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Transcription
00:00 Ça concerne 9 rues dans le 10e et le 19e arrondissement de Paris.
00:03 Et ce qui est très étonnant, c'est que la préfecture plaide un éventuel trouble à l'ordre public.
00:08 Alors je vais vous dire, ces distributions alimentaires engendrent par leur caractère récurrent
00:11 une augmentation de la population bénéficiaire de ces opérations
00:14 et qu'elles contribuent en corollaire à stimuler la formation de campements
00:17 dans le secteur du boulevard de la Villette,
00:19 où se retrouvent des migrants, des personnes droguées et des sans domicile fixe.
00:21 Le quartier est devenu un point de fixation pour de tels campements.
00:24 Sachez que les riverains se sont énormément pleins, Gilles Verdez.
00:28 Sachez-le. Donc après, il faudrait trouver des solutions quand même pour nourrir les gens.
00:33 Mais je vous dis, il y a des riverains qui n'en peuvent plus là-bas.
00:37 Je ne sais pas si vous êtes déjà allé, Gilles Verdez.
00:39 Oui, je vois, je connais très bien le quartier. Honnêtement, c'est très difficile à vivre.
00:42 Mais le problème, c'est que...
00:43 On a vu un monsieur qui était venu, son père est décédé derrière,
00:46 qui avait été attaqué par un toxico.
00:48 Ça va pas régler le problème.
00:49 Le fait de ne pas faire de distribution alimentaire ne va pas régler le problème.
00:52 Donc en fait, on essaie de déplacer le problème.
00:55 Et c'est un problème des pouvoirs publics qui ne font rien.
00:57 Les pouvoirs publics, ils sont...
00:58 Pas du tout. Alors Valérie, là, je pense que vous connaissez mal le sujet.
01:02 C'est-à-dire que ce qu'ils ne veulent pas, c'est qu'il y ait des concentrations de gens là-bas.
01:07 Non, non, mais écoutez, il faut donc trouver...
01:09 Ils vont peut-être trouver un moyen de donner de la nourriture, mais pas concentrer là-bas.
01:13 Allez-y, allez habiter là-bas, Valérie Benaym.
01:15 Et vous nous direz après si on fait des efforts.
01:16 Oui, mais quand même, je trouve que le symbole de parler de nourriture pour ces gens-là, il est fort.
01:20 Parce que moi, ça me fait penser à ce qu'on dit des pigeons.
01:22 Les pigeons, il ne faut pas trop les nourrir parce que sinon, après, ils se reproduisent.
01:25 Non, mais ça n'a rien à voir.
01:26 Bah non, mais là, quand même, c'est des êtres humains.
01:27 Géraldine, est-ce que tu peux leur expliquer ?
01:29 C'est incroyable, vous êtes extraordinaire.
01:31 Vous êtes extrêmement humain, tous bienveillants, plein d'humanité.
01:34 Moi, je pense aux riverains qui vivent l'enfer parce que c'est insalubre et parce que c'est dégueulasse.
01:37 Et parce qu'ils ont peur quand ils rentrent chez eux.
01:39 Et moi, il faut se mettre quand même du côté des riverains.
01:40 Moi, j'adore Valérie, elle voulait accueillir des Ukrainiens, elle voulait accueillir des gens,
01:43 elle voulait accueillir des...
01:45 Mais même d'abord, je ne suis pas...
01:46 Géraldine, après, c'est une réalité qu'on ne traite pas le problème sur le fond.
01:49 Voilà, je n'ai pas fini ma phrase.
01:50 La distribution de nourriture, ça fait un appel d'air.
01:53 Donc après, il y a beaucoup de gens qui viennent, des migrants, des campements, des drogués, des toxicos.
01:57 Donc évidemment...
01:58 Tu n'y as jamais été, Géraldine, je suis sûr et certain que tu n'y as jamais été.
02:00 Moi, je passe toujours par là-bas.
02:02 Il y a des dealers, ce n'est pas qu'une question de SDF.
02:04 Ne me donne pas des leçons de géolocalisation.
02:06 Ne pas donner à manger...
02:07 Attends, Géraldine, ne pas donner à manger aux gens ne va absolument pas régler le problème de sécurité.
02:12 Il n'y a jamais de policiers aussi, il faut le dire, les gens se sentent en insécurité,
02:15 pas uniquement à cause des pauvres et des SDF.
02:17 C'est bon.
02:18 Donc, vas-y, Géraldine, c'est sur 9 rues.
02:19 Donc, la 10e rue, on peut leur donner à manger ?
02:21 Non, mais ça n'a rien à voir.
02:22 Non, mais tu déplaces le problème, c'est sûr.
02:23 Ça n'a rien à voir.
02:24 C'est un arrêté avec lequel, moi, je pourrais être d'accord.
02:26 C'est la génération.
02:27 C'est la concentration, les gars.
02:28 Oui, c'est la concentration.
02:29 À la condition que c'est suffisamment de centres pour sans-abri, c'est ça, le problème.
02:32 Prenez-les à côté de chez vous.
02:33 Ça, c'est le degré zéro du problème.
02:34 Mais ça, c'est une question de collectivité, ce n'est pas à cause…
02:37 À chaque fois, il y a des pétitions pour que les gens disent "non, ne venez pas à côté de nous".
02:40 Donc, c'est marrant, vous nous dites d'un côté, non mais c'est bon, il faut qu'ils soient au boulevard de la Villette, bien loin de chez nous.
02:44 Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit.
02:45 Je te dis que si on a le bâton d'un côté, il faut offrir aussi la possibilité d'ouvrir des centres.
02:50 Mais je pense qu'on montre beaucoup, malgré tout, à parler en France en partant.
02:53 C'est une question, c'est une politique globale.
02:54 On leur donne beaucoup à manger ? Là, tu arrêtes de leur donner à manger ?
02:57 Mais pas du tout, il ne s'agit pas de ça.
02:59 Il s'agit d'éviter une sorte de ghetto avec un appel d'air où il y a une insalubrité incroyable.
03:03 Et ces gens, ils vont se déplacer après dans un autre arrondissement ?
03:05 C'est déjà un ghetto, on ne leur résoudra rien.
03:07 L'organiser autrement.
03:08 L'organiser autrement, c'est ce qu'elle est en train de dire.
03:09 Pas une solution.
03:10 Organiser autrement.
03:11 Ça ne veut rien dire.
03:12 Là, ce que tu dis, il n'y a qu'un fond.
03:14 Arrêtez de donner à manger.
03:16 Il faut qu'on s'arrête sur Hugo Manos dans sa grande humanité, propose aujourd'hui comme solution.
03:19 C'est la quatrième fois que tu me fais le truc de la grande humanité.
03:22 Concrètement.
03:23 Je suis habituée là-bas ?
03:24 Je connais très bien ce quartier, j'habite juste au-dessus à la porte de Saint-Ouen.
03:27 Excuse-moi.
03:28 Alors, vas-y.
03:29 En tout cas, une chose est sûre, c'est que...
03:30 Tu habites à la porte de Saint-Ouen ?
03:31 Oui.
03:32 Ok, tu es sûr de ça ?
03:33 Oui, mon appartement est à la porte de Saint-Ouen.
03:34 Et tu habites là au quotidien ?
03:35 Ce que tu veux dire, c'est comme je suis chez Laurent.
03:37 Oui, je vais savoir.
03:38 Moi, j'ai un appartement à la porte de Saint-Ouen.
03:39 D'accord, mais je ne t'ai jamais vu dans ton appartement.
03:41 Non, mais elle va venir vérifier.
03:42 Je te le dis, ça va être plus simple que ça.
03:43 Je te donne l'adresse si tu veux.
03:44 Non, je veux savoir si tu vis...
03:45 Tu ne me crois pas, tu crois que je mens ou quoi ?
03:46 Non, mais est-ce que tu habites combien de fois par semaine là-bas ?
03:47 Tu dis que tu vis quotidiennement rue de Saint-Ouen.
03:48 Trois nuits par semaine, oui, j'y vais souvent.
03:50 C'est trois nuits par semaine, c'est ton corps contre mon corps et je suis avec elle.
03:55 Merci.
03:56 Donc, trois nuits par semaine, très bien.
03:57 La porte de Saint-Ouen, ce n'est pas tout à fait là.
03:59 Non, et en tout cas, on y passe souvent.
04:01 On y passe souvent.
04:02 On n'est pas dans les neuf rues.
04:03 Et moi, je connais très bien ce quartier parce que j'ai une cousine qui vit là-bas
04:06 et j'ai ma fille qui a travaillé pendant trois ans.
04:08 Je peux dire que c'est l'enfer.
04:09 Je n'ai pas dit que ce n'était pas l'enfer.
04:10 Ce que je veux dire, c'est qu'arrêter de nourrir les gens, ça ne va rien changer.
04:12 Non, mais les gars, vous avez toujours des solutions, mais on ne les connaît pas.
04:16 Si je peux l'expliquer, Hugo, d'une autre manière, ce que Géraldine veut dire, c'est
04:23 que effectivement, c'est mécanique.
04:24 Si tu donnes de la nourriture à un endroit, les gens vont se concentrer à un endroit.
04:27 Et qui dit précarité ou souffrance, dit aussi effectivement peut-être alcool, drogue
04:33 et après, insécurité, ça va de soi.
04:35 Effectivement, c'est mécanique, malheureusement.
04:37 En revanche, si les pouvoirs publics pouvaient mettre du financement dans des centres spécifiques
04:42 ou en plus de ça, les gens n'auraient pas besoin de dormir à l'extérieur, mais peut-être
04:46 des chambres un peu conçues pour ça, au moins, ce ne serait pas de manière sauvage.
04:50 sauvage.
04:51 [Musique]

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