Situation humanitaire à Gaza: le vice-président de Médecins du monde, Jean-François Corty demande "une aide internationale"

  • l’année dernière
Jean-François Corty, médecin et chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques et vice-président de l'ONG Médecins du monde, était l'invité de BFM Story ce mardi soir sur BFMTV, pour parler de la situation humanitaire dans la bande de Gaza qui subit une risposte lourde de l'armée israélienne, après l'attaque du Hamas sur l'État hébreu samedi dernier.
Transcript
00:00 Très vite, on va avoir une situation humanitaire compliquée à gérer.
00:03 Elle est déjà compliquée du fait du blocus qui date de 15 ans,
00:07 avec 80% de la population qui est dépendante de l'aide humanitaire,
00:11 avec des indicateurs de santé,
00:13 d'espérance de vie qui sont en dessous des normes internationales,
00:16 avec un accès à l'eau propre qui est limité,
00:18 avec des centres de santé qui sont souvent en rupture de traitement
00:22 et de difficultés pour déplacer.
00:23 On a aujourd'hui près de 130 000 personnes qui sont déplacées,
00:26 comme on vient de l'évoquer, dans des écoles plus ou moins protégées,
00:32 avec des familles qui n'ont plus rien.
00:34 Donc, moi je représente une association, aujourd'hui,
00:37 Médecins du Monde, qui est une organisation indépendante, impartiale,
00:40 qui essaie de travailler des deux côtés des conflits,
00:43 qui a été horrifiée par l'horreur de ce que l'on a pu vivre en Israël
00:47 ce week-end et encore aujourd'hui,
00:49 qui est aussi en difficulté aujourd'hui pour pouvoir développer des opérations
00:53 dans un territoire qui est Gaza, qui a besoin d'une aide internationale.
00:56 En Israël, le pays est fort, a réussi à prendre en charge ses blessés,
01:00 même si ça va être compliqué, il y a un deuil,
01:02 il va y avoir des soins psychologiques qu'il va falloir porter depuis longtemps.
01:05 Médecins du Monde, on est prêt à intervenir si besoin,
01:07 on n'est pas sollicité, mais on a une approche impartiale.
01:10 Sur la situation de Gaza, c'est différent,
01:13 on est dans un contexte humanitaire chronique qui va s'accentuer aujourd'hui.
01:17 Et ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a une vingtaine de personnes,
01:19 aujourd'hui, de Médecins du Monde, qui travaillent depuis longtemps à Gaza,
01:23 qui aujourd'hui pensent d'abord à sa survie.
01:25 Moi, je suis le représentant d'une association aujourd'hui
01:28 qui est inquiète pour son équipe, qui, dans quelques heures,
01:31 n'aura plus à boire, à manger, qui ne pourra plus juste vivre,
01:36 et qui a, d'abord, c'est le premier niveau, et ensuite,
01:38 qui a des difficultés aujourd'hui pour pouvoir apporter une aide médicale,
01:43 parce que c'est notre vocation, à des dispositifs qui sont, en partie,
01:47 certains hôpitaux détruits, des santé détruites, des soignants qui sont détruits,
01:51 ce qui n'est pas acceptable et accepté au regard du droit humanitaire international.
01:56 Donc, la situation, aujourd'hui, elle va s'empirer avec le blocus,
02:00 et les drames vont encore être plus marqués.

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