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PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé ! 




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Transcription
00:00 Y a-t-il un gang qui vise particulièrement les restaurateurs dans votre secteur ?
00:05 On est dans les Hauts-de-France. Vous êtes où exactement Aurélien ?
00:07 - À Bayeul, entre Lille et Dunkerque.
00:09 - Vous êtes à Bayeul. Et plusieurs restaurateurs se sont fait cambrioler
00:13 dans une période assez courte et surtout de la même façon.
00:17 Que vous est-il arrivé à vous Aurélien ? Racontez-nous.
00:19 - Bah nous, on a ouvert le restaurant déjà il y a un mois.
00:21 On avait fait une inauguration.
00:24 - C'est un restaurant de quoi Aurélien ?
00:25 - De... Chez Marlène, c'est ma fille. Donc elle enseigne à son nom.
00:29 Et en fait j'ai déjà un autre établissement. Donc j'en ai ouvert un deuxième à 5 km d'intervalle.
00:33 On a ouvert fin septembre.
00:36 - C'est une brasserie ?
00:38 - C'est un restaurant. Mon premier restaurant était un estaminé.
00:41 Chez nous dans les Flandres, on appelle ça un estaminé.
00:43 Et là, on a voulu taper un peu plus vers la restauration.
00:45 Mais tout en gardant quelques plats typiques du coin.
00:47 - D'accord, des plats typiques du coin. Chez Aurélien. D'accord. Chez Marlène.
00:50 - Chez Marlène, voilà. C'est ça.
00:52 - Chez Marlène, dans l'occurrence. Donc vous ouvrez un deuxième établissement.
00:54 - Tout à fait. Donc on reproduit la même inauguration qu'on avait fait au premier restaurant.
00:58 Donc je convie tous mes clients actuels dans le nouveau pour leur offrir un verre d'amitié.
01:04 Les boissons étaient offertes par nous.
01:07 Donc beaucoup étaient généreux, donnaient des pourboires et ont joué le jeu.
01:12 Et donc le lendemain, ma femme ouvre le restaurant et puis elle me dit
01:16 "Où est-ce que tu as mis le fond de caisse ?"
01:18 Je dis "à sa place, comme d'habitude".
01:20 Elle me dit "le pourboire n'est plus là non plus".
01:23 Et donc je ne percute pas. Je dis "je n'accuse personne, je vais voir".
01:27 Et j'entends dans la journée qu'un restaurateur à côté de chez moi, le coeur joyeux,
01:33 j'ai entendu dire qu'il y a été cambriolé.
01:35 Donc je relis les deux et je me dis "il n'y a pas d'autre solution".
01:38 C'est sûr, il a été cambriolé.
01:40 On a fait constater par la police.
01:42 On a vu des infractions comme un genre de pied de biche et tout ça qui ont été portées.
01:46 - Alors vous avez une image qu'on va montrer, une photo,
01:51 puisque vous avez vu, vous avez des caméras de vidéosurveillance.
01:55 C'est ça. Donc d'après vous, effectivement,
01:57 et peut-être que Noam Anwar va nous confirmer,
02:00 en fait, ils sont très entraînés.
02:01 On ne peut pas les reconnaître sur les vidéos.
02:03 - Non, parce qu'il y a plein de détecteurs de mouvement,
02:06 que ce soit le mien de restaurant ou ceux de mes collègues.
02:09 Et en fait, on a l'impression qu'ils connaissent les lieux
02:11 parce qu'ils esquivent les détecteurs de mouvement pour éviter les photos.
02:15 - Alors en fait, si je puis me permettre, il y a une particularité dans les lieux privés
02:19 qui rend la vidéosurveillance légale.
02:21 C'est qu'on est obligé d'avertir par un moyen d'affichage à l'entrée
02:24 que les gens sont sous vidéosurveillance.
02:26 Donc à partir de ce moment-là, effectivement, ils sont prévenus.
02:29 C'est la moindre des choses.
02:30 Quand on prévient le grand public, on prévient aussi les voleurs, logiquement.
02:33 Et naturellement, ils repèrent les caméras.
02:35 Visuellement, j'ai vu les caméras qui équipaient votre restaurant.
02:38 Bon, voilà, il a mis une casquette, il tourne la tête.
02:40 Bon, on voit globalement un homme blanc,
02:44 d'une corpulence assez forte, de taille moyenne.
02:48 Bon, ça ne s'est pas perdu.
02:49 On pourra peut-être, grâce à des compléments d'enquête,
02:52 avec des empreintes, parce que je pense que l'identité judiciaire
02:54 est passée de voir, qu'ils ont fait des relevés, etc.
02:57 Il n'est pas impossible, à mon sens, que l'affaire,
03:00 avec la pression médiatique, etc., puisse ressortir bientôt.
03:02 – Oui, c'est ça, parce qu'il y a plusieurs restaurateurs
03:04 qui sont dans votre cas.
03:06 Vous, l'infraction, c'est-à-dire comment est entrée cet homme ?
03:10 – Il a déchevauché déjà une grille.
03:12 – Il a chevauché une grille, très bien.
03:13 Et après, comment s'est-il pris pour rentrer dans votre restaurant ?
03:16 – En fait, pour moi, c'est des gens qui sont venus chez moi,
03:20 au pied de biche, quoi, c'est ça.
03:21 – Vous dites au pied de biche, donc, ils savaient où ouvrir ?
03:23 – La porte sur le côté, quoi.
03:24 En fait, toutes mes portes sont…
03:25 Il y a une persienne, et il n'y a que cette porte-là sur le côté,
03:28 il n'y a pas de persienne.
03:29 Et donc, ils ont chevauché la grille,
03:30 et en fait, j'ai un détecteur de mouvement
03:32 qui répond assez facilement, au moindre, pour la lumière.
03:35 Donc, il a dû voir une lumière,
03:36 et il suffit qu'il y ait un choc, il passe dans l'allée,
03:37 ou quoi, la lumière, elle va se détecter.
03:39 Il a vu une opportunité de rentrer, et puis ça s'est fait comme ça.
03:42 Sans casse un carreau, c'est vraiment…
03:46 C'est abîmé, mais c'est proprement, quoi.
03:47 – Il prend le fond de caisse, il y avait combien dans cette caisse ?
03:50 – Le fond de caisse, c'est 200 euros.
03:51 – 200 euros ?
03:52 – Le plus malheureux, c'était parce que j'avais pris
03:53 des petits jeunes apprentis, où les gens, c'était pour eux,
03:55 les pourboires, quoi.
03:57 Et ça représente, le fond de caisse, tous ces pourboires,
03:59 il y avait 600 euros, je dirais.
04:01 – Il y avait 600 euros, donc, les serveurs qui ont travaillé
04:03 toute la soirée, ils n'ont rien eu,
04:04 parce que vous ne pouvez pas leur donner tout simplement.
04:06 – Après, ils ont payé leur salaire, mais…
04:07 – Oui, ils ont payé leur salaire, mais ils n'ont pas eu.
04:09 – Et lorsque vous dites aussi, vous avez échangé avec des collègues,
04:13 on va dire des collègues, en tout cas d'autres restaurateurs
04:15 à qui il y arrivait la même histoire.
04:16 – Oui, j'ai vu aussi les vidéos, les photos,
04:19 qui ressemblent à cette personne-là.
04:23 Pour moi, il n'y a pas aucune personne, parce que l'autre…
04:27 Il y a un collègue à moi, il s'est fait cambrioler ici il y a 10 jours,
04:29 il m'a montré, c'était un ancien hôtel, en bas, c'est un restaurant,
04:32 et il m'a montré comment ils sont passés par la fenêtre,
04:35 c'est incroyable, vraiment, c'est des pros.
04:39 – Pour vous, c'est des pros.
04:41 Il y a la police, donc il y a eu des renforts policiers,
04:44 – Tout à fait, oui.
04:45 – Qui ont été mis autour de ces restaurants,
04:47 et semble-t-il que ça s'est calmé, mais pas du tout.
04:49 – Il y a eu, oui, ils ont doublé les effectifs de police,
04:53 donc il y a deux fois plus de passages.
04:55 C'est vrai que moi, quand je ferme le soir,
04:58 comme je ne laisserai jamais ma femme terminer le soir,
05:00 on ne sait jamais ce qui peut arriver, donc moi, le soir,
05:02 je suis tout le temps là, et je les vois passer,
05:03 avant c'était peut-être une fois ou zéro,
05:04 aujourd'hui on les voit 3, 4, 5 fois, c'est rassurant, d'un côté.
05:08 – En même temps, pour vous rassurer, il est très peu probable
05:10 que les personnes aillent deux fois au même endroit en très peu de temps.
05:14 – Mais là, ce qui est troublant, pardon…
05:16 – C'est toute une même rue.
05:17 – Voilà, exactement, c'est toute une même rue,
05:18 même méthode, et semble-t-il, les mêmes personnes,
05:21 alors évidemment, il fera l'enquête de police le détermine-gras,
05:24 mais les mêmes personnes, qui interviennent de la même manière,
05:27 au même moment.
05:28 – Alors, en fait, moi, ce qui me frappe dans le mode opératoire,
05:31 ok, classique, c'est du vol crapuleux, du vol par effraction,
05:35 c'est malheureusement une infraction très banale,
05:37 c'est que justement, on profite d'un contexte rural,
05:40 où les gens ont plutôt confiance, ne sont pas très méfiants,
05:42 parce que je suis désolé, monsieur, je ne voudrais pas être offensant,
05:45 mais il y a 400 euros pour boire dans une boîte,
05:48 vous allez dormir tranquillement, vous voulez abandonner ça,
05:50 alors vous n'êtes pas coupable, vous avez raison,
05:51 je veux dire, vous n'avez pas commis d'infraction,
05:53 mais c'est quand même une imprudence, je veux dire, 400 euros sur le comptoir…
05:56 – C'est pas un billet, c'est un pot de pièces, c'est un truc…
05:59 – Ah ben, il trouvera le moyen de les dépenser, ce n'est pas un souci,
06:02 mais en plus, ce que vous nous dites dans le descriptif,
06:04 c'est qu'il a été alerté par une lumière
06:07 qui aurait été déclenchée par un détecteur,
06:09 donc vous lui avez fourni l'éclairage,
06:11 donc voilà, c'est une deuxième imprudence, je ne vais pas vous donner de leçons,
06:14 ce serait mal placé de ma part, mais je veux dire,
06:16 vous lui fournissez l'éclairage et en plus,
06:18 vous laissez à disposition quand même un fond de caisse qui est important.
06:21 – Le pauvre Brunier, c'est vrai qu'il commence son restaurant,
06:23 bon, on n'a pas de réflexe, on est en confiance,
06:26 et les autres aussi, les autres restaurateurs aussi.
06:28 – J'ai un autre restaurant, je laissais la clé,
06:31 ça fait 5 ans que je le tiens, je laissais la clé sur le tiroir de caisse.
06:34 – Oui, mais ça c'est une époque qui n'existe plus, malheureusement,
06:37 en fait, je pense que vous l'avez compris maintenant, ça ne sert à rien de…
06:39 – Moi, je me suis dit, ça arrivera aux autres, pas à moi.
06:41 – Voilà, c'est pour ça qu'on est là, on en parle.
06:43 – Vous reconnaissez Aurélien que vous n'avez pas été très prudent, c'est ça ?
06:45 – Prudence, non, oui, d'un côté, de l'autre côté,
06:48 je n'ai pas été prudent non plus, vu que de l'autre côté, je le faisais,
06:51 maintenant que ça m'est arrivé il y a un mois ou trois semaines,
06:53 je sais tout, il n'y a plus rien qui traîne, je prends tout chez moi.
06:55 – Et les autres restaurateurs aussi ?
06:57 – Je pense, on ne parle pas forcément de ça, mais il y a eu surtout des dégâts,
07:01 un tiroir de caisse qui a vraiment été plié en deux pour vraiment tirer le tiroir.
07:05 – Et l'enquête, là, effectivement, les forces de police,
07:08 comment s'y prennent-elles pour enquêter ?
07:10 Le problème c'est que, semble-t-il, c'est la même personne,
07:12 c'est pour ça qu'on évoquait l'histoire d'un gang, c'est la même personne,
07:15 même méthode qui continue, qui n'est pas arrêtée.
07:18 – Et là, encore samedi, il y a encore un café pur dans Bayeul,
07:21 il y a eu une tentative de cambriolage.
07:24 On a l'impression que ça va s'arrêter.
07:26 – Alors en fait, si vous voulez, je pense que vous avez été amené
07:29 à déposer plainte au commissariat, donc la plainte,
07:31 elle déclenche automatiquement ce qu'on appelle une saisine du procureur,
07:34 c'est-à-dire que le policier est là pour relever la plainte,
07:36 mais il la transmet à l'autorité judiciaire qui est le parquet,
07:38 donc le procureur, et ça déclenche l'ouverture d'une enquête.
07:41 Donc l'enquête permet de collecter des éléments,
07:44 donc on a des éléments matériels, c'est-à-dire des empreintes digitales,
07:47 les éléments de vidéosurveillance de l'intérieur,
07:49 mais on a sans doute des caméras à l'extérieur
07:51 qui vont nous permettre de relever les présences suspectes
07:54 à partir d'une tranche horaire.
07:55 On a peut-être des témoignages des voisins qui ont aperçu des choses.
07:58 Donc à ce stade, l'enquête est plutôt discrète, et tant mieux, c'est normal.
08:01 Il ne faut pas que les cambrioleurs se sachent surveiller ou sachent…
08:04 – Là, ils vont le savoir, je pense.
08:06 – Disons qu'ils savent qu'on est derrière eux.
08:08 – Là, je pense que…
08:09 – Ils savent que les autorités, en tout cas, sont derrière eux.
08:11 Donc globalement, il y a une probabilité,
08:14 au regard des traces qui ont été laissées,
08:16 que l'enquête aboutisse comme je vous le disais.
08:18 Bon, maintenant, je veux dire,
08:20 personne ne va voler là où il n'y a pas d'argent.
08:23 C'est-à-dire que les cambrioleurs sont naturellement attirés
08:25 vers les gens imprudents, vers les quartiers plutôt calmes,
08:28 vers les endroits où les gens ne sont pas méfiants.
08:31 Donc vous êtes malheureusement une victime potentielle.
08:34 Et ce n'est pas insultant que de dire ces choses-là.
08:37 Mais l'enquête va suivre son cours.
08:40 Tous les éléments qui vont être mis à disposition de la police
08:42 vont être coupés.
08:43 Il y a quelque chose qui est un peu gênant dans cette histoire,
08:45 et je préfère préparer justement l'opinion à ça,
08:48 c'est qu'en fait, si cette personne est confondue
08:50 en flagrant délit, c'est-à-dire que si on l'attrape
08:52 en pleine nuit en train de cambrioler un établissement
08:55 ou un débit de boisson, on pourra soupçonner effectivement
08:59 qu'elle ait commis les autres, mais on ne pourra pas
09:01 la rattacher systématiquement si on n'en a pas la preuve.
09:03 Parce que dans le droit pénal français,
09:04 on a ce qu'on appelle la présomption d'innocence
09:06 et la culture de la preuve pénale.
09:08 Et si on n'arrive pas à prouver que c'était bien le monsieur
09:10 qu'on a attrapé sur le fait qu'il est aussi responsable
09:12 de tous les autres, lui, il va dire,
09:14 "Non, c'est la première fois que ça m'arrive,
09:16 c'est vraiment...", voilà, il ne va pas reconnaître
09:19 sa culpabilité sur le reste.
09:20 – Sauf si on analyse les images, puisque les visées ont tiré
09:23 des enseignements, des images, même celles d'Aurélien
09:26 où on voit la personne en coup de poing.
09:27 – Alors à mon avis, il y a d'autres preuves
09:28 qui ne sont pas à notre disposition.
09:30 Les preuves, c'est celles que vous avez fournies à la presse,
09:32 mais je pense que la police a d'autres indices
09:34 et d'autres preuves qui permettront, je l'espère, de confondre.
09:37 On a aussi tout un panel en fonction de l'importance
09:40 qu'on attache aux enquêtes, il y a les empreintes digitales,
09:42 la preuve la plus courante.
09:43 Il avait des gants ou pas, le monsieur, vous avez pu voir ?
09:44 – On ne voit pas, non.
09:45 – On ne voit pas, bon, s'il n'avait pas de gants,
09:46 tant mieux, ça permet de collecter une preuve,
09:48 mais on a aussi, par exemple, de l'ADN de contact,
09:50 on peut avoir des témoignages.
09:51 Je pense que ce n'est pas, il l'a dit, je ne sais pas
09:54 si ce sont des professionnels, mais à mon avis,
09:55 ils n'en sont pas à leur premier larcin,
09:58 donc je pense que ce sont des gens qui sont déjà connus
10:00 de la police, donc là, automatiquement,
10:01 il va y avoir une suspicion, parce que ce n'est pas
10:03 une région très dense, on n'est pas en Ile-de-France.
10:05 – Ça tombe, c'est quelqu'un qu'on connaît aussi.
10:07 – Voilà, donc sur un village comme Baïeul, on va…
10:09 – Ah c'est ça, une espèce de suspicion, évidemment, dans le secteur,
10:11 en disant que c'était peut-être un client.
10:12 – Je prends un pari, je donne un mois avant que la personne
10:14 soit interpellée, j'espère que vous me tiennez au courant.
10:16 – Un mois à Paris ?
10:17 – Dans la même rue, là, il y a eu…
10:18 – Je prends le pari d'un coup d'avion, un mois.
10:20 – Ah le pari, pardon, j'avais compris, oui, pardon.
10:22 – Dans la même rue, trois fois, en un an, le même restaurateur,
10:24 trois fois dans la même année.
10:25 – Non.
10:26 – Là, on a quatre établissements différents dans la même rue.
10:28 – C'est ça, c'est ce que disait Aurélien.
10:30 – Tant mieux, tant mieux, parce que ça nous prouve
10:32 que c'est une délinquance locale, en fait.
10:34 Quand je dis tant mieux, c'est tant mieux pour l'enquête.
10:36 – Question rapide pour Aurélien, vous avez beaucoup communiqué
10:38 sur les réseaux sociaux sur l'ouverture de votre établissement.
10:40 – Oui, pas mal.
10:41 – Ça rejoint le sujet.
10:42 – Ça rejoint, oui.
10:43 – On jouait de l'autre restaurant pour ouvrir l'autre.
10:46 – Oui, mais enfin, là, il y a plusieurs restaurateurs
10:49 qui ne venaient pas d'ouvrir leur restaurant, leur établissement,
10:52 qui se sont fait gambouiller de la même façon.
10:54 – Il y en a deux, ils sont passés par le toit, les deux restaurants.
10:56 – Ils sont passés par le ?
10:57 – Le toit, par derrière.
10:58 – Ah, par le toit, oui, c'est un casse-coups, ça.
11:00 – Ça n'a plus donné la puce à l'oreille aux cambrioleurs, en tout cas.
11:02 – Oui.
11:03 – Moi, je vous conseille quand même de garder les archives vidéo,
11:05 y compris, pas que celles du cambriolage, mais y compris celles des jours qui précèdent.
11:08 Normalement, vous avez un délai de trois mois avant de pouvoir les effacer.
11:11 C'est ce que l'ACNI, en tout cas, exige en termes de délai,
11:14 parce que je pense que c'est quelqu'un qui est venu boire un coup chez vous
11:17 ou chez vos confrères ou vos collègues restaurateurs dans la journée,
11:20 qui a fait des repérages, donc c'est ce qui va permettre d'avoir son visage en image.
11:24 – C'est ce que je disais tout à l'heure quand on était à deux,
11:27 j'ai un ami qui tient aussi un bar, en fait, il y a des carnavals chez nous,
11:31 il y a des troncs, il y a des quêteurs,
11:32 ils ont même été jusqu'à prendre le tronc de quêteur.
11:35 – Ah oui, il est recruté devant rien.
11:36 Vous avez appelé l'assurance ou pas ? Bien sûr.
11:38 – Oui, ça va.
11:39 – Qu'est-ce qu'ils vous disent, l'assurance ?
11:40 Parce que vous ne pouvez pas, c'était du liquide en fait que vous vous êtes fait avoir.
11:43 – Le liquide pour récupérer combien ? La franchise, elle va être 300, 400 euros,
11:46 pour récupérer mes 600 euros ? Ça va me prendre du temps pour rien.
11:49 – Non mais c'était du liquide, les 600 euros.
11:51 – Mais ils ne sont pas rentrés dans ma caisse, donc aucune preuve de…
11:54 – C'est surtout les dommages matériels, tout ce qui est chiffres, sérieux, etc.
11:59 – Ce n'est pas des gros coûts, mais c'est toujours embêtant à un mois d'une ouverture.
12:03 – Et vous n'avez pas fait jouer l'assurance du coup, c'est ce que vous nous dites ?
12:05 – Non, ça va me coûter plus cher, limite, en franchise que de faire marcher…
12:09 Pour moi, c'est compliqué, c'est beaucoup de papier et du temps,
12:12 je n'en ai pas vraiment beaucoup en ce moment, sur les deux restaurants.
12:15 – Question idiote de fille qui regarde trop les polars,
12:17 on ne peut pas zoomer sur les caméras de surveillance, pour grossir, pour…
12:21 – Là, les images sont très claires, il a une bonne qualité d'image.
12:26 – Mais j'ai encore renforcé, la semaine d'après, j'ai remis d'autres caméras.
12:30 – Mais ça ne nous apporterait pas grand-chose d'avoir une meilleure qualité d'image,
12:32 là, elle est parfaitement optimale, la personne se savait surveiller,
12:35 elle a détourné justement son visage, elle s'est habillée de façon à dissimuler son visage.
12:40 Bon, c'est… voilà.
12:42 Mais ce sera suffisant le jour où elle sera confrontée justement à ce qu'elle a fait,
12:45 ça permettra quand même de… voilà.
12:48 – Sacha ?
12:49 – Non, les locaux commerciaux sont de plus en plus visés,
12:51 à l'époque, c'était 5% il y a quelques années, des cambriolages totaux en France,
12:55 là, c'est 20%, maintenant, on sait qu'il y a aussi les monnayeurs,
12:58 dans les boulangeries, les pâtisseries, qui sont énormément visés,
13:01 les cambrioleurs arrivent à prendre la caisse en moins d'une minute,
13:04 ils sont très chevronnés, et avec tout le respect que je dois à M. Hanouar,
13:07 qui est très fort, mais je ne comprends pas comment…
13:11 – C'est lui qui le dit, hein !
13:13 – Ce monsieur-là, parce que vous lui avez dit tout à l'heure quelque chose,
13:16 je n'étais pas très d'accord, vous lui avez dit, il y a un peu d'imprudence,
13:20 mais on devrait pouvoir, en France, laisser même 1000 euros dans sa caisse,
13:23 sans pour autant se la faire tarder.
13:25 – C'est vrai, c'est vrai.
13:26 – Quand tu penses qu'on cambriole maintenant des récoltes de façon industrielle,
13:30 – Tout se vole.
13:31 – Tout se vole aujourd'hui.
13:32 – Vous savez, il parlait des troncs de collecte,
13:34 moi je suis originaire de Boussainville,
13:37 on a vu quelqu'un qui avait volé le tronc dans l'église.
13:39 – Ah oui, ça se fait.
13:40 – Il n'y a pas de limite, ça se fait.
13:42 – Un voleur, il va voler n'importe quoi.
13:44 – Parfois, c'est des personnes, je ne voudrais pas catégoriser,
13:48 mais bon, ils traînent dans les bars,
13:50 donc il y a parfois peut-être des problèmes d'addiction aussi,
13:52 donc on peut imaginer qu'il y a quelque chose de ce genre-là,
13:55 c'est-à-dire que quand les gens volent, tout ce qu'ils trouvent,
13:57 en général, c'est qu'il y a une addiction derrière,
13:59 drogue ou alcool ou autre, plutôt drogue d'ailleurs.
14:01 – Aurélien, quelles sont les nouvelles dispositions de sécurité
14:03 que vous avez mises en place pour renforcer tout ça ?
14:05 – Moi, j'ai remis des caméras,
14:07 où la personne a chevauché la grille, où les personnes ont chevauché,
14:10 on a mis une caméra qui vient directement dessus, infrarouge.
14:13 – Le problème, c'est que…
14:15 – Non, j'ai remis aussi un gros truc, en fait,
14:18 si vous rentrez, l'alarme se déclenche,
14:21 tout mon restaurant, il sera enfumé, donc vous ne verrez rien,
14:24 et puis là, on a fait appel aussi, c'est une sécurité
14:27 qui est à 4 km de chez nous, donc il faut venir quelqu'un…
14:29 – C'est une télésurveillance.
14:31 – Mais ça, c'est en un droit aussi de faire appel à des personnes privées ?
14:34 – Oui, oui, alors la télésurveillance, c'est quelque chose…
14:36 alors normalement, je veux dire, c'est des services privés qui la proposent,
14:39 mais il y a quelques municipalités dont la police municipale dispose
14:43 d'un service pour les commerçants, dans les municipalités
14:47 qui ont des services très développés, où effectivement,
14:50 on a la police municipale qui intervient à la place
14:52 d'une société de sécurité privée.
14:54 Après, il faut être très réaliste, dans les régions de province
14:57 très peu peuplées, avoir une police municipale qui fonctionne
15:00 24h/24, c'est très rare, je pense qu'elle doit fonctionner
15:02 la journée, au début de soirée…
15:04 – Je pense que si je ne dis pas de bêtises, ça doit être 18h/3h
15:06 ou à quelque chose du genre.
15:07 – Voilà, donc je pense que les délinquants sont au courant,
15:09 donc ils y vont plus tôt quand la police municipale est au repos.
15:12 Après, pour ce qui est de la vidéosurveillance, il faut faire attention,
15:15 parce qu'on dit des choses à l'antenne, alors les espaces publics
15:19 sont interdits à la vidéosurveillance privée, vous pouvez accéder…
15:22 – Vous ne pouvez pas filmer l'extérieur de votre restaurant, c'est ça ?
15:24 – Non, mais là je suis chez moi, sur le côté où je vous dis "oui, je vois,
15:26 je l'agrique", je suis chez moi.
15:27 – Parce que parfois, même quand vous avez des vitrines transparentes
15:30 et que ça donne sur la rue, parfois, réglementairement,
15:33 vous pouvez être un petit peu titillé.
15:34 – Ah, le juge peut vous dire "ah ben attendez, c'est pas recevable"
15:36 – Vous capturez des images de la voie publique, en tant que particulier…
15:40 – Ah mais c'est intéressant.
15:41 – Alors parfois, ça peut être toléré, mais après, en termes d'exploitation…
15:45 – Alors que les images qu'on prend, vous savez, dans les voitures,
15:47 en cas d'accident, ça, elles sont validées par la justice.
15:51 – Alors en termes d'exploitation, en fait, vous avez le droit de prendre
15:54 des images de n'importe qui, mais après, c'est leur utilisation qui est réglementée.
15:57 C'est leur diffusion dans l'espace public ou leur utilisation
16:00 comme preuve pénale, justement.
16:01 Et là, effectivement, ça fait l'objet de débats.
16:05 Les tribunaux existent grâce à ça, justement, pour cette raison,
16:07 parce qu'il y a des débats qui sont assez vifs sur la légalité,
16:11 justement, des captures d'images.
16:12 Tout le monde n'est pas adepte, on va dire.
16:14 – J'ai une petite question, je crois que vous êtes à la frontière belge.
16:16 Est-ce que vous ne vous dites pas, c'est peut-être des délinquants belges
16:19 qui agissent à la frontière et puis repartent ensuite en Belgique,
16:22 ils se disent peut-être qu'avec la police française…
16:24 – Ça peut être tout le monde.
16:26 – Des supporters anglais ?
16:27 [Rires]
16:29 – C'est une autre chose, ça.
16:30 – Il n'y a pas de critères, en fait.
16:32 Je pensais, moi, je suis à la frontière belge, le premier instant,
16:35 je suis plus proche de la Belgique et on n'a jamais eu ce souci-là.
16:38 – Alors franchement, sans être catégorique, je pense que le problème de sécurité,
16:43 il est plus chez nous que chez les Belges, à vue d'œil, j'ai envie de dire.
16:47 Je suis plus inquiet pour nous que pour les Belges.
16:50 – Alors ça, écoutez, on ne sait pas, on ne sait pas exactement.
16:53 Mais merci en tout cas d'être venu sur le plateau.
16:55 Merci Aurélien, on espère qu'on a appris ce bonheur.
16:59 [Applaudissements]
17:00 [Musique]

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