L’actrice Véronique Jannot est venue ce matin répondre aux questions de Thomas et Marie. Elle nous parlera notamment de son dernier livre, « Le présent est mon refuge » qui paraît aujourd’hui aux éditions Xo.
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00:00 C'est une comédienne et une chanteuse qui aime la vie.
00:02 Véronique Jeannot est avec nous dans Télé Matin.
00:04 Bonjour, bienvenue.
00:05 Bienvenue à vous Véronique.
00:06 Vous publiez aujourd'hui "Le présent est mon refuge"
00:09 chez XO Édition.
00:13 XO Édition.
00:15 Ce livre c'est un peu votre recette du bonheur,
00:17 c'est les leçons que vous avez apprises dans votre vie
00:19 et que vous avez envie de partager
00:20 pour que les gens soient plus heureux.
00:22 C'est sympa.
00:23 Soit plus heureux, je trouve qu'on vit une époque
00:25 on peut le dire un peu difficile
00:28 et je pense que c'est important d'être bien avec soi
00:32 quand tout bouge, comme ça bouge en ce moment.
00:35 C'est quoi votre recette du bonheur à vous ?
00:37 Ma recette du bonheur c'est déjà de vivre le présent
00:42 d'être dans l'instant et d'essayer de retrouver du calme.
00:48 C'est étonnant parce que moi j'ai percuté tout de suite
00:50 sur votre titre "Le présent est mon refuge"
00:52 alors que les uns ne regardent que le passé
00:54 que les autres redoutent le futur.
00:56 C'est quoi la recette pour réussir à savourer le carpe diem ?
00:59 On a l'impression qu'on l'a perdu.
01:00 C'est quoi la recette pour vivre l'instant ?
01:02 Le passé c'est le passé par définition.
01:04 Le futur on n'y peut pas encore grand-chose
01:06 par contre la façon dont on va vivre son présent
01:08 ça c'est important.
01:09 Mais on est rarement là en fait.
01:11 On est rarement où on est.
01:13 On est toujours dans ses pensées
01:15 et puis il y a tellement d'informations pulsées
01:17 dans tous les sens, les réseaux sociaux, les téléphones.
01:20 Comment vous essayez de vous isoler de tout ça
01:22 et d'être là comme vous dites ?
01:24 Je pratique de plus en plus la méditation
01:26 et ça fait longtemps et je m'isole
01:28 parce qu'à un moment il faut dire
01:31 "Ok stop, je descends".
01:33 Et là voilà j'ai mes petites combines à moi
01:36 mes petits mantras qui m'aident à descendre d'un cran
01:40 et à retrouver le calme
01:41 où là on retrouve un jugement un petit peu plus objectif
01:43 parce que sinon ça va trop vite.
01:46 On est dans un monde qui va trop vite.
01:48 On n'est pas fait pour.
01:50 Ça va trop vite pour nous.
01:51 Il est venu trop vite par rapport à l'humain en fait.
01:53 Vous dites "J'ai envie de partager avec vous
01:55 les leçons que j'ai pu prendre dans la vie".
01:57 C'est quoi la leçon la plus forte que vous ayez apprise ?
02:02 Que vous avez envie de partager avec les gens qui nous regardent ?
02:05 Alors je dirais que peut-être que la plus forte
02:08 c'est que quand on est dans une épreuve
02:11 dans quelque chose de difficile, de très difficile
02:15 on a tendance à penser que la vie s'arrête
02:18 que c'est fini et tout.
02:19 Et que souvent du pire qu'on peut vivre
02:22 peut naître le meilleur.
02:24 Donc il ne faut jamais oublier que dans le pire qu'on vit
02:26 il y a peut-être la graine qui va nous emmener vers le meilleur
02:29 de nous mais le meilleur de la vie.
02:31 Sachant que le pire, vous l'avez vécu très jeune,
02:33 22 ans, un cancer de l'utérus,
02:34 comment vous avez réussi à en faire une force ?
02:36 À un moment on se croit Highlander à 22 ans
02:38 et puis on se rend compte qu'on va peut-être mourir.
02:40 Comment vous arrivez à transformer ça ?
02:42 Mais justement, parce que tout d'un coup
02:44 quand on se dit que peut-être l'année prochaine
02:46 on ne sera plus là,
02:47 quand on se dit qu'on ne fondera pas de famille,
02:49 qu'on n'aura pas d'enfants
02:50 alors que c'était la base de vos valeurs à ce moment-là,
02:53 on se dit que tout est trop étroit.
02:57 Cette maison est devenue tellement étroite pour moi,
02:59 je ne sais plus qui je suis, je ne sais plus où je vais,
03:01 je ne sais plus comment j'y vais
03:02 parce que mes valeurs, mes repères avaient totalement disparu.
03:06 Et c'est là qu'en fait,
03:07 à une lecture qui s'appelait "Le prophète de Kali Jibran" d'ailleurs,
03:11 qui a été pour moi une clé,
03:13 qui a vraiment été la bouée de sauvetage
03:15 et la clé de sauvetage.
03:16 Moi ça a été ma clé de sauvetage.
03:18 Ça a été mon livre que je fais pendant longtemps.
03:20 Et j'ai eu à ce moment-là,
03:23 une porte magnifique qui s'est ouverte,
03:26 qui était en fait celle de la spiritualité
03:28 et qui a été mon sauveur.
03:31 Et tout d'un coup,
03:33 j'ai compris que c'était important
03:35 de vivre en conscience d'autre chose,
03:37 que la vie ne s'arrêtait pas à une maladie,
03:39 au moment pire qu'on vit.
03:41 - Vous changez de perspective.
03:42 - Oui, il faut toujours se mettre en perspective
03:44 et puis garder confiance.
03:45 Mais moi c'est vrai que l'approche de la spiritualité,
03:47 m'a ouvert des portes
03:49 et que finalement,
03:51 ça m'a amené aussi la conscience
03:53 que la vie est précieuse.
03:54 Ça m'a amené cette conscience-là,
03:56 qui est capitale,
03:57 que quand on se réveille en bonne santé,
03:58 qu'on peut appeler ses amis,
03:59 aller dîner avec eux, déjeuner avec eux,
04:01 c'est cadeau.
04:02 Donc tout devient cadeau.
04:03 Donc forcément, on est de bonne humeur,
04:04 on est de meilleure humeur.
04:05 - Vous étiez malade sur le tournage du film
04:07 "Le tout-bib" avec Alain Delon.
04:08 Vous aviez caché votre maladie à ce moment-là, pourquoi ?
04:10 - Ah bah parce que...
04:12 Parce que logiquement,
04:14 j'aurais pas eu le droit de travailler.
04:16 - Vous aviez très envie de faire le film.
04:18 - Et j'avais très envie de faire le film,
04:19 j'avais un besoin, on va dire même un besoin vital,
04:21 de travailler.
04:23 - Vous avez parti de la thérapie pour vous,
04:24 de continuer à vous dire,
04:25 j'existe, je peux tourner, je suis comédienne ?
04:26 - Bien sûr !
04:27 Sinon, on se sent plus rien,
04:29 c'est pour ça qu'il faut...
04:30 Moi, je suis vraiment pour,
04:31 quand on est en chimiothérapie,
04:34 dans des traitements aussi durs,
04:36 d'être accompagnée,
04:37 que ce soit par l'acupuncture,
04:38 par le magnétisme,
04:39 qui vraiment vous accompagne
04:41 d'une façon évidente
04:42 et qui vous permet justement
04:44 de garder l'appétit,
04:45 de garder la joie de vivre,
04:46 ça c'est quand même capital,
04:48 parce qu'on peut plus avoir envie de rien.
04:49 - Ce film de "To Beep",
04:50 c'est donc avec Alain Delon,
04:51 vous aviez très envie de tourner avec lui,
04:53 et lui aussi, visiblement,
04:54 avait très envie de tourner avec vous.
04:55 - Pierre Granier de Fer et moi-même
04:57 nous sommes tombés d'accord sur Véronique Jeanneau,
04:59 parce qu'elle est d'abord exactement le personnage,
05:01 exactement le personnage qu'on cherchait,
05:03 et lorsqu'on l'a vu arriver,
05:04 on était fascinés, je veux dire,
05:05 aux premiers essais,
05:06 parce qu'elle correspondait exactement
05:08 à la jeune fille qu'on cherchait.
05:09 Et puis elle a cette tendresse
05:10 que requiert le personnage d'Harmonie,
05:12 et cette chaleur aussi,
05:13 quand elle le désire, quand elle le veut,
05:14 elle est très versatile et très...
05:16 très belle.
05:18 - Vous n'êtes pas amoureuse ?
05:20 - Ah, vous avez le même rire !
05:23 - C'est fou !
05:24 - C'est dingue, hein ?
05:25 - Il était amoureux, Alain Delon, là, non ?
05:27 - J'ai pas vu ça !
05:29 - C'est vrai ?
05:30 - Trop mignon !
05:31 Ah, il me fait rire !
05:32 J'adore, ça c'est du Delon, quand même.
05:34 Grand cru, elle est très...
05:36 - Il paraît que quelqu'un a jeté un jour
05:39 500 000 euros depuis un hélicoptère
05:41 sur votre maison.
05:42 - Oui, c'est vrai.
05:43 - C'était qui ?
05:44 - Ah, ben c'était mon amoureux à l'époque.
05:46 - C'était pas Alain Delon ?
05:47 - C'était pas Alain Delon, non.
05:49 - C'est pas Laurent Boulsy, non plus ?
05:50 - C'était un prince charmant
05:51 qui vraiment avait des méthodes de prince.
05:54 Et c'est un peu fou, quoi.
05:56 - C'est lui, c'est Laurent Boulsy ?
05:57 - Non, c'était pas Laurent Boulsy.
05:58 - Ah, c'est Badi ?
05:59 - Non.
06:00 - Comment vous êtes retrouvée
06:01 à chanter "Le désir des..." ?
06:02 Depuis ce matin, on fait que ça,
06:03 on chante "Le désir des..."
06:04 tous en régie, en coulisses, partout.
06:06 - Ah, ben c'était tellement magique.
06:08 C'était tellement magique, "Le désir des..."
06:10 - Comment ça s'est fait, ça ?
06:11 - Comment ça s'est fait, cette chanson,
06:12 cette rencontre avec Laurent Boulsy ?
06:14 - Alors, avec Laurent,
06:15 on s'est rencontrés dans une émission.
06:17 Moi, je faisais Pause Café à l'époque.
06:18 Et il m'a glissé un petit mot sous ma porte
06:21 quand, à la fin de l'émission,
06:23 il m'a dit "Véronique Jeannot, je vous adore."
06:26 C'est lui, Laurent Boulsy.
06:27 - Sympa.
06:28 - Oui, c'était trop mignon.
06:29 Et puis on s'est retrouvés dans une soirée
06:33 qui était une soirée de gala
06:37 au profit des orphelins de la police, à l'époque.
06:41 Puis il m'a dit "J'adore votre voix."
06:42 Moi, j'ai dit "Moi, j'aimerais tellement
06:43 que vous me fassiez une musique."
06:45 Mais on sait bien que Laurent,
06:46 c'est quand même...
06:47 À l'époque, il était tellement long
06:49 pour faire la moindre mélodie.
06:51 Et en fait, 3 semaines après,
06:53 il m'a dit "J'ai une musique à te faire écouter."
06:56 - Génial.
06:57 - Et puis il m'a retrouvée à La Réunion, quand même.
06:59 J'étais en vacances à La Réunion.
07:01 - Là, il s'est battu avec Alain Delon
07:02 qui était déjà là.
07:03 - Écoutez, Véronique Jeanneau,
07:04 on a quelqu'un qui a un petit message pour vous.
07:06 C'est votre fille Migmar.
07:07 - Maman, est-ce que tu te rappelles, l'année dernière,
07:10 c'était à ce moment-là de l'époque,
07:12 on est allées à la dédicace de livre de Juliette Trezanini
07:16 et je crois que c'était pour 20h.
07:18 On arrive sur le lieu et il n'y avait rien.
07:21 Il n'y avait aucun événement.
07:23 Tu te rappelles de ce moment?
07:24 Et on cherchait partout et tout.
07:26 C'était tellement drôle.
07:27 - Vous vous trouvez toujours de la fête?
07:29 - C'est drôle qu'elle parle de ça.
07:30 Ma spécialité, c'est de me tromper de jour.
07:33 Je peux me tromper de semaine.
07:34 - On est content de vous avoir.
07:35 - Oui, c'est ça.
07:36 - En tout cas, c'était l'occasion
07:38 de faire un clin d'œil à votre fille.
07:40 On se retrouve dans un instant.
07:42 - Quand est-ce qu'elle a fait ça?
07:44 - On va tout vous dire.
07:45 - Vous avez vos secrets avec Alain Delon.
07:47 - Vous n'avez qu'à me dire qui a jeté les roses.
07:49 - Qui a jeté les roses et on vous dit pourquoi on a fait ça.
07:51 Petite page de pub et on se retrouve
07:52 avec Véronique Jeanneau qui est formidable.
07:54 ♪ Faut mieux, c'est plus zut ♪