère mais ça c'est la question à Madame le Maire.
02:16 Je me présente.
02:21 Bonjour, je m'appelle Aladjiba, ancienne athlète paralympique sur 400 mètres,
02:26 médaillé aux Jeux de Sydney et d'Athènes sur 400 mètres, médaillé de bronze
02:32 et donc athlète non-voyant.
02:37 Le sport, ça vous a apporté quoi par rapport à votre handicap ?
02:43 C'est une bonne question.
02:45 En fait, c'est une question que je n'avais jamais posée.
02:48 Non mais parce qu'en fait, on va dire que le sport m'a appris à gérer un peu mes émotions,
03:03 ma vie de tous les jours parce qu'en fait, à un moment donné, c'était un peu mon boulot,
03:11 un peu comme ce que disait Michael Johnson, "I do my job".
03:15 Et l'idée, c'est que ça arrêtait totalement ma vie quasiment pendant 20 ans.
03:21 Donc, c'est beaucoup de rencontres, apprendre à faire confiance aussi parce que ce n'est
03:29 pas forcément facile d'apprendre à faire confiance.
03:31 Donc, faire confiance à l'autre, partager sa joie, ses peines quand on est sur une course,
03:40 quand on y arrive, quand on n'y arrive pas, la difficulté du surentraînement, de l'entraînement.
03:45 Tout ça, en fait, en tant qu'athlète non-voyant, je ne le fais pas tout seul, je le fais avec
03:51 un guide.
03:52 Et donc, même si c'est un sport individuel, moi, ça a toujours été un sport collectif.
03:59 Là, vous êtes à Saint-Jean-de-Mont dans le cadre des journées d'athlétisme avec
04:04 vos élèves, avec vos collèges.
04:06 Est-ce que vous pouvez nous parler de votre présence, de ce que vous avez fait en fait ?
04:10 Alors, moi, je suis là dans le cadre d'un événement mis en place par la Fédération
04:16 française de l'athlétisme autour de l'athlétisme et de la citoyenneté.
04:22 Et l'idée, c'est d'être dans un des ateliers qui sont présentés.
04:29 Donc, il y en a un autour du film, "La couleur de la victoire", l'histoire de Jesse Wayne
04:36 pendant les Jeux de Berlin en 1936.
04:39 Le deuxième, c'est une action qui s'appelle "Action plus vite".
04:43 C'est une action pour montrer un peu aux élèves ce que c'est de courir vite.
04:48 Donc, on les chronomètre sur 20 mètres.
04:50 Et donc, moi, mon atelier est autour du paralympisme, de l'inclusion, essayer d'expliquer, parler
05:00 de mon parcours, puis un peu d'expliquer ce qu'est mon handicap pour qu'ils arrivent
05:03 à essayer de comprendre.
05:04 Et quand on a le temps, cette année, on n'a pas eu la possibilité de le faire, mais peut-être
05:10 que si c'est renouvelé, on essaiera de le faire une autre fois.
05:13 Mais de faire une partie un peu pratique et d'expliquer et de mettre les élèves en
05:18 situation de handicap visuel pour qu'ils arrivent à comprendre comment moi, je cours
05:22 et quelles sont mes difficultés de courir en tant qu'athlète non-voyant.
05:25 Est-ce que vous avez trouvé les élèves à l'écoute, très à l'écoute, sensibilisés ?
05:32 Comment vous avez ressenti les élèves par rapport à ça ?
05:35 Moi, j'ai eu la chance d'avoir trois groupes ce matin où ça s'est très, très bien passé.
05:39 Hier, j'étais dans une autre école où ça s'est bien passé aussi.
05:45 J'ai l'impression que les élèves arrivent à comprendre le handicap en général.
05:52 Après, le handicap visuel, le vivre, ce n'est pas forcément facile de le faire comprendre
05:57 et d'essayer de le vivre.
05:58 Mais je pense qu'ils sont assez sensibilisés à ça.
06:02 Et puis en plus, ici à Saint-Gendron, il y a quand même une paratriathlète médaillée
06:07 aux Jeux de Tokyo, Gladys.
06:10 Oui, et donc automatiquement, il y en a certains qui savaient exactement ce qu'était le handicap.
06:17 Donc déjà, c'est beaucoup plus simple d'arriver ici avec une personne qui a même beaucoup
06:27 fait pour la ville et dont on a beaucoup parlé.
06:33 Donc voilà, après, moi, je viens avec un autre type de handicap.
06:36 Mais les Jeux Paralympiques sont les Jeux Paralympiques de toutes les personnes en situation
06:41 de handicap.
06:42 Qu'est-ce que vous auriez à dire à un jeune porteur de handicap ?
06:46 Quel message auriez-vous de lui passer ?
06:50 Le message que je passe moi depuis quasiment 30 ans aujourd'hui, c'est qu'une personne
06:56 en situation de handicap peut faire du sport.
06:58 Il ne faut pas se dire « je suis chez moi, je ne peux rien faire, je suis en fauteuil,
07:04 je suis non-voyant, je suis amputé ». Non, on peut adapter un sport.
07:10 C'est comme tous les enfants, tout le monde peut faire du foot, mais à un moment donné,
07:19 on se rend compte que tout le monde n'est pas forcément footballeur.
07:22 Donc, il faut pouvoir faire autre chose.
07:24 Et une personne en situation de handicap, elle essaie de tenter différents sports qui sont
07:31 adaptés pour elle et voir quel est celui qui lui va le plus et faire de l'athlée,
07:38 du sissi-foot, du paratennis, du judo, de la natation.
07:45 Tout ça, il y a une possibilité de le faire.
07:48 Donc, il ne faut pas rester bloqué en se disant « j'ai testé tel sport en tant qu'athlète
07:55 en situation de handicap, ça n'a pas marché, donc je ne peux pas faire de sport sissi ».
07:58 Tu peux faire du sport.
07:59 Il y a plein de sports qui sont proposés.
08:02 S'il y en a un qui n'a pas marché, essaye-en un autre et peut-être que tu vas trouver
08:06 ta voie sur un autre sport.
08:07 On est à moins d'un an que je joue aux Olympiques.
08:11 Croyez-vous en l'équipe de France paralympique et olympique d'ailleurs ?
08:18 J'y crois.
08:19 On a quand même un potentiel d'athlètes qui peuvent être médaillés.
08:26 Il y a déjà des athlètes qui ont été médaillés à Tokyo qui devraient pour la
08:31 plupart revenir à Paris.
08:34 De nouveaux athlètes qui ont montré depuis deux ans qu'ils sont capables de revenir
08:43 avec des médailles au niveau des Jeux paralympiques.
08:49 A mon avis, ça devrait bien se passer.
08:51 L'idée, c'est qu'il faut qu'il y ait une vraie cohésion, qu'on arrive à les soutenir
08:56 et peut-être faire beaucoup mieux qu'à Tokyo.
08:59 C'est quand même une équipe qui a du potentiel à la base.
09:03 Mais après, peut-être que certains n'ont pas encore, en tout cas au moment de Tokyo,
09:09 n'avaient pas la dimension de ce qu'est le haut niveau et qui ont appris à le connaître
09:16 aujourd'hui.
09:17 Pour les Jeux paralympiques, là, c'est vrai que c'est super intéressant parce que
09:23 c'est à la maison, mais ça peut être aussi un piège parce que c'est à la maison.
09:29 On se sent peut-être beaucoup plus à l'aise.
09:33 Et quand on va arriver au moment de la compétition, ça va être beaucoup plus difficile parce
09:38 qu'on veut bien faire.
09:40 Et des fois, quand on veut bien faire, on réfléchit trop et on oublie les fondamentaux
09:45 du sport qui sont, à la base, il ne faut pas trop réfléchir.
09:47 Quand on doit faire un truc, on a travaillé dessus pendant un an, deux ans, trois ans,
09:52 quatre ans pour la paralympiade.
09:54 Quand on arrive au moment des Jeux, il ne faut pas réfléchir.
09:57 Il ne faut pas se dire qu'il y a telle et telle personne dans le stade.
10:00 Je suis là pour faire ce que j'ai à faire.
10:02 Il faut aller au bout et essayer de faire une médaille.
10:07 Mais il ne faut pas que ces gens-là se mettent la pression parce qu'on est en France et
10:13 qu'il faut absolument revenir avec une médaille.
10:15 Peut-être que sans pression, on aura peut-être mieux à faire quelque chose.
10:18 Merci.
10:19 Merci.
10:20 Merci.
10:21 Merci.
10:22 Merci.
10:23 Merci.
10:24 Merci.
10:25 Merci.
10:26 Merci.
10:27 Merci.
10:28 Merci.
10:29 Merci.

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