Le béton bas carbone, le béton de demain

  • l’année dernière

Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il revient sur la construction d'un nouveau CHU à Nantes avec uniquement du béton bas carbone.
Retrouvez "Les initiatives positives" sur : http://www.europe1.fr/emissions/initiative-a-impact
Transcript
00:00 sur Europe 1, les initiatives positives.
00:02 - Bonjour Jean-Z. - Bonjour.
00:03 - Ce matin, direction Nantes, avec vous pour parler de béton bas carbone.
00:08 - Oui, actuellement au cœur de Nantes s'élève un vaste chantier hospitalier,
00:11 l'un des plus grands d'Europe. 1200 ouvriers au pic du chantier,
00:14 une surface de 11 hectares, un futur CHU pas comme les autres
00:17 puisqu'il est effectivement construit avec du béton bas carbone.
00:20 - En quoi est-il différent ce béton ?
00:22 - A première vue, rien. C'est du béton quoi.
00:25 C'est gris, alors il y a quand même une petite pointe de rose, c'est pas mal.
00:28 Je rassure tout le monde, Ken et Barbie vont très très bien.
00:30 - C'est élégant. - C'est un peu élégant, voilà.
00:32 Ça ajoute un petit côté smart.
00:34 Selon le constructeur de l'hôpital Vinci,
00:36 60 000 tonnes de béton ont déjà été coulées sur les 120 000 nécessaires
00:39 à l'aboutissement du chantier et rien ne le distingue vraiment
00:42 à part ce reflet rosé de celui réalisé avec du ciment classique
00:46 et dont la fabrication génère au niveau mondial
00:48 et à lui seul, 7% des émissions de CO2 dans le monde,
00:51 soit plus que l'aviation, selon un récent rapport d'ONU Environnement.
00:54 - Donc qu'est-ce qui le différencie du béton classique en fait ?
00:57 - Son liant. Le béton, c'est un mélange de ciment, de gravillon, de sable et d'eau,
01:01 c'est assez simple, sauf que pour fabriquer le fameux ciment,
01:04 il faut du clinker qui nécessite une cuisson à 1400°C
01:07 et là, ça lâche beaucoup d'énergie et donc beaucoup de CO2 dans l'air.
01:11 Vinci a anticipé le problème en cherchant un autre liant minéral,
01:14 cette fois c'est du kaolin broyé fourni par la société française Imeris.
01:17 En fait c'est de l'argile blanche qui est calcinée,
01:19 mais cette fois à 700°C, ce liant s'appelle le laitier.
01:23 C'est plus poétique que le clinker peut-être.
01:25 Et puis, ce fameux béton légèrement rosé, il permet d'économiser
01:29 de l'énergie et des émissions de CO2 avec une baisse prévisionnelle de 40%.
01:34 - 100% de réduction des émissions de carbone dans la fabrication du béton, Jean,
01:38 est-ce que c'est possible ?
01:39 - Pas à l'heure actuelle, donc non.
01:41 Et le béton ultra bas carbone, selon la classification Vinci,
01:44 c'est-à-dire celui qui a le moins d'émissions estimées,
01:47 c'est de l'or de 70% inférieur à celui du béton de base.
01:51 Encore une fois, on est dans le futur, on se projette,
01:54 mais on ne sait pas si on peut atteindre ces 70%.
01:56 - Donc si on vous comprend bien, Jean, le béton aura toujours des émissions de carbone.
01:59 - Voilà, et l'objectif avec la construction de ce CHU à Nantes,
02:02 c'est de réduire ses émissions autant que possible.
02:04 Ici même, la consommation d'eau est réduite de 30%,
02:07 Vinci qui envisage également d'autres matériaux,
02:09 comme le bois, pour abaisser cette facture du CO2,
02:12 et pourquoi pas réutiliser des déchets industriels pour fabriquer le béton du futur.
02:16 Quant au futur CHU de Nantes et son petit air de Ken et Barbie,
02:19 la mise en oeuvre du bâtiment est prévue fin 2026.
02:22 Les initiatives positives ! Merci Jean Zed et à demain sur Europe.

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