• l’année dernière
Huitième jour de grève et de blocage de l’entreprise à ZF Mecacentre. Les 188 salariés occupent l’usine en redressement judiciaire depuis 5 juillet. Le seul repreneur s’est retiré le 3 octobre. Sauf un miracle, l’entreprise fermera définitivement ses portes à la fin du mois. Plongeant les ouvriers dans l’incertitude.

Reportage de Marie-Lys Pariot

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Transcription
00:00 Cet ouvrier s'appelle Damien Cluzel. Dans l'entreprise, il était opérateur-régleur
00:05 frappe à froid. Une formation rare, très peu demandée dans les usines françaises.
00:10 Il s'est formé à cette technique spécialement pour ZF. Embauché depuis 3 ans, il est obligé
00:16 de changer de voie si l'usine ferme ses portes. Il est présent depuis le début de la grève
00:20 il y a 8 jours. L'annonce a été particulièrement difficile.
00:24 C'est très long parce que déjà, même avant les 8 jours, il faut savoir qu'on nous a
00:28 appris la fermeture au mois de juin-juillet. Et déjà, mentalement, depuis juin-juillet,
00:34 c'est compliqué. On pense que à ça, même du mal à dormir, c'est compliqué.
00:39 La situation de Gilles Clavezol est différente. Technicien de maintenance, de métier, il
00:44 pense pouvoir trouver un emploi dans sa branche. Mais la fermeture de l'usine va au-delà
00:49 du savoir-faire.
00:50 Ça pique. Ça pique parce que c'est que des potes ici. Et on demande d'être reconnu,
00:56 c'est-à-dire un groupe qui fait autant de bénéfices, qui a prévu de faire couler
01:01 la boîte entre guillemets. Et en fait, ils se moquent de nous, ils se foutent de toutes
01:07 ces familles, de tous ces gens qui sont là, qui ont toujours fait leur boulot.
01:10 Depuis une semaine, le piquet de grève est tenu et l'usine est occupée. Une situation
01:15 sous tension.
01:16 Je sens monter franchement une ambiance très compliquée, très dure. Et j'ai mis un regard
01:23 à la direction. On n'a que la DRH pour l'instant, elle est sur le site. Et quand elle est là,
01:28 elle est sur tous les deux jours, on la voit tous les deux jours. Et encore, c'est vraiment,
01:32 on est abandonnés à prendre compte. On occupe l'usine, mais il n'y a plus de direction,
01:35 il n'y a plus rien.
01:36 Les syndicats demandent une prime supralégale de 40 000 euros par salarié et 2 000 euros
01:41 par année d'ancienneté. Le total pour l'entreprise, 14 millions d'euros. Elle en propose 5 millions.
01:48 La compensation représente surtout, pour ces salariés, une reconnaissance.

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